Là où le groupe paramilitaire Wagner a pris le relais de l’armée française, l’insécurité demeure. Le Mali ou le Burkina Faso sont en proie à une recrudescence des violences de la part des djihadistes… Mais aussi des troupes russes.
Loin de régler le problème sécuritaire des pays où il a remplacé l’armée française, Wagner a récemment essuyé de sérieux revers au Sahel. Le plus cuisant s’est produit à l’été : le 27 juillet, un convoi de mercenaires russes et de soldats maliens a été pris en embuscade par des rebelles touareg dans le nord du Mali, à Tinzaouaten. Une cinquantaine de combattants de la milice ont péri, « revers le plus important subi par Wagner hors Ukraine depuis 2018 », souligne le spécialiste du Sahel Wassim Nasr, dans la revue Le Grand Continent.
« Après le départ des troupes françaises, les attaques ont explosé », abonde le chercheur Yvan Guichaoua. Dans une situation militaire difficile à lire et très mouvante, les juntes au pouvoir n’ont pas enregistré de gains territoriaux significatifs, à part la reprise de la ville de Kidal, au Mali, en novembre 2023.
La violence des forces russes
Au Burkina Faso, où les forces russes servent de garde prétorienne à la junte, la quasi-totalité des zones rurales sont contrôlées par les djihadistes. Et dans les trois Etats antifrançais de l’AES (Alliance des Etats du Sahel), les populations civiles ont subi une recrudescence de violences, à la fois de la part de groupes djihadistes ou indépendantistes et des troupes russes, débarrassées de toute obligation vis-à-vis des droits de l’homme.
« Les forces russes ont causé plus de décès sur l’année écoulée que les groupes terroristes », note Caroline Roussy, responsable du programme Afrique de l’Iris. L’insécurité persistante et les exactions ne semblent pourtant pas ternir l’image de Wagner. « Les régimes militaires répondent assez bien à la demande de souverainisme de la population », observe Yvan Guichaoua. « Les victimes sont des minorités ayant peu de poids dans l’opinion politique », ajoute-t-il sombrement.
Source : Challenges - 16/12/2024
Loin de régler le problème sécuritaire des pays où il a remplacé l’armée française, Wagner a récemment essuyé de sérieux revers au Sahel. Le plus cuisant s’est produit à l’été : le 27 juillet, un convoi de mercenaires russes et de soldats maliens a été pris en embuscade par des rebelles touareg dans le nord du Mali, à Tinzaouaten. Une cinquantaine de combattants de la milice ont péri, « revers le plus important subi par Wagner hors Ukraine depuis 2018 », souligne le spécialiste du Sahel Wassim Nasr, dans la revue Le Grand Continent.
« Après le départ des troupes françaises, les attaques ont explosé », abonde le chercheur Yvan Guichaoua. Dans une situation militaire difficile à lire et très mouvante, les juntes au pouvoir n’ont pas enregistré de gains territoriaux significatifs, à part la reprise de la ville de Kidal, au Mali, en novembre 2023.
La violence des forces russes
Au Burkina Faso, où les forces russes servent de garde prétorienne à la junte, la quasi-totalité des zones rurales sont contrôlées par les djihadistes. Et dans les trois Etats antifrançais de l’AES (Alliance des Etats du Sahel), les populations civiles ont subi une recrudescence de violences, à la fois de la part de groupes djihadistes ou indépendantistes et des troupes russes, débarrassées de toute obligation vis-à-vis des droits de l’homme.
« Les forces russes ont causé plus de décès sur l’année écoulée que les groupes terroristes », note Caroline Roussy, responsable du programme Afrique de l’Iris. L’insécurité persistante et les exactions ne semblent pourtant pas ternir l’image de Wagner. « Les régimes militaires répondent assez bien à la demande de souverainisme de la population », observe Yvan Guichaoua. « Les victimes sont des minorités ayant peu de poids dans l’opinion politique », ajoute-t-il sombrement.
Source : Challenges - 16/12/2024
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