Salut tout le monde...
J'aimerai avoir votre avis sur le texte suivant, tiré du livre de Ibn Warraq, pourquoi je ne suis pas musulman : que vous pouvez trouver sur le ne en libre téléchargement
Il met l'accent sur l'inconsistance de l'auteur dans le texte...
Comment les exégètes résolvent la difficulté ?
LE CORAN PAROLE DE DIEU ?
Pour Suyuti, le grand commentateur du Coran, cinq passages ne peuvent manifestement pas être attribués à Dieu et sont vraisemblablement dits par Muhammad ou par l'ange Gabriel. Ali Dashti [5] indique également plusieurs autres passages. Voici par exemple la sourate d'introduction, la Fatihah :
Au nom de Dieu : Celui qui fait miséricorde, le Miséricordieux.
Louange à Dieu, Seigneur des mondes : le Clément, le Miséricordieux, le
Roi du Jour du Jugement. C'est Toi que nous adorons, c'est Toi dont nous
implorons le secours. Dirige-nous dans le chemin droit : le chemin de ceux
que Tu as comblés de bienfaits; non pas le chemin de ceux qui encourent
Ta colère ni celui des égarés.
De toute évidence, ces paroles sont adressées à Dieu. Il ne s'agit donc pas d'une révélation que Dieu donna à Muhammad mais d'une prière ou des louanges que Muhammad adresse à son Dieu, lui demandant secours et assistance. Certains ont fait remarquer qu'il suffirait d'ajouter l'injonction « dis » au début de la sourate pour éliminer cette contradiction. De fait, le verbe dire à l'impératif est répété 350 fois dans le Coran et il est évident que ce mot a été inséré par des compilateurs tardifs pour supprimer des difficultés du même ordre, qui sont au demeurant bien embarrassantes.
Pour Ibn Masud, l'un des compagnons du Prophète et une autorité coranique incontestable, la Fatihah et les sourates CXIII et CXIV ne faisaient pas partie du Coran, car elles contiennent ces paroles : « Je cherche la protection du Seigneur. » On peut encore citer la sourate VI.104, où il est évident que seul Muhammad peut avoir dit : « Je ne suis pas un gardien pour vous »
« Des appels à la clair-voyance vous sont parvenus de la part de votre Seigneur. Qui est clairvoyant l'est pour soi-même; qui est aveugle l'est à son détriment. Je ne suis pas un gardien pour vous. »
Dans sa traduction, Dawood insère une note pour indiquer que le « je » se réfère à Muhammad. Dans cette même sourate, au verset 114, Muhammad dit encore :
« Chercherais-je un autre juge que Dieu ? C'est Lui qui a fait descendre sur vous le Livre exposé intelligiblement. »
Là, Yusuf Ali ajoute au début de la phrase, le mot « dit » qui n'existe pas dans l'original arabe et il le fait sans ajouter de note ou de commentaire.
En étudiant non plus la forme mais le ton général du texte, Ali Dashti parvient à la conclusion que la sourate CXI est aussi de Muhammad, car ces propos sont vraiment indignes d'un Dieu : « Il demandra le soutien du tout puissant pour maudire un pauvre Arabe ignorant et appeler sa femme une porteuse de bois. »
Cette courte sourate fait référence à Abu Lahab, l'oncle du Prophète, qui fut l'un de ses plus farouches adversaires :
« Que les deux mains d'Abu Lahab périssent et que lui-même périsse! Ses richesses et tout ce qu'il a acquis ne lui serviront à rien. Il sera exposé à un feu ardent ainsi que sa femme, porteuse de bois, dont le cou est attaché par une corde de fibres ( CXI ). »
Alors de deux choses l'une : ou bien Muhammad est l'auteur de ces paroles, ou bien Dieu aime les jeux de mots douteux, car Abu Lahab veut dire père des flammes. De toute façon de telles facéties ne sont guère plus dignes d'un prophète.
Goldziher [6] souligne que « les Mutazilites » [7] exprimaient la même opinion (il en était de même de ceux parmi les khâridjites qui contestaient aussi l'authenticité du texte) et en particulier sur les parties du Coran dans lesquelles Muhammad profère des malédictions contre ses ennemis (tels que Abu Lahab). Dieu n'aurait pu qualifier de tels passages de « noble Coran sur une table gardée ». Nous verrons que si l'on appliquait le même raisonnement à l'ensemble du Coran, il n'en resterait plus grand chose, car seule une très petite partie reflète vraiment les paroles qu'un Dieu miséricordieux, sage et clément peut prononcer.
Ali Dashti [8] cite aussi la sourate XVII, 1 comme autre exemple de confusion entre Dieu et Muhammad :
« Gloire à Celui qui a fait voyager de nuit Son serviteur de la Mosquée sacrée à la Mosquée très éloignée dont nous avons béni l'enceinte, et ceci pour lui montrer certains de nos Signes. Dieu est Celui qui entend et qui voit parfaitement. » (XVII.1)
La louange de celui qui fit voyager son serviteur de La Mecque jusqu'en Palestine ne peut pas être une parole de Dieu parce que Dieu ne se loue pas lui-même. Ce doit être au contraire l'action de grâces que Muhammad adresse à Dieu pour ses faveurs. L'autre partie de la phrase décrivant la Moquée très éloignée (« dont nous avons béni l'enceinte ») est dite par Dieu et il en est de même pour la troisième proposition («et ceci pour lui montrer certains de nos signes »). La conclusion (« Dieu est celui qui entend et qui voit parfaitement ») est vraisemblablement de Muhammad.
Les contraintes du dogme poussent encore les traducteurs à la malhonnêteté lorsqu'ils sont confrontés à la sourate XXVII. 91 où Muhammad est sans équivoque possible le locuteur :
«J'ai seulement reçu l'ordre d'adorer le Seigneur de cette cité. »
Dawood et Pickthall ajoutent le mot « dis » au début de cette phrase alors qu'il n'existe pas dans la version arabe. Dans la sourate LXXXI. 15-29, on suppose que c'est Muhammad qui jure :
« Je jure par les planètes qui glissent et qui passent; par la nuit quand elle s'étend; par l'aube quand elle exhale son souffle. »
Muhammad, qui a décidément bien du mal à se défaire de son héritage païen, jure encore dans la sourate LXXXIV. 16-19 :
« Je jure par le crépuscule; par la nuit et ce qu'elle enveloppe et par la pleine lune. »
Il existe encore d'autres passages où il est possible que ce soit Muhammad qui parle, par exemple dans CXI et CXII. Même Bell et Watt [9], que l'on peut difficilement accuser d'hostilité envers l'islam, admettent que :
Prétendre que Dieu Lui-même serait l'unique locuteur dans tout le texte crée des difficultés. On fait fréquemment référence à Dieu en employant la troisième personne, on permet à un locuteur de se désigner occasionnellement par la troisième personne, mais la fréquence à laquelle Dieu utilise la troisième personne pour s'adresser et parler de Lui-même au Prophète est inhabituelle. De fait, c'est devenu un sujet de plaisanterie que de faire jurer Dieu par Lui-même car, en vérité, on peut difficilement nier qu'il utilise des jurons dans les passages qui commencent par « Non! Je jure... » (sourates LXXV.l et XC.l ). Un juron tel que « par Dieu » est plutôt incongru dans la bouche du Tout-Puissant. Voici maintenant un passage que tous reconnaissent comme étant dit par des anges, c'est la sourate XlX. 64 : « Nous ne descendons que sur l'ordre de ton Seigneur. A Lui appartient ce qui est devant nous, ce qui est derrière nous et ce qui se trouve entre l'un et l'autre. Ton Seigneur n'oublie rien. Adore le Seigneur des cieux et de la terre et de ce qui est entre les deux. Sois constant dans Son adoration. Lui connais-tu un homonyme? »
Dans la sourate XXXVI. 164-166, il est également clair que ce sont des anges qui parlent. Quand on a admis ce raisonnement, il est possible de l'appliquer à des passages qui sont moins évidents. En fait la difficulté disparaît souvent dès que l'on interprète le « nous » comme étant un prenom qui désigne collectivement les anges plutôt qu'un « nous » de majesté. Ce n'est cependant pas toujours facile de faire la différence entre les deux et les passages, où brusquement on cesse de parler de Dieu à la troisième personne pour utiliser un « nous » qui prétend faire des choses que l'on attribue généralement à Dieu, posent de belles énigmes (cf. VI.99 et XXV . 45 ).
5. Ali Dashti, Twenty-Tbree Years : A Sludy of the Prophetic Career of Muhammed, Londres, 1985, p. 148 et suivantes.
6. Ignaz Goldziher, Introduction to Islamic Theology and l.aw. Translated by Andras and Ruth Hamori, Princeton, 1981, p. 173.
7. Mu'tazilites (de l'arabe a'tazala, « prendre ses distances ») : école de pensée rationaliste qui tient le Coran comme crée. Dictionnaire de L'Islam, Stacey International et Cyril Classé, Londres, 1989, Bordas, Paris, 1991.
8. Ali Dashti, p. 150.
9. Bell et Watt, p. 66.
J'aimerai avoir votre avis sur le texte suivant, tiré du livre de Ibn Warraq, pourquoi je ne suis pas musulman : que vous pouvez trouver sur le ne en libre téléchargement
Il met l'accent sur l'inconsistance de l'auteur dans le texte...
Comment les exégètes résolvent la difficulté ?
LE CORAN PAROLE DE DIEU ?
Pour Suyuti, le grand commentateur du Coran, cinq passages ne peuvent manifestement pas être attribués à Dieu et sont vraisemblablement dits par Muhammad ou par l'ange Gabriel. Ali Dashti [5] indique également plusieurs autres passages. Voici par exemple la sourate d'introduction, la Fatihah :
Au nom de Dieu : Celui qui fait miséricorde, le Miséricordieux.
Louange à Dieu, Seigneur des mondes : le Clément, le Miséricordieux, le
Roi du Jour du Jugement. C'est Toi que nous adorons, c'est Toi dont nous
implorons le secours. Dirige-nous dans le chemin droit : le chemin de ceux
que Tu as comblés de bienfaits; non pas le chemin de ceux qui encourent
Ta colère ni celui des égarés.
De toute évidence, ces paroles sont adressées à Dieu. Il ne s'agit donc pas d'une révélation que Dieu donna à Muhammad mais d'une prière ou des louanges que Muhammad adresse à son Dieu, lui demandant secours et assistance. Certains ont fait remarquer qu'il suffirait d'ajouter l'injonction « dis » au début de la sourate pour éliminer cette contradiction. De fait, le verbe dire à l'impératif est répété 350 fois dans le Coran et il est évident que ce mot a été inséré par des compilateurs tardifs pour supprimer des difficultés du même ordre, qui sont au demeurant bien embarrassantes.
Pour Ibn Masud, l'un des compagnons du Prophète et une autorité coranique incontestable, la Fatihah et les sourates CXIII et CXIV ne faisaient pas partie du Coran, car elles contiennent ces paroles : « Je cherche la protection du Seigneur. » On peut encore citer la sourate VI.104, où il est évident que seul Muhammad peut avoir dit : « Je ne suis pas un gardien pour vous »
« Des appels à la clair-voyance vous sont parvenus de la part de votre Seigneur. Qui est clairvoyant l'est pour soi-même; qui est aveugle l'est à son détriment. Je ne suis pas un gardien pour vous. »
Dans sa traduction, Dawood insère une note pour indiquer que le « je » se réfère à Muhammad. Dans cette même sourate, au verset 114, Muhammad dit encore :
« Chercherais-je un autre juge que Dieu ? C'est Lui qui a fait descendre sur vous le Livre exposé intelligiblement. »
Là, Yusuf Ali ajoute au début de la phrase, le mot « dit » qui n'existe pas dans l'original arabe et il le fait sans ajouter de note ou de commentaire.
En étudiant non plus la forme mais le ton général du texte, Ali Dashti parvient à la conclusion que la sourate CXI est aussi de Muhammad, car ces propos sont vraiment indignes d'un Dieu : « Il demandra le soutien du tout puissant pour maudire un pauvre Arabe ignorant et appeler sa femme une porteuse de bois. »
Cette courte sourate fait référence à Abu Lahab, l'oncle du Prophète, qui fut l'un de ses plus farouches adversaires :
« Que les deux mains d'Abu Lahab périssent et que lui-même périsse! Ses richesses et tout ce qu'il a acquis ne lui serviront à rien. Il sera exposé à un feu ardent ainsi que sa femme, porteuse de bois, dont le cou est attaché par une corde de fibres ( CXI ). »
Alors de deux choses l'une : ou bien Muhammad est l'auteur de ces paroles, ou bien Dieu aime les jeux de mots douteux, car Abu Lahab veut dire père des flammes. De toute façon de telles facéties ne sont guère plus dignes d'un prophète.
Goldziher [6] souligne que « les Mutazilites » [7] exprimaient la même opinion (il en était de même de ceux parmi les khâridjites qui contestaient aussi l'authenticité du texte) et en particulier sur les parties du Coran dans lesquelles Muhammad profère des malédictions contre ses ennemis (tels que Abu Lahab). Dieu n'aurait pu qualifier de tels passages de « noble Coran sur une table gardée ». Nous verrons que si l'on appliquait le même raisonnement à l'ensemble du Coran, il n'en resterait plus grand chose, car seule une très petite partie reflète vraiment les paroles qu'un Dieu miséricordieux, sage et clément peut prononcer.
Ali Dashti [8] cite aussi la sourate XVII, 1 comme autre exemple de confusion entre Dieu et Muhammad :
« Gloire à Celui qui a fait voyager de nuit Son serviteur de la Mosquée sacrée à la Mosquée très éloignée dont nous avons béni l'enceinte, et ceci pour lui montrer certains de nos Signes. Dieu est Celui qui entend et qui voit parfaitement. » (XVII.1)
La louange de celui qui fit voyager son serviteur de La Mecque jusqu'en Palestine ne peut pas être une parole de Dieu parce que Dieu ne se loue pas lui-même. Ce doit être au contraire l'action de grâces que Muhammad adresse à Dieu pour ses faveurs. L'autre partie de la phrase décrivant la Moquée très éloignée (« dont nous avons béni l'enceinte ») est dite par Dieu et il en est de même pour la troisième proposition («et ceci pour lui montrer certains de nos signes »). La conclusion (« Dieu est celui qui entend et qui voit parfaitement ») est vraisemblablement de Muhammad.
Les contraintes du dogme poussent encore les traducteurs à la malhonnêteté lorsqu'ils sont confrontés à la sourate XXVII. 91 où Muhammad est sans équivoque possible le locuteur :
«J'ai seulement reçu l'ordre d'adorer le Seigneur de cette cité. »
Dawood et Pickthall ajoutent le mot « dis » au début de cette phrase alors qu'il n'existe pas dans la version arabe. Dans la sourate LXXXI. 15-29, on suppose que c'est Muhammad qui jure :
« Je jure par les planètes qui glissent et qui passent; par la nuit quand elle s'étend; par l'aube quand elle exhale son souffle. »
Muhammad, qui a décidément bien du mal à se défaire de son héritage païen, jure encore dans la sourate LXXXIV. 16-19 :
« Je jure par le crépuscule; par la nuit et ce qu'elle enveloppe et par la pleine lune. »
Il existe encore d'autres passages où il est possible que ce soit Muhammad qui parle, par exemple dans CXI et CXII. Même Bell et Watt [9], que l'on peut difficilement accuser d'hostilité envers l'islam, admettent que :
Prétendre que Dieu Lui-même serait l'unique locuteur dans tout le texte crée des difficultés. On fait fréquemment référence à Dieu en employant la troisième personne, on permet à un locuteur de se désigner occasionnellement par la troisième personne, mais la fréquence à laquelle Dieu utilise la troisième personne pour s'adresser et parler de Lui-même au Prophète est inhabituelle. De fait, c'est devenu un sujet de plaisanterie que de faire jurer Dieu par Lui-même car, en vérité, on peut difficilement nier qu'il utilise des jurons dans les passages qui commencent par « Non! Je jure... » (sourates LXXV.l et XC.l ). Un juron tel que « par Dieu » est plutôt incongru dans la bouche du Tout-Puissant. Voici maintenant un passage que tous reconnaissent comme étant dit par des anges, c'est la sourate XlX. 64 : « Nous ne descendons que sur l'ordre de ton Seigneur. A Lui appartient ce qui est devant nous, ce qui est derrière nous et ce qui se trouve entre l'un et l'autre. Ton Seigneur n'oublie rien. Adore le Seigneur des cieux et de la terre et de ce qui est entre les deux. Sois constant dans Son adoration. Lui connais-tu un homonyme? »
Dans la sourate XXXVI. 164-166, il est également clair que ce sont des anges qui parlent. Quand on a admis ce raisonnement, il est possible de l'appliquer à des passages qui sont moins évidents. En fait la difficulté disparaît souvent dès que l'on interprète le « nous » comme étant un prenom qui désigne collectivement les anges plutôt qu'un « nous » de majesté. Ce n'est cependant pas toujours facile de faire la différence entre les deux et les passages, où brusquement on cesse de parler de Dieu à la troisième personne pour utiliser un « nous » qui prétend faire des choses que l'on attribue généralement à Dieu, posent de belles énigmes (cf. VI.99 et XXV . 45 ).
5. Ali Dashti, Twenty-Tbree Years : A Sludy of the Prophetic Career of Muhammed, Londres, 1985, p. 148 et suivantes.
6. Ignaz Goldziher, Introduction to Islamic Theology and l.aw. Translated by Andras and Ruth Hamori, Princeton, 1981, p. 173.
7. Mu'tazilites (de l'arabe a'tazala, « prendre ses distances ») : école de pensée rationaliste qui tient le Coran comme crée. Dictionnaire de L'Islam, Stacey International et Cyril Classé, Londres, 1989, Bordas, Paris, 1991.
8. Ali Dashti, p. 150.
9. Bell et Watt, p. 66.
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