De la clandestinité à l’action légale, de la radicalité sans concession au pragmatisme politique et à la conciliation, les islamistes issus de la Chabiba ont réussi à réaliser une transformation majeure de leur mouvement pour devenir un grand parti politique .
Avant les révoltes arabes et les victoires massives des partis islamistes aux élections en Tunisie, au Maroc et en Egypte, les dirigeants du PJD citaient souvent une phrase attribuée au Tunisien Rached Ghannouchi pour décrire la méfiance de l’Etat et des partis de gauche au Maroc à l’égard des islamistes : « Même s’ils nous voient pendus, ils ne nous croiront pas, et ils vont penser que c’est une ruse ». Les islamistes marocains ont toujours été considérés comme détenteurs d’un « agenda secret », menant un jeu trouble et tenant un double discours : une rhétorique démocratique, pluraliste, où ils déclarent accepter les différences et le débat, et un autre discours, totalitaire et fanatique, destiné à leurs bases et reflétant leur véritable nature. Selon cette conception, les élections pour les islamistes ne sont qu’un tremplin, un moyen d’accéder au pouvoir, qu’ils vont s’empresser de confisquer et exercer sans partage, au nom de Dieu et de la religion. Les exemples du parti nazi, qui a établi un régime totalitaire en Allemagne après sa victoire aux élections de 1933, ainsi que la révolution iranienne de 1979, qui a instauré une théocratie après avoir éliminé toute forme d’opposition, sont fréquemment rappelés pour dénoncer le « péril islamiste ».
A partir de 1985, date de leur sortie de l’action clandestine, les islamistes marocains issus de la Chabiba Islamiya ont déployé des trésors d’arguments, d’initiatives et de patience, pour rassurer l’Etat et la société civile marocaine, affirmant qu’ils ne disposaient d’aucun agenda secret et qu’ils acceptaient pleinement les règles du pluralisme politique. Pour cela, Abdelilah Benkirane et ses frères ont entamé un long processus d’autocritique et de remise en question des idées prônées et défendues pendant leurs années de jeunesse et de radicalité au sein de la Chabiba.
Réprimer pour mieux gouverner
Au milieu des années 1980, Hassan II règne en maître absolu sur le Maroc. Le pouvoir du monarque est stabilisé et consolidé, et les turbulences des années 1970, avec leurs coups d’Etat et leurs menaces, ne sont que d’amers souvenirs que Hassan II commente dans ses discours et entretiens accordés à la presse étrangère. L’opposition de gauche est muselée, contrôlée et amoindrie par des décennies de répression et de violence. Hassan II a bien su profiter de la guerre froide pour s’attirer la complicité bienveillante des pays occidentaux, qui ferment l’œil sur la répression menée par ce régime « ami ». Dans un monde bipolaire où l’on compte les allégeances et les soutiens, le bloc occidental ne peut pas fâcher un précieux allié aux portes de l’Europe. L’État marocain tire avantage de cette situation, qui l’immunise contre toute réaction officielle des pays occidentaux à l’égard des graves violations des droits de l’homme commises sur son territoire.
Les militants de la Jamâa Islamiya sont dans une situation politique où la répression est utilisée par le régime comme un moyen d’intimidation et de domestication de l’opposition, sans pouvoir espérer aucun soutien de l’extérieur. Abdelaziz Boumaret, ancien dirigeant de la Jamâa, raconte la torture qu’il a subie et les conditions de détention qu’il a vécues après son arrestation à Meknès en 1984 : « J’étais placé dans une cellule étroite, où je n’arrivais pas à distinguer le jour de la nuit. Je partageais cette cellule avec des prostituées, qui interrompaient toujours ma prière par leurs discussions vulgaires ou leurs gestes dévergondés. Pendant cette période, je ne pouvais pas lire le Coran et le climat n’était pas fait pour la dévotion et la piété. Tout était pourri. Les prostituées ne me laissaient pas dormir, et quand je voulais aller aux toilettes, je croisais certaines d’entre elles toutes nues. Je remercie Dieu de m’avoir épargné la tentation. Pendant toute cette période d’emprisonnement, je n’avais pas de matelas, et il faisait très froid dans la cellule. Mes chaussures faisaient office d’oreiller et, au bout d’un certain temps, une partie de mon corps s’est engourdie, je ne la sentais plus. Pendant des mois, notre seul repas était un morceau de pain pour toute la journée. J’étais privé de la visite de ma famille et de mes amis ».
La direction de la Jamaâ, composée notamment de fonctionnaires de l’enseignement public, doit alors éviter l’épreuve de l’emprisonnement, les arrestations, la torture et le harcèlement policier qui déstabilisent la vie professionnelle et familiale de ses membres. « L’expérience de l’emprisonnement à Derb Moulay Chérif m’a poussé à réfléchir. J’ai vu devant moi des hommes s’effondrer. Ça m’a vraiment marqué et m’a mis sur la voie de la remise en question », expliquera plus tard Abdelilah Benkirane. Les islamistes marocains doivent alors faire un choix : rester fidèle à une radicalité jusqu’au-boutiste et accepter ainsi la répression et la violence de l’Etat, ou revoir leur idéologie, l’adapter, la reformuler, et repartir ainsi sur de nouvelles bases dans leurs rapports avec le régime. Les jeunes dirigeants de la Jamâa ont opté pour la seconde solution, réalisant ainsi la première expérience de Mourajâat (révisions) dans le monde arabe, c’est-à-dire une autocritique menée par d’anciens extrémistes islamistes, où ils rejettent la violence et reconnaissent la légitimité de l’Etat.
De nouvelles idées
Dès la fin de 1985, les membres de la Jamâa commencent à publier des séries d’articles dans des revues islamistes, notamment Al Furqan, pour promouvoir leurs nouvelles idées et convaincre leurs sympathisants de la pertinence du processus d’autocritique qu’ils entendent entamer. Les principaux promoteurs de ce revirement sont Mohammed Yatim, Saâdeddine El Othmani et Abdelilah Benkirane. Enseignant la philosophie, Mohammed Yatim multiplie les articles et les interventions pour asseoir de nouvelles bases intellectuelles pour l’action de la Jamâa et la faire sortir des conceptions rigides héritées des années Chabiba. Saâdeddine El Othmani, issu d’une grande famille d’alims et diplômé lui-même en études islamiques, tente de trouver dans le fiqh et l’histoire de l’islam les fondements des nouvelles orientations prônées par la Jamâa. Quant à Benkirane, son pragmatisme et son esprit d’adaptation auront un impact majeur dans ce processus d’autocritique. Les écrits de quelques islamistes syriens et égyptiens, critiquant l’usage de la violence et remettant en question la pensée révolutionnaire de Sayed Qotb, ont un effet stimulant sur la reformulation du projet idéologique de la Jamaâ. Deux auteurs ont une influence particulière sur cette réflexion : le Syrien Khalis Jalabi et l’Égyptien Youssef Qardhaoui. Dans leurs livres, ces deux figures de proue du réformisme religieux s’attaquent au fanatisme et à l’usage de la violence dans les mouvements islamistes, et prônent des changements pacifiques ainsi qu’une lecture souple des textes religieux. Khalis Jalabi et Youssef Qardhaoui exercent alors une grande influence intellectuelle sur les dirigeants et membres de la Jamaâ qui souhaitaient sortir de la matrice idéologique de Sayed Qotb et des années de militantisme au sein de la Chabiba.
L’un des principaux axes de la refondation idéologique de la pensée de la Jamâa est la reconnaissance du caractère islamique de l’Etat et de la société marocaine. Pour les dirigeants de la Jamâa, l’État marocain n’est plus l’incarnation du règne du Taghout, c’est-à-dire un pouvoir impie et tyrannique tirant sa légitimité de sa puissance et de sa capacité de répression. L’Etat marocain, selon les nouvelles orientations de la Jamâa, est islamique, gouverné par un chef musulman, à qui il faut prêter allégeance et qu’il faut considérer comme chef de la communauté religieuse, tant qu’il ne se déclare lui-même, par la parole ou par le geste, en dehors de cette communauté. Contrairement au concept de la Jahiliya utilisé par Sayed Qotb pour désigner l’état des sociétés musulmanes, les dirigeants de la Jamââ estiment que la société marocaine est musulmane, même si elle traverse une période d’égarement et de désarroi spirituel. Il suffit donc de retrouver cette âme, cette racine profondément musulmane chez les Marocains pour pouvoir les ramener sur le droit chemin.
Pour les théoriciens de la Jamaâ, le changement ne doit pas être brutal, ni soudain. Il ne doit pas non plus susciter des réactions de défiance ou de résistance au sein des élites au pouvoir, ou même au sein de la société. Ils estiment que ces réactions peuvent être infiniment plus dommageables que la situation de départ. Selon eux, le changement ne doit pas être un but en soi quand il risque de produire des effets négatifs irréversibles. L’action de réformer, selon cette lecture, doit être graduelle, passant d’un palier à un autre, admettant l’existence d’une marge d’erreur et supposant que les individus aiment le confort du statu quo et demeurent hostiles aux idées et aux événements qui perturbent leurs habitudes. Les tenants de cette réforme progressive citent souvent l’exemple de l’interdiction de l’alcool en islam pour étayer leur démarche : dans une société où le vin était célébré par les poètes, où il a été associé aux vertus de richesse, de générosité, de plaisir et de séduction, l’islam ne pouvait pas interdire sa consommation brusquement, en heurtant les habitudes des gens. L’interdiction de l’alcool s’est faite alors d’une façon progressive afin de préparer les gens et les habituer. Ce principe de la progression est devenu la pierre angulaire de l’idéologie et de la démarche politique du PJD, qui permet de comprendre son évolution et ses transformations.
Avant les révoltes arabes et les victoires massives des partis islamistes aux élections en Tunisie, au Maroc et en Egypte, les dirigeants du PJD citaient souvent une phrase attribuée au Tunisien Rached Ghannouchi pour décrire la méfiance de l’Etat et des partis de gauche au Maroc à l’égard des islamistes : « Même s’ils nous voient pendus, ils ne nous croiront pas, et ils vont penser que c’est une ruse ». Les islamistes marocains ont toujours été considérés comme détenteurs d’un « agenda secret », menant un jeu trouble et tenant un double discours : une rhétorique démocratique, pluraliste, où ils déclarent accepter les différences et le débat, et un autre discours, totalitaire et fanatique, destiné à leurs bases et reflétant leur véritable nature. Selon cette conception, les élections pour les islamistes ne sont qu’un tremplin, un moyen d’accéder au pouvoir, qu’ils vont s’empresser de confisquer et exercer sans partage, au nom de Dieu et de la religion. Les exemples du parti nazi, qui a établi un régime totalitaire en Allemagne après sa victoire aux élections de 1933, ainsi que la révolution iranienne de 1979, qui a instauré une théocratie après avoir éliminé toute forme d’opposition, sont fréquemment rappelés pour dénoncer le « péril islamiste ».
A partir de 1985, date de leur sortie de l’action clandestine, les islamistes marocains issus de la Chabiba Islamiya ont déployé des trésors d’arguments, d’initiatives et de patience, pour rassurer l’Etat et la société civile marocaine, affirmant qu’ils ne disposaient d’aucun agenda secret et qu’ils acceptaient pleinement les règles du pluralisme politique. Pour cela, Abdelilah Benkirane et ses frères ont entamé un long processus d’autocritique et de remise en question des idées prônées et défendues pendant leurs années de jeunesse et de radicalité au sein de la Chabiba.
Réprimer pour mieux gouverner
Au milieu des années 1980, Hassan II règne en maître absolu sur le Maroc. Le pouvoir du monarque est stabilisé et consolidé, et les turbulences des années 1970, avec leurs coups d’Etat et leurs menaces, ne sont que d’amers souvenirs que Hassan II commente dans ses discours et entretiens accordés à la presse étrangère. L’opposition de gauche est muselée, contrôlée et amoindrie par des décennies de répression et de violence. Hassan II a bien su profiter de la guerre froide pour s’attirer la complicité bienveillante des pays occidentaux, qui ferment l’œil sur la répression menée par ce régime « ami ». Dans un monde bipolaire où l’on compte les allégeances et les soutiens, le bloc occidental ne peut pas fâcher un précieux allié aux portes de l’Europe. L’État marocain tire avantage de cette situation, qui l’immunise contre toute réaction officielle des pays occidentaux à l’égard des graves violations des droits de l’homme commises sur son territoire.
Les militants de la Jamâa Islamiya sont dans une situation politique où la répression est utilisée par le régime comme un moyen d’intimidation et de domestication de l’opposition, sans pouvoir espérer aucun soutien de l’extérieur. Abdelaziz Boumaret, ancien dirigeant de la Jamâa, raconte la torture qu’il a subie et les conditions de détention qu’il a vécues après son arrestation à Meknès en 1984 : « J’étais placé dans une cellule étroite, où je n’arrivais pas à distinguer le jour de la nuit. Je partageais cette cellule avec des prostituées, qui interrompaient toujours ma prière par leurs discussions vulgaires ou leurs gestes dévergondés. Pendant cette période, je ne pouvais pas lire le Coran et le climat n’était pas fait pour la dévotion et la piété. Tout était pourri. Les prostituées ne me laissaient pas dormir, et quand je voulais aller aux toilettes, je croisais certaines d’entre elles toutes nues. Je remercie Dieu de m’avoir épargné la tentation. Pendant toute cette période d’emprisonnement, je n’avais pas de matelas, et il faisait très froid dans la cellule. Mes chaussures faisaient office d’oreiller et, au bout d’un certain temps, une partie de mon corps s’est engourdie, je ne la sentais plus. Pendant des mois, notre seul repas était un morceau de pain pour toute la journée. J’étais privé de la visite de ma famille et de mes amis ».
La direction de la Jamaâ, composée notamment de fonctionnaires de l’enseignement public, doit alors éviter l’épreuve de l’emprisonnement, les arrestations, la torture et le harcèlement policier qui déstabilisent la vie professionnelle et familiale de ses membres. « L’expérience de l’emprisonnement à Derb Moulay Chérif m’a poussé à réfléchir. J’ai vu devant moi des hommes s’effondrer. Ça m’a vraiment marqué et m’a mis sur la voie de la remise en question », expliquera plus tard Abdelilah Benkirane. Les islamistes marocains doivent alors faire un choix : rester fidèle à une radicalité jusqu’au-boutiste et accepter ainsi la répression et la violence de l’Etat, ou revoir leur idéologie, l’adapter, la reformuler, et repartir ainsi sur de nouvelles bases dans leurs rapports avec le régime. Les jeunes dirigeants de la Jamâa ont opté pour la seconde solution, réalisant ainsi la première expérience de Mourajâat (révisions) dans le monde arabe, c’est-à-dire une autocritique menée par d’anciens extrémistes islamistes, où ils rejettent la violence et reconnaissent la légitimité de l’Etat.
De nouvelles idées
Dès la fin de 1985, les membres de la Jamâa commencent à publier des séries d’articles dans des revues islamistes, notamment Al Furqan, pour promouvoir leurs nouvelles idées et convaincre leurs sympathisants de la pertinence du processus d’autocritique qu’ils entendent entamer. Les principaux promoteurs de ce revirement sont Mohammed Yatim, Saâdeddine El Othmani et Abdelilah Benkirane. Enseignant la philosophie, Mohammed Yatim multiplie les articles et les interventions pour asseoir de nouvelles bases intellectuelles pour l’action de la Jamâa et la faire sortir des conceptions rigides héritées des années Chabiba. Saâdeddine El Othmani, issu d’une grande famille d’alims et diplômé lui-même en études islamiques, tente de trouver dans le fiqh et l’histoire de l’islam les fondements des nouvelles orientations prônées par la Jamâa. Quant à Benkirane, son pragmatisme et son esprit d’adaptation auront un impact majeur dans ce processus d’autocritique. Les écrits de quelques islamistes syriens et égyptiens, critiquant l’usage de la violence et remettant en question la pensée révolutionnaire de Sayed Qotb, ont un effet stimulant sur la reformulation du projet idéologique de la Jamaâ. Deux auteurs ont une influence particulière sur cette réflexion : le Syrien Khalis Jalabi et l’Égyptien Youssef Qardhaoui. Dans leurs livres, ces deux figures de proue du réformisme religieux s’attaquent au fanatisme et à l’usage de la violence dans les mouvements islamistes, et prônent des changements pacifiques ainsi qu’une lecture souple des textes religieux. Khalis Jalabi et Youssef Qardhaoui exercent alors une grande influence intellectuelle sur les dirigeants et membres de la Jamaâ qui souhaitaient sortir de la matrice idéologique de Sayed Qotb et des années de militantisme au sein de la Chabiba.
L’un des principaux axes de la refondation idéologique de la pensée de la Jamâa est la reconnaissance du caractère islamique de l’Etat et de la société marocaine. Pour les dirigeants de la Jamâa, l’État marocain n’est plus l’incarnation du règne du Taghout, c’est-à-dire un pouvoir impie et tyrannique tirant sa légitimité de sa puissance et de sa capacité de répression. L’Etat marocain, selon les nouvelles orientations de la Jamâa, est islamique, gouverné par un chef musulman, à qui il faut prêter allégeance et qu’il faut considérer comme chef de la communauté religieuse, tant qu’il ne se déclare lui-même, par la parole ou par le geste, en dehors de cette communauté. Contrairement au concept de la Jahiliya utilisé par Sayed Qotb pour désigner l’état des sociétés musulmanes, les dirigeants de la Jamââ estiment que la société marocaine est musulmane, même si elle traverse une période d’égarement et de désarroi spirituel. Il suffit donc de retrouver cette âme, cette racine profondément musulmane chez les Marocains pour pouvoir les ramener sur le droit chemin.
Pour les théoriciens de la Jamaâ, le changement ne doit pas être brutal, ni soudain. Il ne doit pas non plus susciter des réactions de défiance ou de résistance au sein des élites au pouvoir, ou même au sein de la société. Ils estiment que ces réactions peuvent être infiniment plus dommageables que la situation de départ. Selon eux, le changement ne doit pas être un but en soi quand il risque de produire des effets négatifs irréversibles. L’action de réformer, selon cette lecture, doit être graduelle, passant d’un palier à un autre, admettant l’existence d’une marge d’erreur et supposant que les individus aiment le confort du statu quo et demeurent hostiles aux idées et aux événements qui perturbent leurs habitudes. Les tenants de cette réforme progressive citent souvent l’exemple de l’interdiction de l’alcool en islam pour étayer leur démarche : dans une société où le vin était célébré par les poètes, où il a été associé aux vertus de richesse, de générosité, de plaisir et de séduction, l’islam ne pouvait pas interdire sa consommation brusquement, en heurtant les habitudes des gens. L’interdiction de l’alcool s’est faite alors d’une façon progressive afin de préparer les gens et les habituer. Ce principe de la progression est devenu la pierre angulaire de l’idéologie et de la démarche politique du PJD, qui permet de comprendre son évolution et ses transformations.
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