Le round-up du jeudi par Salah Raïs
Les chemins qui montent
Samedi prochain, un séminaire sur l’islamophobie se tiendra à Bruxelles. De grands noms, tant européens «Blancs» que nouveaux convertis aux nationalités du vieux continent, y interviendront.
Le magistère est opportun. Pour des raisons multiples dont deux apparaissent comme au-dessus du lot. La première a trait à la méconnaissance de l’islam par une grande partie des citoyens des 27 membres de l’Union européenne. La seconde est beaucoup plus sensible. Elle tient à la montée en flèche du rejet de l’autre du racisme, de l’anti-arabe. Cette dernière étiquette est globale.
«L’anti-arabisme» est large, il ne fait pas dans le détail. Sont arabes tous ceux qui pratiquent la religion de Mohammed (QSSSL). Les Turcs, les Pakistanais, les Afghans sont classifiés comme «Arabes» par beaucoup de Bruxellois.
En ce sens, le racisme des temps modernes est dans la continuité historique des «racismes» des siècles précédents. Il perpétue la tradition de la discrimination en usant de l’arme la plus redoutable. Celle qui desidentifie l’autre, lui enlève ses repères, ne l’admet pas comme il est.
Avec ses origines à lui, son pays d’origine, sa culture, son patrimoine propre. Les musulmans de Belgique et/ou l’Europe sont perçus et taxés comme une et unique entité. Ils sont tantôt «arabes», tantôt «izlamistes» avec un z et non un s. Depuis la révélation coranique, l’Europe aurait pu tout de même comprendre qu’il s’agit d’islam et non pas d’izlam.
Il est vrai, cependant, qu’aux XXe, XIXe et XVIIIe siècles, on disait les «mahométans». Le symposium sur l’islamophobie tentera, c’est certain, vu la qualité des orateurs, d’inverser un peu la tendance.
Mettre de la vérité dans les esprits, préciser les concepts, apporter des repères de savoir et de connaissances. La présence parmi les invités de Joëlle Milquet, vice-Première ministre de Belgique, est en soi un symbole de l’importance de la rencontre.
La lutte pour vaincre les clichés, les a priori et les formules à l’emporte-pièce ne s’arrêtera pas samedi dans la capitale belgo-européenne. Le chemin est, hélas, beaucoup plus difficile que cela…
S. R.
Le Jeune Indépendant
Les chemins qui montent
Samedi prochain, un séminaire sur l’islamophobie se tiendra à Bruxelles. De grands noms, tant européens «Blancs» que nouveaux convertis aux nationalités du vieux continent, y interviendront.
Le magistère est opportun. Pour des raisons multiples dont deux apparaissent comme au-dessus du lot. La première a trait à la méconnaissance de l’islam par une grande partie des citoyens des 27 membres de l’Union européenne. La seconde est beaucoup plus sensible. Elle tient à la montée en flèche du rejet de l’autre du racisme, de l’anti-arabe. Cette dernière étiquette est globale.
«L’anti-arabisme» est large, il ne fait pas dans le détail. Sont arabes tous ceux qui pratiquent la religion de Mohammed (QSSSL). Les Turcs, les Pakistanais, les Afghans sont classifiés comme «Arabes» par beaucoup de Bruxellois.
En ce sens, le racisme des temps modernes est dans la continuité historique des «racismes» des siècles précédents. Il perpétue la tradition de la discrimination en usant de l’arme la plus redoutable. Celle qui desidentifie l’autre, lui enlève ses repères, ne l’admet pas comme il est.
Avec ses origines à lui, son pays d’origine, sa culture, son patrimoine propre. Les musulmans de Belgique et/ou l’Europe sont perçus et taxés comme une et unique entité. Ils sont tantôt «arabes», tantôt «izlamistes» avec un z et non un s. Depuis la révélation coranique, l’Europe aurait pu tout de même comprendre qu’il s’agit d’islam et non pas d’izlam.
Il est vrai, cependant, qu’aux XXe, XIXe et XVIIIe siècles, on disait les «mahométans». Le symposium sur l’islamophobie tentera, c’est certain, vu la qualité des orateurs, d’inverser un peu la tendance.
Mettre de la vérité dans les esprits, préciser les concepts, apporter des repères de savoir et de connaissances. La présence parmi les invités de Joëlle Milquet, vice-Première ministre de Belgique, est en soi un symbole de l’importance de la rencontre.
La lutte pour vaincre les clichés, les a priori et les formules à l’emporte-pièce ne s’arrêtera pas samedi dans la capitale belgo-européenne. Le chemin est, hélas, beaucoup plus difficile que cela…
S. R.
Le Jeune Indépendant
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