Halal Haram. Ce n’est pas forcément ce que vous croyez
De l’avortement au don d’organes, en passant par les pratiques sexuelles dites déviantes, les crédits bancaires ou les jeux de hasard. Enquête sur les vrais et les faux interdits imposés par l’islam, ou la société.
Tu n’avorteras point.
En voilà une thématique qui divise la société, en opposant deux camps aux arguments bien affûtés. Le débat a en fait été relancé, il y a quelques années, par la publication d’un chiffre : 600 avortements clandestins seraient quotidiennement pratiqués au Maroc, mettant sérieusement en danger la vie de la mère et celle de l’enfant. “Ce chiffre et cette réalité sont suffisants pour réclamer la légalisation de l’avortement”, scandent à l’unisson plusieurs médecins et acteurs associatifs, dont l’actuel ministre de la Santé, El Hossein El Ouardi.
Niet, répondent les plus conservateurs, parmi lesquels Bassima Hakkaoui, ministre de la Solidarité et de la famille. “L’avortement est interdit par la religion parce qu’il condamne le droit du foetus à la vie. Le légaliser est très dangereux pour l’équilibre de la société”, explique-t-elle en substance. Un terrain d’entente entre les deux thèses reste pourtant possible. L’avortement pourrait être admis pour des cas extrêmes comme les grossesses suite à un viol ou à un crime d’inceste. Mais là encore, le passage par une jurisprudence religieuse reste incontournable. Bassima Hakkaoui s’est même déjà exprimée, signe de la sensibilité de la question, en faveur d’un référendum populaire !
Fermez les yeux et jouez !
Al Mayssir : c’est ainsi que le Coran appelle les jeux de hasard. Interdits formellement en même temps que l’alcool, les jeux de hasard sont considérés comme le moyen le plus rapide pour ruiner une personne, une famille, une société. Ceci en théorie. Dans la pratique de tous les jours, on ferme les yeux, et on joue. On se justifie bien sûr. Celui qui joue au toto-foot ne vous dira jamais qu’il mise comme ça, dans l’air. Il suit l’actualité sportive de tous les jours, connaît les finances des clubs, l’état de forme des joueurs, et même le degré d’impartialité des arbitres. Pour lui, le toto-foot n’est pas un jeu, mais un métier à part entière, une discipline “scientifique”. C’est ce que vous dira aussi le joueur de poker, du tiercé ou des courses canines. “Tout ça, c’est des maths, des probas, et pas du tout du hasard !”. L’argument qui vous tue un barbu : les sociétés qui ont le monopole des jeux de hasard grand public (Loto, Keno, etc.) sont contrôlées par l’Etat, et sont donc sous la responsabilité directe du gouvernement de Sa Majesté Amir Al Mouminine. Alors hram ou hlal ? Juste schizo, en fait.
De l’avortement au don d’organes, en passant par les pratiques sexuelles dites déviantes, les crédits bancaires ou les jeux de hasard. Enquête sur les vrais et les faux interdits imposés par l’islam, ou la société.
Tu n’avorteras point.
En voilà une thématique qui divise la société, en opposant deux camps aux arguments bien affûtés. Le débat a en fait été relancé, il y a quelques années, par la publication d’un chiffre : 600 avortements clandestins seraient quotidiennement pratiqués au Maroc, mettant sérieusement en danger la vie de la mère et celle de l’enfant. “Ce chiffre et cette réalité sont suffisants pour réclamer la légalisation de l’avortement”, scandent à l’unisson plusieurs médecins et acteurs associatifs, dont l’actuel ministre de la Santé, El Hossein El Ouardi.
Niet, répondent les plus conservateurs, parmi lesquels Bassima Hakkaoui, ministre de la Solidarité et de la famille. “L’avortement est interdit par la religion parce qu’il condamne le droit du foetus à la vie. Le légaliser est très dangereux pour l’équilibre de la société”, explique-t-elle en substance. Un terrain d’entente entre les deux thèses reste pourtant possible. L’avortement pourrait être admis pour des cas extrêmes comme les grossesses suite à un viol ou à un crime d’inceste. Mais là encore, le passage par une jurisprudence religieuse reste incontournable. Bassima Hakkaoui s’est même déjà exprimée, signe de la sensibilité de la question, en faveur d’un référendum populaire !
Fermez les yeux et jouez !
Al Mayssir : c’est ainsi que le Coran appelle les jeux de hasard. Interdits formellement en même temps que l’alcool, les jeux de hasard sont considérés comme le moyen le plus rapide pour ruiner une personne, une famille, une société. Ceci en théorie. Dans la pratique de tous les jours, on ferme les yeux, et on joue. On se justifie bien sûr. Celui qui joue au toto-foot ne vous dira jamais qu’il mise comme ça, dans l’air. Il suit l’actualité sportive de tous les jours, connaît les finances des clubs, l’état de forme des joueurs, et même le degré d’impartialité des arbitres. Pour lui, le toto-foot n’est pas un jeu, mais un métier à part entière, une discipline “scientifique”. C’est ce que vous dira aussi le joueur de poker, du tiercé ou des courses canines. “Tout ça, c’est des maths, des probas, et pas du tout du hasard !”. L’argument qui vous tue un barbu : les sociétés qui ont le monopole des jeux de hasard grand public (Loto, Keno, etc.) sont contrôlées par l’Etat, et sont donc sous la responsabilité directe du gouvernement de Sa Majesté Amir Al Mouminine. Alors hram ou hlal ? Juste schizo, en fait.
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