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Guerre froide Lauréat du prix Nobel de la paix, secrétaire d’Etat sous Nixon et Ford, Henry Kissinger était aussi lié à des épisodes sulfureux de la diplomatie américaine
20 Minutes avec AFP Publié le 30/11/23 à 04h09 — Mis à jour le 30/11/23 à 09h53
C’est une page de l’histoire du XXe siècle qui se tourne. Henry Kissinger, grande figure de la diplomatie des Etats-Unis aux facettes parfois controversées, qui fut secrétaire d’Etat sous Richard Nixon et Gerald Ford, est mort à l’âge de 100 ans, a annoncé mercredi son organisation. Acteur incontournable de la diplomatie mondiale pendant la guerre froide, Henry Kissinger « est mort aujourd’hui dans sa maison du Connecticut », a indiqué cette même source, sans préciser la raison du décès.
La famille du diplomate organisera des funérailles privées, précise le communiqué, évoquant une cérémonie d’hommage publique ultérieure à New York. Avec son décès, « l’Amérique a perdu l’une de ses voix les plus sûres et les plus écoutées en politique étrangère », a salué dans un communiqué l’ancien président américain George W. Bush, républicain comme lui.
Une voix influente même après son retrait
Né en 1923 en Allemagne, cet homme à la voix rocailleuse et au fort accent allemand est resté célèbre et une voix influente durant des décennies après avoir quitté ses responsabilités dans les affaires internationales. Initiant le rapprochement avec Moscou et Pékin dans les années 1970, Henry Kissinger a vu son image ternie par des pages sombres de l’histoire des Etats-Unis, comme le soutien au coup d’Etat de 1973 au Chili ou l’invasion du Timor oriental en 1975 et, bien sûr, la guerre du Vietnam. C’est son sens de la « realpolitik », du froid calcul des intérêts nationaux défendu par la puissance, qui a fait de lui une figure très critiquée de par le monde.
Diplomate aussi écouté que controversé, Henry Kissinger aimait distiller ses pensées aux journalistes et dans les colloques internationaux. Fascinant ses publics par sa longévité et sa vaste expérience, il était admiré par les uns comme un grand sage, détesté par les autres qui voyaient en lui un criminel de guerre. L’homme, qui avait fêté ses 100 ans en mai, avait conservé l’oreille des grands de ce monde, bien des décennies après avoir quitté ses responsabilités dans les affaires internationales.
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