En fait c'est très simple, contrairement aux livres bibliques, la structure et la construction des récits tels que contenus dans le Coran ne donnent pour ainsi dire aucune indication qui pourrait être exploitée par un historien (repères chronologiques, indications géographiques ... etc.), tout ce qui est repris par l'auteur étant l'aspect religieux -au sens "utilitaire" si on veux- : celui du rappel, de l'exhortation, de l'exemple a suivre ou a éviter ... etc. n'indiquant au passage presque rien qui puisse être confronte de manière directe a l'étude historique telle que nous l'acceptons aujourd'hui.
Harrachi, je suis d'accord avec toi dans l'ensemble, mais je pense qu'il faudrait néanmoins nuancer certaines affirmations :
Si la plupart des évocations sont trop elliptiques (revoies souvent implicites à d'autres sources); il existe néanmoins des références dont le contexte historique est assez clairement explicité pour qu'elles puissent faire l'objet d'une approche historique: je prends l'exemple de la tentative de destruction de Mekka par Abraha: le rôle qu'y joue Abou el Moutalib peut nous aider à situer cet épisode assez précisément dans l'histoire "positive".
Personnellement ce n'est pas la faisabilité de telles approches qui me semblent surtout discutable, mais leur intérêt dans le cadre de l'établissement ou de l'effritement de la foi, car ce serait ignorer une dimension profonde de cette dernière que de la conditionner de la sorte.
i donc les "certaines choses" que tu indiquent sont du domaine de la législation (tashri') clairement stipulee dans le texte sacre, elle ne peut etre traitee dans la case de l'acceptable et de l'inacceptable car le croyant musulman ne se permets pas de telles options en la matiere : il applique la loi ou il l'a transgresse, libre a lui, mais il ne s'invente pas de nouvelles grilles de lectures ni de nouvelles interpretations (soit-disant plus "profondes") afin d'arranger la Loi selon ses propres desirs ou penchants.
Cela dit, on pourrait parfois se poser la question quand il s'agit de passages normatifs. Quand est-il opportun d'appliquer "l'esprit du texte" (qu'on aura eu soin d'établir après avoir conclu que la "loi" était circonstancielle) et quand doit-on adopter une lecture littéraliste ?
Je prends un exemple très "médiatique": le droit des femmes. Il n'est pas incongru de se demander parfois, si leur statut doit évoluer dans le sens de l'émancipation: en prenant comme argument principal l'évolution de leur statut en sens entre la Jahilia et l'Islam (donc renouveler le texte à partir de ce que l'on pense être son esprit); ou doit-on, lire les ordonnances qui établissent leur statut à cette époque, comme étant définitif et a-historique ?
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