Palestine et Sahara occidental : deux peuples qui ont la même raison

[rago]

Excellente analyse des deux cas de colonisation que sont le Sahara Occidental et la Palestine.

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- La similitude entre la lutte des deux peuples, palestinien et sahraoui, va plus loin dans le symbolique, dépassant même la similitude dans les couleurs de leurs insignes nationaux.

1. Revendications historiques et religieuses présumées : Dans les deux cas, le projet colonial est basé sur une histoire fictive protégée par des droits historiques et religieux inexistants. Dans le cas de l’État d’Israël, elle est justifiée par « l’incarnation d’une promesse divine biblique » ; alors qu’en fait, l’essence même de la doctrine sioniste affirme carrément que les frontières géographiques d’Israël ne s’arrêtent pas aux frontières reconnues de la Palestine, mais s’étendent au-delà, y compris toute la géographie « historique » (le soi-disant Grand Israël), allant jusqu’à Médine et Khaybar (Arabie saoudite). De son côté, le Maroc, dans son délire territorial, fonde son projet expansionniste sur la souveraineté politique et religieuse des sultans marocains sur le territoire du Sahara occidental, ce qui a été catégoriquement rejeté par la Cour internationale de justice dans son avis consultatif (16 octobre 1975). Et pourtant, dans l’imaginaire du pays maghrébin, les frontières débordent sur le Sénégal en Afrique australe, en passant par tous les pays voisins (l’éternel Grand Maghreb).

2. Occupation militaire : Selon le droit international, Israël occupe militairement les territoires palestiniens (frontières de 1967), et dans ses résolutions, et en particulier 242 (1967), qui a marqué une étape importante, le Conseil de sécurité a exigé leur retrait. Il en va de même pour le Maroc en tant que puissance occupante, lorsque la plus haute instance de l’ONU a exigé que le royaume alaouite se retire immédiatement lors de la Marche verte du territoire sahraoui (380/1975) ; et la résolution 35/19 (1980) de l’Assemblée générale des Nations Unies décrivant le pays du Maghreb comme une puissance occupante au Sahara occidental. Les deux puissances militaires occupantes, Israël et le Maroc, sont tenues d’appliquer les exigences du droit international humanitaire en Palestine et au Sahara occidental.

El Independiente es (extraits)

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- Les deux puissances de l’occupation militaire, Israël et le Maroc, traversent des contradictions internes historiques

Les défis actuels et la pression de la jonction cruciale entre les deux causes, ainsi que l’approfondissement et la diversification de certains aspects de l’alliance et la conspiration conjointe entre Israël et le Maroc, exigent que les Palestiniens et les Sahraouis unissent leurs forces et, dans un exercice de fraternité, marchent ensemble vers la réalisation de la liberté et de l’indépendance. Ce n’est que dans l’unité que nous pouvons tirer parti des opportunités qui existent dans le camp de l’ennemi commun.

En Israël, l’État perd de son prestige et de l’illusion d’être la superpuissance régionale. Le contrat politico-religieux s’érode comme jamais auparavant, la coalition au pouvoir est déchirée et le Premier ministre Benjamin Netanyahu vacille entre la pression dans la rue et le mandat d’arrêt international.

Au Maroc, les indicateurs de développement économique et humain, l’ampleur de l’endettement extérieur et intérieur, et le déficit budgétaire qui dépasse toutes les lignes rouges, créent une fracture économique entre le peuple et le gouvernement dirigé par l’oligarchie de Makhzen, pilotée par le Premier ministre Aziz Akhannouch. Dans le même temps, le divorce politique avec le régime s’intensifie en raison de la normalisation avec Israël et de la trahison du peuple palestinien, comme en témoignent aujourd’hui les massacres commis à Gaza.

Les deux puissances d’occupation militaire, Israël et le Maroc, traversent des contradictions internes historiques. Le moment historique est similaire à celui de la France de la fin des années 1950 avant la reconnaissance inévitable de l’indépendance de l’Algérie. Le même schéma de troubles internes a également été ressenti sous le régime de l’apartheid en Afrique du Sud dans les années 1980, avant la libération de Nelson Mandela et son acquiescement à la volonté de la majorité opprimée.

Ibidem