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Israël-Hamas : l’Iran maintient la pression sans s’engager directement

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  • Israël-Hamas : l’Iran maintient la pression sans s’engager directement

    Au Liban, le silence du Hezbollah, allié de Téhéran, témoigne de son embarras. Malgré des tirs sur des bases américaines en Syrie et en Irak, la République islamique et ses alliés se gardent pour le moment de frapper trop directement Israël et les Occidentaux.

    Jean-Pierre Perrin

    À la sortie de la dernière prière du vendredi à Téhéran, le ministre iranien de la culture et de l’orientation islamique, Mohammad Mehdi Esmaili, s’est écrié qu’il allait se rendre à Gaza en bateau ou par avion pour se battre. Évoquant son possible martyre au combat, il assurait aussi aux reporters auxquels il s’adressait : « On va prier pour vous quand on sera dans l’au-delà. On y va avec des amis et des journalistes, vous aussi venez avec nous. »

    Aux journalistes interloqués, qui lui faisaient remarquer qu’il n’était pas possible d’atteindre par l’un ou l’autre de ces moyens l’enclave palestinienne assiégée, il a alors répondu que ses propos relevaient en fait de la plaisanterie.

    Le ministre n’a pourtant rien d’un plaisantin, les artistes et écrivain·es iranien·nes peuvent en témoigner. Mais l’anecdote est à sa manière révélatrice : le régime de Téhéran, s’il bombe le torse en permanence en affirmant se tenir en première ligne du soutien au Hamas et à la cause palestinienne face à Israël, ne semble pas vouloir pour autant prendre le chemin de la confrontation avec l’État hébreu, ni apparaître, contrairement aux récentes affirmations de l’armée israélienne, comme le commanditaire de l’attaque du 7 octobre.

    Agrandir l’image : Illustration 1Des manifestants brûlent des drapeaux israéliens et américains lors d’un rassemblement à Téhéran (Iran), le 18 octobre 2023. © Photo Sobhan Farajvan / Pacific Press / Shutterstock / Sipa

    Cet appui du régime islamique au Hamas est explicitement illustré par deux immenses banderoles, déployées dans le centre de Téhéran dès le déclenchement de l’attaque « Déluge d’Al-Aqsa ». L’une proclame que « la grande libération a commencé », la seconde montre le damier noir et blanc du keffieh palestinien recouvrir peu à peu le drapeau blanc et bleu israélien.

    Les déclarations des personnalités du régime sont aussi virulentes à l’égard d’Israël. Ce « régime usurpateur » est « un cancer » qui « sera sûrement éradiqué par le peuple palestinien », affirmait la semaine dernière le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei. Les articles de certains journaux iraniens le sont encore davantage. Le quotidien Javan, organe du corps des Pasdarans (gardiens de la révolution), a ainsi qualifié le récent « sommet de la paix » qui s’est tenu au Caire, le 21 octobre, de « futile », et les dirigeants arabes qui y ont participé ont été moqués pour se « comporter comme des gloutons et des femmes » (sic).

    Mais, en même temps, le ministre iranien des affaires étrangères, Hossein Amir Abdollahian, prenait soin de remercier son homologue égyptien pour ses « efforts pour arrêter le conflit » et acheminer l’aide humanitaire à Gaza. Et curieusement, les durs des durs du régime, souvent très proches des Pasdarans, restent silencieux. Par ailleurs, aucune attaque de navires étrangers dans le détroit d’Ormuz, pratique récurrente de la marine des Pasdarans lorsqu’il y a des tensions régionales, n’est survenue.

    Surprise et réticences

    Pour le politologue Ahmad Zeidabadi, proche du courant réformiste, cité par l’AFP, les autorités iraniennes « s’attendent à ce que le Hamas change lui-même la donne » mais « il ne semble pas que les Iraniens soient prêts à entrer dans une telle guerre ».

    Pour un chercheur iranien et ancienne personnalité de la République islamique, qui a requis l’anonymat, non seulement le régime n’a pas décidé de l’offensive du Hamas, mais il a même été « surpris » par celle-ci. « La République islamique a profité de cette guerre mais je suis convaincu que si les Iraniens avaient décidé de la date de l’attaque, ils n’auraient pas pu protéger ce secret. Tout fuite au sein du régime. Les Israéliens en auraient donc été informés d’une manière ou d’une autre. »

    Même sentiment chez le juriste et chercheur franco-syrien Firas Kontar, qui juge que « le régime iranien n’était pas au courant de la date de l’attaque ni a fortiori de son ampleur, sinon il y aurait eu des fuites car la République islamique est une véritable passoire ». Mais il apporte aussi cette précision : « Les formidables techniques de combat du Hamas, l’emploi de combattants à moto par exemple, les modes d’organisation et les moyens dont il dispose témoignent cependant que certains de ses combattants ont reçu un entraînement approprié des Pasdarans, peut-être au Liban, en Syrie ou au Yémen. »

    L’Iran est un colosse régional mais un colosse aux pieds d’argile.
    Un ancien responsable iranien
    Dès lors, que fera l’Iran en cas d’offensive terrestre israélienne au sol ? « Le Hamas n’a pas la même valeur aux yeux de la République islamique que le Hezbollah. Il y a certes une fraternité islamiste entre le Hamas et le Hezbollah et d’autres groupes, qui inclut même certains groupes laïcs, mais il y a aussi des différences doctrinales fondamentales entre les islamistes chiites et les Frères musulmans, lesquels ont un mépris total pour les chiites, au point de les comparer aux juifs. Sous le gouvernement [égyptien] de Mohamed Morsi, les Iraniens ont cherché à se rapprocher des Frères musulmans [les relations entre l’Égypte et l’Iran étaient rompues depuis l’assassinat de Sadate en 1981 – ndlr], mais celui-ci n’était pas du tout prêt à accepter », ajoute l’ancien responsable iranien.

    « L’Iran, analyse-t-il, est perçu à travers le monde comme le vainqueur régional. Mais il faut se méfier des impressions. Il a besoin d’être perçu comme fort, et il lui faut donner le moral à ses propres troupes, mais, dans la réalité, il a peu de prises. Il y a eu ces dernières années pas moins de 2 700 frappes israéliennes sur ses convois et installations en Syrie sans qu’on l’ait vu réagir. L’Iran est un colosse régional mais un colosse aux pieds d’argile, aux prises avec les talibans à l’est [qui s’emploient à détourner le cours de l’Helmand, une rivière importante – ndlr], et, à l’ouest, la conquête du Haut-Karabagh par l’Azerbaïdjan [allié de la Turquie et d’Israël – ndlr] représente pour lui un gros souci. »

    « Plus grave encore pour le régime, la principale menace est le front intérieur, la société civile. Et cette confrontation n’est pas militaire. La République islamique s’est ligotée avec les mèches de cheveux des femmes. C’est de plus en plus dans son essence qu’elle est menacée »,poursuit-il.

    La crainte de l’emballement

    Désormais, le slogan le plus entendu dans la jeunesse iranienne, notamment dans les universités et les stades de football, montre son opposition à toute forme d’implication de leur pays dans une guerre potentielle : « Ni Gaza, ni Liban, je me sacrifie pour l’Iran. »

    Dès lors, le régime se doit d’affirmer qu’il se tient aux côtés du Hamas tout en évitant d’être pris dans une guerre régionale où la République islamique pourrait disparaître. Pour Ahmad Zeidabadi, les dirigeants iraniens « pourraient être intéressés, à un moment, à ce que leurs groupes alignés comme le Hezbollah réduisent la pression sur Gaza en ouvrant un nouveau front au nord », ajoute-t-il.

    D’où les attaques de drones et de missiles en provenance des Houthis du Yémen (ils ont été interceptés en mer Rouge par un destroyer américain et en territoire saoudien, et on ignore ce qu’ils visaient), des tirs de missiles (une douzaine, selon le Pentagone) sur les bases américaines en Irak et en Syrie, et des menaces de mobilisation des milices chiites irakiennes pour rejoindre les opérations du Hezbollah libanais, dont certaines, selon le Sunday Times du 21 octobre, seraient déjà à pied d’œuvre.


    Agrandir l’image : Illustration 2Au Liban, lors de la cérémonie funéraire d'Ali Khalil Khreis, membre du Hezbollah, décédé lors des affrontements avec Israël à la frontière avec Israël, le 22 octobre 2023. © Photo José Colon / Anadolu via AFP

    Mais seules les attaques du Hezbollah sont prises vraiment au sérieux, comme le montre la présence de neuf navires américains au large d’Israël et du Liban, dont deux porte-avions, ainsi que l’avertissement du président Emmanuel Macron à l’Iran et au Hezbollah de ne pas ouvrir un « second front ». S’ajoute la visite à Beyrouth d’un émissaire français dès le début du conflit dans ce but.

    Le Hezbollah reste sur ses gardes

    Jusqu’à présent, le Hezbollah s’est gardé de lancer des opérations de grande envergure, se livrant à des attaques ponctuelles sur le nord d’Israël. Il a néanmoins déjà perdu une quarantaine de combattants. « Ce sont des pertes importantes, et il aurait déjà dû réagir d’une façon beaucoup plus offensive,souligne l’intellectuelle libanaise Hind Darwish, responsable de la maison d’édition L’Orient des livres, contactée à Beyrouth. Or, Hassan Nasrallah [le secrétaire général du Hezbollah – ndlr] ne dit rien alors que tout le monde attend de lui depuis le début du conflit un discours, comme il le fait à chaque moment important. On sent donc un embarras au sein du parti. Au Liban, le Hezbollah a gagné la partie, il contrôle quasiment tout, surtout que plus aucune institution ne fonctionne, mais il sait qu’en cas de guerre avec Israël, il pourrait tout perdre car ce serait l’anéantissement du pays. »

    « Même si les Libanais soutiennent les Palestiniens et sont accablés par ce qui se passe à Gaza, le Hezbollah est forcé de prendre en compte que personne au Liban ne veut la guerre, conscient que ce serait la fin du pays. Même au sein des chiites »,ajoute Hossein, un journaliste libanais qui appartient à cette communauté.

    En revanche, pour le leader druze Walid Joumblatt, interrogé au téléphone, « si l’armée israélienne lance une opération terrestre ou s’emploie à anéantir le Hamas, une attaque du Hezbollah est inéluctable. Inéluctable ».

    Les États-Unis ne cherchent pas un conflit avec l’Iran.
    Antony Blinken, secrétaire d’État américain
    La situation demeure dès lors extrêmement versatile. À la Maison Blanche, où, dans un premier temps, l’Iran avait été immédiatement exonéré de toute responsabilité directe dans l’attaque du 7 octobre, signe que Washington voulait à tout prix éviter un embrasement de la région, le ton s’est durci.

    Dans une interview donnée lundi 23 octobre à CNN, John Kirby, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, n’a pas exclu la possibilité d’une guerre avec l’Iran après les tirs de drones sur les bases américaines en Syrie et en Irak, lui adressant des menaces voilées : « Je pense que ce que nous voulons le plus, c’est éviter une extension du conflit et nous continuons à envoyer ce fort message à tous les acteurs dans la région, dont l’Iran : si vous voulez y aller, en pensant à une escalade, ne faites pas ça. »

    Même tonalité dans le discours, mardi 24 octobre, du secrétaire d’État américain Antony Blinken, au Conseil de sécurité des Nations unies : « Les États-Unis ne cherchent pas un conflit avec l’Iran. Nous ne voulons pas voir la guerre s’étendre. Mais si l’Iran ou ses alliés proxies », tels que le Hezbollah – ndlr] attaquent du personnel américain où que ce soit, ne faites pas cette erreur : nous défendrons nos hommes, nous défendrons notre sécurité – rapidement et de façon décisive. »
    وألعن من لم يماشي الزمان ،و يقنع بالعيش عيش الحجر

  • #2
    l’Iran maintient la pression sans s’engager directement

    Retenez-moi sinon je fais un malheur ! C'est ça ?

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    • #3
      Retenez-moi sinon je fais un malheur ! C'est ça ?

      Il fait déjà le malheur des autres, et ce depuis longtemps, en envoyant au casse pipe le Hamas, le Djihad islamique, les divers factions palestiniennes, dans leur ensemble sous sa coupe, le Hizb-schkoupi, les Houtis au Yémen ... la liste est longue de ceux qui servent de chère à canon pour les ambitions sournoises des maudis enturbannés...

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      • #4
        Retenez-moi sinon je fais un malheur ! C'est ça ?

        Qu'est qu'ils ont fait les pays Arabes, surtout les pays frontaliers à Israhell comme l'Égypte ou la Jordanie? L'Iran au moins a réussi à créer des milices qui attaquent Israel et les intérets sionistes.

        Mais qu'est-ce que l'Égypte a fait? ou la Jordanie dont la capitale se trouve à une heure par voiture de Jerusalem?
        Dernière modification par Issabrahimi, 26 octobre 2023, 15h52.

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        • #5
          Ashab fitna lkobra.
          Les porcs de mollahs n'ont laissé aucun pays arabe et musulman tranquille, ils sont à l'origine de tous les conflits

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