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Ces femmes érudites qui ont marqué l'islam de leur empreinte

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  • Ces femmes érudites qui ont marqué l'islam de leur empreinte

    Omar Mahassine est imam et animateur du blog Une foi, une éthique, un engagement. Dans un texte s’appuyant sur les sources historiques reconnues par les autorités religieuses de l’islam, il retrace le parcours des femmes qui ont durablement et définitivement contribué à l’édification du savoir dans la civilisation islamique. Une réalité historique encore largement ignorée du public.

    Dans un contexte où l’islamophobie bat son plein et où les femmes musulmanes se retrouvent au milieu de débats passionnels. Certaines voix s’élèvent pour interdire l’accès à l’université, l’accès au savoir et à l’émancipation à cause du voile.

    Disons-le sans ambiguïtés : Dans le monde musulman aujourd’hui, les femmes musulmanes sont infériorisées, opprimées, marginalisées et répudiées au nom de l’islam. Pourtant, l’islam n’établit aucunement une hiérarchie entre les sexes.

    Alors, La question se pose de manière insistante : Est-ce que les textes fondateurs de l’islam, en l’occurrence le Coran et la Sunna confirment l’oppression des femmes ? Ou bien c’est la lecture misogyne qui en est faite, qui est responsable de l’infantilisation des femmes.

    Des coutumes rétrogrades qui ont reléguées les femmes au stade de mineures ignorantes et dociles en leur interdisant l’accès à l’instruction et en leur refusant le droit d’aller à la mosquée.

    La contribution décisive des femmes

    Pour autant, le message de l’islam, depuis sa première révélation, a conjugué à la fois la libération spirituelle et la libération sociale des hommes et des femmes afin de les sortir du carcan de l’ignorance et leur ouvrir les horizons du savoir. Le savoir est une quête qui incombe au croyant (e) de rechercher tout au long de la vie.[1]

    En se penchant sur l’histoire du monde musulman, nous découvrons l’apport scientifique auxquelles des femmes musulmanes ont contribué. Les historiens ont consacré des ouvrages aux éminentes figures féminines qui se sont illustrées dans le domaine des sciences du hadith, du Fiqh, de l’exégèse, des lettres et de la poésie. Al-Hafid Ibn Hajar, dans son receuil « Al Içâba fi tamyiz aççahaba »[2] rapporte la biographie de 1543 femmes, dont des savantes certifiées, des docteurs de la loi et des femmes de lettres.

    De même, l’historien As-Sakhawy a recensé plus de 1000 savantes distinguées dans son ouvrage intitulé « Ad- daw’e allami3 li ahli al qarn attasi3 »[3] (Le rayon doré de l’élite du 9ième siècle). Et bien d’autres qui ont consacré des ouvrages aux femmes ayant brillé dans différents domaines scientifiques tels que l’imam An-Nawawi[4], Al Khatîb Al-Baghdâdi[5] dans son livre « l’histoire de Baghdad », ou encore Omar Réda Kahala[6] dans son « Dictionnaire des femmes savantes célèbres ». Dans son ouvrage de référence « At-Tabaqat Al-Kobra»[7], Ibn Sa’âd consacre une section entière aux femmes savantes.

    Aïcha, figure éminente des sciences du hadith

    Depuis la période du Prophète (Paix et salut de Dieu sur lui), les femmes ont toujours manifesté une soif de s’instruire, d’aller à la quête du savoir et d’exceller dans les disciplines qu’elles pratiquaient. L’épouse du Prophète Aïcha, est l’une des figures les plus importantes dans les sciences du hadith, non seulement en terme de transmission d’un grand nombre de hadiths, consignés dans le recueil Sahih Al-Boukhari, mais également l’une des interprètes les plus consultées.

    Aïcha, était connue pour son érudition en matière de Coran, de sciences de la religion, de poésie et d’histoire. Urwa Ibn Az-Zoubeir rapporte : « Jamais je n’ai vu personne de plus instruit en matière de fiqh, de médecine ou de poésie que Aïcha »[8].

    Le long des siècles, de nombreuses femmes se sont distinguées en tant que références dans plusieurs domaines du savoir, et étaient consultées par les étudiant-e-s dans les plus grandes mosquées et universités. Contentons-nous de mentionner quelques noms célèbres de femmes savantes en islam :

    Oum Adardaa : (décédée en 81 H/700) était considérée comme la référence dans les sciences des hadiths et sa notoriété dépassait celle de célèbres savants tels Al-Hassan Al-Basri ou Ibn Sirine. Oum Adardaa enseignait les sciences des hadiths et le Fiqh (droit musulman) dans les mosquées aussi pour hommes que pour femmes.

    Fatima fille de Hussein, fils de Ali : était l’une des femmes les plus savantes,(les plus intelligentes à enlever ) et les plus pieuses de son temps, si bien qu’elle était prise par Ibn Ishâq et Ibn Hicham comme référence pour la rédaction de la biographie du Prophète (Paix et salut de Dieu sur lui).

    Sayyida Nafissa fille d’Al-Hassan : (née à La Mecque en 145/762) était formée auprès de l’imam Malik à Médine. Elle était connue pour son grand savoir et sa rectitude. Elle s’est établie en Egypte, et a créé un cercle académique qui attirait des sommités religieuses de la stature de l’Imam Chafiî, qui se concertait avec elle en matière de fiqh et de sciences de la religion.

    Zaynab fille de Abass : originaire de Bagdad, fréquentait les assises de savoir de cheikh al-islam Ibn Taymia et était reconnue pour ses connaissances en Fiqh.

    Chahda fille d’Al Abari : était une agrégée des sciences du hadith ; plusieurs ulémas de la stature d’Ibn Al Jaouzi et d’Ibn Qudama l’ont eue comme professeure.

    Fatima Al Fihriya Oum Al Banîn : était une savante mais aussi une bienfaitrice, elle a construit la mosquée Al Qarawiyine à Fès au 3ième siècle de l’hégire. La mosquée faisait office d’université, la première du genre dans le monde musulman.

    De grands savants musulmans ont été formés par des femmes savantes tels que l’Imam Ibn Hajr, formé avec cinquante de ses compagnons à l’école de Aïcha Al-Hanbaliya et celle de Zaineb. L’exégète As-Soyouti, avait comme professeur de Fiqh chafiîte Hajar bint Mohamed. L’historien Ibn ‘Asaker avait été initié auprès de 1200 savants et 80 savantes. De même que Al-‘Asqalani, Az-Zamakhchary ou encore Ibn Hazm.

    La sclérose culturelle des musulmans

    Les exemples foisonnent de brillantes femmes savantes, qui ont déclenchés une vraie dynamique d’acquisition de savoirs et de sagesses, de contributions aux différents champs de la science. Aujourd’hui, la réalité dans le monde musulman est toute autre, la femme a tout simplement été reléguée en arrière plan, et doit se faire de plus en plus discrète et invisible. Les lectures sclérosées de l’islam et les coutumes aberrantes, qui ont marginalisé la femme, portent une grande part de responsabilité dans la décadence du monde musulman.

    Après ce petit voyage dans l’histoire des femmes savantes dans le monde musulman, certes non exhaustive, mais dont la vocation est tout simplement de sortir du cloisonnement idéologique dans lequel l’actualité immédiate nous enferme. Et où les femmes musulmanes « soumises et stupides » devraient soit se justifier, ou bien s’excuser d’être ce qu’elles sont, tout simplement des femmes.

    Il semble donc important d’aller voir aux sources du message et faire l’effort de comprendre comment des femmes ont pu interpréter leur renaissance à la lumière de leur foi. Cette contribution n’est qu’une petite ébauche d’un travail qui mérite d’être approfondie, loin de toutes querelles partisanes.

    Omar MAHASSINE
    Zaman France

    [1] « La quête du savoir est une obligation qui incombe à chaque musulman (e) » Hadith rapporté par l’imam Ahmed selon Anas Ibn Malek.

    [2] « Al Içâba fi tamyiz aççahaba » (l’avis juste concernant le mérite des compagnons), édition Al-Maktaba Al-‘Asriya, Beyrouth 2012.

    [3] « Ad- daw’e allami3 li ahli al qarn attasi3 »[3] (Le rayon doré de l’élite du 9ième siècle), édition Dar Al-Jil, Beyrouth, 1992.

    [4] « Tahdîb al asmâe wa loughât » l’imam An-Nawawi, edition Dar Al-Kotob Al-Îlmiya, Beyrouth, 2008.

    [5] « Târîkh Baghdâd » (l’histoire de Baghdad) Al-Khatib Al-Baghdâdi, édition Dar Al-Gharb Al-islami, Beyrouth 2001.

    [6] « Mou’ajam A’alâm An-Nisa’e » (Dictionnaire des femmes savantes célèbres) Omar Réda Kahala, édition Mou’âssassat Ar-Rissâla, Beyrouth 2007

    [7] « At-Tabaqat Al-Kobra» Ibn Sa’âd, edition Makatabat Al-Khaneji, 2001.

    [8] « Siyar A’alâm An-Noubala’â », l’imam Chems-eddine Az-Zahabi, édition Mou’âssassat Ar-Rissâla, Beyrouth, 1996.
    Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

  • #2
    entièrement d'accord !!!!

    ce n'est pas insulter l'islam que de dire ça ! c'est mettre les cons devant leurs responsabilités car la femme est aussi une mère, une soeur, une collègue ...

    Commentaire


    • #3
      Des femmes érudites en sciences du hadith - Part 1

      L’Histoire mentionne peu d’initiatives savantes, ne serait-ce avant les temps modernes, de la part de femmes qui auraient joué un rôle actif et important en coopération avec des hommes. Les sciences du hadith constituent cependant à cet égard une excellente exception. L’islam, religion qui, à la différence du christianisme, refuse d’attribuer un genre à Dieu 1, et n’a jamais nommé une élite mâle sacerdotale comme intermédiaire entre la créature et le Créateur, démarre la vie avec l’assurance que, malgré le fait que la femme et l’homme soient dotés par la nature de rôles complémentaires plutôt qu’identiques, aucune spiritualité supérieure n’est inhérente à la masculinité 2. Ainsi, la communauté musulmane confiait volontiers des affaires de même valeur selon la perspective divine (aux hommes comme aux femmes). C’est uniquement cette considération qui explique pourquoi, l’islam produisit un grand nombre d’éminentes femmes savantes, sur le témoignage et le jugement éclairé desquelles une bonne partie de son édifice repose, ce qui la particularise des religions courantes en occident.

      Depuis les premiers temps de l’islam, les femmes ont pris une part importante, dans la préservation et la culture du hadith, et cette charge perdura à travers les siècles. A chaque période de l’histoire islamique, vécurent nombre d’honorables femmes expertes en tradition prophétique (hadith), considérées avec révérence et respect par leurs frères. De nombreuses notices leur sont consacrées dans les dictionnaires biographiques.

      Durant la vie du Prophète (sallallâhou alayhi wa sallam), beaucoup de femmes ont été non seulement l’exemple de l’évolution de nombreuses traditions(ancestrales), mais ont également été très actives dans la transmission (de l’enseignement prophétique) pour leurs sœurs et leurs frères de religion 3. Après la mort du Prophète (sallallâhou alayhi wa sallam), beaucoup de femmes musulmanes l’ayant côtoyé (Sahâbiyât), en particulier ses épouses, furent considérées comme des gardiens vitales de la connaissance, et furent sollicitées pour l’enseignement par les autres compagnons, avec qui elles partageaient volontiers le riche bagage qu’elles avaient amassé aux côtés du Prophète (sallallâhou alayhi wa sallam).

      Les noms de Hafsa, Umm Habiba, Maymuna, Umm Salama, et A’isha (radhia Allâhou anhounna) sont familiers à tout étudiant des sciences du hadithcomme étant parmi les premiers et les plus distingués des transmetteurs 4. A’isha (radhia Allâhou anhâ), en particulier, est l’une des figures les plus importantes de toute l’histoire de la littérature des ahâdîth -non seulement en tant que l’une des premières à rapporter le plus grand nombre de ahâdîth,mais également comme l’une des interprètes les plus attentives.

      A la période des Successeurs (tâbéïnes), les femmes occupèrent d’importants postes comme traditionalistes. Hafsa r.a., la fille d’Ibn Sirin 5, Umm al-Darda r.a. (décédée en 81 H/700) et ‘Amra bint ‘Abd al-Rahman furent quelques unes des femmes clés traditionalistes de cette période. Iyas ibn Mu’awiya r.a., un important traditionaliste de son temps et un juge aux compétences et au mérite incontestés, estimait Umm al-Darda r.a. supérieure à tous les autres traditionalistes de cette période, y compris les célèbres maîtres des ahâdîth tels al-Hasan al-Basri r.a. et Ibn Sirin r.a. 6. ‘Amra r.a. était considérée comme étant une grande autorité en matière de traditions rapportées par A’isha (radhia Allâhou anhâ). D’ailleurs, le calife Umar ibn Abd al-Aziz r.a. donna l’ordre à l’un de ses étudiants, Abu Bakr ibn Hazm r.a., le célèbre juge de Médine, de mettre par écrit toutes les traditions connues sous son autorité 7.

      Après elles, ‘Abida al-Madaniyya r.a., ‘Abda bint Bishr r.a., Umm Umar al-Thaqafiyya r.a., Zaynab r.a. (la petite fille de Ali ibn Abd Allah ibn Abbas), Nafisa bint al-Hasan ibn Ziyad r.a., Khadija Umm Muhammad r.a., ‘Abda bint Abd al-Rahman r.a., ainsi que de nombreuses autres excellèrent dans des cours publics sur les ahâdîth. Ces pieuses femmes venaient de différents horizons, montrant par là que ni le rang social, ni le sexe n’étaient des obstacles à l’acquisition de la science islamique. Par exemple, Abida r.a. était une esclave de Muhammad ibn Yazid r.a.. Elle apprit un grand nombre de ahâdîth auprès de professeurs à Médine, puis fut donnée par son maître à Habib Dahhun r.a., le fameux traditionaliste d’Espagne, quand il visita la cité sainte lors de son pèlerinage. Il fut si impressionné par son apprentissage qu’il l’affranchit, l’épousa et l’emmena en Andalousie. Il est dit qu’elle rapportait dix mille ahâdîthsous l’autorité de ses professeurs médinois 8.

      Zaynab bint Sulayman r.a. (décédée en 142 H/759), au contraire, était née princesse. Son père était le cousin de al-Saffah, le fondateur de la dynastie des Abbassides et a été le gouverneur de Basra, de Oman et du Bahreïn sous le califat d’al-Mansur 9. Zaynab r.a., qui reçut une éducation raffinée, acquit une maîtrise du hadith, se distinguant ainsi comme l’une des femmes traditionalistes les plus réputées de son temps, et compta nombre d’hommes d’importance parmi ses élèves 10.

      Cette association de femmes et d’hommes dans la culture de la tradition prophétique continua quand les fameuses anthologies de hadith furent compilées. Un examen de ces textes révèle que tous les premiers compilateurs importants des traditions reçurent nombre de ces textes de femmes shuyukh (enseignantes expertes) : chaque collection majeure donne les noms de femmes comme autorités immédiates de l’auteur. Quand ces travaux avaient été compilés, les femmes traditionalistes elles-mêmes en avaient une parfaite connaissance et elles donnaient des cours à de grandes classes d’élèves, à qui elles présentaient leurs propres ijazas (autorité de transmission).

      Au quatrième siècle, les cours de Fatima bint Abd al-Rahman r.a. (décédé en 312/924) -connue comme al-Sufiyya pour sa formidable piété- , de Fatima r.a.(petite-fille de Abou Dâoûd, auteur des Sounan bien connus), de Amat al-Wahid r.a. (décédée en 377/987) -la fille du juriste distingué al-Muhamili r.a.-, de Umm al-Fath Amat as-Salam r.a. (décédée en 390/999) -la fille du juge Abu Bakr Ahmad (décédé en 350/961)- et Jumua bint Ahmad r.a. attiraient une assistance révérencieuse 11.

      Des femmes continuèrent à se démarquer en tant que savantes du hadith au cinquième et sixième siècle de l’Hégire. Fatima bint al-Hasan ibn Ali ibn al-Daqqaq al-Qushayri r.a. était louée non seulement pour sa piété et sa maîtrise de la calligraphie, mais encore pour sa connaissance des ahâdîth et la qualité des isnads (chaîne de transmission des ahâdîth) qu’elle connaissait 12. Encore plus distinguée fut Karima al-Marwaziyya r.a. (décédée en 463/1070), qui était considérée comme l’autorité de référence du Sahih de al-Boukhâri en son temps. Abu Dharr r.a. de Herat, l’un des chefs de file des érudits de cette époque, estimait tellement son érudition qu’il recommanda à ses étudiants d’étudier le Sahih auprès d’elle seule. Elle figure ainsi au centre de la transmission de cet ouvrage essentiel de l’islam (le Sahih) 13. En réalité, écrit Goldziher, « son nom apparaît avec une extraordinaire fréquence dans les ijazas pour la narration de ce livre. » 14 Al-Khatib al-Baghdadi r.a. 15 et al-Humaydi r.a. (428/1036-488/1095) comptaient parmi ses élèves 16.

      Mis à part Karima r.a., quelqes autres femmes traditionalistes « occupent une place éminente dans l’histoire de la transmission du texte du Sahih » 17. Parmi elles, on doit mentionner en particulier Fatima bint Muhammad r.a. (décédée en 539/1144), Shuhda « l’Ecrivain » r.a. (décédée en 574/1178), et Sitt al-Wuzara bint Umar r.a. (décédée en 716/1316) 18. Fatima relatait le livre sous l’autorité du grand traditionaliste Said al-Ayyar r.a. ; elle reçut de la part de spécialistes du hadith le prestigieux titre de Musnida Isfahan (l’éminente autorité de hadith d’Ispahan). Shuhda était une fameuse calligraphe et une traditionaliste de grande réputation ; les biographes la décrivent comme « la calligraphe, la grande autorité en hadith, et la fierté des femmes« . Son arrière-grand-père avait été marchand d’aiguilles, et cela lui valut le sobriquet d’ « al-Ibri « . Mais son père, Abu Nasr r.a. (décédé en 506/1112) fut pris de passion pour le hadith, et s’arrangea pour l’étudier avec plusieurs maîtres en la matière 19. Se soumettant à la sunna, il donna à sa fille une solide éducation, s’assurant qu’elle étudiait sous de nombreux traditionalistes reconnus.

      Elle épousa Ali ibn Muhammad r.a., une figure importante ayant des intérêt littéraires, qui plus tard devint un bon compagnon du calife al-Muqtadi et fonda une école et une maison soufies, auxquelles il contribuait généreusement. Sa femme fut pourtant plus connue, de par ses connaissances des ahâdîth et la qualité de ses isnads 20. Ses cours sur Sahih al-Boukhâri et d’autres collections de ahâdîth attiraient de larges foules d’étudiants ; certains se sont même faussement affirmés comme étant de ses élèves 21.

      Sitt al-Wuzara r.a. était également reconnue comme une autorité sur Boukhâri. En plus de sa maîtrise acclamée du droit islamique, elle était considérée comme la « musnida de son époque », donnait des cours sur le Sahih et d’autres travaux à Damas et en Égypte 22. Umm al-Khayr Amat al-Khaliq r.a.(811/1408-911/1505), considérée comme le dernier grand savant en matière de hadith du Hijaz 23, assurait également des cours sur le Sahih. A’isha bint Abd al-Hadi r.a. était une autre spécialiste de Boukhâri 24.

      Outre ces femmes qui semblaient s’être spécialisées dans le grand Sahih de l’Imam al-Boukhâri, d’autres axèrent leur expertise sur d’autres textes.
      Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

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      • #4
        Des femmes érudites en sciences du hadith - Part 2

        Umm al-Khayr bint Ali r.a. (décédée en 532/1137) et Fatima al-Shahrazuriyya r.a. donnaient des cours sur le Sahih de Muslim 25. Fatima al-Jawzdaniyya r.a. (d. 524/1129) transmettait à ses étudiants les trois Mu’jams de al-Tabarani 26. Zaynab de Harran r.a. (décédée en 68/1289) enseignait aux étudiants, que ses cours attiraient en foule, le Musnad d’Ahmad ibn Hanbal r.a., la plus grande compilation de ahâdîth 27. Juwayriya bint Umar r.a. (décédée en 783/1381) et Zaynab bint Ahmad ibn Umar r.a. (décédée en 722/1322), qui avaient beaucoup voyagé pour développer leur science des ahâdîth, donnèrent des conférences en Egypte ainsi qu’à Médine, et narrèrent à leurs étudiants les recueil de al-Darimi r.a. et de Abd ibn Humayd r.a.. On dit même que les étudiants venaient de très loin pour assister à leurs débats 28. Zaynab bint Ahmad r.a. (décédée en 740/1339), habituellement connue sous le nom de Bint al-Kamal, acquit quantité de diplômes. Elle enseignait le Musnad de Abu Hanifa r.a., le Shamail de al-Tirmidhi r.a., et le Sharh Ma’ani al-Athar de al-Tahawi r.a., qu’elle lut avec une autre traditionaliste, Ajiba bin Abu Bakr r.a. (décédée en 740/1339) 29. « Sur son autorité est basé, dit Goldziher, l’authenticité du manuscrit GOTHA … dans le même isnad, nombre de femmes érudites s’étant intéressées à ce sujet sont citées. » 30 En sa compagnie notamment, le grand voyageur Ibn Battuta r.a. étudia les traditions durant son séjour à Damas 31. Ibn Asakir r.a., le célèbre historien de Damas, qui dit avoir étudié auprès de 1200 hommes et 80 femmes, obtint l’ijaza de Zaynab bint Abd al-Rahman r.a. pour le Muwatta de l’Imam Malik 32. Jalal al-Din al-Suyuti r.a. étudia laRisala de l’Imam Shafii r.a. auprès de Hajar bint Muhammad r.a. 33. Afif al-Din Junayd r.a., traditionaliste du neuvième siècle après l’hégire, lut le Sunande al-Darimi r.a. avec Fatima bin Ahmad ibn Qasim r.a. 34.

        Zaynab bint al-Sha’ri r.a. (524/615-1129/1218) faisait également partie des traditionalistes de renommée. Elle étudia le hadith auprès d’autres illutres traditionalistes avant d’enseigner à nombre d’étudiants -dont certains furent réputés comme Ibn Khallikan r.a., l’auteur du célèbre dictionnaire biographique Wafayat al-Ayan 35. Karima la Syrienne r.a. (décédée en 641/1218) était décrite comme la plus grande autorité en matière de hadith en Syrie de son temps. Elle exposa de nombreux travaux sur les ahâdîth sous l’autorité de nombreux professeurs 36.

        Dans son étude al-Durar al-Karima 37, Ibn Hajar r.a. donne de courtes indications bibliographiques au sujet d’environ 170 femmes de renom du huitième siècle, dont la plupart sont traditionalistes, et sous la direction desquelles l’auteur lui-même étudia 38. Certaines de ces femmes étaient reconnues comme étant les meilleures traditionalistes de leur époque. Juwayriya bint Ahmad r.a., par exemple, à laquelle nous nous sommes déjà référé, étudia une série de travaux sur la tradition auprès de savants hommes et femmes enseignant dans les grandes écoles de l’époque. Ensuite, elle continua à donner des cours célèbres sur les disciplines islamiques. « Certains de mes propres professeurs ainsi que nombre de mes contemporains assistaient à ses cours, raconte Ibn Hajar. » 39 A’isha bin Abd al-Hadi r.a. (723-816), également mentionnée plus haut, qui fut longtemps le professeur de Ibn Hajar r.a., était considérée comme la plus raffinée traditionaliste de son temps. Des étudiants venaient parfois de très loin afin de s’asseoir à ses pieds et étudier les vérités de la religion 40. Sitt al-Arab r.a. (décédée en 760/1358) avait enseigné au traditionaliste bien connu al-Iraqi (décédé en 742/1341) et de nombreux autres qui avaient complété une large part de leurs connaissances auprès d’elle 41. Daqiqa bint Murshid r.a. (décédée en 746/1345), une autre traditionaliste louée, reçut son instruction de plusieurs autres femmes.


        L’information se rapportant aux femmes traditionalistes du neuvième siècle est compilée dans un texte de Muhammad ibn Abd al-Rahman al-Sakhawi (830-897/1427-1489), al-Daw al-Lami’, qui est un dictionnaire biographique des éminentes personnalités du neuvième siècle 42. Le Mu’jam al-Shuyukh de Abd Al-Aziz ibn Umar ibn Fahd (812-871/1409-1466), compilé en 861 après l’Hégire était consacré aux notices biographiques de plus de 1100 des enseignants de l’auteur, y compris 130 femmes savantes auprès desquelles il avait étudié 43. Certaines d’entre elles furent reconnues pour la précision et l’érudition de leurs travaux et formèrent les grands savants des générations suivantes. Umm Hani Maryam r.a. (778-871/1376-1466) par exemple apprit le Coran par cœur dès son plus jeune âge, puis toutes les sciences islamiques alors enseignées, à savoir la théologie, le droit, l’histoire et la grammaire ; ensuite, elle voyagea afin de compléter ses connaissances en matière de ahâdîth auprès des meilleurs traditionalistes de son époque au Caire et à La Mecque. Elle était également louée pour son don de calligraphe, sa maîtrise de la langue arabe et son sens naturel de la poésie ainsi que pour son strict respect des devoirs religieux (elle accomplit le hajj pas moins de treize fois). Son fils, qui devint un savant notoire du dixième siècle, lui vouait une grande vénération et l’accompagnait constamment dans les derniers jours de sa vie. Elle poursuivit un programme intensif à la grande école du Caire, donnant des ijazas à de nombreux savants. Ibn Fahd lui-même étudia plusieurs travaux techniques sur les ahâdîth auprès d’elle 44.

        Bai Khatun r.a., sa contemporaine syrienne (décédée en 864/1459), ayant étudié les traditions avec Abu Bakr al-Mizzi r.a. ainsi que d’autres traditionalistes, et ayant obtenu les ijazas d’un grand nombre de maîtres de ahâdîth, hommes et femmes, donnait des cours sur le sujet en Syrie et au Caire. On raconte qu’elle trouvait un grand plaisir dans l’enseignement 45. A’isha bint Ibrahim r.a. (760/1358-842/1438), connue dans les cercles académiques comme Ibnat al-Sharaihi, étudia également les traditions, entre autres, à Damas et au Caire, et donnait des cours auxquels d’éminents savants assistaient volontiers 46. Umm al-Khayr Saida r.a. de la Mecque (décédée en 850/1446) bénéficia de l’enseignement des ahâdîth de nombreux traditionalistes dans différentes villes, gagnant une réputation toute aussi enviable de savante 47.

        D’après ce qui peut être relevé après maints recherches dans les références, il ressort que l’implication des femmes dans l’étude des ahâdîth et des disciplines islamiques en général semble avoir décliné considérablement à partir du dixième siècle de l’Hégire. Des livres tels que al-Nur al-Safir de al-Aydarus r.a., le Khulasat al-Akhbar de al-Muhibbi r.A. et le al-Suluh al-Wabila de Muhammad ibn Abd Allah r.a. (qui sont les dictionnaires biographiques des éminentes personnalités respectivement des dixième, onzième et douzième siècles) ne font mention que d’une petite dizaine de traditionalistes femmes. Il serait pourtant faux de déduire de là que l’intérêt des femmes pour le hadith s’amenuisa à partir du dixième siècle. Quelques traditionalistes qui s’étaient faits un nom pendant le neuvième siècle continuèrent pendant le dixième siècle à servir la sunna. Asma bint Kamal al-Din r.a. (décédée en 904/1498)jouissait d’une grande influence auprès des sultans et de leurs représentants, à qui elle faisait souvent des recommandations… qui étaient toujours appliquées, dit-on. Elle donna des cours sur les ahâdîth et forma des femmes aux diverses sciences islamiques 48. A’isha bint Muhammad r.a. (décédée en 906/1500), épouse du célèbre juge Muslih al-Din, enseigna les traditions à nombre d’étudiants et fut nommée professeur à l’école Salihiyya de Damas 49. Fatima bint Yusuf d’Alep r.a. (870/1465-925/1519) était considérée comme l’un des excellents savants de son temps 50. Umm al-Khayr r.a. donna uneijaza à un pèlerin de la Mecque en l’an 938/1531 51.
        Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

        Commentaire


        • #5
          Des femmes érudites en sciences du hadith - Part 3

          La dernière femme traditionaliste de premier rang qui nous est connue fut Fatima al-Fudayliya r.a., aussi connue que al-Shaykha al-Fudayliya. Elle est née avant la fin du douzième siècle musulman ; très tôt, elle excella dans l’art de la calligraphie et les diverses sciences islamiques. Elle eut un intérêt spécial pour le hadith, lut beaucoup sur le sujet, reçut les diplômes de bon nombre de savants, et acquit la juste et méritée réputation d’être une importante traditionaliste. Vers la fin de sa vie, elle s’installa à la Mecque, où elle fonda une riche libraire publique. Dans la ville sainte, d’éminents traditionalistes assistèrent à ses cours et reçurent leurs certificats par elle-même. Il peut être mentionné, parmi eux, en particulier Shaykh Umar al-Hanafi r.a. et Shaykh Muhammad Sali r.a.. Elle mourut en 1247/1831 52.

          A travers l’histoire, l’érudition des femmes savantes en islam ne se limitait pas à un simple intérêt pour les traditions ou à des cours particuliers dispensés à quelques individus. Elles passèrent en effet sur les bancs des étudiants avant de devenir enseignantes dans les institutions d’éducation publique, aux côtés de leurs frères en foi. Les colophons de nombreux manuscrits les représentent à la fois en tant qu’étudiantes assistant à des cours magistraux qu’en tant que professeurs titulaires. Par exemple, l’acte des volumes 238-40 de al-Mashikhat ma al-Tarikh de Ibn al-Boukhâri r.a. montre plusieurs femmes suivant un cours de onze volets auquel assistait plus de cinq cent étudiants à la mosquée de Umar à Damas en l’an 687/1288. Un autre acte du volume 40 du même manuscrit montre des étudiantes, dont les noms sont spécifiés, à un cours de six séances sur le livre, dispensé par Ibn Al-Sayrafi r.a. à une classe de plus de deux cents étudiants à Alep en l’an 736/1336. Dans le volume 250, nous découvrons qu’une célèbre traditionaliste, Umm Abd Allah, donnait un cours de cinq séances sur le livre à une classe mixte de plus de cinquante étudiants, à Damas en l’an 837/1433 53 .

          Plusieurs notes sur le manuscrit du Kitab al-Kifaya de al-Khatib al-Baghdadi ainsi qu’une série de traités sur les ahâdîth montrent Ni’ma bin Ali, Umma Ahmad Zaynab bint al-Makki et d’autres traditionalistes femmes dispensant des cours sur ces deux livres, soit seules, soit conjointement avec des traditionalistes hommes dans les principales écoles telles que Aziziyya Madrasa et la Diyaiyya Madrasa. Ahmad, le fils du célèbre général Salah al-Din suivit quelques uns de ces cours 54.

          Dr. Muhammad Zubayr Siddiqi

          Adaptation française : Oumayma
          Par Mouhammad Patel
          Le 25 février 2007

          1.Maura O’Neill, « Women Speaking, Women Listening » (Maryknoll, 1990CE) , 31 : « Les Musulmans n’ont pas recours à un Dieu mâle comme moyen conscient ou inconscient dans la construction du rôle des deux sexes ».
          2.Pour une synthèse globale sur la question du statut des femmes en islam, voir M. Boisers, L’Humanisme de l’islam (3ème édition, Paris, 1985CE), 104-10.
          3.al-Khatib, Sunna, 53-4, 69-70.
          4.Voir ci-dessus, 18, 21.
          5.Ibn Sa’d, VIII, 355.
          6.Suyuti, Tadrib, 215.
          7.Ibn Sa’d, VIII, 353.
          8.Maqqari, Nafh, II, 96.
          9.Wustenfeld, Genealogische Tabellen, 403.
          10.al-Khatib al-Baghdadi, Tarikh Baghdad, XIV, 434f.
          11.Ibid., XIV, 441-44.
          12.Ibn al-Imad, Shsadharat al-Dhahah fi Akhbar man Dhahah (Cairo, 1351), V, 48 ; Ibn Khallikan, no. 413.
          13.Maqqari, Nafh, I, 876 ; cité dans Muslim Studies de Goldziher, II, 366.
          14.Goldziher, Muslim Studies, II, 366. « Il est très commun en fait de retrouver dans l’ijaza de la transmission de Bukhari le nom de Karima al-Marwaziyya parmi les autres noms de la longue chaîne de transmission »(ibid.)
          15.Yaqut, Mu’jam al-Udaba’, I, 247.
          16.COPL, V/i, 98f.
          17.Goldziher, Muslim Studies, II, 366.
          18.Ibn al-Imad, IV, 123. Sitt al-Wuzara’ était également une éminente juriste. Des juristes l’invitèrent au Caire afin qu’elle donne sa fatwa sur une épineuse question.
          19.Ibn al-Athir, al-Kamil (Cairo, 1301), X, 346.
          20.Ibn Khallikan, no. 295.
          21.Goldziher, Muslim Studies, II, 367.
          22.Ibn al-Imad, VI. 40.
          23.Ibid., VIII, 14.
          24.Ibn Salim, al-Imdad (Hyderabad, 1327), 36.
          25.Ibn al-Imad, IV, 100.
          26.Ibn Salim, 16.
          27.Ibid., 28f.
          28.Ibn al-Imad, VI 56.
          29.Ibid., 126 ; Ibn Salim, 14, 18 ; al-Umari, Qitf al-Thamar (Hyderabad, 1328), 73.
          30.Goldziher, Muslim Studies, II, 407.
          31.Ibn Battuta, Rihla, 253.
          32.Yaqut, Mu’jam al-Buldan, V, 140f.
          33.Yaqut, Mu’jam al-Udaba, 17f.
          34.COPL, V/i, 175f.
          35.Ibn Khallikan, no.250.
          36.Ibn al-Imad, V, 212, 404.
          37.Plusieurs manuscrits de cet ouvrage ont été préservés dans les bibliothèques. Il fut publié à Hyderabad en 1348-50. Le volume VI du Shadharat al-Dhahab de Ibn al-Imad, un vaste dictionnaire biographique des éminents savants musulmans du premier au dixième siècles de l’Hégire est largement basé sur ce texte.
          38.Goldziher, habitué à un environnement exclusivement masculin dans les universités européennes du dix-neuvième siècle est déconcerté par la scène décrite par Ibn Hajar. Cf.Goldziher, Muslim Studies, II, 367 : « A la lecture du fantastique travail biographique de Ibn Hajar al-Asqalani sur les savants du huitième siècle, il y a de quoi s’émerveiller devant le nombre de femmes savantes auxquelles l’auteur a consacré ses articles. »
          39.Ibn Hajar, al-Durar al-Karima fi Ayan al-Mi’a al-Thamina (Hyderabad, 1348-50), I, no. 1472.
          40.Ibn al-Imad, VIII, 120f.
          41.Ibid., VI, 208. Al-Iraqi (la plus célèbre autorité en matière de ahadith de Ihya Ulum al-Din de Ghazali) assura que son fils étudia auprès d’elle.
          42.Il existe un résumé réalisé par Abd al-Salam and Umar ibn al-Shamma’ (C. Brockelmann, Geschichte der arabischen Litteratur, second ed. (Leiden, 1943-49CE), II, 34). Un manuscrit en mauvais état de ce dernier est préservé à la bibliothèque O.P. à Patna (COPL, XII, no.727).
          43.Ibid.
          44.Sakhawi, al-Saw al-Lami li-Ahl al-Qarn al-Tasi (Cairo, 1353-55), XII, no. 980.
          45.Ibid., no. 58.
          46.Ibid., no. 450.
          47.Ibid., no.901
          48.al-Aydarus, al-Nur al-Safir (Baghdad, 1353), 49.
          49.Ibn Abi Tahir, see COPL, XII, no. 665ff.
          50.Ibid.
          51.Goldziher, Muslim Studies, II, 407.
          52.al-Suhuh al-Wabila, see COPL, XII, no. 785.
          53.COPL, V/ii, 54.
          54.Ibid., V/ii, 155-9, 180-208. Pour certains manuscrits annotés particulièrement riches conservés à la bibliothèque Zahiriya de Damas, voir l’article de Abd al-Aziz al-Maymani dans al-Mabahith al-Ilmiyya (Hyderabad : Da’irat al-Ma’arif, 1358), 1-14.
          Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

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          • #6
            Shadok:

            Pas la peine de faire des pages et des pages de copier/coller pour essayer de te convaincre que les musulmans ont accordé une place aux femmes.
            Tu sais aussi bien que moi que ce n'est pas vrai.

            Jamais pendant toutes les années où j'ai fait tarbia islamiya on nous a parlé d'une mais d'une seule femme érudite!

            jamais un Imam ne fera la khotba de djoumou3a pour citer ou s'inspirer des travaux d'une femme, sauf si c'est pour vanter ses "qualités" d'épouse soumise et obéissante. Les femmes qui réfléchissent n'existent pas pour eux.

            Maintenant que l'on appuie sur le point qui fait mal, c'est la panique!
            vous vous précipitez à aller chercher désespérément des noms que personne que l'on ne cite jamais, que personne ne connait, pour vous persuader que ce que l'on vous dit n'est pas vrai.

            On ne cache pas la lumière avec un tamis.

            Dieu sait combien j'aurai aimé ne serait-ce qu'une seule fois.... mais une seule fois que l'on fasse référence à une femme Imam ou faqiha fi dine, mais hélas, c'est de la science fiction.

            Comme si nous étions plus bêtes que les autres femmes du monde, cette religion qui clame haut et fort avoir accordé des droits aux femme, ne vaut guerre mieux que les autres.

            Les pseudo droits accordés, ne sont que des lois masculines pour mieux la soumettre à son maitre, l'homme.

            Ne te fatigue pas......
            quand on vit la réalité, ce ne sont pas des articles dépoussiérés qui vont nous cacher la vérité.
            Dernière modification par Megane, 29 septembre 2015, 14h07.
            Hope is the little voice you hear whisper "maybe" when it seems the entire world is shouting "no!"

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            • #7
              cette religion qui clame haut et fort avoir accordé des droits aux femme, ne vaut guerre mieux que les autres.
              ca dit enfin les choses comme il se doit en fin presque ..

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              • #8
                @Megane

                Pas la peine de faire des pages et des pages de copier/coller pour essayer de te convaincre que les musulmans ont accordé une place aux femmes.
                Tu sais aussi bien que moi que ce n'est pas vrai.
                Moi je suis convaincu que la femme musulmane avait sa place dans les sciences religieuses en tant que "Faqihates" et "Mouhadithates". C'est pour répondre à tes inepties dans l'autre post :

                Pour les autres femmes, nous n'avons jamais entendu parler d'elles et il faut aller trouver le livre d'un occidental de chez Djami3at Oxford (ah ces méchants occidentaux! ils sont partout! mais sur ce coup ci tu les aime bien quand même disons le...) pour me citer la liste de femmes que personne ne connait en tout cas surement pas les musulmans (la preuve: c'est un occidental qui s'y est intéresse) et qui n'ont laissé aucun écrit de référence chez les musulmans.
                Pour plus d'informations, je te conseille de consulter ce livre :

                فقيهات عالمات
                http://books.islamway.net/1/82/woman.pdf
                Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

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                • #9
                  Disc:

                  Si tu savais ce que je pense de ce que tu penses, comme ca m'interesse...

                  L'Islam ne t'appartient pas, ce que tu penses est le dernier de nos soucis.
                  Hope is the little voice you hear whisper "maybe" when it seems the entire world is shouting "no!"

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                  • #10
                    Shadok:

                    Moi je suis convaincu que la femme musulmane avait sa place dans les sciences religieuses en tant que "Faqihates" et "Mouhadithates".
                    Le fait que tu sois convaincu ne suffit pas encore faut-il convaincre les autres, car on arrive facilement à se mentir parfois pour éviter de regarder une réalité trop douloureuse.
                    Tu n'es pas une femme et je doute que tu puisses imaginer ce qu'une femme peut vivre dans un pays musulman.

                    Etre une femme dans un pays musulman, c'est apprendre dès son jeune âge à s'effacer et à obéir. Même si l'entourage familial peut changer d'une famille à une autre plus ou moins ouverte, mais à l'école, dans la mosquée dans la société en général, on aime bien les femmes dociles, obéissante qui ne réfléchissent pas beaucoup.
                    A l'école, à la mosquée et partout, toutes les références qu'elle a sont des hommes, on lui fait gentiment comprendre qu'elle a été créée pour vivre à l'ombre d'un homme, que jamais elle ne pourrait avoir une existence en tant qu'être humain responsable, intelligent et indépendant. Elle est condamnée à rester attachée à un homme, sans lequel, la société ne la verrait que comme une femme à exploiter et à écraser, parce que sans homme.

                    Quand on est une femme, on prend conscience de cette réalité dès son jeune âge, on peut essayer de se mentir, avec le fameux "Al islam karrama al mar'a"mais ca ne pourra pas marcher éternellement, les femmes ne sont pas dupes et vivent l'injustice tous les jours, ce n'est pas un article poussiéreux sorti des archives d'une autre époque de faits impossibles à vérifier qui va leur rendre justice et régler leurs problèmes en 2015.

                    La dernière chance qu'ont les musulmans de sauvegarder encore cette religion c'est de se remettre en question et de revoir beaucoup de choses concernant les femmes.

                    Sans quoi, on finira par tout rejeter, l'injustice ne dure pas, il faut le comprendre une bonne fois pour toutes.

                    Au lieu de s'entêter à créer une image de la femme musulmane qui n'existe pas, mieux vaut se remettre en question et tenter de réparer ce qui est cassé.
                    Dernière modification par Megane, 29 septembre 2015, 17h10.
                    Hope is the little voice you hear whisper "maybe" when it seems the entire world is shouting "no!"

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                    • #11
                      Au fait Shadok, le lien que tu as posté n'est pas valide j'ai cette erreur qui s'affiche:
                      405 Not Allowed
                      Hope is the little voice you hear whisper "maybe" when it seems the entire world is shouting "no!"

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                      • #12
                        a mon avis quand on prends des references comme cela du passè c que l'epoque dans lasquelle nous vivons cela n'existes pas du tout et la realitè actuelle est tout autre

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                        • #13
                          @Megane

                          Le fait que tu sois convaincu ne suffit pas encore faut-il convaincre les autres
                          C'est ce que j'essaye de faire on te donnant des sources. Essaye avec ce lien :

                          http://www.ktibat.com/download-فقيها...8;-1422-2.html

                          Etre une femme dans un pays musulman, c'est apprendre dès son jeune âge à s'effacer et à obéir. Même si l'entourage familial peut changer d'une famille à une autre plus ou moins ouverte, mais à l'école, dans la mosquée dans la société en général, on aime bien les femmes dociles, obéissante qui ne réfléchissent pas beaucoup.
                          C’est vrai qu’aujourd’hui, les femmes musulmanes sont opprimées et marginalisées mais ceci est plus le fait de coutumes que de valeurs de l’Islam. En matière de savoir et science, il n y a aucune différence entre la femme et l’homme. Des femmes sont venues au Prophète (prière et paix d’Allah sur lui) lui demandé de leur consacrer une journée pour apprendre : « Les hommes ont pris de toi plus de science que nous, donc décides d’un jour pour que tu nous enseignes. Il leur donna un jour dans lequel il est venu leur enseigner ». Je ne crois pas que les Sahabiates étaient aussi dociles comme tu le crois. Certes, elles étaient pudiques et respectaient leurs maris mais pas au point de s’effacer. Aicha contredisait de grands Sahabas, comme Abou Houreira, sur certains Hadiths.
                          Dernière modification par shadok, 29 septembre 2015, 18h28.
                          Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

                          Commentaire


                          • #14
                            meg ..
                            Si tu savais ce que je pense de ce que tu penses, comme ca m'interesse...*

                            L'Islam ne t'appartient pas, ce que tu penses est le dernier de nos soucis .
                            du moment que je t'ai cerné et que j'ai vu juste ce que tu pense de ce que je pense et le dernier de mes soucis ..
                            le nos trahi la meute ou un besoin de se sentir nombreux dans la meme demarche ? quoique ca peut faire les deux ..

                            l'islam comme beaucoup d'autre chose appatient a ceux qui s'y identifient .. mais a vrai dire c'est meme pas ca le probleme .. en plus d'etre regionaliste .. raciste .. algerianophobe.. menteuse ..n'assumant pas ces choix .. ect .. c'est que t'a la manie de mettre tout ces maux sur le dos du premier qui ose te contrarier ou te mettre face a tes contradiction incoherence ect .. ce qui donne en bref un niveau de credibilité en dessous du zero ..

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                            • #15
                              megane l islam appartient aux boulahya qui ont beaucoup de nya!

                              Commentaire

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