Alors que se tient un comité interministériel sur l’immigration à Matignon ce mercredi, la question algérienne s’impose dans les débats. En pleine crise avec Alger, la France évoque un certain nombre de mesures pour que le pays accepte d’accueillir ses ressortissants en situation irrégulière expulsés de France.
Depuis plusieurs mois, les relations franco-algériennes se sont tendues. Il y a d’abord eu la reconnaissance par la France de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental en juillet 2024 qui a attisé la colère d’Alger, puis l’arrestation de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, qui a marqué une rupture entre les deux pays. Plus récemment, l’attentat de Mulhouse, perpétré par un ressortissant algérien en situation irrégulière sous le coup d’une OQTF (obligation de quitter le territoire français) a forcé l’exécutif français à prendre des mesures.
Des mesures de restriction de circulation
Le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot a annoncé ce mercredi qu’il allait proposer que les délivrances de visas soient réduites "par tous les pays européens en même temps" pour les États qui ne reprennent pas leurs ressortissants expulsés.
"Si un pays ne coopère pas avec les autorités françaises, je vais proposer que tous les pays européens en même temps puissent restreindre leur délivrance de visas", a-t-il affirmé sur France 2. "Quand on le fait à titre national, malheureusement ça ne fonctionne pas", a-t-il plaidé. "Ce sont des mesures réversibles qui s’éteindront dès lors que la coopération à laquelle nous appelons reprendra", a expliqué Jean-Noël Barrot sur BFMTV.
Moins de visas ? Une question qui divise
"On n’est pas obligé d’avoir des visas en quantité aussi importante", a pour sa part affirmé lundi la porte-parole du gouvernement Sophie Primas, suggérant de "cibler un certain nombre de personnes qui sont importantes dans les relations (franco-algériennes) et ne plus leur donner de visas". Mais cela ne serait pas si simple à appliquer, selon Jean-Noël Barrot. "Dire 'j’arrête les visas pour un pays donné', ça ne fonctionne pas", a-t-il insisté dimanche. "Lorsqu’on a réduit les visas, on était à 800" expulsions par an mais "lorsqu’on a engagé une coopération exigeante, on a multiplié par trois les expulsions", a-t-il illustré.
Des droits de douane réduits pour les pays qui coopèrent
À l’inverse, le ministre des Affaires étrangères propose que l’UE baisse les droits de douane pour les pays avec qui la coopération pour la reprise de leurs ressortissants s’améliore. "C’est un levier qui est particulièrement puissant", selon lui.
Un accès limité au territoire français pour les hauts dignitaires algériens
Mardi soir, le ministre des Affaires étrangères a également indiqué que des "restrictions de circulation et d’accès au territoire national pour certains dignitaires algériens" avaient été prises. Ces mesures ont été décidées "il y a quelques semaines", soit avant l’attaque de Mulhouse.
Bruno Retailleau, le ministre de l’Intérieur a, quant à lui, plaidé pour "priver un certain nombre de personnalités, de la nomenklatura, de diplomates" des facilités" dont ils bénéficient actuellement.
Un placement en rétention pour les étrangers en situation irrégulière
Jean-Noël Barrot souhaite également que les étrangers en situation irrégulière puissent être placés en rétention par un juge "pour des motifs d’ordre public, parce qu’aujourd’hui ce n’est pas possible en droit".
Bruno Retailleau veut aller plus loin
Le ministre de l’Intérieur va plus loin suggérant, comme Edouard Philippe et Gabriel Attal, de "remettre en cause de façon plus générale des accords" avec l’Algérie de 1968. Ce dernier a assuré être prêt à engager "un rapport de force" avec Alger, jugeant "inacceptable" le refus "à 10 reprises" de reprendre sur son territoire l’auteur présumé de l’attentat de Mulhouse. Ce dernier a même parlé d’humiliation pour la France, en marge de son déplacement au Salon de l’agriculture. "Qui en France peut soutenir que la dureté n’est pas du côté du régime algérien ?", s’est-il interrogé sur BFMTV.
Un comité interministériel sur l’immigration
Ce mercredi 26 février se tient à Matignon un comité interministériel sur l’immigration. Le Figaro précise que la réunion abordera toutes ces questions de délivrance des visas et d’asile. Et sans surprise, la "question de l’Algérie" sera centrale, comme l’a précisé François Bayrou.
LaDepeche.fr
Depuis plusieurs mois, les relations franco-algériennes se sont tendues. Il y a d’abord eu la reconnaissance par la France de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental en juillet 2024 qui a attisé la colère d’Alger, puis l’arrestation de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, qui a marqué une rupture entre les deux pays. Plus récemment, l’attentat de Mulhouse, perpétré par un ressortissant algérien en situation irrégulière sous le coup d’une OQTF (obligation de quitter le territoire français) a forcé l’exécutif français à prendre des mesures.
Des mesures de restriction de circulation
Le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot a annoncé ce mercredi qu’il allait proposer que les délivrances de visas soient réduites "par tous les pays européens en même temps" pour les États qui ne reprennent pas leurs ressortissants expulsés.
"Si un pays ne coopère pas avec les autorités françaises, je vais proposer que tous les pays européens en même temps puissent restreindre leur délivrance de visas", a-t-il affirmé sur France 2. "Quand on le fait à titre national, malheureusement ça ne fonctionne pas", a-t-il plaidé. "Ce sont des mesures réversibles qui s’éteindront dès lors que la coopération à laquelle nous appelons reprendra", a expliqué Jean-Noël Barrot sur BFMTV.
Moins de visas ? Une question qui divise
"On n’est pas obligé d’avoir des visas en quantité aussi importante", a pour sa part affirmé lundi la porte-parole du gouvernement Sophie Primas, suggérant de "cibler un certain nombre de personnes qui sont importantes dans les relations (franco-algériennes) et ne plus leur donner de visas". Mais cela ne serait pas si simple à appliquer, selon Jean-Noël Barrot. "Dire 'j’arrête les visas pour un pays donné', ça ne fonctionne pas", a-t-il insisté dimanche. "Lorsqu’on a réduit les visas, on était à 800" expulsions par an mais "lorsqu’on a engagé une coopération exigeante, on a multiplié par trois les expulsions", a-t-il illustré.
Des droits de douane réduits pour les pays qui coopèrent
À l’inverse, le ministre des Affaires étrangères propose que l’UE baisse les droits de douane pour les pays avec qui la coopération pour la reprise de leurs ressortissants s’améliore. "C’est un levier qui est particulièrement puissant", selon lui.
Un accès limité au territoire français pour les hauts dignitaires algériens
Mardi soir, le ministre des Affaires étrangères a également indiqué que des "restrictions de circulation et d’accès au territoire national pour certains dignitaires algériens" avaient été prises. Ces mesures ont été décidées "il y a quelques semaines", soit avant l’attaque de Mulhouse.
Bruno Retailleau, le ministre de l’Intérieur a, quant à lui, plaidé pour "priver un certain nombre de personnalités, de la nomenklatura, de diplomates" des facilités" dont ils bénéficient actuellement.
Un placement en rétention pour les étrangers en situation irrégulière
Jean-Noël Barrot souhaite également que les étrangers en situation irrégulière puissent être placés en rétention par un juge "pour des motifs d’ordre public, parce qu’aujourd’hui ce n’est pas possible en droit".
Bruno Retailleau veut aller plus loin
Le ministre de l’Intérieur va plus loin suggérant, comme Edouard Philippe et Gabriel Attal, de "remettre en cause de façon plus générale des accords" avec l’Algérie de 1968. Ce dernier a assuré être prêt à engager "un rapport de force" avec Alger, jugeant "inacceptable" le refus "à 10 reprises" de reprendre sur son territoire l’auteur présumé de l’attentat de Mulhouse. Ce dernier a même parlé d’humiliation pour la France, en marge de son déplacement au Salon de l’agriculture. "Qui en France peut soutenir que la dureté n’est pas du côté du régime algérien ?", s’est-il interrogé sur BFMTV.
Un comité interministériel sur l’immigration
Ce mercredi 26 février se tient à Matignon un comité interministériel sur l’immigration. Le Figaro précise que la réunion abordera toutes ces questions de délivrance des visas et d’asile. Et sans surprise, la "question de l’Algérie" sera centrale, comme l’a précisé François Bayrou.
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