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Hicham Oukerzaz dimanche 29 décembre 2024 - 08:03
Le président mauritanien Mohamed Ould Ghazouani vient de procéder, à un remaniement majeur de la hiérarchie militaire. Ce changement, qui touche plusieurs hauts responsables, soulève des interrogations sur les véritables motivations du président. Derrière ces nominations, se cache-t-il une volonté de se débarrasser de hauts gradés jugés trop proches des intérêts algériens ?
Ce remaniement a vu la promotion de plusieurs généraux, dont Mohamed Vall Ould Raïs, désigné chef d’état-major général des armées, en remplacement du général Mokhtar Bella Chaabane, admis à la retraite en raison de la limite d’âge. Le général de division Brahim Vall Ould Cheibani a été nommé chef d’état-major particulier du président, tandis que le général Sidou Samba Diak a pris la tête des renseignements extérieurs. Le général Mohamed Mahmoud Ould Taïa est désormais à la tête de la gendarmerie nationale, et le général Abba Ould Babaty a été nommé inspecteur général des forces armées et de sécurité. Ces changements traduisent un renouvellement important des figures de proue au sein des forces armées mauritaniennes.
Le colonel Mohamed Lemine Mohamed Abeilal a, pour sa part, été désigné à la direction de l’École de défense des États du Sahel, une institution clé pour la coopération militaire régionale.
Un remaniement motivé par des considérations géopolitiques ?
Si ces changements peuvent être interprétés comme un simple renouvellement des cadres militaires, plusieurs sources laissent entendre que les motivations sont bien plus profondes. En effet, certains officiers évincés au cours de ce remaniement étaient perçus comme étant proches des intérêts algériens, un facteur qui aurait généré des tensions au sein de l’armée mauritanienne. Cette proximité avec l’Algérie, dans un contexte de rivalité régionale, semble être un élément déterminant dans les choix effectués par Mohamed Ould Ghazouani.
Depuis son arrivée au pouvoir en 2019, le président mauritanien a opéré plusieurs changements au sommet de l’institution militaire. En nommant trois chefs d’état-major général des armées en l’espace de quelques années, Ould Ghazouani affiche sa volonté de façonner une armée plus alignée avec ses priorités géopolitiques et moins sujette à des influences extérieures. L’Algérie, voisine et partenaire historique de la Mauritanie, est un acteur clé dans la région, mais la Mauritanie cherche à diversifier ses alliances, notamment avec le Maroc et d’autres pays du Sahel, au gré des reconfigurations géopolitiques.
Une purge pour s’affranchir des influences étrangères
Si les relations avec l’Algérie ont toujours été importantes pour la Mauritanie, le contexte régional changeant pousse le pays à se repositionner stratégiquement. En réorientant les nominations au sein de l’armée, Mohamed Ould Ghazouani semble chercher à renforcer l’autonomie de son appareil militaire tout en s’affranchissant de certaines influences étrangères. Ce renouvellement peut être donc perçu comme un acte politique fort, visant à asseoir son autorité sur l’institution et à moderniser sa politique de défense face aux défis sécuritaires du Sahel.
Les nouvelles nominations pourraient marquer le début d’une nouvelle ère pour la Mauritanie, avec une armée plus disposée à s’adapter aux réalités géopolitiques actuelles. Ce remaniement, loin d’être anodin, semble bien répondre à des enjeux internes et externes cruciaux pour l’avenir du pays dans un environnement régional complexe.
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