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Biographie du prophete sws.

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  • SALAM

    Qualités et Moralités



    Le prophète se distinguait à travers la perfection de son caractère et de son être par des spécificités dont on ne saurait réussir à faire la description. Un aspect de son ascendance est que les coeurs, à son égard, débordaient de respect. Les hommes, sans réserve, se consacraient à la fois à sa protection et à son admiration, comme on ne l'avait encore jamais fait pour un homme de ce monde. Ceux qui lui étaient contemporains l'aimaient passionnément ne craignant guère pour leurs vies, pourvu qu'il fût sain et sauf. S'ils lui portaient un tel amour c'est que sa mesure de perfection était quelque chose d'inédit, jamais donné à un homme.


    Dans ce qui suit, nous faisons un résumé des rapports faits au sujet de sa beauté et de sa perfection tout en reconnaissant l'impossibilité d'être exhaustif à cet égard.


    Description physique


    Décrivant le Messager d'Allah à son mari, Oumm Magbad la Khouzâaite dit :


    « C'est un homme à la propriété manifeste, au visage éclatant et au beau caractère. Il n'est pas gros et sa tête n'est pas petite. C'est quelqu'un d'agréable à regarder, d'élégant, ayant des yeux noirs, des paupières bien fournies, une voix rauque, un long cou, des yeux d'un beau noir ressortissant dans le blanc, des sourcils fins, longs et encornés, des cheveux très noirs. Il est vénérable quand il se tait et splendide quand il parle. Vu de loin, c'est le plus beau et le plus splendide des hommes, et, de près, le plus affectueux et le plus gentil d'entre eux.

    Sa parole est suave et vertueuse, sans faille ni démesure, comparable aux perles d'un collier qui, bien organisées, se suivent les unes les autres. Il était de taille moyenne, ramassé, ni trop petit, ni trop grand. Il était dans un groupe de trois où il se faisait remarquer par sa beauté et sa prestance. Les gens avec lui étaient dignes de lui tenir compagnie. Ils l'écoutaient lorsqu'il parlait et se hâtaient de lui obéir, tout en le vénérant et se réunissant autour de lui. L'homme n'était ni renfrogné ni de nature à démentir les autres. »

    Décrivant le Messager d'Allah, Ali ibn Abi Talib dit :


    « Il n'était ni trop grand ni trop petit mais de taille moyenne. Ses cheveux n'étaient ni trop longs, ni trop courts mais de longueur moyenne. Son visage n'était ni antipathique ni austère. Il était rond, blanc et frais, portant des yeux noirs, muni de longs cils. Il avait de grosses épiphyses, une grosse nuque, des cheveux fins à la poitrine, le reste du corps glabre, de gros doigts et orteils. En marchant, il restait dressé comme s'il était sur une pente et, en se retournant, il le faisait machinalement.

    Il y avait entre ses épaules le sceau de la prophétie. C'était le plus généreux, le plus audacieux, le plus franc, le plus responsable, le plus tempéré au regard du caractère, le plus intime et le plus amical de tous les hommes. Quiconque le voyait, soudain, le craignait et quiconque partageait son savoir l'admirait. Je n'avais jamais vu ni plus jamais ne verrai quelqu'un de la trempe du Messager d'Allah . »


    Anas ibn Malik dit :


    « Il était de taille moyenne. Il avait une peau blanche légèrement teintée de rouge : ni trop blanche, ni trop bronzée. Sa tête et sa barbe ne comportaient pas au total vingt mèches de cheveux blancs. Toutefois, il en avait un peu sur ses tempes. »

    Abou Jouhayfa dit :


    « J'ai vu quelques cheveux blancs entre sa lèvre inférieure et son menton. »


    Jabir ibn Samora dit :


    « Je l'ai vu dans une nuit de clair de lune alors qu'il portait une tunique rouge. Je me mis ensuite, tour à tour, à le regarder et à regarder la lune et voilà que soudain, je le trouvai plus beau que la lune. »

    Abou Hourayra fit remarquer :


    « Je n'ai vu rien de plus beau que le Messager d'Allah . On dirait que le soleil lui parcourait le visage. Non plus je n'ai jamais vu quelqu'un qui marche aussi vite que le Messager d'Allah . On dirait que la terre se plie sous ses pas ; alors que nous étions fatigués, lui, il était tout à l'aise. »

    Toutes les fois qu'il le voyait, Abou Bakr disait :


    « Voici l'intègre et l'élu qui sans cesse appelle au bien. On dirait la lumière de la pleine lune libérée de l'obscurité des nuages. »

    Jâbir ibn Samora dit :


    « Ses jambes étaient en harmonie avec le reste de ses membres. Jamais il n'éclatait de rire : il se contentait de sourire. Toutes les fois que je le regardais, je disais : il a les yeux noirs sans pourtant utiliser de collyre. »


    Selon ibn Abbâs :


    « Ses deux incisives centrales laissaient entre elles un espace qui semblait, lorsqu'il parlait, laisser filtrer une lumière. »

    Anas dit :


    « Je n'ai jamais eu à palper une soie ou étoffe aussi molle et aussi tendre que la paume du prophète. Je n'ai jamais flairé d'odeur ni senti de sueur plus douce, plus agréable que celle du Messager d'Allah . »

    Abou Jouhayfa dit :


    « J'ai pris sa main et me l'ai placée au visage pour ensuite la sentir plus froide que la glace et plus parfumée que le musc. »



    Perfection d'âme et noblesse de caractère


    Le prophète se distinguait par sa grande éloquence et ses discours rhétoriques. A cet égard, notamment, il occupait une place de choix difficile à ignorer. Il se distinguait aussi par sa souplesse, la pureté et l'ampleur de son langage, la justesse de ses mots et son manque de maniérisme. C'était un grand orateur doté d'un beau jugement et d'une connaissance des dialectes arabes. Il parlait à chaque tribu par l'intermédiaire de son dialecte.

    Il savait être bon et tolérant, pardonner s'il pouvait le faire, supporter les contraintes : des qualités lui venant de son éducation par Allah. Tout homme de qualité a pu faire des faux pas et faire preuve de défaillances, mais lui, l'abondance de perversité ne le rendait que plus patient. De même, le gaspillage des ignorants ne le rendait que plus indulgent.

    A cet égard Aicha dit : « Toutes les fois qu'on donnait au Messager d'Allah à choisir entre deux choses, il choisissait toujours la plus facile, tant qu'il pouvait le faire sans pécher. Si cela comportait un péché, jamais il ne s'en approchait. Il ne se vengeait point pour lui-même mais si l'on en venait à violer ce qu'Allah a interdit, il se vengeait pour Allah. C'était le moins irascible de tous et le plus facile à satisfaire. »


    A SUIVRE...
    Dernière modification par mquidech, 20 octobre 2014, 07h29.

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    • SUITE

      Il était d'une générosité et d'une largesse sans limites. Il donnait de la manière de ceux qui ne craignent point la pauvreté. Selon Ibn Abbâs : « Le Messager d'Allah était le plus généreux de tous, plus généreux que quiconque au mois de Ramadan où il avait des rencontres avec Jibril. Celui-ci le rencontrait dans chacune des nuits du Ramadan et lui enseignait le Coran. Le Messager d'Allah était plus prompt à faire le bien que le vent ne saurait être rapide lorsqu'il est déchaîné. » Pour Jâbir : « Il ne lui était jamais arrivé de dire : "non" à quelqu'un. »


      Son courage et son intrépidité, sa disponibilité à secourir n'échappaient à personne. C'était le plus courageux de tous. Il a connu des situations difficiles, toutefois à maintes reprises, les héros et les braves des ennemis le fuyaient. Il savait être ferme sur ses pas, avancer sans reculer, rester imperturbable et inaccessible à la peur. Il n'est point d'homme courageux qui n'ait déjà eu à s'enfuir ou à essuyer une défaite. Toutefois, en ce qui concerne le prophète , Ali fit remarquer : « Au fort des échauffourées, lorsque les pupilles rougissaient sous l'effet de la violence, nous en venions à éprouver de la crainte pour la vie du Messager d'Allah . Nul plus que lui n'était plus proche de l'ennemi. »

      C'était le plus timide de tous. A cet égard, Abou Said al-Khoudri dit :


      « Il était plus timide qu'une vierge engourdie, envahie de torpeur. Lorsqu'il détestait quelque chose, cela se lisait sur son visage. Il ne braquait jamais son regard sur le visage de son vis à vis. Discret, il regardait vers le sol plus qu'il ne levait les yeux vers le ciel. La plupart de ses regards se limitaient à l'observation. Il n'imposait à personne ce qu'il détestait et cela, par générosité et pudeur.

      Il ne nommait jamais quelqu'un au sujet duquel, il lui a été rapporté une mauvaise action. Au contraire il disait : "Pourquoi des gens font-ils telle chose" ? C'était le plus digne de cette parole d'Al-Farazdak : "Il baisse le regard par pudeur et les gens, devant lui baissent le regard par respect. Jamais il ne parle sans se mettre à sourire. »

      C'était le plus juste, le plus chaste, le plus franc et le plus honnête de tous. Cela lui était reconnu par ses détracteurs et ses ennemis. On l'appelait "l'Honnête" avant l'avènement de la prophétie. Les gens avant l'Islam, venaient même solliciter son arbitrage. D'après ce qu'At-Tirmidhi a rapporté d'Ali, Abou Jahl, un jour, dit : « Nous ne te démentons pas. C'est plutôt ce que tu apportes que nous démentons. » A cet égard, Allah dit : « Or, vraiment ils ne croient pas que tu es menteur mais ce sont les versets d'Allah que les injustes renient. » (Coran 6.33)

      Heraclius eut à interroger Abou Soufyan en ces termes : "L'accusiez-vous de mensonges avant qu'il n'ait dit qu'il est prophète"? "Non", répondit celui-ci.

      C'était le plus humble et le plus modeste de tous. Il interdisait aux gens de se lever pour lui comme ils le faisaient pour les rois. Il rendait visite aux pauvres, fréquentait les nécessiteux, répondait à l'appel de n'importe quel serviteur, s'asseyait parmi ses compagnons comme s'il était de leur groupe. Aicha dit : « Il réparait ses chaussures, cousait ses vêtements, travaillait à la main comme vous le faites dans vos maisons. C'était un homme comme les autres qui cherchait des poux dans ses vêtements, trayait sa brebis et vaquait à ses affaires. »

      C'était le plus fidèle en matière d'engagements le plus disposé au culte et la parenté, le plus clément et le plus compatissant, le plus intime et le plus poli, le plus simple de caractère et le plus à l'abri de la perversité morale. Il n'était ni grossier, ni impudique, ni lanceur d'imprécations, ni tapageur dans les marchés. Il ne réagissait pas au mal par le mal, mais au contraire par le pardon. Il ne laissait personne marcher derrière lui, ni ne se montrait supérieur à ses esclaves par le manger et le vêtir.

      Il se mettait au service de quiconque, se mettait au sien. Jamais il n'avait eu à dire « ouf »à un serviteur ou plutôt à le blâmer d'avoir fait ou laissé des choses. Il aimait les pauvres dont il fréquentait le milieu et assistait à l'enterrement. Jamais il ne méprisait un pauvre pour sa pauvreté.

      A l'occasion d'un de ses voyages, on en était venu à donner l'ordre de sacrifier un mouton. Alors, quelqu'un dit : « C'est à moi de l'égorger. » Un deuxième dit : « C'est à moi de le dépecer. » Enfin un troisième dit : « C'est à moi de le cuire. » A ce niveau, le prophète dit : « C'est à moi de rassembler du bois. » Les gens dirent : « Nous t'en dispensons », mais le Messager d'Allah reprit : « Je sais que vous m'en dispensez mais j'ai horreur de me distinguer de vous car Allah déteste voir quelqu'un se distinguer de ses compagnons. » Sur ce, il se leva et se mit à rassembler du bois.

      A présent écoutons Hind ibn Abi Hâla nous décrire le Messager d'Allah en ces termes :


      « Le prophète allait d'une tristesse à une autre. Toujours pensif et dénué de repos, il ne parlait qu'au besoin et pour le reste observait de longs moments de silence. Il ne parlait pas du bout des lèvres. Plutôt, maîtrisant les techniques de la communication, il parlait de la manière la plus claire et la plus nette, avec affabilité et douceur, sans heurt ni mépris. Il appréciait tout bienfait fût-il des mineurs. D'autre part il ne décrirait rien, ne blâmait ni ne louait personne au regard de sa nourriture. Rien ne l'arrêtait dans sa quête passionnée de la vérité. Jamais il ne se mettait en colère ou ne cherchait à triompher pour son intérêt personnel. En indiquant quelque chose c'est toute sa main qu'il pointait. Celle-ci, il la retournait lorsqu'il était émerveillé.

      Dans ses moments de colère, il détournait son visage mais toutes les fois qu'il était gai on le voyait baisser la tête. La plupart de son rire se limitait au sourire. Il savait tenir sa langue sauf sur des choses le concernant, réunissait ses compagnons au lieu de les séparer, honorait le chef de chaque tribu et traitait avec lui. Il savait avertir les gens et se prémunir contre eux sans toutefois heurter les sens de l'un quelconque d'entre eux. Il inspectait ses compagnons, interrogeait les gens au sujet des réalités qu'ils vivaient, améliorait, redressait, trouvait laid et débile tout ce qui l'était effectivement, dans un esprit de modération et de culte du compromis, ne se permettant nulle négligence de peur d'ennuyer.

      Il avait des réponses à tout, s'en tenait à la vérité, sans réduction, ni rajout. Les meilleurs hommes étaient ceux qui lui accordaient leur confiance. De ceux-ci il préférait ceux qui prodiguaient de bons conseils ; élevant au plus haut rang ceux d'entre eux les plus capables de consolation et de collaboration. Il ne fréquentait que les hommes et là, pour s'asseoir, jamais il ne choisissait sa place. Lorsqu'il arrivait chez des gens il s'asseyait à l'endroit extrême du conseil et c'est cela qu'il ordonnait de faire. Il prêtait attention à tout son entourage dé manière à ce que personne ne pût arriver à se croire mieux lôti que les autres. Quiconque le fréquentait ou lui résistait pour un besoin le voyait s'armer de patience jusqu'à son départ.

      Quiconque lui demandait quelque chose obtenait soit ce qu'il voulait soit des paroles bienveillantes. Les gens l'aimaient pour la simplicité de son caractère. Il leur était devenu un père et eux se ralliaient à lui, rapprochés les uns des autres par l'amour de la vérité, cherchant à se dépasser au regard de la crainte d'Allah. Ses séances de rencontre étaient celles de la bonté, de la pudeur, de la patience et de l'honnêteté. Ces rencontres se déroulaient sans que l'on eût à lever la voix, mais aussi en l'absence d'extravagances et d'incartades. Les gens éprouvaient une sympathie réciproque fondée sur la crainte d'Allah, respectant les âgés, prenant en pitié les petits, assistant les nécessiteux et intégrant les hôtes.

      Le prophète était toujours gai, simple et souple. Il n'était ni grossier, ni brutal, ni tapageur, ni indécent, ni coléreux, ni élogieux. Il fermait les yeux sur ce qu'il ne désirait pas et ne jetait personne dans le désespoir. Il recommanda trois choses aux gens : "Ne blâmer ni déshonorer personne, s'abstenir de la formication et ne parler que de choses pouvant valoir une récompense de la part du Seigneur". Lorsqu'il parlait, ceux assis autour de lui baissaient la tête ne parlant que s'il finissait de parler. Jamais ils ne leur arrivaient de lui couper la parole. Quiconque d'entre eux intervenait était suivi avec attention et écouté jusqu'au bout.

      Leur conversation tournait autour de celle du prophète qui, également, partageait leurs rires et leur admiration, se montrait courtois envers les hôtes. Il disait : "Si vous voyez quelqu'un poursuivre un besoin, aidez-le". Il ne réclamait d'éloges que par rapport à un bienfaiteur. »

      Selon Khârija ibn Zayd, le prophète était le plus vénéré dans les rencontres. C'est à peine s'il parlait car il se taisait le plus souvent ; ne parlant qu'au besoin. Il se détournait lorsque quelqu'un avait parlé avec maladresse. Son rire, était le sourire et sa parole, clarification, un discours clair et net. Auprès de lui, le rire de ses compagnons se ramenait au sourire, en signe de respect et par imitation de ses comportements.

      En somme, le prophète était détenteur d'attributs de perfection inégalables. Son Seigneur l'avait éduqué de la manière la plus parfaite, allant même jusqu'à faire son éloge en ces termes : « Et tu es certes d'une moralité sublime. » (Coran 68.4). Grâce à ces qualités, les âmes lui, étaient proches et les coeurs le chérissaient en tant que général doté d'un pouvoir charismatique. Neutralisant toutes les forces qui lui opposaient le refus, le Messager d'Allah réussit à amener son peuple à entrer, en foule, dans la religion d'Allah.

      Seigneur! répands Ta bénédiction sur Mohammad ainsi que sur la famille de Mohammad de la même manière que Tu l'as répandue sur Ibrahim et sur la famille d'Ibrahim. Certes, Tu es digne d'éloges et glorieux. Seigneur! Bénis Mohammad ainsi que la famille de Mohammad, de la même manière que Tu as béni Ibrahim et la famille d'Ibrahim. Certes Tu es digne d'éloges et Glorieux.
      __________________

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      • SALAM



        Epouses du Prophète



        Khadîja

        Khadîja bint Khuwaylid, surnommée « Tahira » (la pure), était mecquoise de la tribu des Asad. Elle était veuve et avait trois enfants de deux précédents mariages. Un garçon, Hind, qui fut parmi les premiers musulmans. Il participa notamment à la bataille de Badr. Il fit partie de ceux qui furent tués lors de la bataille du Chameau au début du califat de 'Ali. Et deux filles, l'une prénommée Hala et l'autre Hind, comme son frère.

        Lors de son mariage avec le Prophète , Khadîja avait environ 40 ans. On la disait belle. Elle partageait son temps entre ses enfants et ses affaires. Khadîja avait déjà repoussé de nombreuses demandes en mariage émanant, pour la plupart, de notables de la ville. Elle donnait à penser qu'elle ne souhaitait pas se remarier. Il semble cependant qu'elle ait été sensible aux nombreuses qualités du prophète Muhammad et qu'elle se soit prise pour lui d'un tendre attachement, puisqu'elle s'en confia à une amie, Nufaysa, qui décida de parler à Muhammad.

        C'est Khadîja qui fixa elle-même la date de leur mariage. Celui-ci eut lieu en 595, soit quinze années avant que ne parvienne au Prophète la première révélation du Coran. La vie du couple fut très heureuse et paisible avant le début de la révélation. Ensuite, lorsque celle-ci fut rendue publique, ils eurent à supporter ensemble toutes les souffrances résultant des persécutions infligées aux musulmans. On nous rapporte que Muhammad aimait tendrement sa femme, ce qui est plusieurs fois souligné par des hadîths que nous devons à Aïsha. Il n'épousa aucune autre femme pendant les 25 ans que dura leur union, alors que la polygamie était pratique courante et ne faisait alors l'objet d'aucune réglementation.

        De son côté, Khadîja fut une épouse aimante. Elle fut la première à le soutenir durant leurs grandes épreuves. C'est elle en particulier qui le réconforta lorsqu'il reçut la première révélation. En effet, il en fut si inquiet qu'il craignit un moment d'être le jouet du diable, ou de perdre la raison. C'est elle encore qui le consola lorsqu'il se crut abandonné de Dieu, parce que la révélation avait cessé pendant quelque temps. En dix ans, Khadîja donna 7 enfants à Muhammad, et il éleva ensemble les enfants que Khadîja avait eus avant leur mariage et ceux issus de leur union avec la même affection.

        Nous savons que les trois garçons - Qâsim qui valut au Prophète le surnom de « Abu al-Qasim » (le père de Qasim), Abdoullah et Tahir - sont morts en bas âge, avant la période islamique. Les quatre filles, Zaynab, Ruqayya, Umm Kalthûm et Fâtima vécurent toutes jusqu'au delà de la révélation et furent parmi les premières musulmanes. Cependant, trois d'entre elles moururent avant leur père ; seule Fâtima lui survécut quelque temps, tous ses autres enfants étant morts avant lui.

        Khadîja fut la première femme à embrasser l'islam. En raison de sa personnalité et de sa réputation à La Mecque, elle apporta une aide considérable au Prophète, en particulier dans les premiers temps de sa mission. Le Prophète a dit, à son propos : « Elle a eu confiance en moi lorsque les autres ne m'ont pas cru. Elle a mis ses biens à ma disposition pour la cause de l'islam. » (Al-Bukhârî et Muslim) On nous rapporte qu'en outre, elle fut à l'origine de la conversion de quelques uns de ses parents. Ce sont d'ailleurs certains de ses cousins qui firent parvenir des vivres à la famille du Prophète lorsqu'ils furent exilés, en prenant parfois de grands risques.

        Khadîja subit l'exil dans le désert au moment du boycott. Épuisée par les souffrances et les privations, elle tomba malade. Le Prophète la soigna et l'assista jusqu'à ses derniers instants. Elle mourut le 10ème jour du mois de ramadan en 620 (à peu près trois ans avant l'hégire). Elle était âgée d'environ 65 ans. Le Prophète l'enterra lui-même. Le Prophète , bien qu'elle fût morte depuis de longues années déjà, parlait encore d'elle avec beaucoup d'affection.

        Âïsha nous rapporte que, lorsqu'il égorgeait un mouton, il en envoyait une part aux amies de Khadîja. Aïsha a encore dit : « Je n'ai jamais été aussi jalouse d'une femme comme je l'ai été de Khadîja. » (Tirmidhî et Abu Dâwûd)

        Le Prophète Muhammad avait été chargé de lui annoncer que : « elle aurait, au Paradis, une maison de nacre et qu'elle n'y serait troublée par aucun bruit. » (Al-Bukhârî et Muslim)

        Sawda

        Après le décès de Khadîja, Le Prophète Muhammad dut songer à se remarier. Il avait en effet de lourdes responsabilités à l'égard de sa communauté et il fallait bien que quelqu'un de confiance le seconde dans sa maison auprès de sa famille. Il prit donc une épouse d'un certain âge possédant une expérience et une maturité certaines : Sawda bint Zam'a. Elle était mecquoise et avait déjà été mariée à as-Sukran ibn Amr.

        Elle fut parmi les premières femmes à devenir musulmanes et fut à l'origine de la conversion de son mari, as-Sukran. Sawda et son mari avaient été du premier groupe qui avait émigré en Abyssinie, dans le royaume du Négus. Avec eux, se trouvaient également un des frères de Sawda et un de ses cousins. Le mari de Sawda, dont on nous rapporte qu'il aurait apostasie, mourut, et elle se retrouva veuve, peu avant la mort de Khadîja.

        Elle fit preuve de beaucoup de courage et de fermeté dans ces circonstances et décida de revenir à La Mecque. Quelque temps après la mort de Khadîja, une femme de La Mecque parmi les premières à avoir embrassé l'islam, Khawla, se rendit un jour auprès du Prophète, et lui suggéra de prendre une nouvelle épouse. Elle lui proposa notamment de demander la main de Sawda qui était son amie et avec laquelle elle avait émigré en Abyssinie.

        Le Prophète , qui avait été impressionné par la force et la fermeté de cette femme de 50 ans, la demanda en mariage. En même temps qu'il trouvait une épouse pour veiller sur sa maison, il offrait à cette femme une famille et un soutien. Le mariage eut lieu au mois de shawwâl de l'an 3 avant l'hégire, quelques mois après la mort de Khadîja, peu après le voyage à Tâ'if. La dot que reçut Sawda s'éleva à 400 dirhams.

        Fervente dans sa foi, elle fut honorée par cette distinction. Elle fut une épouse très attentive et dévouée auprès de la famille du Prophète. En raison de ses origines modestes, les membres de sa tribu furent également honorés que Sawda ait été distinguée pour devenir l'épouse du Prophète, lui-même issu d'une famille noble de La Mecque. Beaucoup se convertirent à cette occasion, convaincus par le message de l'islam et séduits par la simplicité du Prophète .

        Sawda fut une grande amie pour certaines des autres épouses, en particulier pour Aïsha qui était encore jeune lors de son entrée dans la maison de l'Envoyé de Dieu. Plus tard, elle retrouva parmi les Mères des croyants certaines de celles avec lesquelles elle avait émigré. C'est Aïsha qui nous parle le mieux d'elle, car sa personnalité très discrète, presque effacée, et cependant efficace, n'a pas donné lieu à d'aussi nombreuses observations que pour certaines autres épouses. Nous savons cependant qu'elle était agréable de compagnie et très charitable.

        Ainsi, Aïsha a dit à son sujet : « Je n'ai guère connu de femme à laquelle j'aurais aimé ressembler autant que Sawda. » (Muslim) L'Envoyé de Dieu assignait à chacune de ses épouses une journée avec la nuit correspondante. Sawda avait fait don de son jour à Âïsha pour se rendre agréable au Prophète .

        Après la disparition du Prophète, Sawda n'accomplit plus aucun voyage, et demeura chez elle. Elle renonça même à se rendre en pèlerinage à La Mecque. Elle avait auparavant accompagné l'Envoyé de Dieu pour le pèlerinage et pour la 'Umra. Elle était connue pour sa grande générosité et elle était celle avec Zaynab bint Jahsh qui aimait le plus faire l'aumône de ses biens et de son argent. On croit savoir qu'elle est morte en 24 de l'hégire, vers la fin du califat de 'Umar. Elle devait avoir entre 70 et 75 ans.

        a suivre...

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        • SUITE

          'Aïsha

          Originaire de la tribu des Kinana, Aïsha est née environ neuf années avant l'hégire, alors que la révélation avait débuté depuis environ trois ans. Elle était la fille d'Abû Bakr as-Siddîq (le véridique), ami fidèle et compagnon intime du Prophète. C'est en compagnie de celui-ci que le Prophète accomplit l'hégire vers Médine. Abu Bakr était marchand de vêtements à La Mecque. La mère de Aïsha, Umm Rummân, était la fille de 'Umayr ibn Amr. Elle fut - avec son époux - parmi les premiers musulmans dès la première année de la révélation et connut toutes les persécutions menées contre les fidèles de la nouvelle religion.

          Elle fut très active aux côtés de son époux Abu Bakr et le Prophète lui annonça qu'elle aurait une place au Paradis. Elle mourut avant la disparition de l'Envoyé de Dieu et ce fut lui qui la déposa dans sa tombe. Aïsha nous a rapporté : « Je n'ai pas connu mon père et ma mère autrement que pratiquant la religion musulmane. » Outre son frère Abdallah, Aïsha avait une demi-soeur, Asma, fille d'Abû Bakr.

          En ce qui concerne le mariage du Prophète avec Aïsha, on nous rapporte que l'Envoyé de Dieu vit en rêve l'ange Gabriel lui présenter un morceau d'étoffe dans lequel quelque chose était enveloppé. Le Prophète lui demanda : « Qu'est-ce ? » et l'ange Gabriel lui répondit : « Ta femme ! » En soulevant un coin de l'étoffe, il découvrit la jeune Aïsha. Ce message lui parvint comme un ordre divin. Il se rendit donc chez son ami Abu Bakr pour lui demander la main de sa fille, que ce dernier lui accorda avec joie. On situe cet événement aux alentours de l'an 3 avant l'hégire (620 apr. J. C)

          Aïsha avait déjà été demandée en mariage par une famille de polythéistes, mais ceux-ci se mirent à craindre qu'en mariant leur fils avec Aïsha, il n'embrasse également la nouvelle religion et abandonne leurs traditions. Ils furent donc extrêmement soulagés lorsqu'une opportunité leur permit de renoncer à cette union. Elle avait environ 7 ans lors de la demande en mariage du Prophète, mais elle n'entra dans sa maison que lorsqu'elle eut autour de 10 ans. La dot que reçut Aïsha au moment de son mariage fut de 50 dirhams.

          Le jour où elle entra dans la maison du Prophète, au mois de shawwâl, les choses se déroulèrent avec la plus grande simplicité, le repas de noces également. Ce jour-là, il n'y avait dans la maison qu'un bol de lait. L'Envoyé de Dieu en but une gorgée, donna le bol à Aïsha qui en but également une gorgée, ainsi que les quelques autres personnes présentes. C'est la seule vierge que le Prophète épousa, toutes les autres épouses avaient été déjà mariées et étaient veuves ou divorcées.

          Nous savons que Aïsha fut, après Khadîja, l'épouse préférée du Prophète , qui appréciait en elle son intelligence et la vivacité de son esprit. On nous rapporte qu'un compagnon posa la question à l'Envoyé de Dieu : « Qui aimes-tu le plus ? », la réponse fut « Aïsha ! ». Par trois fois, le compagnon posa la question, et chaque fois il reçut la même réponse. Il dit alors : « Je demandais pour les hommes. » Le Prophète répondit : « Le père de Aïsha ! - Et après lui ? - 'Umar ibn al-Khattâb », et le compagnon s'arrêta, de peur de ne pas figurer dans la liste des aimés du Prophète. (Al-Bukhârî)

          Aïsha n'a pas été choisie par hasard. Sa jeunesse était précisément un atout majeur pour la mission qu'elle allait devoir remplir tout au long de sa vie. Le Prophète avait besoin d'une femme jeune, intelligente et enthousiaste, capable d'assimiler et d'interpréter les lois de l'islam. Or, dès sa plus petite enfance, elle voyait le Prophète pratiquement chaque jour, lorsqu'il rendait visite à son ami Abu Bakr, dans sa maison, lui transmettant, au fur et à mesure, les versets du Coran qui lui étaient révélés par l'ange Gabriel.

          Ils évoquaient également ensemble les différents événements concernant la communauté musulmane. Elle était vive d'esprit et intelligente et elle apprit donc, dès son jeune âge, de la bouche même du Prophète , au fur et à mesure de la révélation et des événements, tant avant qu'après son mariage, tout ce qu'elle devait savoir pour la mission d'enseignante qui allait lui incomber tout au long de sa vie. Elle avait les qualités requises et, en raison de sa jeunesse qui la rendait assez perméable, elle était davantage susceptible de recevoir, retenir pour, ensuite, retransmettre les enseignements de l'islam.

          Elle était encore jeune au moment de l'hégire. Cependant, chacun était unanime à dire que nul ne pouvait mieux raconter qu'elle les détails de l'émigration. Toute jeune fille qu'elle était alors, elle participa avec sa soeur Asmâ', aux préparatifs secrets destinés au voyage du Prophète et de son père Abu Bakr. Plus tard, elle poursuivit son éducation et son instruction dans la maison de l'Envoyé de Dieu. Dès qu'il rentrait, elle lui posait des questions. Lorsqu'il parlait aux gens dans la mosquée, elle se tenait auprès de la porte de son appartement, écoutant ce qu'il disait afin de profiter de son enseignement.

          C'est notamment par le fait de toutes les questions qu'elle posait à l'Envoyé de Dieu que nous sont parvenus bon nombre d'enseignements et de traditions. Il nous a été rapporté que son savoir était égal à celui de tous les Compagnons et des Mères des croyants réunis tant elle cherchait à participer à toutes les occasions susceptibles d'accroître son savoir. Elle voyait vivre au quotidien son époux et Prophète et rien de ce qu'il disait ou faisait ne lui échappait.

          Abu Hurayra nous rapporte que « Aïsha, épouse du Prophète, n'entendait jamais une chose qu'elle ne comprenait pas, sans revenir à la charge auprès de lui, jusqu'à ce qu'elle l'eût bien saisie. » (Al-Bukhârî) Elle est reconnue pour avoir été l'une des plus grandes juristes de son époque. Elle avait en outre un goût développé pour les lettres et se distinguait dans la poésie. Aïsha connaissait aussi la généalogie et l'histoire de toutes les tribus de l'Arabie préislamique, ce qui était très important pour la « stratégie » que le Prophète dut mettre en place, afin que la communauté puisse nouer des alliances avec les unes et les autres.

          Aïsha passe encore pour avoir eu de bonnes connaissances en médecine. Il semble qu'elle ait acquis ce savoir en particulier lors de la maladie du Prophète , alors que de nombreuses délégations se sont succédé à son chevet, en provenance de toutes les régions d'Arabie, pour tenter de le délivrer de son mal, en lui prescrivant des médicaments que Aïsha se chargeait elle-même de préparer.

          On nous rapporte aussi à son sujet qu'elle participa, avec certaines des épouses et d'autres femmes parmi les premières musulmanes, à plusieurs des campagnes militaires qui eurent lieu, notamment à Uhud, à la bataille du Fossé, où les femmes apportèrent leur participation active en soignant les blessés et donnant à boire aux combattants. Le hadîth rapporté par Anas, en témoigne : « Je vis Aïsha et Umm Salama, les vêtements retroussés au point que je pouvais apercevoir le bas de leurs jambes, bondir avec les outres sur le dos et les vider dans la bouche des soldats. Ensuite, elles venaient remplir leurs outres et retournaient à nouveau les vider dans la bouche des soldats. » (Al-Bukhârî)

          Nous sommes redevables à Aïsha d'un grand nombre de hadîths (environ 2 200). À ce propos, le Prophète a dit : « Aïsha est la moitié de la religion », et également : « Allez chercher la science auprès de cette rouquine » en la désignant. Le Prophète aimait passer du temps et se distraire avec Aïsha ; il fit même la course avec elle ; une fois c'est elle qui l'emporta, mais une autre fois, ce fut le Prophète car elle avait pris un peu de poids.

          Le rôle de Aïsha au sein de la famille du Prophète fut des plus importants. Anas ibn Mâlik a rapporté que le Prophète a dit : « La supériorité de 'Âïsha sur les autres musulmanes est comme celle du tsarid (plat préféré du Prophète) sur les autres mets. » (Al-Bukhârî) De nombreux événements ont marqué la vie conjugale du Prophète. Âïsha était assez spontanée... Ce qui provoquait parfois quelques incidents ; mais ceux ci furent autant d'enseignements donnés aux musulmans : ils provoquaient souvent la révélation d'un verset, ou alors une parole ou un acte du Prophète qui avaient pour objectif essentiel d'instruire les musulmans dans leur religion en leur montrant la solution en fonction des circonstances.

          Âïsha et Umm Salama avaient accompagné l'Envoyé de Dieu lors d'une expédition. La troupe avait fait une halte au moment de la prière du soir et s'apprêtait à repartir lorsque Âïsha s'aperçut qu'elle avait perdu le collier d'onyx offert par sa mère le jour de son mariage. On le chercha, en vain. Le Prophète fit établir le camp pour la nuit. Mais il n'y avait pas d'eau à cet endroit. Les compagnons se plaignirent à Abu Bakr de la futilité du motif qui les obligeait à passer la nuit dans cet endroit, les privant de l'eau nécessaire à leurs ablutions. Abu Bakr vint faire des reproches à sa fille et lui dit : « Tu crées constamment des problèmes... »

          Vers la fin de la nuit, le Prophète reçut une révélation qui institua l'ablution sèche (tayammûm, Coran 4.43). Toute la troupe se réjouit alors et dit : « O Famille d'Abû Bakr ! Ce n'est pas votre premier don à l'islam. » (Al-Bukhârî et Muslim) Abu Bakr - qui était bien fâché contre sa fille - vint lui dire : « Je n'imaginais pas que tu puisses être la source d'une telle bénédiction pour les musulmans. Grâce à toi, les gens se sont vu accorder une grande facilité. »

          Un autre hadîth nous rapporte que Usayd ibn Hudayr vint dire à Âïsha : « Dieu te récompense en bien ! Car, par Dieu, il ne t'est jamais arrivé une chose déplaisante sans que Dieu n'en ait fait quelque chose de bon pour toi et tous les musulmans. » (Al-Bukhârî et Muslim)

          Bon nombre d'anecdotes mentionnent les liens qui existaient entre le Prophète et 'Âïsha. Un jour où elle voyageait avec l'Envoyé de Dieu, son chameau s'emballa. Le Prophète, s'inquiéta tant pour elle qu'il s'écria : « Ma femme, ma femme ! », jusqu'à ce que l'animal fût maîtrisé et ramené. Âïsha a rapporté qu'une autre fois, au cours d'un voyage, elle et Hafsa accompagnèrent le Prophète. Or, dès la tombée de la nuit, le Prophète s'approchait du chameau de Âïsha pour parler avec elle. Un jour, Hafsa proposa : « Voudrais-tu que nous échangions nos chameaux, afin de voir, toi et moi, ce qui arrivera ? »

          Âïsha ayant accepté, elles firent ainsi. Le soir venu, le Prophète vint près du chameau de Âïsha et fit route avec Hafsa jusqu'à l'étape. Âïsha espérait que le Prophète reviendrait vers elle, mais il n'en fit rien. L'ayant attendu en vain, elle fut tellement jalouse qu'elle s'écria en posant le pied à terre : « Seigneur ! Fais qu'un serpent ou un scorpion me pique, car je ne puis rien lui dire pour me justifier. » (Al-Bukhârî)


          A SUIVRE...
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            Nous savons que l'Envoyé de Dieu confiait à Âïsha ses projets les plus secrets. Par exemple, en matière de stratégie, il lui arrivait de préparer une expédition en ne faisant part de ses intentions ou de la destination qu'à sa jeune épouse, qui gardait le secret sans jamais trahir. 'Aïsha aimait énormément le Prophète et elle s'inquiétait dès qu'il s'éloignait. Un jour, elle l'entendit se glisser dehors en pleine nuit, et, pour savoir où il se rendait, elle le suivit ; il se rendait au cimetière pour prier pour ceux qui étaient morts.

            Bouleversée, elle dit alors : « Je donnerais la vie de mon père et de ma mère pour lui ! » Souvent, il s'endormait la tête posée sur ses genoux. Lorsque le Prophète fut atteint de la maladie qui devait l'emporter, il continua de visiter successivement chacune de ses épouses et demandait chaque jour : « Où serai-je demain ? » et ce, jusqu'au jour de sa visite chez 'Âïsha, chez laquelle il ne demandait pas chez qui il serait le lendemain. (Al-Bukhârî)

            On nous rapporte qu'à partir du moment où il fut immobilisé par cette maladie, il sollicita des Mères des croyants la permission d'être soigné chez Âïsha, ce qu'elles acceptèrent (Al-Bukhârî). Il fut donc transporté de l'appartement de Maymûna à celui de Âïsha, soutenu d'un côté par Ali, de l'autre par Abbas. La maladie empirait. Toutefois, un jour, il put se rendre dans la mosquée et il s'adressa aux fidèles, invoquant longuement Dieu pour les martyrs de Uhud en particulier.

            Puis, il donna l'ordre que soient fermées toutes les portes donnant sur la mosquée, sauf celle d'Abû Bakr. Il vécut ses derniers instants chez Âïsha. On nous rapporte que peu avant sa mort, le Prophète vit le frère de Âïsha entrer dans la pièce avec un bâton de miswak (brosse à dent naturelle). Âïsha lut dans ses yeux qu'il en avait envie. Elle le prit des mains de son frère, le nettoya, le mâchonna un peu et lui en frotta les dents (Al-Bukhârî). Puis, elle lui prit la tête et la plaça dans le creux de son épaule, afin qu'il soit aussi confortable que possible et c'est ainsi qu'il rendit le dernier soupir. (Al-Bukhârî)

            Aïsha nous a rapporté au sujet de ses derniers instants que le Prophète répéta : « Il n'y a aucun dieu si ce n'est Dieu Lui-même. Quelle agonie que la mort ! » Puis, Âïsha l'entendit dire d'une voix à peine perceptible, « . . . mais avec le Compagnon le plus haut », comme s'il faisait un choix. (Al-Bukhârî)

            Âïsha nous dit encore : « J'étais jeune et je ne comprenais pas. Dans ma stupidité, le Prophète rendit le dernier soupir dans mes bras et je ne le sus pas. Ce n'est que lorsque les autres femmes présentes se mirent à pleurer que je compris ce qui s'était passé... » (Al-Bukhârî) Aïsha a rapporté : « Il mourut le jour même où c'était mon tour de le recevoir dans mon appartement. Dieu recueillit son âme tandis que sa tête reposait entre ma gorge et ma poitrine et ma salive fut mélangée à la sienne. » (Al-Bukhârî)

            Le Prophète fut enterré sur place, dans la chambre de Âïsha. Elle continua d'y habiter. Sawda, qui mourut en 24 de l'hégire, lui légua son appartement qui était mitoyen du sien, ce qui permit à Âïsha d'agrandir son habitation devenue très petite du fait de la place occupée par le tombeau du Prophète. Lorsque Abu Bakr, puis plus tard, 'Umar, quittèrent ce monde, ils furent tous deux enterrés auprès du Prophète. On sait que lorsque 'Umar fut à l'agonie, il envoya son fils Abdallah chez Âïsha, qui la trouva assise pleurant : « 'Umar t'adresse le salut et te demande l'autorisation d'être enterré avec ses deux compagnons. - Je l'aurais désiré pour moi, mais je lui donne la préférence sur moi-même. » (Al-Bukhârî)

            Personne d'autre n'eut droit à cet honneur. Aussi, lorsqu'un des compagnons demandait à être enterré, Âïsha répondait invariablement : « Non, je ne veux les déranger pour personne. » (Al-Bukhârî)

            Après la disparition du Prophète, elle continua d'occuper une place importante au sein de la communauté des musulmans, malgré sa jeunesse. Elle jouissait d'une grande réputation et on venait constamment la consulter. Elle était particulièrement savante en matière de jurisprudence. On nous rapporte qu'un grand nombre de compagnons venaient étudier la jurisprudence islamique avec elle. Atâ' a dit que « Âïsha était plus instruite qu'aucun homme de son temps ». Âïsha, avec quelques autres compagnons, firent de Médine un centre d'études parmi les plus importants du monde de l'époque. On nous précise encore que les gens qui avaient eu le privilège d'étudier avec elle étaient ensuite parmi les plus brillants.

            Au temps de leur califat respectif, Abu Bakr et 'Umar venaient consulter Âïsha pour lui exposer tel ou tel problème auquel ils se trouvaient confrontés et l'interroger pour savoir ce que le Prophète aurait dit ou fait en pareille circonstance. Toutefois, elle ne semble pas avoir joué de rôle politique au cours des deux premiers califats. Ce n'est qu'au cours du califat de 'Uthmân, après l'assassinat de celui-ci en particulier, qu'elle fut amenée à prendre parti.

            Nous savons par exemple qu'elle n'était pas trop en accord avec sa manière de diriger, mais elle refusa catégoriquement de prendre une part quelconque dans son assassinat qu'elle considéra comme un acte grave et s'y opposa. Elle invita même les musulmans à ne pas diverger entre eux à cette occasion et à se réconcilier. Malgré cela, 'Uthmân fut assassiné tandis que Âïsha et quelques-unes des Mères des croyants se trouvaient à La Mecque pour le pèlerinage, assassinat qui fut perpétré par des hypocrites qui voulaient affaiblir la situation des musulmans.

            Ali fut donc élu calife à son tour : alors que certains compagnons voulaient venger la mort de 'Uthmân - desquels faisait partie Âïsha - Ali refusa de céder à une vengeance irréfléchie et s'opposa à eux. Pour la première fois de l'histoire de l'islam, deux camps musulmans s'affrontaient. Des compagnons, qui voulaient empêcher un affrontement entre musulmans, en particulier deux d'entre eux parents de 'Âïsha, parvinrent à la convaincre de les accompagner dans cette perspective.

            Cependant, ceux-là mêmes qui avaient assassiné 'Uthmân continuaient de semer la zizanie entre les croyants, afin de déstabiliser également la position de 'Ali. Le groupe qui partit de Médine était composé de trois mille hommes. Âïsha et les compagnons se rendirent compte tardivement qu'ils étaient tous victimes d'un complot. Elle fit placer son chameau entre les combattants et s'adressa à eux, depuis son palanquin, les appelant à cesser de se battre. Elle alla jusqu'à désigner publiquement les assassins de 'Uthmân. Une mêlée s'ensuivit autour de son chameau, provoquée par deux des hypocrites coupables de cet assassinat qui s'étaient introduits au sein même des deux groupes.

            Afin de la protéger, 'Ali n'eut qu'une solution, abattre l'animal pour la récupérer dans son palanquin et la conduire en lieu sûr à Bassorah. Cet événement, qui eut lieu en 36 de l'hégire, est connu sous le nom de bataille du Chameau. Elle fut invitée par Ali à prendre quelques jours de repos dans cette ville proche du lieu de la confrontation, période au cours de laquelle elle fut particulièrement bien traitée par lui. Il lui rendit visite et l'interrogea avec respect : « Comment te portes-tu, Mère ? - Bien, et toi ? - Que Dieu te pardonne, dit-il alors. - Et à toi aussi. J'aurais préféré être morte et n'avoir jamais vécu ce jour ! » Ali, de même, ajouta : « J'aurais préféré être mort et n'avoir pas vécu ce jour. »

            Malgré cet incident, elle aimait et respectait beaucoup Ali. Un jour qu'on lui posait la question : « Qui l'Envoyé de Dieu aimait-il le plus ? - Fâtima, répondit elle. - Et parmi les hommes ? - Ali, qui était le premier pour la prière et pour le jeûne ! » Âïsha ne se consola jamais de s'être laissée entraîner dans cette affaire. Chaque fois qu'elle se souvenait de ces événements, elle pleurait tant qu'elle en mouillait son châle. On nous rapporte que, pour cette raison, elle demanda à être enterrée de nuit, non pas auprès du Prophète, mais dans le cimetière des femmes à Médine, avec les autres Mères des croyants.

            Âïsha avait les moyens de vivre confortablement car elle recevait, comme les autres Mères des croyants, une pension versée par les Califes successifs. Mais Âïsha, qui était d'une extrême générosité, chargeait sa servante, dès qu'elle recevait cette pension, de distribuer aussitôt le tout aux nécessiteux, négligeant de garder quelque chose pour elle. Le soir venu, elle disait à sa servante : « Pourquoi ne m'as tu pas fait penser de garder de quoi dîner ce soir ? » Elle avait tellement pris l'habitude d'une vie frugale au cours de ses années difficiles passées dans la maison du Prophète, jeûnant beaucoup, qu'elle continua de vivre de la même manière après sa disparition, alors que les moyens de la communauté s'étaient améliorés.

            'Urwa a rapporté qu'un jour, Âïsha avait reçu soixante dix mille dirhams ; il la vit distribuer la totalité de la somme aux pauvres, tandis qu'elle-même portait une chemise rapiécée. Un jour, elle reçut - sur la demande de celui-ci - Hasan ibn Thâbit, qui avait été l'un des acteurs de l'affaire de la calomnie. Comme on s'était étonné qu'elle le reçoive, elle répondit : « Pourquoi pas ? N'a-t-il pas été déjà frappé d'un terrible châtiment ? » Il était, en effet, devenu aveugle. Avant qu'elle ne meure, alors qu'elle était à l'agonie, Ibn Âbbâs demanda à être reçu par elle. Comme elle hésitait, dans la crainte qu'il ne lui fasse des compliments, on lui fit valoir qu'il s'agissait du fils de l'oncle paternel de l'Envoyé de Dieu et l'un des principaux personnages parmi les musulmans.

            Elle le reçut donc : « Comment te trouves-tu ? lui demanda-t-il. - Bien, si je crains Dieu. - Tu seras bien s'il plait à Dieu, car tu as été l'épouse de l'Envoyé de Dieu et la seule vierge qu'il ait épousée. Enfin, la révélation t'a reconnue innocente. » Après cette visite, Âïsha devait dire : « Ibn Abbâs m'a fait des compliments. J'aurais préféré qu'on m'eût oubliée. » (Al-Bukhârî)

            Âïsha vécut jusqu'à l'âge de 67 ans et mourut pendant le mois de ramadan en 57 de l'hégire, sous le califat de Mu'awiya. Elle fut enterrée, comme elle l'avait souhaité, après la prière de la nuit, dans l'heure qui suivit sa mort, dans le cimetière des femmes à Médine, auprès de ses compagnes, les Mères des croyants qui l'avaient devancée. Abu Hurayra fit la prière sur elle avec les autres compagnons. Ce sont ses neveux qui la déposèrent dans sa tombe.( https://www.youtube.com/watch?v=Uu8fkRummuY )

            A SUIVRE...
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              Hafsa

              Elle est la fille de 'Umar ibn al-Khattâb, mecquois de la tribu des Adî. Sa mère s'appelait Zaynab bint Mazhun. Elle est née avant la révélation, la même année que Fâtima, la fille du Prophète. Son père, 'Umar, deuxième Calife, fut un illustre personnage du temps du Prophète et l'un de ses proches compagnons. Ainsi donc, Hafsa était issue d'une famille illustre et respectée. Il s'agissait d'une famille d'intellectuels. Shiffa bint Abdallah, une parente de 'Umar, qui savait lire et écrire, avait instruit Hafsa et sa soeur, ce qui était rare avant l'islam, en particulier pour les femmes.

              Hafsa avait déjà été mariée. Avec son mari, Khunays ibn Hudhâfa, ils avaient fait partie du premier groupe d'émigrés en Abyssinie. Au retour de leur émigration, Hafsa et son mari se rendirent à Médine où était désormais installée la communauté. Nous savons que Khunays participa à la bataille de Badr et d'Uhud, où il fut blessé et mourut en l'an 2 de l'hégire. Hafsa, qui n'avait pas eu d'enfant, se retrouva veuve ; elle avait environ 20 ans.

              Après quelque temps, 'Umar chercha à remarier sa fille. Il s'adressa d'abord à 'Uthmân - devenu veuf de Ruqayya, la fille aînée du Prophète , qui déclina l'offre. Il s'adressa ensuite à Abu Bakr qui était son meilleur ami mais celui-ci lui fit une réponse évasive et il en fut blessé. On nous rapporte que Hafsa était alors réputée pour avoir un caractère hautain et personne ne voulait l'épouser. 'Umar se rendit auprès du Prophète pour se plaindre de la situation, mais il lui fut répondu : « Je te montrerai un meilleur gendre que 'Uthmân et je lui montrerai un meilleur beau-père que toi. » (Al-Bukhârî)

              'Umar comprit alors que le Prophète avait l'intention de lui demander la main de sa fille et qu'Abû Bakr était déjà dans le secret. De fait, le Prophète demanda la main de Hafsa. La dot que lui remit le Prophète fut de quatre cents dirhams. En ce qui concerne 'Uthmân, le Prophète lui fit épouser une autre de ses filles, Umm Kalthûm. Il devint le beau-père de 'Uthmân ainsi qu'il l'avait annoncé. Le mariage de 'Uthmân et Umm Kalthûm eut lieu d'abord, puis le Prophète épousa Hafsa quatre mois plus tard, vraisemblablement pendant le mois de sha'ban de l'an 3 de l'hégire. Entre temps, l'appartement qui devait la recevoir fut préparé.

              Le rôle de Hafsa n'est pas négligeable. Un jour que 'Umar faisait des reproches à son épouse, celle-ci lui répondit sur un ton auquel il n'était pas habitué. Il lui demanda la raison de ce comportement nouveau et elle lui apprit que les épouses du Prophète lui répliquaient aussi de la sorte et considérait donc qu'elle pouvait en faire autant. Parlant de Hafsa, elle ajouta : « Il y en a une qui, du matin au soir, lui dit tout ce qu'elle pense sans hésiter. » 'Umar, préoccupé, se rendit auprès de Hafsa et l'interrogea à ce sujet. Hafsa lui confirma ce qu'avait dit sa mère. 'Umar fit remarquer à sa fille : « Tu n'as ni la grâce de Aïsha, ni la beauté de Zaynab. Es tu certaine que si tu irrites le Prophète , Dieu ne t'écrasera pas de Sa colère ? » (Al-Bukhârî)

              Après quoi, il se rendit chez Umm Salama, sa cousine, une autre des épouses du Prophète pour lui demander : « Est-il vrai que vous tenez tête à l'Envoyé de Dieu et vous lui répondez sur un ton irrespectueux ? » Umm Salama lui rétorqua vivement : « Qui donc t'a autorisé à t'interposer entre l'Envoyé de Dieu et ses épouses ? Certes, nous lui disons franchement ce que nous pensons. S'il l'admet, c'est son affaire, mais s'il devait nous l'interdire, il nous trouverait alors plus obéissantes que nous ne le sommes à ton égard ! » 'Umar repartit sur cette réponse.

              Après la disparition du Prophète , il ne semble pas que Hafsa ait joué un rôle politique dans la suite. On nous rapporte que, alors que son père 'Umar était à l'agonie, après l'agression dont il venait d'être victime, Hafsa lui rendit une dernière visite et resta un moment auprès de lui à pleurer. Puis elle se retira dans la pièce voisine jusqu'à ce que le corps de 'Umar fût transporté pour être enterré auprès du Prophète et d'Abû Bakr. (Al-Bukhârî)

              Toutefois, on sait que Hafsa eut à remplir une mission importante et de grande confiance. À la mort de son père 'Umar, il n'existait qu'une copie officielle écrite du texte du Coran. Or, le nombre de musulmans était devenu très important et il circulait un non moins grand nombre de copies, dans une écriture peu développée, ce qui était nuisible à la bonne préservation et à la pureté du texte. Abu Bakr, puis 'Umar, avaient pris conscience de la nécessité d'un texte contrôlé par les vrais connaisseurs du Coran, mais ce travail n'avait pas pu être achevé pour être diffusé avant leur disparition à tous deux.

              C'est à Hafsa que fut confiée l'unique copie officielle qui la conserva jusqu'à ce que le travail put être exécuté. On se souvient que Hafsa était savante ; on nous rapporte que, à la fin de sa vie, elle connaissait le Coran par coeur. Sur la personnalité de Hafsa, nous savons encore qu'elle était très pieuse et qu'elle jeûnait beaucoup. Nous lui devons au moins une soixantaine de hadîths.

              Elle mourut en 45 de l'hégire âgée d'environ 60 ans. Elle fut enterrée avec les autres Mères des croyants, dans le cimetière de Médine. On nous rapporte que l'ange Gabriel avait été chargé d'informer le Prophète que Hafsa serait également son épouse au Paradis.

              Zaynab bint Khuzayma

              Elle était la fille de Khuzayma ibn al-Hârith al-Hilâlîya de la tribu des Amir ibn Sa'sa'a, parmi les plus riches de l'Arabie. Elle habitait à La Mecque. Nous savons qu'elle était veuve de 'Ubayda ibn al-Hârith ibn Abd al-Muttalib, un parent du Prophète. Ils furent au nombre des premiers musulmans. 'Ubayda tomba martyr lors de la bataille de Badr. Une année s'était écoulée depuis la mort de 'Ubayda et Zaynab n'était toujours pas remariée.

              Constatant qu'elle demeurait seule, le Prophète décida de la demander en mariage. Elle accepta avec joie. On prépara donc un appartement à son intention et, dès qu'il fut prêt, Zaynab entra à son tour dans la maison de l'Envoyé de Dieu. La dot que le Prophète lui remit s'éleva à quatre cents dirhams. Zaynab avait autour de 30 ans lorsqu'elle entra dans la maison du Prophète. L'événement se situe au mois de ramadan de l'an 3 de l'hégire. Elle est réputée pour sa grande générosité et, déjà, avant son entrée dans la maison du Prophète, on l'appelait Umm al-Masakîn (la mère des pauvres).

              On nous décrit Zaynab comme étant une personnalité très calme et sereine, d'une compagnie agréable et discrète, toujours prête à aider les autres, dévouée à Dieu et à Son Envoyé. Elle était aimée par toutes les Mères des croyants. Cependant, la présence de Zaynab dans la maison du Prophète fut de courte durée. Elle tomba malade et mourut huit mois après son mariage avec le Prophète. Elle fut la première des épouses à quitter ce monde. On nous rapporte que l'Envoyé de Dieu l'assista lui-même dans ses derniers instants, qu'il dirigea la prière funèbre et qu'il la fit enterrer dans le cimetière des femmes, non loin de sa fille Ruqayya, épouse de 'Uthmân, morte quelque temps auparavant.

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                Umm Salama (Hind)

                Hind était la fille d'Abû Umayya ibn al-Mughîra, mecquoise de la tribu des Makhzûm. Sa mère était une tante du Prophète . Nous la connaissons mieux sous le nom de Umm Salama (la mère de Salama). Umm Salama était proche parente de Khalid ibn al-Walid, lequel fut un ennemi implacable de l'islam jusqu'à la bataille d'Uhud. On note que son hostilité à l'égard des musulmans se fit moins violente à partir du moment où Umm Salama devint l'une des épouses du Prophète. Finalement, Khalid se convertit à l'islam environ deux années plus tard.

                Umm Salama avait été mariée avec son cousin, Abdallah ibn Abd al-Asad, plus connu sous le nom de Abu Salama. Ils étaient devenus musulmans ensemble et avaient fait partie de ceux qui avaient émigré en Abyssinie. Au moment de leur émigration donc, Umm Salama avait autour de 18 ans. Lorsque les premiers musulmans prirent le chemin de Médine, Abu Salama, son épouse et leur fils, Salama, se mirent en route également. Mais ils furent rattrapés par les membres de la famille d'Umm Salama ; ils laissèrent son mari partir, mais obligèrent Umm Salama et son fils à revenir à La Mecque et tentèrent de la faire renoncer à l'islam en la persécutant de mille et une manières.

                La famille d'Abû Salama s'empara de l'enfant au cours d'une altercation, au point de déboîter l'épaule de l'enfant. Tous les soirs, Umm Salama montait sur la colline d'as-Safâ, se tournait vers la maison qui retenait son fils puis vers Médine, pleurant les deux êtres chers à son coeur. Ses lamentations incessantes, ses malédictions, finirent par avoir raison de la cruauté des deux familles et finalement, ils la laissèrent partir avec l'enfant.

                Elle partit seule avec son fils en direction de Médine. A quelque distance de La Mecque, elle trouva 'Uthmân ibn Talha - qui n'était pas encore musulman - mais qui insista pour l'escorter jusqu'à la fin du voyage. Il conduisit le chameau - monté par Umm Salama et son enfant - tenant la monture par la bride, tout au long du voyage.

                Arrivé à Quba, il lui indiqua alors : « Ton mari se trouve dans ce village. Entres y avec la bénédiction de Dieu ! » Puis il fit lui-même demi-tour et repartit vers La Mecque. On nous rapporte que, plus tard, Umm Salama se rappelait souvent la noblesse du comportement de cet homme. Il devait rejoindre le Prophète avec Khalid et retrouver sa position de gardien de la Ka'ba après la reconquête de La Mecque par les musulmans ; c'est d'ailleurs le Prophète lui-même qui lui remit la clé.

                Abu Salama et son épouse, très unis, se retrouvèrent enfin à Médine. Mais, lors de la bataille d'Uhud, Abu Salama fut blessé. Sa blessure s'était refermée trop rapidement ; elle se rouvrit un peu plus tard, ce qui entraîna sa mort quelques mois plus tard. Elle pleura beaucoup la mort de son mari. Elle se retrouva veuve avec deux garçons et deux filles. Umm Salama - qui aimait tendrement son mari - avait souhaité qu'ils se promettent mutuellement de ne pas se remarier si l'un des deux venait à mourir. Abu Salama lui avait répondu : « Je demande à Dieu de t'accorder après moi un mari meilleur que moi. »

                On sait qu'Abû Bakr et 'Umar avaient tous deux songé à l'épouser après la mort d'Abû Salama. Le grand souci des compagnons était de prendre en charge et de soutenir les veuves avec leurs familles. Quatre mois après qu'elle fût devenue veuve, le Prophète vint lui demander de l'épouser. Umm Salama objecta qu'elle craignait de ne pas être l'épouse qu'il fallait pour le Prophète, en considération de son âge, de ses enfants... et de sa jalousie ! Le Prophète la rassura ainsi : « En ce qui concerne l'âge, je suis plus âgé que toi, quant à ta jalousie, je prierai Dieu de t'en débarrasser. Quant à tes orphelins, Dieu et Son Envoyé en prendront soin. » (Muslim)

                Le mariage eut lieu au mois de shawwal de l'an 4 de l'hégire et Umm Salama fut installée dans l'appartement qu'avait occupé la défunte Zaynab, Mère des croyants, morte peu avant. De l'avis de Aïsha et de Hafsa, Umm Salama était fort belle ; Âïsha en fut d'ailleurs jalouse un moment, craignant que cette beauté ne lui nuise. Nous savons qu'Umm Salama participa activement à plusieurs campagnes. Elle se trouvait près du Prophète lors de la bataille du Fossé, avec Âïsha et Zaynab bint Jahsh. Elle fut celle des épouses qui accompagna le Prophète lorsqu'il prit la route en vue d'effectuer la umra (petit pèlerinage) à La Mecque.

                Nous savons à ce propos que lui et les compagnons qui l'accompagnaient durent s'arrêter à Hudaybiyya. C'est là que fut signée la fameuse trêve de Hudaybiyya, et Umm Salama prêta serment - au même titre que les compagnons - à cette occasion. C'est d'ailleurs elle qui conseilla le Prophète sur l'attitude à adopter face à la désobéissance des compagnons qui refusaient de quitter l'ihrâm et d'égorger les bêtes. (Al-Bukhârî)

                Elle fut encore une fois tirée au sort pour accompagner l'Envoyé de Dieu lors de la bataille de Khaybar. Elle s'activa — avec d'autres parentes du Prophète - à soigner les blessés et veilla aux provisions d'eau placées à l'arrière des lignes. Elle accompagnait également le Prophète lors de la conquête de La Mecque.

                Elle était droite, franche et déterminée ; on se souvient que ' Umar avait eu avec elle un échange assez vif. Il avait une tendance à intervenir de temps en temps dans la vie familiale, à l'occasion des difficultés qui pouvaient survenir, notamment du fait de sa fille Hafsa. Umm Salama était une femme érudite. Elle savait lire et écrire et était poète. Elle fit preuve, au sein de la maison du Prophète , d'une grande sagesse.

                Plusieurs fois, la révélation eut lieu tandis que le Prophète se trouvait chez Umm Salama. (Coran 9.102 et 33.33) Elle est la seule parmi les Mères des croyants, avec Khadîja et 'Aïsha, à avoir eu ce privilège. (Muslim) Elle nous a transmis un certain nombre de hadîths (67 selon certaines sources). Plusieurs compagnons vinrent, après la disparition de l'Envoyé de Dieu, la consulter et lui demander des conseils. Notamment, après le meurtre du calife 'Uthmân, elle joua un rôle non négligeable tout en demeurant discrète.


                Elle vécut jusqu'à l'âge de 84 ans et mourut pendant le mois de ramadan en 62 de l'hégire. Elle fut la dernière survivante des Mères des croyants. C'est Abu Hurayra qui dirigea la prière sur elle. Elle fut enterrée avec ses compagnes dans le cimetière des femmes à Médine.

                Zaynab bint Jahsh

                Elle était la fille de Jahsh, une famille noble de La Mecque. Sa mère, Umayya, était la tante paternelle du Prophète . Prénommée Barâ, elle reçut plus tard le prénom de Zaynab. Quand elle fut en âge de se marier, le Prophète organisa le mariage de Zaynab avec Zayd ibn Haritha, son fils adoptif. Les origines modestes de Zayd ne plaisaient guère à Zaynab qui était de noble naissance. De fait, le ménage ne fut pas très heureux.

                Zayd désirait divorcer déjà depuis quelque temps. Bien que le Prophète l'ait engagé à garder son épouse, il finit par divorcer d'avec elle, la situation du couple étant devenue difficile. Quelques mois plus tard, le Prophète reçut une révélation qui lui ordonnait d'épouser Zaynab, l'ex-épouse de Zayd, son fils adoptif (Coran 33.36-37). Or, avant l'islam, on n'épousait pas la veuve ou la divorcée d'un enfant adoptif.

                Anas a rapporté que c'est Zayd lui-même qui se rendit auprès de Zaynab pour lui annoncer que le Prophète songeait à l'épouser. Elle était alors occupée à pétrir le pain et répondit : « Je ne ferai rien sans consulter Dieu. » Elle se retira dans son lieu réservé à la prière et fit la prière de la consultation. C'est après cela qu'elle eut connaissance de ce qui avait été révélé à son sujet. Le Prophète épousa donc Zaynab. Selon Tabari le mariage eut lieu pendant le mois de muharram en l'an 5 de l'hégire. Zaynab avait entre 35 et 40 ans.

                On nous rapporte que le Prophète ne fit pour aucune autre des épouses un repas de noces tel que celui qu'il fit pour Zaynab. Il faut probablement en déduire que la situation matérielle des musulmans était moins difficile à cette époque. Zaynab accompagna le Prophète dans plusieurs expéditions. Elle participa notamment, avec ses compagnes, Aïsha et Umm Salama, à la bataille du Fossé. Zaynab était artisane ; elle tannait des peaux avec lesquelles elle fabriquait des objets en cuir qu'elle vendait. Elle faisait des oeuvres charitables avec l'argent qu'elle gagnait ainsi. (Al-Bukhârî et Muslim)

                Elle était extrêmement généreuse et distribuait aux nécessiteux tout ce qu'elle possédait. On nous rapporte qu'un jour elle reçut douze mille dirhams qu'elle redistribua aussitôt aux pauvres. 'Umar s'en émut et tenta de la convaincre de garder un peu pour elle, mais en pure perte. Elle était très pieuse et jeûnait beaucoup. Aïsha a rapporté : « Je n'ai jamais vu une femme observant mieux sa pratique religieuse que Zaynab, ni une femme plus pieuse, plus sincère dans ses paroles, meilleure envers ses proches, plus généreuse dans ses aumônes et dans sa dépense d'elle-même pour faire l'aumône et se rapprocher du Tout-Puissant. » (Muslim)

                Zaynab survécut au Prophète environ dix ans, mais il ne semble pas qu'elle ait joué le moindre rôle au sein de la communauté des musulmans après sa disparition. Elle mourut pendant le califat de 'Umar, en l'an 20 de l'hégire, âgée d'environ 57 ans. C'est le Calife lui-même qui fit la prière sur elle.

                A SUIVRE...
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                • SUITE

                  Juwayriya

                  Elle était la fille d'al-Hârith, le chef de la tribu des Banu al-Mustaliq. Elle avait été mariée avec un de ses cousins dont elle était veuve. À l'origine, elle se nommait Bara ; c'est le Prophète qui changea son nom en Juwayriya lorsqu'il l'épousa. Le Prophète avait été averti que la tribu des Banu al-Mustaliq, alliée aux Quraysh, faisait des préparatifs de guerre malgré la trêve conclue entre les Quraysh et le Prophète. Il prit donc l'initiative de l'attaque, et, bénéficiant de l'effet de surprise, il remporta une victoire facile.

                  Ces événements se situent avant la bataille du Fossé, qui eut lieu la même année, en l'an 5 de l'Hégire. Dans le butin, outre des biens matériels, il y avait des captifs. Comme toujours, en pareille circonstance, le partage eut lieu entre les participants de cette campagne. Parmi les captifs se trouvait Juwayriya, la fille du chef de la tribu vaincue. Lors du partage, elle fut attribuée à deux personnes. En raison de la qualité de la captive, à moins que ce ne soit pour éviter l'inconvénient d'avoir à se partager une esclave, ils fixèrent une rançon assez élevée (neuf onces ou trois cent soixante dirhams). Juwayriya rendit visite au Prophète alors qu'il était chez Aïsha.

                  Elle déclara qu'elle embrassait l'islam et lui demanda de l'aider à payer sa rançon. Le Prophète offrit à Juwayriya, non seulement de payer la totalité de la rançon à sa place mais également de l'épouser. Elle accepta sur le champ cette proposition. Dès que les compagnons apprirent que le Prophète allait épouser la fille d'al-Hârith, le chef de cette tribu dans laquelle ils avaient fait des prisonniers, ils s'empressèrent de les libérer. On parle d'une centaine de personnes. Il était en effet impensable que des membres de la famille d'une des Mères des croyants demeurent captifs et esclaves chez les musulmans.

                  Ce mariage entraîna un grand nombre d'adhésions à l'islam. Le butin, qui avait été particulièrement important à cette occasion, fut également rendu. Juwayriya était réputée pour sa piété et pour ses jeûnes. On la décrit comme étant d'une grande sagesse. Elle avait d'excellentes relations avec les autres Mères des croyants. Juwayriya nous a - comme presque toutes les Mères des croyants - rapporté quelques hadîths. C'est à elle que le Prophète a précisé que, lors des jeûnes surérogatoires, le musulman ne doit pas jeûner le vendredi isolément mais qu'il doit lui adjoindre le jeudi ou le samedi.

                  Il semble qu'elle avait autour de 18 ans au moment de son mariage. On croit savoir qu'elle avait environ 70 ans lorsqu'elle mourut la même année que 'Âïsha, en 57 de l'hégire.

                  Umm Habîba (Ramla)

                  Ramla, plus connue sous le nom de Umm Habîba était la fille d'Abû Sufyân, mecquoise de la tribu des Banû Umayya. Abu Sufyân était le chef des Quraysh et le plus acharné des ennemis du Prophète . Cependant, nombre de personnes dans sa famille se convertirent à la foi nouvelle, en particulier sa fille, Umm Habîba et son mari, 'Ubaydallâh.

                  Ils firent partie du premier groupe des émigrés en Abyssinie mais après quelque temps, son mari apostasia pour se faire chrétien. Il mourut peu après. Le couple eut une fille. Malgré les pressions de son mari, Umm Habîba demeura fermement attachée à l'islam et, lorsque la nouvelle de son veuvage et de sa constance parvint au Prophète, il envoya un émissaire pour la demander en mariage. Umm Habîba fut à peine surprise par cette demande en mariage.

                  En effet, peu avant, elle avait fait un rêve au cours duquel elle s'était entendue appeler Mère des croyants. Elle donna son consentement et le mariage fut célébré en Abyssinie, en l'absence du Prophète qui fut représenté par le Négus lui-même, en présence d'un de ses parents et de toute la communauté des musulmans émigrés. Le Négus organisa pour l'occasion, dans son palais, un repas de noces où ils furent tous invités. Elle avait autour de 35 ans. On était en l'an 6 de l'hégire.

                  Nous croyons savoir que sa dot s'éleva à quatre cents dinars. Elle lui fut remise par le Négus, en qualité de représentant du Prophète. Le messager, envoyé par le Prophète en Abyssinie pour présenter la demande en mariage, avait également été chargé d'annoncer aux émigrés qu'ils pouvaient enfin prendre la route pour aller vivre à Médine, où se trouvait désormais regroupée la quasi-totalité de la communauté de l'Envoyé de Dieu.

                  Lorsque le groupe arriva à Médine, le Prophète donna, à son tour, un repas de noces pour célébrer son mariage avec Umm Habîba. Il se réjouit beaucoup de l'arrivée de cette nouvelle épouse et du groupe des émigrés. Umm Habîba jeûnait beaucoup et priait longuement la nuit. Elle était également très généreuse et venait en aide à ceux qui étaient dans le besoin. On croit savoir qu'Umm Habîba a rapporté 65 hadîths. Elle était érudite en matière de jurisprudence. Elle aurait vécu sous le califat de Mu'awiya et serait morte en 59 de l'hégire. Elle fut enterrée auprès de ses compagnes au cimetière des femmes de Médine. Elle était alors âgée d'environ 88 ans.

                  Safiyya

                  Elle était la fille de Huyay ibn Akhtab, de la tribu juive de Khaybar. On a dit de lui qu'il serait un descendant d'Aaron. Par sa mère, elle était apparentée à la tribu des Qurayza. Prénommée à l'origine Zaynab, elle prit le nom de Safiyya lors de son mariage. Auparavant, elle avait été mariée, quelques mois seulement, avec le chef des Nadir : Kinana ibn Haqîq.

                  Après la bataille de Khaybar, Safiyya fut attribuée comme servante à l'un des compagnons. Cependant, de crainte d'offenser les gens de sa tribu - elle était la fille du chef de la tribu - Ali la conduisit au Prophète qui la libéra. Il lui donna le choix : retourner parmi les siens ou embrasser l'islam et devenir l'une de ses épouses. Elle choisit de devenir l'une des Mères des croyants. On peut s'étonner de la rapidité de sa décision, car elle fit son choix instantanément et prononça la shahâda. Mais, le choix de Safiyya fut aisé si l'on sait que, depuis sa petite enfance, elle avait entendu les gens de sa famille parler d'un prophète annoncé, dont la venue était proche.

                  Elle avait environ 17 ans lors de son entrée dans la maison du Prophète. En raison de son jeune âge, elle était plus proche de Aïsha et peu à peu, elles furent très liées l'une à l'autre, de même avec Hafsa. Elle était très pieuse, jeûnait le jour et priait la nuit. Lorsque l'Envoyé de Dieu tomba malade et qu'il fut transporté dans l'appartement de Aïsha, elle lui rendit visite et lui dit : « Ô Envoyé de Dieu ! J'aimerais que le mal qui te mine me ronge à ta place. » Elle ne semble pas avoir eu un grand rôle après la disparition du Prophète, se refusant à prendre position lorsqu'elle en eut l'occasion.

                  Cependant, elle intervint auprès de 'Ali pour soutenir le calife 'Uthmân, lorsque pendant le mois de ramadan, un groupe de musulmans s'opposa à lui et le contesta. On nous rapporte notamment que Safiyya fit parvenir de la nourriture à 'Uthmân pendant que dura le siège de sa maison.

                  Elle continua d'aider ses parents, non musulmans, après son mariage avec le Prophète . Elle est morte à l'âge de 60 ans, en 50 de l'hégire, (la même année que le calife Ali). À sa mort, elle laissa environ cent mille dirhams et légua le tiers de ses biens à l'un de ses neveux, le fils de sa soeur, resté juif. Certains musulmans voulurent s'opposer à l'exécution de ce testament, mais Aïsha intervint pour que ce legs puisse avoir lieu selon la volonté de Safiyya. Selon la jurisprudence, il est permis de faire un testament en faveur d'un non-musulman et de lui réserver le tiers de l'héritage avant que ne s'opère le partage selon les règles islamiques.

                  Maymûna

                  Fille d'al-Hârith ibn Hazam, de la tribu de Amir ibn Sa'sa'a. Elle était également la demi-soeur de Zaynab bint Khuzayma, celle des épouses du Prophète qui était morte quelques mois après son mariage en l'an 3 de l'hégire. Maymûna, d'abord prénommée Bâra, était demeurée à La Mecque, comme quelques-uns de ceux qui avaient embrassé secrètement l'islam. Elle avait été mariée avec Abu Zahm ibn Âbd al-'Uzza et était devenue veuve. Elle avait environ 36 ans au moment de son mariage avec l'Envoyé de Dieu.

                  On se souvient qu'à Hudaybiyya, un traité avait été conclu entre les Quraysh et le Prophète , prévoyant que les musulmans ne pourraient se rendre à la Maison Sacrée de Dieu pour y faire le petit pèlerinage que l'année suivante. Ce fut l'occasion pour lui de rencontrer ceux qui s'étaient convertis en secret et qui habitaient toujours à La Mecque. Parmi eux se trouvait son oncle, Abbâs, qui ne cachait pas son adhésion à l'islam, quoique tardive.

                  Il avait passé ces trois jours avec le Prophète. C'est à cette occasion qu'il lui proposa de prendre une épouse parmi eux, Maymûna, qui était sa belle-soeur. Le Prophète accepta cette offre, honorant d'une part Abbâs et sa famille, et d'autre part, tous ceux des musulmans qui étaient demeurés à La Mecque, renforçant ainsi les liens de tous les musulmans entre eux.

                  Lorsque arriva le troisième jour du séjour des musulmans à La Mecque, deux des mecquois vinrent rappeler au Prophète qu'il devait quitter la ville : « Ton temps est fini, éloigne-toi de nous ! » En guise de réponse, le Prophète leur répondit : « Je viens d'épouser une femme et je me propose de faire un festin auquel je voudrais vous convier ! En quoi cela vous ferait-il du tort ? » Mais ils refusèrent. Le Prophète avait, à cette occasion, tenté d'amorcer un rapprochement.

                  Le mariage du Prophète avec Maymûna fut consommé à Sarif, première étape après avoir quitté La Mecque. Il était en état d'ihram au moment où il contracta son mariage et attendit donc d'avoir quitté cet état de sacralisation. On sait que peu après, Abbâs, l'oncle du Prophète, sa femme et son fils vinrent également rejoindre les musulmans à Médine, à la grande joie de Maymûna.

                  En effet, Umm Fadl, épouse de Abbâs, était sa soeur. Maymûna accompagna le Prophète - avec Umm Salama et Fâtima, la fille de celui-ci - lors de la prise de La Mecque. Aïsha nous a rapporté à son sujet qu'elle était très pieuse et qu'elle rendait des visites nombreuses à ses proches. Elle est connue pour avoir été une des illustres femmes de son époque. Maymûna nous a également rapporté un certain nombre de hadîths.

                  On cite le nombre de quarante-six. Elle s'était retirée - après la mort du Prophète - à Sarif, village où eu lieu son mariage avec l'Envoyé de Dieu. Elle y mourut en 51 de l'hégire et y fut enterrée comme elle l'avait souhaité.
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                  • SALAM

                    les concubines du prophete.


                    Rayhâna (627)



                    Rayhâna était une Juive de la tribu médinoise des Banû Qurayza.

                    Elle fut faite prisonnière de guerre après le raid mené contre cette tribu en l'an 5 de l'hégire, 627 de l'ère chrétienne.

                    Mohammed lui proposa le mariage. Mais elle préféra le statut de concubine: "Ce sera plus léger pour toi et pour moi !"

                    Le statut de la concubine était différent de celui de l'épouse; elle ne recevait pas de dot, habitait dans un autre quartier que les épouses, et ne bénéficiait pas du partage égal des nuits.


                    Mârya (629)



                    Mârya était une chrétienne copte d'Egypte.

                    Elle devint concubine du Prophète en l'an 7, c-à-d en 629.

                    Elle fut la seule femme du Prophète, à l'exception de Khadîdja, qui donna naissance à un fils, Ibrâhîm, mais celui-ci mourut aussi en bas âge.





                    Les filles du Prophète



                    Nous avons vu que le Prophète a eu plusieurs enfants de sa première épouse, Khadîja. Nous savons également que les garçons moururent tous en bas âge, alors que toutes ses filles vécurent suffisamment longtemps pour atteindre l'âge adulte et connaître l'islam. Voici donc un petit condensé sur chacune des quatre filles de l'Envoyé de Dieu, à savoir : Zaynab, Ruqayya, Umm Kalthûm et Fâtima.

                    Zaynab

                    Elle est née environ cinq ans après le mariage du Prophète et de Khadîja ; il allait encore s'écouler une dizaine d'années avant la première révélation. Elle fut mariée à son cousin, Abu al-As ibn Râbi', duquel elle eut deux enfants : une fille et un garçon.

                    Elle fut dans les toutes premières à embrasser l'islam dès le début de la Révélation, mais son mari refusa de se convertir. De ce fait, elle ne participa pas à l'émigration vers Médine et demeura à La Mecque avec ses enfants et son mari. Lors de la bataille de Badr, son mari qui était parti combattre les musulmans dans le camp des Quraysh, fut fait prisonnier. Zaynab, pour payer la rançon de son mari, envoya à Médine le collier qu'elle avait reçu de sa mère.

                    En reconnaissant ce bijou, le Prophète fut très ému et rendit la liberté au mari et le renvoya avec le collier à La Mecque. Cependant, le Prophète lui demanda, en retour, d'envoyer Zaynab à Médine. Abu al-As, en arrivant à La Mecque, respecta cet accord, malgré la peine des deux époux et envoya Zaynab à Médine.

                    Après un certain nombre d'autres événements, Abu al-Âs liquida ses affaire à La Mecque et vint rejoindre les musulmans à Médine après avoir, à son tour, embrassé l'islam. Le couple put alors reprendre la vie commune.

                    Une année plus tard, en l'an 8 de l'hégire, Zaynab tomba très malade et mourut, ce qui causa une grande peine à son père et son mari. C'est le Prophète qui la déposa dans sa tombe et on sait qu'il invoqua Dieu, lui demandant de lui épargner les tourments de la tombe, ce qui, nous rapporte-t-on, lui fut accordé. Abu al-As, lui, survécut jusqu'au califat de 'Umar.

                    Ruqayya

                    Deuxième fille du Prophète , elle est née environ huit années après le mariage de ses parents. Comme ses soeurs, elle reçut la meilleure éducation. Elle fut fiancée à l'un de ses cousins, fils d'Abû Lahab, l'oncle du Prophète. Abu Lahab, ennemi acharné du Prophète, exigea de son fils qu'il renonce à son mariage avec Ruqayya. Plus tard, 'Uthmân, le futur calife, demanda sa main et elle devint son épouse. On sait que le couple fut très uni. Ils firent ensemble partie du premier groupe des émigrés qui partirent en Abyssinie.

                    C'est à leur retour que Ruqayya apprit la triste nouvelle de la mort de sa mère, Khadîja, un peu avant l'hégire. Ensuite, 'Uthmân et Ruqayya émigrèrent vers Médine où ils reçurent, on le sait, un accueil chaleureux et fraternel de la part des musulmans de la ville. Ruqayya eut un enfant qui mourut en bas âge ; elle tomba malade quelque temps après.

                    'Uthmân la soigna et l'assista jusqu'à sa mort, alors que le Prophète menait sa première campagne, à Badr. La nouvelle de la victoire de Badr parvint à Médine au moment de l'enterrement de Ruqayya. C'est le Prophète - de retour à Médine - qui aurait présidé à la prière et serait descendu la déposer dans la tombe. C'était au mois de ramadan de l'an 2 de l'hégire.

                    Umm Kalthûm

                    La troisième fille du Prophète eut en commun avec sa soeur Ruqayya, d'avoir été également fiancée avec un autre des fils d'Abû Lahab, et le mariage fut annulé dans les mêmes conditions. Elle fut au nombre des membres de la famille du Prophète qui furent exilés dans le désert, au moment du décret de boycottage, et ce, pendant trois années. Elle se trouvait auprès de sa mère au moment où celle ci mourut. Elle éprouva un profond chagrin.

                    Umm Kalthûm participa à l'hégire. En effet, dès que le Prophète et Abu Bakr furent arrivés à Médine, ils envoyèrent chercher leurs familles respectives. Firent le voyage ensemble : Sawda, Mère des croyants, avec les filles du Prophète, Umm Kalthûm et Fâtima, ainsi que l'épouse d'Abû Bakr, Umm Rummân, avec Aïsha et Asmâ'.

                    Alors que 'Uthmân était veuf depuis trois ans, le Prophète lui proposa d'épouser Umm Kalthûm. Ce fut une grande consolation et une joie pour 'Uthmân ; il vit dans cette union une nouvelle alliance avec la famille du Prophète . Le couple semble avoir été très heureux, mais ils n'eurent pas d'enfant. Umm Kalthûm mourut au mois de shabân de l'an 9 de l'hégire. Le Prophète ordonna que l'on fît sa toilette, et, après qu'elle ait été enveloppée dans un vêtement qu'il avait donné pour cela, il l'enterra lui-même dans le cimetière des femmes à Médine.

                    'Uthmân fut très affecté de la mort d'Umm Kalthûm et ne se remaria plus. Le Prophète lui dit un jour : « Si j'avais une troisième fille à marier, je te l'aurais donnée comme épouse », ce qui l'émut profondément.

                    Fâtima

                    La dernière des filles du Prophète et de Khadîja est née au cours de l'année de la reconstruction de la Ka'bâ. Nous savons que Khadîja mourut à la suite des souffrances et des privations endurées durant leur exil dans le désert. Fâtima fut elle même bien malade. Elle était encore très jeune et éprouva une peine profonde. Cependant, elle avait un caractère bien trempé er se montra très courageuse, en cette occasion et en maintes autres reprises, dès sa jeunesse.

                    Fâtima devint l'épouse de Ali ibn Abu Tâlib, neveu du Prophète en l'an 2 de l'hégire. Elle avait une quinzaine d'années. Ils eurent trois garçons et trois filles. Fâtima assumait la charge de la maison, moulait le grain elle-même pour faire son pain, portait l'eau, soignait le cheval. Elle travaillait durement. Ali a raconté qu'elle se plaignait parfois d'être fatiguée par l'ensemble de ces tâches, et qu'elle demanda au Prophète - alors qu'on venait de ramener des prisonniers - de lui donner l'un d'eux pour la soulager de quelques-uns des travaux difficiles.

                    Le Prophète vint les voir dans leur maison et, en guise de réponse, leur dit ceci : « Je vais vous annoncer quelque chose qui vaudra mieux que ce que vous m'avez demandé. Quand vous vous couchez le soir, dites 33 fois le takbîr (Dieu est le plus Grand), 33 fois le tasbîh (Grâce à Dieu) et 33 fois al-hamdulillâh (La louange est à Dieu) ; cela vous vaudra mieux qu'un domestique. » (Al-Bukhârî)

                    On rapporte qu'elle fit ce commentaire : « Je suis contente de Dieu et de Son Envoyé. » Elle fut parmi les musulmanes très actives au sein de la communauté des musulmans. On nous rapporte qu'elle fut présente lors de la bataille d'Uhud, soignant les blessés, leur donnant à boire. Lorsque son père fut blessé, c'est elle qui nettoya son visage avec de l'eau, puis, pour arrêter le sang, elle fit brûler le morceau d'une natte et appliqua la cendre sur la blessure, ce qui stoppa l'hémorragie.

                    Elle fut également présente lors de la bataille du Fossé, également à Khaybar et lors de la conquête de La Mecque. Un jour, la famille d'Abû Jahl - un des grands ennemis de l'islam - proposa à Ali, son mari, d'épouser une de leurs filles. Le Prophète s'interposa en refusant : « Je ne leur permettrai pas cela, mais si Ali veut l'épouser, qu'il répudie d'abord ma fille et épouse la leur. » Il avait dit également à ce propos : « Fâtima est une partie de moi-même ; quiconque l'irrite, m'irrite également. » (Bukhârî)

                    Il ne pouvait envisager que sa fille bien-aimée fut obligée de vivre avec la fille d'un de ses ennemis. Cela n'eut pas lieu. D'ailleurs, Ali demeura monogame aussi longtemps que Fâtima fut en vie. Il existait, entre le Prophète et Fâtima, des liens d'affection très forts. Aïsha a rapporté : « Je n'ai jamais vu personne qui ressemblât autant à l'Envoyé de Dieu, tant par la façon d'être que pour la guidance et la dignité, que Fâtima. Lorsqu'elle entrait chez lui, il se levait pour aller à sa rencontre, lui prenait la main, l'embrassait et la faisait asseoir à sa place. » (Abu Dâwûd)

                    Le Prophète a déclaré : « Fatima est la reine des femmes habitant le Paradis. » (Bukhârî) Elle pleura beaucoup la disparition de l'Envoyé de Dieu. Elle tomba malade quelque temps après et mourut six mois après son père. Elle avait 28 ans.
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                    • SALAM

                      ainsi prend fin ce long et cours recit et je remerci tous ceux et celles qui ont prit la peine de le lire.
                      qu'Allah accorde le pardon est la clemence a l'auteur de cette biographie, a son rapporteur(c'est a dire moi, votre serviteur) et a tous les lecteurs et lectrices.

                      Allahoumma salli a3la Mohamed a3dada awraqi el achdjar

                      Allahoumma salli a3la Mohamed a3dada qatarati al amtar

                      Allahoumma salli ala Mohamed a3dada habbati errimal

                      Allahoumma salli alayhi wa a3la alihi wa sahbihi ila yawmi eddine.
                      amine, amine, amine ya rabbi el a3lamin.

                      Ô Allah ! Fais que les fins de toutes nos actions soient bonnes, préserve-nous de la honte en ce bas monde et du châtiment dans la vie future.



                      Seigneur! répands Ta bénédiction sur Mohammad ainsi que sur la famille de Mohammad de la même manière que Tu l'as répandue sur Ibrahim et sur la famille d'Ibrahim. Certes, Tu es digne d'éloges et glorieux. Seigneur! Bénis Mohammad ainsi que la famille de Mohammad, de la même manière que Tu as béni Ibrahim et la famille d'Ibrahim. Certes Tu es digne d'éloges et Glorieux.
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