Les règles concernant la prière de « al-’Aîd » [fête de rupture] ainsi que les traditions [Sounnan] qui y sont liées ?
SHeikh Muhammad Ibn Sâlih al-’Uthaymîne (rahimahullâh)
BismiLLehi ar-Rahmâni ar-Rahîm
Question :
Quelles sont les règles de « al-’Aîd » [la fête] et les traditions [Sounnan] qui y sont liées ?
Réponse :
Allâh a disposé plusieurs règles sur « al-’Aîd » qui sont :
1) - Qu’il est fortement recommandé que les gens fassent le « takbîr » [glorification d’Allâh] pendant la nuit de « al-’Aîd », du coucher du soleil du dernier jour de Ramadhân jusqu’à ce que l’imâm vienne accomplir la prière. La façon de faire le « takbîr » se présente comme suit :
« ALLâhu Akbar, ALLâhu Akbar, La ilaha illa ALLâh, ALLâhu Akbar, ALLâhu Akbar, wa LiLLeh il-Hamd »[1]
Ou dire trois fois comme ceci :
« ALLâhu Akbar, ALLâhu Akbar, ALLâhu Akbar, La ilaha illa ALLâh, ALLâhu Akbar, ALLâhu Akbar, ALLâhu Akbar, wa LiLLeh il-Hamd »
Et tout cela est permis.
Et il leur est demandé que les voix soient élevées pour ceux qui récitent ce « Dhikr », dans les marchés, les mosquées et les maisons, mais les femmes ne doivent pas élever leurs voix.
2) - Qu’il mangent un nombre impair de dattes avant de sortir pour la prière de « al-’Aîd », car le Prophète (sallallahu ’alayhi wa sallam) n’a pas entamé le jour de « al-’Aîd » jusqu’à ce qu’il eût mangé un nombre impair de dattes. Il doivent se limiter à un nombre impair comme le Prophète (sallallahu ’alayhi wa sallam) l’a fait.
3) - Ils doivent porter leurs meilleurs vêtements, et cela est pour les hommes. Quant aux femmes, elles ne doivent pas porter de beaux vêtements quand elles sortent pour le lieu de prière de « al-’Aîd », car le Prophète (sallallahu ’alayhi wa sallam) a dit :
« Laissez-les sortir de manière décente » [2]
cela veut dire : dans des vêtements habituels [coutumiers] qui ne sont pas des vêtements extravagants. Il est interdit [Harâm] pour elles de sortir parfumées et maquillées.
4) - Il est recommandé [Mustahab] selon certains savants que les gens fassent le « Ghousl » [les grandes ablutions] pour la prière de « al-’Aîd », parce qu’il est raconté sur le sujet que certains anciens [Salafs] l’ont fait. « al-Ghousl » [les grandes ablutions] pour « al-’Aîd » est « mustahab » [recommandé], comme il est prescrit pour le « Djumu’ah » [la prière du vendredi] parce que l’on va rencontrer des gens. Et si les gens font le « Ghousl » pour cette occasion, alors cela est bon [Djayd].
5) - La prière de « al-’Aîd ». Les Musulmans se sont unanimement consentis sur le fait que la prière de « al-’Aîd » est légiférée. Certains parmi eux disent : c’est une Sounnah. D’autres disent : c’est une obligation communautaire [Fardh al-Kifâyah]. Et d’autres encore parmi eux disent : c’est une obligation individuelle [Fardh al-’Ayn], et que celui qui l’a délaisse est un pécheur. Ils ont cité comme principe le fait que le Prophète (sallallahu ’alayhi wa sallam) a ordonné aux femmes vierges et [les femmes] célibataires, ce qui veut dire, celles qui ordinairement ne sortait pas, d’assister à la prière de « al-’Aîd », mais que celles qui avaient leurs règles [al-Haydh] devaient rester loin du lieu de prière, car il n’est pas permis [à une femme] ayant ses règles de rester dans la mosquée ; il lui est certes permis de traverser [la mosquée] mais pas de s’y installer.
Ce qui me semble le plus évident sur la base de preuve [ad-Dalîl], c’est que [la prière de « Aîd »] est une obligation individuelle [Fardh al-’Ayn], et qu’il est obligatoire à chaque homme d’assister à la prière de « al-’Aîd » à l’exception de ceux qui ont une excuse valable. Et cela est aussi la position de SHeikh al-Islâm Ibn Taymiyyah (rahimahullâh).
[...]
L’imâm récite dans la première rak’ah : « Sabbih isma rabbika al-A’ala » [3] et dans la deuxième rak’ah : « Hal atâka hadîth ul-ghâchiyah » [4]. Ou il peut réciter la Sourate « Qaf » dans la première raka’ah et la Sourate « al-Qamar » dans la seconde. Les deux choix ont été authentifiés dans des traditions provenant du Messager d’Allâh (sallallahu ’alayhi wa sallam).
6) - Quand « al-Djumu’ah » [la prière du vendredi] et « al-’Aîd » tombent le même jour, la prière de « al-’Aîd » doit être maintenue, comme doit être maintenue la prière de « al-Djumu’ah », comme l’indique le sens apparent du hadîth de an-Nu’mân Ibn Bashîr rapporté par Muslim dans son Sahîh. Ceci dit, ceux qui assistent à la prière de « al-’Aîd » avec l’imâm peuvent aussi assister à [à la prière] du « Djumu’ah » s’ils le souhaitent, ou ils peuvent prier « adh-Dhuhr » [la prière du zénith].
7) - Parmi les règles de la prière de « al-’Aîd », et cela d’après un grand nombre de gens de science [Ahl al-’Ilm], si une personne vient au lieu de prière de « al-’Aîd » avant que l’imâm ne vienne, il doit s’asseoir et il ne doit pas prier deux raka’ah, car le Prophète (sallallahu ’alayhi wa sallam) a prié « al-’Aîd » en deux raka’ah, et il n’a pas fait de prière ni avant ni après. [5]
D’autres parmi les gens de science sont d’avis que quand une personne vient [à la prière de la fête] elle ne doit pas s’asseoir avant d’avoir accomplit deux raka’ah, car le lieu de prière de « al-’Aîd » est une mosquée [Masdjid], c’est la preuve de l’interdiction pour les femmes qui ont leurs menstrues [de s’y rendre], donc cela relève du même jugement que pour la mosquée, ce qui indique que [le lieu de prière de la fête] est une mosquée. Ce qui entre dans la signification générale de la parole du Prophète (sallallahu ’alayhi wa sallam) :
« Si l’un de vous entre dans la mosquée, qu’il ne s’assoit pas avant d’effectuer deux raka’ah ». [6]
Quant au fait que le Prophète (sallallahu ’alayhi wa sallam) n’a pas fait de prière ni avant ni après la prière de « al-’Aîd », cela est dû au fait qu’il arrivait quand la prière [de la fête] avait commencé.
Ainsi donc, il est démontré que nous devrions prier « Tahiyyat al-Masjid » [les deux unités de prière de salutation de la mosquée] sur le lieu de prière de « al-’Aîd », comme pour ce qui est du cas de toutes les mosquées, car si nous supposons du hadîth qu’il n’y a pas de « Tahiyyat al-Masjid » pour le jour de « al-’Aîd », alors nous dirions qu’il n’y a pas pour la prière du Vendredi de « Tahiyyat al-Masjid », car quand le Messager d’Allâh (sallallahu ’alayhi wa sallam) est arrivé à la mosquée du Vendredi [Masdjid al-Djumu’ah], il faisait la « khoutbah » [Sermon] ensuite il priait les deux raka’ah, et puis il priait la Sounnah régulière du Vendredi dans sa maison, il n’a donc pas fait de prière ni avant ni après [à la mosquée].
Ce qui paraît vraisemblablement le plus juste est que nous devrions prier sur le lieu de prière de « al-’Aîd » les deux raka’ah comme salutation de la mosquée [Tahiyyat al-Masjid], et avec cela nous ne devrions pas réprouver untel ou untel sur cette question, car c’est une question sur laquelle existe des divergences [de la part des savants]. Il ne doit pas y avoir de blâme sur les questions qui sont matière à divergence [de la part des savants], à moins qu’il y ait un texte clair fait de toute clarté. De ce fait, nous ne devrions pas réprouver celui qui prie [Tahiyyat al-Masjid] comme nous ne devrions pas réprouver celui qui s’assied sans prier.
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