Moustapha Mahmoûd - Dialogue avec un ami athée
Traduction en Français :
Mon ami me dit en choisissant ses mots :
- Je ne voudrais pas t'offusquer, car je sais à quel point tu vénères le Coran. Je suis d'accord avec toi pour reconnaître qu'il s'agit d'un livre d'une valeur inestimable. Mais pourquoi Muhammad n'en serait-il pas l'auteur ? Qu'un homme de sa trempe écrive un livre d'une telle splendeur n'aurait rien de surprenant. Ce serait même beaucoup plus logique que d'affirmer : « C'est Dieu qui l'a révélé en le faisant descendre des cieux sur les hommes ! » Nous n'avons jamais vu Dieu faire quoi que ce soit de semblable. En outre, nous sommes à une époque où il est difficile de convaincre les hommes de l'existence d'un ange, appelé Gabriel, qui aurait apporté des cieux un livre pour le révéler à un être humain.
Je répondis calmement :
- Bien au contraire ! Nous vivons à une époque où il est on ne peut plus facile de croire à l'existence d'anges invisibles et de vérités pouvant être communiquées aux hommes par révélation. On parle aujourd'hui d'ovnis descendant sur la terre en provenance de lointaines planètes. Il existe des cerveaux électroniques pour diriger les usines, des rayons laser qui tuent, des ondes radio qui atteignent leurs objectifs, des images transformées en ondes électromagnétiques captées par un appareil gros comme un paquet de cigarettes, des caméras pour filmer ce qui invisible à l'oeil nu, des appareils pour voir dans les ténèbres... L'homme marche sur la Lune ; des satellites se posent sur Mars...
Il n'est donc plus étrange d'entendre dire que Dieu a mandaté un être invisible, l'un de ses Anges, pour communiquer sa Révélation à un Prophète. L'existence de Gabriel est même devenue une réalité de second rang, moins surprenante que ce que nous voyons et entendons quotidiennement.
Pour quelle raison Muhammad n'est pas, selon nous, l'auteur du Coran ? Voici : dans sa forme morphologique et syntaxique, avec tout son contenu de connaissances scientifiques ou autres, de secrets révélés, de beauté littéraire et de précision du vocabulaire, le Coran dépasse les capacités d'un auteur humain. Si nous ajoutons que Muhammad était analphabète, qu'il n'a jamais fréquenté l'école et qu'il n'a jamais quitté la péninsule Arabique pour se mêler à une autre civilisation, il est impossible d'émettre le moindre doute ou la moindre question à ce sujet.
Les incrédules de ton espèce qui s'entêtent à prétendre que le Coran a été composé par un homme, Dieu les défie en ces termes :
« Dis : Produisez donc une sourate semblable à ceci et invoquez qui vous pourrez en dehors de Dieu. » (Coran : 10, 38)
Appelez à l'aide les démons, les anges, les génies de l'humanité, et montrez-moi une sourate semblable à ceci : le défi est toujours lancé et il n'est personne qui ait pu le relever.
Si nous examinons le Coran avec impartialité et objectivité, nous exclurons totalement que Muhammad ait pu en être l'auteur.
S'il en était autrement, Muhammad aurait laissé dans le Coran une trace de ses soucis personnels et de sa tristesse. En une même année, il perdit en effet sa femme Khadîja et son oncle paternel Abû Tâlib, les deux seuls êtres sur lesquels il pouvait s'appuyer en ce monde. Sa douleur fut immense. Or, dans le Coran, aucune mention n'est faite de ces deux êtres chers. Pas le moindre mot. De même, lorsque le Prophète pleure son fils Ibrâhim qui vient de mourir, le Coran reste muet. La personne de Muhammad n'intervient absolument pas.
Qui plus est, les versets coraniques peuvent aller à l'encontre de ce que fait ou pense faire Muhammad. Parfois, c'est une réprimande, comme à propos de cet aveugle dont le Prophète s'était détourné pour s'intéresser aux gens de Quraysh, sa propre tribu :
« Il s'est renfrogné et s'est détourné parce que l'aveugle est venu à lui. Qui te fera savoir si, peut-être, celui-ci se purifie ou s'il réfléchit de telle sorte que le Rappel lui soit profitable ? » (Coran : 80, 1-4)
Parfois, c'est un désaveu :
« Il n'appartient pas à un Prophète de faire des captifs tant que sur, sur la terre, il n'est pas venu à bout des incrédules. Vous aspirez aux biens de ce monde. Dieu veut, pour vous, la Vie future. Si une prescription de Dieu n'était pas déjà intervenue, un terrible châtiment vous aurait atteints à cause des biens dont vous vous êtes emparés. » (Coran : 8, 67-68)
Parfois encore, le Coran ordonne à Muhammad de dire à ses fidèles ce qu'il ne pourrait pas dire s'il parlait de son propre chef :
« Dis : Je ne suis pas un innovateur parmi vos prophètes. J'ignore ce que l'on fera de moi et de vous. » (Coran : 46, 9)
Il n'existe aucun prophète qui puisse se porter volontaire, de son plein gré, pour dire à ses adeptes : « J'ignore ce que l'on fera de moi et de vous... Je ne détiens, pour vous comme pour moi, ni dommage, ni profit. » La dispersion des adeptes serait inévitable.
Et pourtant, c'est bien ce qui est arrivé à Muhammad. Les Juifs ont utilisé le verset précité comme prétexte pour déclarer : Quelle est l'utilité de ce prophète qui ignore ce que l'on fera de lui et de nous ? Nous n'avons aucun avantage à le suivre.
Si Muhammad avait eu l'initiative du Coran, jamais il n'aurait écrit de tels versets !
Un examen minutieux du style coranique nous prouve qu'il est nouveau et unique en son genre. Dans sa cohésion, sa composition et sa structure, il n'a pas son semblable dans la littérature arabe, qu'elle soit antérieure ou postérieure au Coran, à tel point que l'on peut répartir la langue arabe en trois grandes sections : la poésie, la prose et le Coran. Nous sommes en présence d'une langue qui a sa trame propre, sans être de la prose ou de la poésie.
La musicalité de la poésie repose sur le rythme et la rime. Écoutons, par exemple, le poète Ibn al-Abras al-Asadî :
« Aqfara min ahli-hi Abîd Fa-laysa yubdî wa lâ yu'îd. »
(«Loin des siens qu'il a abandonnés Dans son silence, Abîd s'est confiné. »)
La musicalité est due ici à la césure et à la rime sur le "d" prolongé. C'est une musicalité externe, alors que celle du Coran est interne :
« Wa d-duhâ wa l-layli idhâ sajâ. »
(« Par la clarté du jour ! Par la nuit, quand elle s'étend ! » - Coran : 93, 1-2)
Aucune césure, aucune rime dans cette simple expression. Et pourtant, la musique filtre à travers elle, provenant de l'intérieur même de la phrase.
Et ces autres versets :
« Rabbi innî wahana l-'azmu minnî Wa-(i)shata'ala r-râ'su shayban wa lam Akun bi-du'â'ika Rabbi shaqiyyan. »
(« Mon Seigneur ! Mes os sont affaiblis, ma tête a blanchi. Mon Seigneur ! Jamais en te priant je n'ai été malheureux » - Coran : 19, 4)
« Taha / Mâ anzalnâ 'alayka l'Qur-âna li-tashqâ / illâ tadhkiratan li-man yakhshâ / tanzîlan mim-man khalaqa l'arda wa s'samawâti l'-'ulâ / ar-Rahmân 'alâ l-'arshi(i) stawâ. »
(« Ta.Ha. Nous n'avons pas fait descendre sur toi le Coran pour te rendre malheureux, mais comme un Rappel pour quiconque craint Dieu ; comme une Révélation de Celui qui a créé la terre et les cieux élevés. Le Miséricordieux se tient en majesté sur le Trône. - Coran : 20, 1-5)
Lorsque les versets prennent le ton de la menace, la phrase semble construite et sculptée dans le roc. Tel un cliquetis de cuivres qui s'entrechoquent, le rythme devient irritant pour l'oreille :
« Innâ arsalnâ 'alay-him rihan sarsaran fî yawmin nahsin mustamirr(in) / Tanzi'u n-nâsu ka-anna-hum a'jâzu nakhlin munqa'ir(in). »
(« Nous avons déchaîné contre eux un vent mugissant en un jour interminable et funeste. Ce vent arrachait les hommes comme s'ils avaient été des souches de palmiers déracinés. » - Coran : 54, 19-20)
Des mots comme sarsaran (« mugissant »), munqa'in(in) (« déraciné »), etc. ont la dureté de la pierre.
Lorsque les versets coraniques annoncent une nouvelle fabuleuse, comme la fin du déluge, le style devient haché. On dirait du morse. Les versets entiers ressemblent à des messages télégraphiques très concis dont l'effet est impressionnant :
« Il fut dit : Ô terre ! Absorbe cette eau qui t'appartient ! Ô ciel ! Arrête-toi ! L'eau fut absorbée, l'ordre fut exécuté. » (Coran : 11, 44)
Dans le choix du mot évocateur, la composition et le rythme de la phrase en fonction du sens à donner ou du sentiment à éveiller, le Coran atteint une variété inégalable. Son style est coulant, sans redondance ni affectation.
Poursuivant notre analyse, nous découvrons dans le Coran une très grande précision et une stupéfiante exactitude. La moindre préposition est juste à la place qu'il faut, ni avant, ni après. Il est impossible de remplacer un mot par un autre, ou une préposition par une autre. Chaque mot a été choisi parmi une multitude d'autres, en fonction de critères très précis.
Pour illustrer cette précision extrême, introuvable en aucun autre écrit, remarquons le mot lawâqiha (« chargés de lourds nuages ») dans le verset « Wa arsalnâ r-riyâh lawâqiha » (« Nous avons envoyé les vents chargés de lourds nuages » - Coran : 15, 22). On donnait autrefois à ce mot l'interprétation métaphorique suivante : les vents agitent les nuages et font tomber la pluie qui « féconde » la terre, qui la rend « fertile ». Nous savons aujourd'hui que les vents entraînent les nuages chargés d'électricité positive et qu'ils les projettent à l'intérieur d'autres nuages, chargés d'électricité négative. Cette rencontre produit les éclairs, le tonnerre et la pluie. Selon cette explication, les vents sont à nouveau agents de « fécondation ». Nous savons finalement qu'ils transportent des grains de pollen d'un arbre vers l'autre. Il s'agit alors d'une « fécondation » au sens premier du terme.
Nous voici donc en présence d'un mot qui est exact selon ses acceptions métaphorique, littérale et scientifique, outre son agréable sonorité.
Traduction en Français :
Mon ami me dit en choisissant ses mots :
- Je ne voudrais pas t'offusquer, car je sais à quel point tu vénères le Coran. Je suis d'accord avec toi pour reconnaître qu'il s'agit d'un livre d'une valeur inestimable. Mais pourquoi Muhammad n'en serait-il pas l'auteur ? Qu'un homme de sa trempe écrive un livre d'une telle splendeur n'aurait rien de surprenant. Ce serait même beaucoup plus logique que d'affirmer : « C'est Dieu qui l'a révélé en le faisant descendre des cieux sur les hommes ! » Nous n'avons jamais vu Dieu faire quoi que ce soit de semblable. En outre, nous sommes à une époque où il est difficile de convaincre les hommes de l'existence d'un ange, appelé Gabriel, qui aurait apporté des cieux un livre pour le révéler à un être humain.
Je répondis calmement :
- Bien au contraire ! Nous vivons à une époque où il est on ne peut plus facile de croire à l'existence d'anges invisibles et de vérités pouvant être communiquées aux hommes par révélation. On parle aujourd'hui d'ovnis descendant sur la terre en provenance de lointaines planètes. Il existe des cerveaux électroniques pour diriger les usines, des rayons laser qui tuent, des ondes radio qui atteignent leurs objectifs, des images transformées en ondes électromagnétiques captées par un appareil gros comme un paquet de cigarettes, des caméras pour filmer ce qui invisible à l'oeil nu, des appareils pour voir dans les ténèbres... L'homme marche sur la Lune ; des satellites se posent sur Mars...
Il n'est donc plus étrange d'entendre dire que Dieu a mandaté un être invisible, l'un de ses Anges, pour communiquer sa Révélation à un Prophète. L'existence de Gabriel est même devenue une réalité de second rang, moins surprenante que ce que nous voyons et entendons quotidiennement.
Pour quelle raison Muhammad n'est pas, selon nous, l'auteur du Coran ? Voici : dans sa forme morphologique et syntaxique, avec tout son contenu de connaissances scientifiques ou autres, de secrets révélés, de beauté littéraire et de précision du vocabulaire, le Coran dépasse les capacités d'un auteur humain. Si nous ajoutons que Muhammad était analphabète, qu'il n'a jamais fréquenté l'école et qu'il n'a jamais quitté la péninsule Arabique pour se mêler à une autre civilisation, il est impossible d'émettre le moindre doute ou la moindre question à ce sujet.
Les incrédules de ton espèce qui s'entêtent à prétendre que le Coran a été composé par un homme, Dieu les défie en ces termes :
« Dis : Produisez donc une sourate semblable à ceci et invoquez qui vous pourrez en dehors de Dieu. » (Coran : 10, 38)
Appelez à l'aide les démons, les anges, les génies de l'humanité, et montrez-moi une sourate semblable à ceci : le défi est toujours lancé et il n'est personne qui ait pu le relever.
Si nous examinons le Coran avec impartialité et objectivité, nous exclurons totalement que Muhammad ait pu en être l'auteur.
S'il en était autrement, Muhammad aurait laissé dans le Coran une trace de ses soucis personnels et de sa tristesse. En une même année, il perdit en effet sa femme Khadîja et son oncle paternel Abû Tâlib, les deux seuls êtres sur lesquels il pouvait s'appuyer en ce monde. Sa douleur fut immense. Or, dans le Coran, aucune mention n'est faite de ces deux êtres chers. Pas le moindre mot. De même, lorsque le Prophète pleure son fils Ibrâhim qui vient de mourir, le Coran reste muet. La personne de Muhammad n'intervient absolument pas.
Qui plus est, les versets coraniques peuvent aller à l'encontre de ce que fait ou pense faire Muhammad. Parfois, c'est une réprimande, comme à propos de cet aveugle dont le Prophète s'était détourné pour s'intéresser aux gens de Quraysh, sa propre tribu :
« Il s'est renfrogné et s'est détourné parce que l'aveugle est venu à lui. Qui te fera savoir si, peut-être, celui-ci se purifie ou s'il réfléchit de telle sorte que le Rappel lui soit profitable ? » (Coran : 80, 1-4)
Parfois, c'est un désaveu :
« Il n'appartient pas à un Prophète de faire des captifs tant que sur, sur la terre, il n'est pas venu à bout des incrédules. Vous aspirez aux biens de ce monde. Dieu veut, pour vous, la Vie future. Si une prescription de Dieu n'était pas déjà intervenue, un terrible châtiment vous aurait atteints à cause des biens dont vous vous êtes emparés. » (Coran : 8, 67-68)
Parfois encore, le Coran ordonne à Muhammad de dire à ses fidèles ce qu'il ne pourrait pas dire s'il parlait de son propre chef :
« Dis : Je ne suis pas un innovateur parmi vos prophètes. J'ignore ce que l'on fera de moi et de vous. » (Coran : 46, 9)
Il n'existe aucun prophète qui puisse se porter volontaire, de son plein gré, pour dire à ses adeptes : « J'ignore ce que l'on fera de moi et de vous... Je ne détiens, pour vous comme pour moi, ni dommage, ni profit. » La dispersion des adeptes serait inévitable.
Et pourtant, c'est bien ce qui est arrivé à Muhammad. Les Juifs ont utilisé le verset précité comme prétexte pour déclarer : Quelle est l'utilité de ce prophète qui ignore ce que l'on fera de lui et de nous ? Nous n'avons aucun avantage à le suivre.
Si Muhammad avait eu l'initiative du Coran, jamais il n'aurait écrit de tels versets !
Un examen minutieux du style coranique nous prouve qu'il est nouveau et unique en son genre. Dans sa cohésion, sa composition et sa structure, il n'a pas son semblable dans la littérature arabe, qu'elle soit antérieure ou postérieure au Coran, à tel point que l'on peut répartir la langue arabe en trois grandes sections : la poésie, la prose et le Coran. Nous sommes en présence d'une langue qui a sa trame propre, sans être de la prose ou de la poésie.
La musicalité de la poésie repose sur le rythme et la rime. Écoutons, par exemple, le poète Ibn al-Abras al-Asadî :
« Aqfara min ahli-hi Abîd Fa-laysa yubdî wa lâ yu'îd. »
(«Loin des siens qu'il a abandonnés Dans son silence, Abîd s'est confiné. »)
La musicalité est due ici à la césure et à la rime sur le "d" prolongé. C'est une musicalité externe, alors que celle du Coran est interne :
« Wa d-duhâ wa l-layli idhâ sajâ. »
(« Par la clarté du jour ! Par la nuit, quand elle s'étend ! » - Coran : 93, 1-2)
Aucune césure, aucune rime dans cette simple expression. Et pourtant, la musique filtre à travers elle, provenant de l'intérieur même de la phrase.
Et ces autres versets :
« Rabbi innî wahana l-'azmu minnî Wa-(i)shata'ala r-râ'su shayban wa lam Akun bi-du'â'ika Rabbi shaqiyyan. »
(« Mon Seigneur ! Mes os sont affaiblis, ma tête a blanchi. Mon Seigneur ! Jamais en te priant je n'ai été malheureux » - Coran : 19, 4)
« Taha / Mâ anzalnâ 'alayka l'Qur-âna li-tashqâ / illâ tadhkiratan li-man yakhshâ / tanzîlan mim-man khalaqa l'arda wa s'samawâti l'-'ulâ / ar-Rahmân 'alâ l-'arshi(i) stawâ. »
(« Ta.Ha. Nous n'avons pas fait descendre sur toi le Coran pour te rendre malheureux, mais comme un Rappel pour quiconque craint Dieu ; comme une Révélation de Celui qui a créé la terre et les cieux élevés. Le Miséricordieux se tient en majesté sur le Trône. - Coran : 20, 1-5)
Lorsque les versets prennent le ton de la menace, la phrase semble construite et sculptée dans le roc. Tel un cliquetis de cuivres qui s'entrechoquent, le rythme devient irritant pour l'oreille :
« Innâ arsalnâ 'alay-him rihan sarsaran fî yawmin nahsin mustamirr(in) / Tanzi'u n-nâsu ka-anna-hum a'jâzu nakhlin munqa'ir(in). »
(« Nous avons déchaîné contre eux un vent mugissant en un jour interminable et funeste. Ce vent arrachait les hommes comme s'ils avaient été des souches de palmiers déracinés. » - Coran : 54, 19-20)
Des mots comme sarsaran (« mugissant »), munqa'in(in) (« déraciné »), etc. ont la dureté de la pierre.
Lorsque les versets coraniques annoncent une nouvelle fabuleuse, comme la fin du déluge, le style devient haché. On dirait du morse. Les versets entiers ressemblent à des messages télégraphiques très concis dont l'effet est impressionnant :
« Il fut dit : Ô terre ! Absorbe cette eau qui t'appartient ! Ô ciel ! Arrête-toi ! L'eau fut absorbée, l'ordre fut exécuté. » (Coran : 11, 44)
Dans le choix du mot évocateur, la composition et le rythme de la phrase en fonction du sens à donner ou du sentiment à éveiller, le Coran atteint une variété inégalable. Son style est coulant, sans redondance ni affectation.
Poursuivant notre analyse, nous découvrons dans le Coran une très grande précision et une stupéfiante exactitude. La moindre préposition est juste à la place qu'il faut, ni avant, ni après. Il est impossible de remplacer un mot par un autre, ou une préposition par une autre. Chaque mot a été choisi parmi une multitude d'autres, en fonction de critères très précis.
Pour illustrer cette précision extrême, introuvable en aucun autre écrit, remarquons le mot lawâqiha (« chargés de lourds nuages ») dans le verset « Wa arsalnâ r-riyâh lawâqiha » (« Nous avons envoyé les vents chargés de lourds nuages » - Coran : 15, 22). On donnait autrefois à ce mot l'interprétation métaphorique suivante : les vents agitent les nuages et font tomber la pluie qui « féconde » la terre, qui la rend « fertile ». Nous savons aujourd'hui que les vents entraînent les nuages chargés d'électricité positive et qu'ils les projettent à l'intérieur d'autres nuages, chargés d'électricité négative. Cette rencontre produit les éclairs, le tonnerre et la pluie. Selon cette explication, les vents sont à nouveau agents de « fécondation ». Nous savons finalement qu'ils transportent des grains de pollen d'un arbre vers l'autre. Il s'agit alors d'une « fécondation » au sens premier du terme.
Nous voici donc en présence d'un mot qui est exact selon ses acceptions métaphorique, littérale et scientifique, outre son agréable sonorité.
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