Annonce

Réduire
Aucune annonce.

A Munich, J. D. Vance déclare une guerre idéologique à l’Europe

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • A Munich, J. D. Vance déclare une guerre idéologique à l’Europe


    Le vice-président des Etats-Unis a assuré que la plus grande menace qui plane sur l’Europe n’est « ni la Russie ni la Chine », mais « le renoncement à certaines de ses valeurs les plus fondamentales » et ne s’est pas attardé sur la question ukrainienne.

    Par Elsa Conesa (Munich, envoyée spéciale) et Sylvie Kauffmann (Munich, envoyée spéciale)


    Il y a désormais deux dates dans l’histoire de la Conférence de Munich sur la sécurité : 2007 et 2025. Deux dates, deux discours hostiles qui ont provoqué un choc symétrique sur les élites de la défense et de la diplomatie réunies chaque année dans la capitale bavaroise : celui de Vladimir Poutine et celui du vice-président des Etats-Unis, J. D. Vance.

    En 2007, le président russe, invité pour la première fois à Munich, avait sidéré les Occidentaux par un discours très offensif contre les Etats-Unis, qu’il accusait de vouloir instaurer un ordre unipolaire. Rétrospectivement, ce discours a été considéré comme l’un des tournants de l’après-guerre froide, le premier avertissement de la Russie de Poutine à l’Occident.

    Vendredi 14 février, c’est le grand allié américain qui s’est retourné contre ses partenaires européens, fracturant l’Occident. « A Washington, il y a un nouveau shérif en ville », a averti le coéquipier du président Donald Trump, avant de se lancer dans une virulente diatribe contre les démocraties européennes, accusées d’étouffer la liberté d’expression et la liberté religieuse.

    « Il ne faut pas avoir peur de son propre peuple »


    A ses yeux, la plus grande menace qui plane sur le Vieux Continent n’est « ni la Russie ni la Chine », mais « le renoncement de l’Europe à certaines de ses valeurs les plus fondamentales ». M. Vance a cité, à plusieurs reprises, l’annulation de l’élection présidentielle en Roumanie à la suite de soupçons de manipulations par les services russes de la campagne d’un candidat d’extrême droite arrivé en tête et s’est longuement attardé sur l’arrestation, au Royaume-Uni, d’un militant religieux anti-avortement. Il a aussi dénoncé les « pressions » exercées par les gouvernements européens « sur les réseaux sociaux au nom de la prétendue désinformation ». « Il ne faut pas avoir peur de son propre peuple, même quand il exprime une opinion qui n’est pas celle de ses dirigeants »,a-t-il ajouté, accueilli froidement dans la salle.

    Quelques jours après son discours au sommet de Paris sur l’intelligence artificielle, dans lequel il a aussi attaqué les « excès » de la réglementation européenne avant de quitter la salle sans même écouter la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, cette offensive a confirmé aux participants que l’administration Trump a déclaré une guerre idéologique à l’Europe.

    Le discours du vice-président américain a d’ailleurs dominé la suite des débats à Munich. Longuement applaudi, le ministre de la défense allemand, Boris Pistorius, a été le premier à riposter à ce qu’il a qualifié d’attaques « inacceptables » : « La démocratie, cela ne signifie pas que n’importe qui peut dire n’importe quoi », a-t-il affirmé. L’offensive de M. Vance a d’autant plus désarçonné les participants qu’il a quasiment passé sous silence le sujet sur lequel il était le plus attendu : l’Ukraine et la Russie – une « occasion manquée », a regretté le premier ministre norvégien, Jonas Gahr Store.

    « Cacophonie »


    Ce silence prolonge en effet l’incompréhension et la confusion qui règnent autour de l’initiative du président Trump visant à mettre fin à la guerre en Ukraine. Un épais brouillard entoure les intentions de Washington ; entre les déclarations publiques du secrétaire à la défense, Pete Hegseth, et celles de J. D. Vance et les interviews suivies de démentis, les postures contradictoires se sont multipliées. M. Pistorius a regretté cette « cacophonie », soulignant que si l’on s’attache aux faits, il ne s’est rien passé en matière de négociation depuis l’entretien téléphonique avec Vladimir Poutine, le 12 février.

    Un ministre balte préférant rester anonyme constate une « salve d’idées inconsistantes sans aucune vision d’ensemble », tandis qu’un diplomate polonais compare cette stratégie à celle du lancement d’une grenade pour voir ce qui survit après. « Oui, il y a beaucoup de confusion »,a reconnu le président lituanien, Gitanas Nauseda. Certains en concluent que le président Trump n’a pas encore de plan, d’autant plus que M. Poutine ne propose rien.

    Le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, a saisi l’occasion de ce flottement pour se présenter en défenseur de l’ordre international et du multilatéralisme. Il est même d’avis que « toutes les parties concernées » par le conflit en Ukraine participent au processus de paix : « Cela se passe sur le sol européen, et l’Europe doit jouer un rôle important dans ce processus. »

    En attendant des éclaircissements, les responsables européens se sont efforcés de rassembler leurs positions autour de plusieurs points : exigence de la participation de l’Ukraine et des Européens aux négociations ; non-reconnaissance des frontières imposées par la Russie ; garanties de sécurité solides pour l’Ukraine afin d’éviter une nouvelle agression russe. La décision de Washington d’écarter d’office de la négociation l’adhésion de l’Ukraine à l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et son intégrité territoriale a été très critiquée : « Si j’étais le plus grand “dealmaker” du monde, a ironisé Boris Pistorius, je ne commencerais pas par enlever de la table les points les plus essentiels. »

    « Moins de promesses, plus d’action »


    Une lucidité tardive sur la nécessité impérieuse d’augmenter les dépenses et les capacités de défense en Europe est notable à Munich. Mme von der Leyen a annoncé un assouplissement des critères budgétaires encadrant l’euro afin de permettre aux Etats membres de s’endetter davantage pour financer cet effort de défense. « Nous, Européens, devons prendre la part du lion » des dépenses de l’OTAN, a renchéri M. Pistorius : « Moins de promesses, plus d’action. »

    Face à Volodymyr Zelensky, qu’il a rencontré vendredi en marge de la conférence, J. D. Vance a affirmé que l’objectif américain était « une paix durable » en Ukraine. Pour sa part, le président ukrainien a dit qu’il ne « rencontrerait Poutine qu’après avoir arrêté un plan commun avec Trump, et seulement dans ce cas ». « Nous comptons sur le fait que Trump nous aide, a-t-il répété. Aucun accord ne peut être signé ici, à Munich. Nous nous souvenons tous de ce qu’il s’est passé ici il n’y a pas si longtemps, nous ne voulons pas que cela se répète. »

    Les plus optimistes pensent que le flou entourant la question de l’Ukraine pourrait permettre aux Européens « d’infléchir le cours de choses sur le fond » : c’est l’avis du député social-démocrate allemand Nils Schmid, très critique de l’échange entre Donald Trump et Vladimir Poutine « au-dessus de la tête des Européens et des Ukrainiens, comme on le faisait au XIXe siècle ».

    « Il ne faut pas sous-estimer l’Europe, estime Arancha Gonzalez, doyenne de l’école d’affaires internationales de Sciences Po. Mais peut-être que l’initiative des Américains va nous aider à prendre des décisions pas faciles, comme investir davantage dans notre défense, ou mettre en place l’union des marchés de capitaux. »
    وألعن من لم يماشي الزمان ،و يقنع بالعيش عيش الحجر

  • #2
    L' Europe fait profit bas de la servitude si la Chine ou la Russie auraient voulu le Groenland coups de poings sur la table et branlement de combat.

    Commentaire


    • #3
      kh'lalala, la leçon de morale faites aux Européens !
      Comme des petits bambins q'on rappelle à l'ordre !

      Sur ces topics, vous ne verrez jamais un mec comme alibigoud. Une vraie décolletée n'est-ce pas ?
      La guerre c'est le massacre entre gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent mais qui ne se massacrent pas.

      Commentaire


      • #4
        La technocratie et gouvernance européenne et wokiste et transgenriste.

        Tandis que les peuples européens se droitisent.
        Dernière modification par hmida, 16 février 2025, 18h40.
        J'aime surfer sur la vague du chaos.

        Commentaire


        • #5
          Il y a désormais deux dates dans l’histoire de la Conférence de Munich sur la sécurité : 2007 et 2025.
          ...et celle de 1938,

          Munich comme lieu de conférence sur la sécurité , quelle mauvaise idée, une ville porte-malheur pour l'europe..

          Commentaire


          • #6
            et celle de 1938,
            Où les dirigeants britanniques et français ont cru sauver la paix en faisant des concessions territoriales à Hitler.
            Est ce que l'on est en train de refaire la même erreur avec Poutine ?

            Commentaire


            • #7
              @alibigoud
              Est ce que l'on est en train de refaire la même erreur avec Poutine ?
              Lol !
              On dirait que le mec ne se rend pas ecorre compte du poids de l'Europe. On est plus en 1938 tu sais ?

              Sinon ça va ? la fessée de Vance n'est pas trop douleureuse ?
              La guerre c'est le massacre entre gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent mais qui ne se massacrent pas.

              Commentaire


              • #8
                sekrouf

                La fessée est surtout pour les voisins immédiats de la Russie qui se retrouvent en danger et particulièrement les pays Baltes.

                Commentaire

                Chargement...
                X