Dans un discours officiel, le chef d’Etat a évoqué pour la première fois ce dimanche 29 décembre l’arrestation à Alger de l’écrivain franco-algérien, le jugeant à la solde de la France, sur fond de crise diplomatique sur la question du Sahara occidental
Le chemin de l’apaisement est encore loin. Après des semaines de silence sur le sujet, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a évoqué pour la première fois l’arrestation à la mi-novembre à Alger de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, en le qualifiant d’«imposteur envoyé» par la France, selon le site d’information algérien TSA. «Vous envoyez un imposteur qui ne connaît pas son identité, ne connaît pas son père et vient dire que la moitié de l’Algérie appartient à un autre Etat», a déclaré Abdelmadjid Tebboune, dans un «discours à la nation» prononcé devant les deux chambres du Parlement et relayé par TSA.
«La colonisation a laissé l’Algérie en ruine»
Critique du pouvoir algérien, Boualem Sansal, 80 ans, né d’un père marocain et d’une mère algérienne, est incarcéré depuis la mi-novembre pour atteinte à la sûreté de l’Etat et se trouve depuis la mi-décembre dans une unité de soins. Selon le Monde, son arrestation ferait suite à des déclarations de Boualem Sansal au média identitaire français Frontières, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire du pays aurait été tronqué sous la colonisation française au profit de l’Algérie.
L’auteur de 2084 : la fin du monde, naturalisé français en 2024, est poursuivi en vertu de l’article 87 bis du code pénal, qui sanctionne «comme acte terroriste ou subversif, tout acte visant la sûreté de l’Etat, l’intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions».
Abdelmadjid Tebboune, réélu début septembre pour un deuxième mandat, s’en est vivement pris à la France, selon des extraits en arabe publiés sur le site officiel de la présidence. «Ceux [en France] qui disent que nous avons laissé un paradis à l’Algérie devraient savoir que 90 % du peuple algérien était analphabète au moment de l’indépendance», a souligné Abdelmadjid Tebboune, estimant que «la colonisation [1830-1962] a laissé l’Algérie en ruine […]. Ils doivent admettre qu’ils ont tué et massacré des Algériens».
«Une question d’autodétermination»
Sur le dossier du Sahara occidental, une ex-colonie espagnole dont le Maroc contrôle 80 % du territoire mais qui est revendiquée par les indépendantistes du Front Polisario, soutenus par l’Algérie, Abdelmadjid Tebboune a estimé qu’il s’agissait d’«une question de décolonisation et d’autodétermination».
Selon lui, le plan d’autonomie «sous souveraineté marocaine» défendu par Rabat est «une idée française, pas marocaine». Alger a retiré son ambassadeur à Paris fin juillet quand le président français Emmanuel Macron a apporté un soutien appuyé aux propositions marocaines sur le Sahara occidental, avant de se rendre à Rabat fin octobre.
Liveration.fr
Le chemin de l’apaisement est encore loin. Après des semaines de silence sur le sujet, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a évoqué pour la première fois l’arrestation à la mi-novembre à Alger de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, en le qualifiant d’«imposteur envoyé» par la France, selon le site d’information algérien TSA. «Vous envoyez un imposteur qui ne connaît pas son identité, ne connaît pas son père et vient dire que la moitié de l’Algérie appartient à un autre Etat», a déclaré Abdelmadjid Tebboune, dans un «discours à la nation» prononcé devant les deux chambres du Parlement et relayé par TSA.
«La colonisation a laissé l’Algérie en ruine»
Critique du pouvoir algérien, Boualem Sansal, 80 ans, né d’un père marocain et d’une mère algérienne, est incarcéré depuis la mi-novembre pour atteinte à la sûreté de l’Etat et se trouve depuis la mi-décembre dans une unité de soins. Selon le Monde, son arrestation ferait suite à des déclarations de Boualem Sansal au média identitaire français Frontières, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire du pays aurait été tronqué sous la colonisation française au profit de l’Algérie.
L’auteur de 2084 : la fin du monde, naturalisé français en 2024, est poursuivi en vertu de l’article 87 bis du code pénal, qui sanctionne «comme acte terroriste ou subversif, tout acte visant la sûreté de l’Etat, l’intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions».
Abdelmadjid Tebboune, réélu début septembre pour un deuxième mandat, s’en est vivement pris à la France, selon des extraits en arabe publiés sur le site officiel de la présidence. «Ceux [en France] qui disent que nous avons laissé un paradis à l’Algérie devraient savoir que 90 % du peuple algérien était analphabète au moment de l’indépendance», a souligné Abdelmadjid Tebboune, estimant que «la colonisation [1830-1962] a laissé l’Algérie en ruine […]. Ils doivent admettre qu’ils ont tué et massacré des Algériens».
«Une question d’autodétermination»
Sur le dossier du Sahara occidental, une ex-colonie espagnole dont le Maroc contrôle 80 % du territoire mais qui est revendiquée par les indépendantistes du Front Polisario, soutenus par l’Algérie, Abdelmadjid Tebboune a estimé qu’il s’agissait d’«une question de décolonisation et d’autodétermination».
Selon lui, le plan d’autonomie «sous souveraineté marocaine» défendu par Rabat est «une idée française, pas marocaine». Alger a retiré son ambassadeur à Paris fin juillet quand le président français Emmanuel Macron a apporté un soutien appuyé aux propositions marocaines sur le Sahara occidental, avant de se rendre à Rabat fin octobre.
Liveration.fr
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