DécryptageLa guerre déclenchée le 7 octobre par le Hamas contre Israël n’est que le dernier épisode sanglant d’un siècle d’affrontements dans la région.
L’attaque menée, samedi 7 octobre, par le Hamas contre Israël a suscité une sidération mondiale. Les connaisseurs de la région ont comparé l’effet de surprise à celui suscité par la guerre du Kippour, cinquante ans auparavant. D’autres évoquent les effets du blocus de Gaza, instauré en 2007, comme terreau de la puissance du Hamas.
Pour comprendre à quel point la guerre en cours s’ancre dans un siècle de tensions, de violences et de guerre, nous avons retracé les principales dates-clés du conflit israélo-palestinien, dont les prémices remontent déjà à plus d’un siècle.
1920-1948 : le mandat britannique sur la région
Après la défaite de l’Empire ottoman, la Société des nations (ancêtre de l’Organisation des Nations unies, ONU) confie en 1920 au Royaume-Uni un mandat sur la Palestine. Londres devient « gestionnaire » du territoire avec pour objectif de « placer le pays dans des conditions politiques, administratives et économiques qui permettront l’établissement d’un foyer national juif et le développement d’institutions d’autogouvernement ».
Sur le même modèle, Paris se voit confier un mandat sur la Syrie et le Liban actuels, qui prendra fin en janvier 1944.
29 novembre 1947 : Le plan de partage de l’ONU
La résolution 181 votée par l’Assemblée générale de l’ONU le 29 novembre 1947 prévoit une séparation de la Palestine en trois : un Etat juif, un Etat arabe et une zone sous contrôle international qui inclut Jérusalem et sa « proche banlieue ». Il est accepté par une forte majorité des dirigeants du Yichouv – les représentants de la communauté juive de Palestine – mais rejeté par la quasi-totalité des représentants des Arabes de Palestine comme par les Etats arabes voisins.
Plan de partage de l’ONU (29 novembre 1947)
14 mai 1948 : la déclaration d’indépendance de l’Etat d’Israël et la guerre israélo-arabe
Sans attendre la mise en œuvre hypothétique du partage de la Palestine, prévue par les Britanniques pour le 1er octobre 1948, David Ben Gourion, futur premier ministre de l’Etat hébreu, déclare l’indépendance d’Israël au dernier jour du mandat britannique, le 14 mai 1948 à Tel-Aviv.
Au lendemain de cette déclaration d’indépendance, à l’issue de mois de tension et de violences inter-communautaires, les armées de plusieurs pays arabes voisins envahissent le territoire de l’ancienne Palestine mandataire.
L’exode et les expulsions d’Arabes palestiniens, qui ont commencé avec les violences fin 1947, s’intensifient avec l’entrée en guerre d’armées arabes (essentiellement égyptienne, jordanienne, syrienne, libanaise et irakienne) par le nord, l’est et le sud.
Ces attaques sont repoussées et se soldent par la conquête par l’Etat hébreu d’un vaste territoire, bien plus étendu que celui proposé dans la partition de l’ONU. Pour les Arabes palestiniens, c’est la « Naqba » (« la catastrophe », en français) qui scelle l’exil forcé de 600 000 à 800 000 d’entre eux.
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