La Mecque, ville sainte des musulmans, se trouve à 80 kilomètres de la mer Rouge, sur la façade occidentale de la désertique et immense péninsule d'Arabie (le Hedjaz). Elle abrite la Kaâba au cœur de la mosquée Masjid Al-Haram, ce qui en fait la ville sainte la plus sacrée de l'islam.
Situation géographique La Mecque se situe à l'ouest de l'Arabie saoudite dans la vallée de l'oued Ibrahim au pied de collines hautes de 60 à plus de 500 m. Le port de Djeddah sur la Mer Rouge n'est distant que de 65 kilomètres. La partie centrale de la ville sainte a une altitude moyenne de 294 m et la Kaâba elle-même est à 300 m. Cette partie est caractérisée par le Mont Thor (759 m) qui a joué un rôle important dans la vie de l’Envoyé de Dieu (QSSSL).
La population de La Mecque est estimée à 1,5 million d'habitants en 2008. Elle prospère surtout grâce aux millions de pèlerins qui s'y rendent chaque année. Le sanctuaire de La Mecque atteint sa pleine capacité de deux millions et demi de personnes lors des nuits du mois de Ramadhan ou lors du pèlerinage (hajj).
C'est l'Islam, dans sa réussite terrestre ultérieure, qui a assuré la promotion de La Mecque comme lieu sacré par excellence, dans son cadre arabique puis à l'échelle de la sphère musulmane.
A l'origine, ce fut le Prophète Abraham (QSSSL), qui, sur ordre d’Allah, érigea la «demeure inviolable», la Kaâba. Ainsi parle le Coran dont la révélation remonte à l’année 610 de l’ère chrétienne. La Kaâba Le sanctuaire de la Kaâba mecquoise (17 m de hauteur sur 14 m de côté) fut édifié à une époque indéterminée. Ptolémée, géographe grec alexandrin du IIe siècle apr. J.-C., mentionne la ville sous le nom de Macoraba, nom d'origine sémitique certaine, signifiant «lieu du sanctuaire».
Du fait de son étymologie qui ramène par inversion au mot «baraka» (bénédiction), Macoraba suggère que ce lieu sacré a été relié à la présence d'une eau pérenne, qui se serait conservée durant les périodes de pire sécheresse, dans un ou dans plusieurs puits. La baraka combine, en effet, la notion de bénédiction avec celle de la présence d'une eau d'origine pluviale, condition essentielle de survie pour les populations de ces zones arides.
Quant à son apparence primitive, la Kaâba apparaissait probablement au départ comme un simple enclos de pierres sans toit, édifié à proximité immédiate du point d'eau salvateur au fond d'une vallée sèche et dénuée d’arbres et de végétation.
Sa construction dans ce lieu insolite signalait manifestement déjà une intention cultuelle et confirmait son caractère d'espace sacré. Cet enclos sacré, qui faisait certainement déjà l'objet d'un rituel de pèlerinage, se terminant par un sacrifice, se tenait au plus bas de la cité. Celle-ci, traversée de ravines profondes entre des hauteurs abruptes, situe la Kaâba dans le lieu de confluence de plusieurs vallées sèches. Selon le régime bien connu d’écoulement des oueds, ce lieu creux était temporairement et périodiquement inondable. L'eau provisoirement débordante approvisionnait les puits locaux et assurait l'abondance persistante de leur eau. Le plus célèbre de ces puits est celui de Zamzam.
Situé à l'orient de la Kaâba, il avait la réputation de n'être jamais à sec. Les pèlerins contemporains vont toujours s'y abreuver. L'eau avait longtemps été vendue par des marchands locaux spécialisés (saquii’). La Kaâba est souvent désignée comme un temple.
Mais, en réalité, sous aucun de ses aspects, l'édifice ne ressemble en quoi que ce soit aux lieux de culte antique du Proche-Orient, de la Grèce ou de Rome, de même qu'aux temples indiens ou extrême-orientaux. La Kaâba s'identifie en arabe par un mot précis, celui de «bayt», au sens propre «lieu de nuitée» et, donc, de résidence «de dieu», Allah. Jusqu'à maintenant une roche sacrée demeure : la «Pierre Noire» maçonnée dans l'angle est, du côté du levant et qui a donné l'occasion à de nombreuses croyances comme celle qui voit à l'origine une pierre toute blanche descendue du ciel que les péchés des hommes auraient noircie.
Période préislamique La Mecque d'avant l'Islam était déjà un haut lieu de vénération. Selon la tradition musulmane, le culte autour de la Kaâba remonterait à Adam (QSSSL) qui l'aurait bâtie, avant qu'elle ne soit emportée par le Déluge au temps de Noé (QSSSL). Allah aurait alors ordonné à Ibrahim (QSSSL) de la reconstruire avec l'aide de son fils Ismaël (QSSSL). Chaque tribu nomade de la Péninsule arabique y déposait les statues de ses dieux (à l'avènement de l'Islam, la Kaâba contenait plus de 360 idoles).
Les principales divinités préislamique étaient Hobal, Al-Lat, Al-`Uzza et Manat. Au début du IIIe siècle, le Hedjaz devint une région qu'empruntaient de nombreuses caravanes. Les tribus bédouines profitaient de la localisation de la région, au carrefour des routes vers l'Afrique, l'Asie Mineure, le monde perse et vers les prospères côtes du golfe d'Aden (royaumes de Saba, du Hadramaout, etc.) pour y contrôler le commerce des épices. Au VI et au VIIe siècles, La Mecque était un grand carrefour marchand, dominée par la tribu des Qouraychites, dont est issu le Prophète Mohammad (QSSSL) , et qui se disaient descendants d'Adnan et par lui d'Ismaël.
Cette célèbre tribu concluait, déjà, des traités avec les Byzantins, les Éthiopiens, les Sassanides, etc. Les notables de la ville dirigeaient tout par l'intermédiaire d'un conseil de la ville.
Période islamique La Mecque voit la naissance de l’Envoyé de Dieu (QSSSL) en 570 dans une famille de marchands caravaniers très influente. Dès le début des révélations d'Allah faites par l'ange Gabriel au Prophète de l’Islam (QSSSL), dans la Grotte de Hira à Jabal Al-Nour (située à 4 km au nord-ouest de l’agglomération), celui-ci rencontra peu d'adhésion de la part de ses concitoyens, alors qu'il était considéré comme l'un des plus nobles et respectés parmi eux (Mohammad Al Amine).
Ses premiers compagnons doivent s'exiler, alors, vers l'oasis de Yathrib (Médine) en septembre 622. C'est l'«Hégire», point de départ d'une nouvelle datation : le calendrier musulman.
Après des campagnes militaires victorieuses, le Prophète (QSSSL) revint en 630 à La Mecque à la tête d'une armée de plusieurs milliers d'hommes et la ville fut prise, pacifiquement. Les Mecquois se convertirent alors en masse à la nouvelle religion monothéiste sans combat. Après avoir pris la ville, Mohammad (QSSSL) la consacre ville sainte et ordonna que son pèlerinage devienne l'un des cinq piliers de la foi musulmane. La Kaâba est débarrassée de ses idoles païennes en janvier 630.
Après 632, La Mecque attira alors de plus en plus de nouveaux convertis venus en pèlerinage et gardera son caractère de capitale religieuse et de cité commerciale. Cependant, elle ne sera jamais un centre politique, ni même la capitale d'un quelconque califat, y compris pendant la période ottomane. Tombant brièvement sous la domination d'un neveu du Prophète Mohammad (QSSSL), Abd Allah ibn Az-Zoubayr, qui refusa de faire allégeance aux Omeyyades, celui-ci finira par être vaincu par les Omeyyades qui établirent la capitale de l’Islam à Damas (Syrie).
A partir du XIIe siècle, les Hachémites, ancienne famille noble de Qoraïch, deviennent chérifs de La Mecque jusqu’en 1517, quand le Chérif de l'époque reconnut la suprématie du calife ottoman, mais obtint une large autonomie locale. Les deux villes saintes, La Mecque et Médine, seront prises par les princes saoudiens wahhabites en 1802 mais Mohammad-Ali, le vice-roi d'Égypte, reprit son contrôle en 1813. Mais elles resteront aux mains des chérifs hachémites jusqu'en 1924 puis passeront sous l’autorité des Saoudiens à partir de 1932. Mihoubi Rachid
Par la Nouvelle République
Situation géographique La Mecque se situe à l'ouest de l'Arabie saoudite dans la vallée de l'oued Ibrahim au pied de collines hautes de 60 à plus de 500 m. Le port de Djeddah sur la Mer Rouge n'est distant que de 65 kilomètres. La partie centrale de la ville sainte a une altitude moyenne de 294 m et la Kaâba elle-même est à 300 m. Cette partie est caractérisée par le Mont Thor (759 m) qui a joué un rôle important dans la vie de l’Envoyé de Dieu (QSSSL).
La population de La Mecque est estimée à 1,5 million d'habitants en 2008. Elle prospère surtout grâce aux millions de pèlerins qui s'y rendent chaque année. Le sanctuaire de La Mecque atteint sa pleine capacité de deux millions et demi de personnes lors des nuits du mois de Ramadhan ou lors du pèlerinage (hajj).
C'est l'Islam, dans sa réussite terrestre ultérieure, qui a assuré la promotion de La Mecque comme lieu sacré par excellence, dans son cadre arabique puis à l'échelle de la sphère musulmane.
A l'origine, ce fut le Prophète Abraham (QSSSL), qui, sur ordre d’Allah, érigea la «demeure inviolable», la Kaâba. Ainsi parle le Coran dont la révélation remonte à l’année 610 de l’ère chrétienne. La Kaâba Le sanctuaire de la Kaâba mecquoise (17 m de hauteur sur 14 m de côté) fut édifié à une époque indéterminée. Ptolémée, géographe grec alexandrin du IIe siècle apr. J.-C., mentionne la ville sous le nom de Macoraba, nom d'origine sémitique certaine, signifiant «lieu du sanctuaire».
Du fait de son étymologie qui ramène par inversion au mot «baraka» (bénédiction), Macoraba suggère que ce lieu sacré a été relié à la présence d'une eau pérenne, qui se serait conservée durant les périodes de pire sécheresse, dans un ou dans plusieurs puits. La baraka combine, en effet, la notion de bénédiction avec celle de la présence d'une eau d'origine pluviale, condition essentielle de survie pour les populations de ces zones arides.
Quant à son apparence primitive, la Kaâba apparaissait probablement au départ comme un simple enclos de pierres sans toit, édifié à proximité immédiate du point d'eau salvateur au fond d'une vallée sèche et dénuée d’arbres et de végétation.
Sa construction dans ce lieu insolite signalait manifestement déjà une intention cultuelle et confirmait son caractère d'espace sacré. Cet enclos sacré, qui faisait certainement déjà l'objet d'un rituel de pèlerinage, se terminant par un sacrifice, se tenait au plus bas de la cité. Celle-ci, traversée de ravines profondes entre des hauteurs abruptes, situe la Kaâba dans le lieu de confluence de plusieurs vallées sèches. Selon le régime bien connu d’écoulement des oueds, ce lieu creux était temporairement et périodiquement inondable. L'eau provisoirement débordante approvisionnait les puits locaux et assurait l'abondance persistante de leur eau. Le plus célèbre de ces puits est celui de Zamzam.
Situé à l'orient de la Kaâba, il avait la réputation de n'être jamais à sec. Les pèlerins contemporains vont toujours s'y abreuver. L'eau avait longtemps été vendue par des marchands locaux spécialisés (saquii’). La Kaâba est souvent désignée comme un temple.
Mais, en réalité, sous aucun de ses aspects, l'édifice ne ressemble en quoi que ce soit aux lieux de culte antique du Proche-Orient, de la Grèce ou de Rome, de même qu'aux temples indiens ou extrême-orientaux. La Kaâba s'identifie en arabe par un mot précis, celui de «bayt», au sens propre «lieu de nuitée» et, donc, de résidence «de dieu», Allah. Jusqu'à maintenant une roche sacrée demeure : la «Pierre Noire» maçonnée dans l'angle est, du côté du levant et qui a donné l'occasion à de nombreuses croyances comme celle qui voit à l'origine une pierre toute blanche descendue du ciel que les péchés des hommes auraient noircie.
Période préislamique La Mecque d'avant l'Islam était déjà un haut lieu de vénération. Selon la tradition musulmane, le culte autour de la Kaâba remonterait à Adam (QSSSL) qui l'aurait bâtie, avant qu'elle ne soit emportée par le Déluge au temps de Noé (QSSSL). Allah aurait alors ordonné à Ibrahim (QSSSL) de la reconstruire avec l'aide de son fils Ismaël (QSSSL). Chaque tribu nomade de la Péninsule arabique y déposait les statues de ses dieux (à l'avènement de l'Islam, la Kaâba contenait plus de 360 idoles).
Les principales divinités préislamique étaient Hobal, Al-Lat, Al-`Uzza et Manat. Au début du IIIe siècle, le Hedjaz devint une région qu'empruntaient de nombreuses caravanes. Les tribus bédouines profitaient de la localisation de la région, au carrefour des routes vers l'Afrique, l'Asie Mineure, le monde perse et vers les prospères côtes du golfe d'Aden (royaumes de Saba, du Hadramaout, etc.) pour y contrôler le commerce des épices. Au VI et au VIIe siècles, La Mecque était un grand carrefour marchand, dominée par la tribu des Qouraychites, dont est issu le Prophète Mohammad (QSSSL) , et qui se disaient descendants d'Adnan et par lui d'Ismaël.
Cette célèbre tribu concluait, déjà, des traités avec les Byzantins, les Éthiopiens, les Sassanides, etc. Les notables de la ville dirigeaient tout par l'intermédiaire d'un conseil de la ville.
Période islamique La Mecque voit la naissance de l’Envoyé de Dieu (QSSSL) en 570 dans une famille de marchands caravaniers très influente. Dès le début des révélations d'Allah faites par l'ange Gabriel au Prophète de l’Islam (QSSSL), dans la Grotte de Hira à Jabal Al-Nour (située à 4 km au nord-ouest de l’agglomération), celui-ci rencontra peu d'adhésion de la part de ses concitoyens, alors qu'il était considéré comme l'un des plus nobles et respectés parmi eux (Mohammad Al Amine).
Ses premiers compagnons doivent s'exiler, alors, vers l'oasis de Yathrib (Médine) en septembre 622. C'est l'«Hégire», point de départ d'une nouvelle datation : le calendrier musulman.
Après des campagnes militaires victorieuses, le Prophète (QSSSL) revint en 630 à La Mecque à la tête d'une armée de plusieurs milliers d'hommes et la ville fut prise, pacifiquement. Les Mecquois se convertirent alors en masse à la nouvelle religion monothéiste sans combat. Après avoir pris la ville, Mohammad (QSSSL) la consacre ville sainte et ordonna que son pèlerinage devienne l'un des cinq piliers de la foi musulmane. La Kaâba est débarrassée de ses idoles païennes en janvier 630.
Après 632, La Mecque attira alors de plus en plus de nouveaux convertis venus en pèlerinage et gardera son caractère de capitale religieuse et de cité commerciale. Cependant, elle ne sera jamais un centre politique, ni même la capitale d'un quelconque califat, y compris pendant la période ottomane. Tombant brièvement sous la domination d'un neveu du Prophète Mohammad (QSSSL), Abd Allah ibn Az-Zoubayr, qui refusa de faire allégeance aux Omeyyades, celui-ci finira par être vaincu par les Omeyyades qui établirent la capitale de l’Islam à Damas (Syrie).
A partir du XIIe siècle, les Hachémites, ancienne famille noble de Qoraïch, deviennent chérifs de La Mecque jusqu’en 1517, quand le Chérif de l'époque reconnut la suprématie du calife ottoman, mais obtint une large autonomie locale. Les deux villes saintes, La Mecque et Médine, seront prises par les princes saoudiens wahhabites en 1802 mais Mohammad-Ali, le vice-roi d'Égypte, reprit son contrôle en 1813. Mais elles resteront aux mains des chérifs hachémites jusqu'en 1924 puis passeront sous l’autorité des Saoudiens à partir de 1932. Mihoubi Rachid
Par la Nouvelle République
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