L’Islam est l’héritier du christianisme primitif de Jérusalem. Pareille affirmation dans la société algérienne d’aujourd’hui expose son auteur au risque de se faire déclarer apostat.
Le docteur Brahim Mokrani, auteur d’un ouvrage de théologie comparée intitulé Continuité dans les religions monothéistes prend ce risque sans renier son appartenance à l’islam. Bien mieux, il affirme avoir réussi à convertir son épouse de nationalité allemande et de religion chrétienne à l’islam sans renier Jésus. L’ouvrage de 234 pages édité par les éditions La pensée de Tizi Ouzou a fait l’objet, mercredi 17 juin, d’une vente-dédicace suivie d’une conférence à la maison de la culture Mouloud- Mammeri de Tizi Ouzou au cours de laquelle l’auteur nous a semblé peu prolixe et quelque peu confus dans ses réponses aux questions de l’assistance. A première vue, rien ne destinait l’hôte des éditions La pensée qui se dit scientifique, ingénieur des polymères, à écrire un ouvrage sur les religions ; son mariage avec une chrétienne allemande et surtout l’exclusion qui caractérise les religions les unes vis-à-vis des autres l’ont, d’après ses dires, interpellé et poussé à aller chercher l’explication au niveau des sources pour en déceler les raisons. Son livre est le résultat de 20 ans de recherches ; il aurait pu, dit-il, écrire un ouvrage très volumineux destiné à un public restreint mais il a préféré un contenu ramassé de 234 pages visant le commun des lecteurs. Chercheur à l’université de Berlin où il a soutenu son doctorat en sciences des polymères, il a examiné les archives et la littérature se rapportant à son domaine de curiosité durant plus de 20 ans pour produire cet ouvrage où il est question «à l’origine, d’une seule communauté chrétienne juive formée autour de Jésus. Elle s’est scindée après la disparition de ce prophète en deux branches portant une seule et unique dénomination mais avec des croyances différentes ; elles révéraient Jésus de manières différentes. Il y avait d’un côté celle des chrétiens juifs de Jérusalem, celles des 12 apôtres, fondée par Jésus, et, de l’autre, celle des païens convertis au christianisme, fondée par Paul, qui refuse la loi mosaïque, la loi que Dieu dicta à Moïse et qui ressemble à la loi coranique, «à savoir unicité de Dieu créateur de l’univers, le respect de ses commandements et des prophètes, ses envoyés sur terre, la circoncision des enfants, la distinction entre les nourritures pures et impures interdites, le jeûne, les ablutions... Paul, de Tarse, ancienne capitale de l’antique Syrie qui fait partie maintenant de la Turquie, vint s’installer à Jérusalem où il fonda la communauté des chrétiens païens. Il persécuta, au début, la communauté des chrétiens juifs avant de s’y rallier sans rompre avec celle des chrétiens païens professant Jésus fils de Dieu, faisant ainsi preuve d’une grande souplesse et flexibilité avec les deux communautés. Ce christianisme paulien, la branche pagano-chrétienne, sera proclamé religion de l’empire romain à l’exclusion de toutes les autres croyances durement réprimées. C’est le règne sans partage du catholicisme dont les dignitaires occupaient des postes importants au sein de l’administration de l’empire sous les règnes de Constantin et de son successeur. Plus tard, vers 1000-1040, il y a eu la division en christianisme romain de l’ouest et en christianisme orthodoxe grec. Au Moyen-Age, d’autres branches, parmi lesquelles figurent les protestants et l’église anglicane, virent le jour pour former le christianisme actuel basé sur les enseignements de Paul, explique l’auteur. La communauté des chrétiens juifs, concurrente de celle des chrétiens païens, fondée par Paul, a subsisté jusqu’au VIIe ou VIIIe siècle ; elle a embrassé progressivement la religion du dernier des prophètes, l’Islam, dont les piliers et les enseignements sont identiques à ceux professés par Jésus, indique le docteur Brahim Mokrani, soulignant ainsi la filiation entre les deux religions révélées. L’auteur rappelle que les prophètes avaient tous un but commun, depuis Ibrahim jusqu’à Mohammed, transmettre le message du créateur, le réhabiliter en l’expurgeant de tout ce lui est étranger, inciter l’être humain à croire en un dieu unique, à observer, pour son propre salut ses commandements et à vivre en communion avec ses semblables...
Source: Le Soir d'Algérie
Le docteur Brahim Mokrani, auteur d’un ouvrage de théologie comparée intitulé Continuité dans les religions monothéistes prend ce risque sans renier son appartenance à l’islam. Bien mieux, il affirme avoir réussi à convertir son épouse de nationalité allemande et de religion chrétienne à l’islam sans renier Jésus. L’ouvrage de 234 pages édité par les éditions La pensée de Tizi Ouzou a fait l’objet, mercredi 17 juin, d’une vente-dédicace suivie d’une conférence à la maison de la culture Mouloud- Mammeri de Tizi Ouzou au cours de laquelle l’auteur nous a semblé peu prolixe et quelque peu confus dans ses réponses aux questions de l’assistance. A première vue, rien ne destinait l’hôte des éditions La pensée qui se dit scientifique, ingénieur des polymères, à écrire un ouvrage sur les religions ; son mariage avec une chrétienne allemande et surtout l’exclusion qui caractérise les religions les unes vis-à-vis des autres l’ont, d’après ses dires, interpellé et poussé à aller chercher l’explication au niveau des sources pour en déceler les raisons. Son livre est le résultat de 20 ans de recherches ; il aurait pu, dit-il, écrire un ouvrage très volumineux destiné à un public restreint mais il a préféré un contenu ramassé de 234 pages visant le commun des lecteurs. Chercheur à l’université de Berlin où il a soutenu son doctorat en sciences des polymères, il a examiné les archives et la littérature se rapportant à son domaine de curiosité durant plus de 20 ans pour produire cet ouvrage où il est question «à l’origine, d’une seule communauté chrétienne juive formée autour de Jésus. Elle s’est scindée après la disparition de ce prophète en deux branches portant une seule et unique dénomination mais avec des croyances différentes ; elles révéraient Jésus de manières différentes. Il y avait d’un côté celle des chrétiens juifs de Jérusalem, celles des 12 apôtres, fondée par Jésus, et, de l’autre, celle des païens convertis au christianisme, fondée par Paul, qui refuse la loi mosaïque, la loi que Dieu dicta à Moïse et qui ressemble à la loi coranique, «à savoir unicité de Dieu créateur de l’univers, le respect de ses commandements et des prophètes, ses envoyés sur terre, la circoncision des enfants, la distinction entre les nourritures pures et impures interdites, le jeûne, les ablutions... Paul, de Tarse, ancienne capitale de l’antique Syrie qui fait partie maintenant de la Turquie, vint s’installer à Jérusalem où il fonda la communauté des chrétiens païens. Il persécuta, au début, la communauté des chrétiens juifs avant de s’y rallier sans rompre avec celle des chrétiens païens professant Jésus fils de Dieu, faisant ainsi preuve d’une grande souplesse et flexibilité avec les deux communautés. Ce christianisme paulien, la branche pagano-chrétienne, sera proclamé religion de l’empire romain à l’exclusion de toutes les autres croyances durement réprimées. C’est le règne sans partage du catholicisme dont les dignitaires occupaient des postes importants au sein de l’administration de l’empire sous les règnes de Constantin et de son successeur. Plus tard, vers 1000-1040, il y a eu la division en christianisme romain de l’ouest et en christianisme orthodoxe grec. Au Moyen-Age, d’autres branches, parmi lesquelles figurent les protestants et l’église anglicane, virent le jour pour former le christianisme actuel basé sur les enseignements de Paul, explique l’auteur. La communauté des chrétiens juifs, concurrente de celle des chrétiens païens, fondée par Paul, a subsisté jusqu’au VIIe ou VIIIe siècle ; elle a embrassé progressivement la religion du dernier des prophètes, l’Islam, dont les piliers et les enseignements sont identiques à ceux professés par Jésus, indique le docteur Brahim Mokrani, soulignant ainsi la filiation entre les deux religions révélées. L’auteur rappelle que les prophètes avaient tous un but commun, depuis Ibrahim jusqu’à Mohammed, transmettre le message du créateur, le réhabiliter en l’expurgeant de tout ce lui est étranger, inciter l’être humain à croire en un dieu unique, à observer, pour son propre salut ses commandements et à vivre en communion avec ses semblables...
Source: Le Soir d'Algérie
Commentaire