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Vu du Royaume-Uni. Admettons-le, les Français sont meilleurs que nous

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  • Vu du Royaume-Uni. Admettons-le, les Français sont meilleurs que nous

    Un journaliste britannique tombe de haut quand sa rencontre avec un plombier du Languedoc le pousse à s’interroger sur le cliché du Français hédoniste et réfractaire à l’effort. Ses a priori tombent comme des dominos, et l’esprit contestataire de l’Hexagone devient bon sens.

    Les Français sont un peuple de tire-au-flanc, c’est du moins ce que l’on m’a toujours appris. Ils n’arrivent jamais à l’heure au travail, trop occupés à siroter du vin en guise de petit-déjeuner. Et lorsqu’ils se mettent enfin au boulot, ils s’arrêtent presque immédiatement pour une pause déjeuner de deux heures, où l’alcool coule encore à flots. Puis ils reprennent tranquillement le chemin du bureau, et rentrent chez eux de bonne heure. Si quiconque s’avise de menacer ces méthodes des plus productives, ils bloquent les ports ou mettent le feu à des bétaillères remplies d’agneaux.

    Nous autres, Britanniques, au contraire, avons l’éthique professionnelle chevillée au corps. Nous exploitons pleinement chaque seconde de chaque minute. Les Français se moquent de nous, nous dépeignent comme une nation de boutiquiers, mais ce n’est que pure jalousie – nous sommes des travailleurs acharnés, eux d’indécrottables fainéants.

    Si ces a priori ne m’ont pas empêché de devenir un grand francophile – je me rends dans l’Hexagone au moins une fois par an depuis plus de quarante ans –, ils m’ont longtemps suivi dans mes pérégrinations outre-Manche. Et je ne m’en suis débarrassé que très récemment.

    Dix minutes d’avance

    La révélation m’est venue il y a quelques semaines, pendant un séjour dans le Languedoc, à la suite d’un incident impliquant des toilettes. Ce jour-là, après avoir découvert une fuite sur le tuyau reliant le réservoir de la chasse d’eau à l’arrivée d’eau, j’ai envoyé un message à un plombier que l’on m’avait recommandé. “J’ai une petite problème avec nos toilettes*”, l’ai-je informé, dans un franglais impeccable. Il m’a répondu qu’il viendrait le lendemain matin à 8 heures.

    Le lendemain, il est arrivé avec dix minutes d’avance. Je lui ai proposé un café, persuadé qu’il voudrait passer quelques minutes à ne rien faire, hormis fumer un peu sans doute, mais il a préféré s’atteler immédiatement à la tâche. À 8 h 35, il avait déniché le robinet d’arrêt – rien que cela m’aurait pris des heures –, l’avait démonté, avait remplacé la pièce rouillée par une autre flambant neuve, réouvert l’arrivée d’eau, testé sa réparation et même nettoyé le théâtre des opérations. Impressionnant ! Cela cachait sans doute quelque chose. C’est donc avec une pointe de terreur dans la voix que j’ai demandé : “Et c’est combien ?*” “Vingt euros.”

    J’étais tellement abasourdi que j’avais du mal à comprendre : il ne me facturait ni frais de déplacement – alors que nous étions au milieu de nulle part – ni la pièce neuve. J’ai voulu le convaincre d’accepter un pourboire, mais il a refusé.

    Divergence entre l’image et la réalité

    Je ne crois pas avoir déjà payé un plombier britannique moins de 200 livres [environ 230 euros]. C’est d’ailleurs le montant que m’avait réclamé un artisan londonien après une intervention mémorable de quelques minutes à peine – il n’avait pas eu besoin de plus pour comprendre que, si nous n’avions plus d’eau chaude, c’était parce que quelqu’un avait débranché la chaudière. La réputation de fainéants qui colle aux travailleurs français était-elle donc usurpée ? Et leur manie de défendre bec et ongles leur mode de travail, dont nous nous étions tant moqués, servait-elle aussi à préserver les clients des tarifs malhonnêtes ?

    Cet événement m’a amené à réfléchir sur d’autres points de divergence entre l’image que les Britanniques ont de la France et la réalité. Et le match se conclut rarement en faveur du Royaume-Uni. Quelques jours après l’histoire des toilettes, nous sommes allés visiter Orléans. Son centre historique* est un modèle d’aménagement urbain : des bâtiments historiques restaurés avec soin et dans le respect de l’époque, pas de châssis en plastique aux fenêtres, pas d’enseignes criardes, ni de grandes chaînes de magasins – même les poubelles s’intégraient parfaitement dans le paysage. À l’inverse, je me suis rendu récemment à York, une ville anglaise d’un intérêt historique comparable à celui d’Orléans, et les choses m’y ont paru bien différentes : près de la cathédrale, on trouve un supermarché Tesco, un restaurant Five Guys, un McDonald’s et même un parking à plusieurs étages.

    Il paraît que Bath est défigurée par les drogués, et Brighton par l’incapacité de ses élus écologistes à organiser le ramassage des déchets. Les Britanniques ont visiblement renoncé à toute fierté civique. Il n’y a pas si longtemps, je suis allé visiter le château de Hampton Court [près de Londres] et j’ai découvert que des barrières en plastique avaient été installées tout le long des rives de la Tamise, devant le palais, sans doute pour empêcher les passants de s’appuyer contre les vieilles balustrades en bois (bien plus pittoresques), qui risqueraient de céder en les précipitant dans l’eau. Des barrières en plastique juste devant Hampton Court ! Les solutions transitoires sont en train de se pérenniser. Les Français, eux, ne feraient jamais une chose pareille.

    Fiers de leur territoire

    Dans son livre La Vie : A Year in Rural France [“La Vie : une année dans la campagne française”, non traduit], John Lewis-Stempel se penche sur la psyché française : “En France, le libre-échange est une chimère, le pays applique en réalité un système de droits de douane culturels.” Cela se vérifie dans bien des domaines, du terroir* culinaire et viticole jusqu’au soutien inconditionnel des Français à leurs propres constructeurs automobiles, en passant par l’administration des villes – dirigées par des maires* éperdument fiers de leur territoire et qui gèrent le remplacement des vieilles balustrades en bois en conséquence.

    Chaque bourgade vante ses mérites aux visiteurs de passage par des panneaux marron indiquant les sites d’intérêt culturel, et les détours préconisés par ces panneaux en valent généralement la peine. Vous pouvez traverser la France dans les deux sens à 130 km/h, de Calais à la Méditerranée, sans rencontrer d’embouteillage ni apercevoir le moindre détritus sur près de 2 000 kilomètres – et même savourer un repas digne de ce nom sur une aire d’autoroute.

    Certes, la France n’est pas épargnée par les graffitis, certains quartiers des grandes villes suintent la morosité, et vous croiserez peut-être des poubelles brûlées par les “gilets jaunes*” pour asseoir l’une de leurs revendications. Mais je me rends compte aujourd’hui que certaines de ces dégradations visent peut-être justement àdéfendre ce que je viens de décrire.

    Adieu baguette de boulanger

    Quand leurs deux semaines de félicité française touchent à leur fin, les vacanciers britanniques n’ont d’autre choix que de quitter ce petit paradis pour rentrer au Royaume-Uni. Au bout de quelques minutes sur l’autoroute, ils tomberont nez à nez avec des barrières installées pour contenir les files de camions, se retrouvant ainsi coincés dans une interminable zone limitée à 80 km/h et contrôlée par des radars – mais tellement embouteillée qu’il est de toute façon pratiquement impossible d’y atteindre la vitesse maximale autorisée.

    Puis ils devront retourner au travail, et se contenter des sandwichs de chez Prêt à manger en guise de déjeuner, une pâle copie – à 5 livres [près de 6 euros] tout de même – de la baguette de boulanger* à laquelle ils s’étaient habitués durant les vacances*. Sandwich qu’ils devront avaler assis à leur bureau, car l’ère de la pause déjeuner d’une heure est révolue – et je ne parle même pas des pauses de deux heures arrosées de vin, devenues tout bonnement inenvisageables.

    Nous avons laissé nos gouvernements successifs repousser encore et encore l’âge de la retraite, jusqu’à 68 ans, sans la moindre protestation – ou presque. Pendant ce temps-là, en France, un million de personnes sont descendues dans la rue, avec des manifestations tournant parfois à l’émeute, quand l’exécutif a voulu les faire travailler au-delà de 62 ans.

    Il y a quelques années, je m’étais moqué des habitants de Hampstead [quartier huppé de Londres] qui s’opposaient à l’installation d’un McDonald’s, les traitant de snobs archaïques. Mais, tout compte fait, peut-être n’était-ce que l’expression d’une touche de francité. Quant à moi, peut-être aurais-je dû mettre le feu à ces barrières en plastique devant Hampton Court, en signe de protestation devant tant de laideur.

    * En français dans le texte.

    John Sturgis


    وألعن من لم يماشي الزمان ،و يقنع بالعيش عيش الحجر

  • #2
    Une éloge des Français sur ce forum ? J'hallucine !

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    • #3

      Alibigoud,

      Les Français sont pas tous comme toi

      L'éloge de la France qu'on aime .
      وألعن من لم يماشي الزمان ،و يقنع بالعيش عيش الحجر

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      • #4
        On deteste une certaine france, celle de Zemmour, de Ciotti, de Bhl, de Finkielkraut et de celle de tous les hommes politiques qui mangent dans la main du C.r.i.f.
        ثروة الشعب في سكانه ’المحبين للعمل’المتقنين له و المبدعين فيه. ابن خلدون

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