le droit musulman a etait etabli par des humains dans un contexte historique economique et geographique certes il recoit des modifications durant les siecles mais j'ai le droit de critiquer ce droit sans pour autant ne pas etre musulman
Il y a le Coran qui est l'horizon absolu et ultime de la loi. Aucune ne peut aller à son encontre. Néanmoins, il ne s'agit pas d'un livre de droit: donc en dehors des versets non-ambigus, il arrive que certaines règles se doivent d'être extraites par le billet de l'exégèse.
La seconde source du droit pour les sunnites: c'est la sunna et les hadiths.
Il peut y avoir un débat (et il y a un débat d'ailleurs) sur l'authenticité de certains hadiths. Certains penseurs musulmans (indépendents des écoles de jurisprudences) pensent que les méthodes que l'on applique pour authentifier les hadiths ne sont pas sont suffisamment précises pour que l'on puisse les attribuer au Prophète (sws) et par là même en faire des sources pour légiférer. Dans le cadre des luttes internes pour le pouvoir après la mort du Prophète (sws), il n'est pas impossible que beaucoup de Hadiths aient été rajouté pour des intérêts politiques; aussi, devant l'ampleur de la tâche et sa complexité, ils préconisent tout simplement d'éjecter l'ensemble des hadiths des sources du droit musulman (Ex. Gamal el Banna).
Il y a certains principes méthodologiques qui permettent d'établir une loi: le premier est le raisonnement analogique (el qyas), mais sa pertinence est discuté dans le monde musulman (les chiites le rejette et certaines écoles sunnites discutent sa pertinence).
Une fois une conclusion tirée, elle est proposée au consensus de la oumma (El Ijma3). Bien que le sunnisme ai toujours été dépourvu de clergé, il me semble qu'à l'époque des premiers empires de l'Islam la chose était plus facile dans la mesure où les centres théologiques étaient clairement reliés à des califats. Aujourd'hui, l'émergence des institutions ayant l'autorité suffisante pour se prononcer sur les questions peut être discutable (même si elle ne l'est pas vraiment).
A côté de cela, il y a d'autres sources du droit :
el istihsan, el istislah, el ijtihad (par les savants qu'on s'entende), el taklid, el ma3rouf.
Alors pour résumer:
Le Coran : Première et ultime source, elle est complètement indiscutable si on est musulman de quelques obédience que l'on soit.
Elle n'a pas vraiment pour vocation de changer durant les siècles: ce qui pourrait évoluer parfois, c'est la formulation juridique de certains principes qui y sont énoncés :
Ex. les châtiment associés à certains actes, les statuts juridiques (mais nullement la frontière entre le licite et l'illicite qui est tracée pour l'éternité). Est-ce qu'on doit pratiquer une lecture essentialiste (dont potentiellement évolutive en prenant pour guide "esprit du texte") ou normative et littéraliste).
La sunna: pour les sunnites, la vie du Prophète n'est pas un accident mais une exemple. En cela, elle est source de savoir. Par contre, il y a une intervention de l'homme (el qyas) pour déduire la transcription juridique de certains épisodes.
Il y a les hadiths dont on peut ouvertement remettre en question, pour certains, l'authenticité (à condition d'avoir des arguments sérieux).
Il est absolument aberrant de voir certains musulmans verser dans l'histoire mythique et de béatifier, à l'instar des catholiques, des figures historiques de l'époque (ça va des sahaba aux compilateurs).
Les autres sources ont pour vocation de combler les "vides", ce sont des méthodes si tu veux. Elles sont du fait de l'homme qui y cherche des voies, des chemins pour répondre à certaines questions.
Selon moi, le monde musulman aujourd'hui court un double péril:
celui du manque d'instruction religieuse (je parle de ma génération) et qui fait primer dans "l'analyse" le "ce qu'on veut" sans jamais prendre en question le "ce que l'on peut".
De l'autre côté, il y a une fixité de la pensée qui canonise des figures humaines et accorde à leur proposition un statut de vérité quasi-sainte: El boukhari est peut-être un grand homme qui a peut-être adopté dans sa classification une méthode qui peut en ravir beaucoup, mais il n'est en aucun cas indiscutable: et le discuter n'est nullement un acte de défiance vis-à-vis de la religion (il faut néanmoins avancer des arguments sérieux pour que ladite discussion ai un intérêt pour la Oumma).
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