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Séisme: le défi de la reconstruction, à l’épreuve de 6.210 hameaux nichés dans les contreforts du Haut Atlas

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  • Séisme: le défi de la reconstruction, à l’épreuve de 6.210 hameaux nichés dans les contreforts du Haut Atlas

    Séisme: le défi de la reconstruction, à l’épreuve de 6.210 hameaux nichés dans les contreforts du Haut Atlas


    Douar Tikekht, dans la province de Chichaoua, après le séisme du 8 septembre.TribuneCe sont 2.783 douars dans la province de Taroudant, 2.056 dans la province d’Al Haouz et 1.371 dans la province de Chichaoua qui ont été touchés par le séisme du 8 septembre. Malgré le malheur qu’elle a engendré, cette catastrophe peut être mise à profit pour mener des études avec des sociologues, psychologues, anthropologues, géographes, démographes, architectes, urbanistes et économistes en vue de définir les conditions d’un regroupement cohérent, bien expliqué et accepté par les populations.

    Par Jalal Drissi
    Le 13/09/2023 à 18h01De multiples et différentes questions interpellent suite au séisme qui a frappé plusieurs provinces dans la région d’Al Haouz. Un sentiment de tristesse évidemment, mais aussi le ressenti d’une fierté nationale face à l’exceptionnelle mobilisation, généreuse et spontanée, de la collectivité marocaine. Mais parmi les sujets importants, la question de la reconstruction est essentielle.

    La reconstruction dans un contexte d’habitat dispersé en zone montagneuse

    Il y a un débat, aujourd’hui, pour savoir s’il faut reconstruire, in situ, à coups de milliards, des logements dans ces hameaux, douars et sous-douars touchés à divers degrés par le séisme, de minuscules groupements d’habitat qui se comptent par milliers. Ou bien réfléchir à une reconstruction sur la base d’un «regroupement des populations» au niveau de localités viables, afin de garantir les services de base (électricité, eau, santé, scolarisation, accessibilité…) et améliorer les conditions de vie.

    L’éparpillement démographique en douars et sous-douars est impressionnant dans les trois provinces frappées par le séisme. La province d’Al Haouz, divisée en 40 communes, comporte pas moins de 2.056 douars et sous-douars. La province de Chichaoua, divisée en 35 communes, comporte 1.371 douars et sous-douars. Enfin, la province de Taroudant, divisée en 89 communes, comporte 2.783 douars et sous douars.

    Les trois provinces totalisent ainsi un ensemble de 6.210 douars et sous-douars qui sont en majorité nichés dans les contreforts du Haut Atlas. Un relief torturé, rocailleux, faits de pics, de gorges, de dépressions et de nombreuses vallées. Si dans les temps anciens, les populations préféraient habiter dans des endroits escarpés pour des raisons de sécurité contre les pillards, aujourd’hui, une telle motivation est obsolète.

    Suite au séisme, certains de ces douars ont subi de grosses pertes, d’autres ont été entièrement ensevelis. L’accès des secouristes à ces localités a connu beaucoup d’entraves suite aux éboulements. Il fallait intervenir sur une multitude de hameaux éparpillés. Un travail rigoureux d’organisation et de coordination que certains n’ont pas compris.

    Une infinité de petits douars non viables

    D’autres chiffres sur le nombre réduit de ménages qui occupent ces petits douars (largement médiatisés ces derniers jours dans une triste actualité) donnent à réfléchir. En «temps normal», dans la province d’Al Haouz, le douar Talat N’Yaaqoub, proche de l’épicentre du séisme, comptait 82 foyers (336 personnes). Le douar Ijoujak comptait 57 foyers (280 personnes), alors que le douar Ighil comptait 64 foyers (322 personnes).

    Dans la province de Taroudant, le douar Tamaloukt comptait 178 foyers (635 personnes), et le douar Tajgalt comptait 62 foyers (327 personnes). Dans la province de Chichaoua, le douar Tikekht comptait 88 foyers (380 personnes). Il est évident que cette dispersion dans une vaste zone accidentée ne peut favoriser une politique efficace d’aménagement du territoire.

    Il y a aussi ces jugements hâtifs de certains qui voient ces hameaux comme des signes de «sous-développement», les considérant comme faisant partie des «zones oubliées», alors que l’équation est très complexe pour des raisons socio-culturelles profondes. D’importantes actions sont entreprises pour pourvoir ces localités en services de base, mais les obstacles sont nombreux.

    L’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEEP) connaît parfaitement les difficultés liées au relief. L’Office arrive à connecter au réseau national électrique un très grand nombre de localités, mais électrifier 6.000 douars est un véritable défi au coût financier gigantesque.

    Il en est de même pour les départements de l’Éducation nationale, de la Santé et de l’Équipement. Ces ministères mènent une action permanente pour doter, ou au moins rapprocher, ces douars d’écoles, de centres de soins et faciliter leur accessibilité. Mais les besoins restent énormes.

    Choix de vie et impératifs de développement et de modernité

    Il s’agit donc de populations qui ont fait le choix de vivre, sur plusieurs générations, dans ces hameaux isolés conformément à un mode vie et une activité économique qui leur conviennent (élevage et culture vivrière).

    C’est aussi un lien avec leurs parents ou leurs ancêtres. Ils ne changeraient pas facilement leur mode d’existence, à moins d’un événement majeur. Comme, par exemple, le séisme qui a frappé ces régions le 8 septembre, et qui a tout bouleversé.

    Il s’agit certes de respecter le choix de vie des populations conformément aux principes des droits humains. Mais le devoir est aussi de pourvoir ces 6.000 douars et sous-douars en eau, électricité, dispensaires, écoles et voies d’accès dans des zones au relief torturé et qui sont aujourd’hui sous la menace de séismes récurrents.

    Or, il n’est pas évident de généraliser d’une manière intégrée les infrastructures face à cette hyper dispersion. Et il faut aussi rappeler qu’en plus désormais de la menace sismique, ces hameaux connaissent des hivers rigoureux et sont souvent enclavés par les neiges. Chaque année, il y a une mobilisation pour les approvisionner en vivres, en vêtements et en bois de chauffage, et pour dégager des voies d’accès.

    Certains pays, en Afrique, ont adopté le regroupement forcé et brutal, qu’ils ont appelé «villagisation». Par contre, des pays en Amérique latine ont sensibilisé les populations au regroupement par le dialogue, la concertation et différentes motivations.

    Les conditions d’un regroupement cohérent et accepté par les populations

    Malgré le malheur qu’il a engendré, ce séisme peut être mis à profit pour mener des études avec des sociologues, psychologues, anthropologues, géographes, démographes, architectes, urbanistes et économistes, en vue de définir les conditions d’un regroupement cohérent, bien expliqué et accepté par les populations.

    Il s’agira aussi de tirer les leçons de ce séisme sur le plan de l’aménagement du territoire. L’objectif serait de garantir une répartition juste et équilibrée des ressources et des activités, pour que toutes les zones et les populations bénéficient de la dynamique économique que connaît notre pays.

    On peut aussi opter pour la reconstruction in situ, mais on n’aura rien réglé. Les hameaux, même reconstruits, resteront toujours isolés avec les mêmes problèmes. Même sans séisme et avec des hivers cléments, les conditions de vie resteront toujours difficiles dans ces douars en confettis dans les contreforts du Haut Atlas.

  • #2
    Logiquement cette zone qui est trés sismique ne devrait plus servir à des habitations mais plutôt pour l'agriculture par exemple , car il serait plus sage de loger toute cette population sur du plat et plus loin de cette zone avec des habitations plus solides qui peuvent résister un peu aux éventuels prochains séismes peut être dans 50 ou 100 ans afin de préserver les futures générations de la mort certaine
    Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre.
    (Paul Eluard)

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    • #3

      Séisme d’Al Haouz : La réouverture de la route menant à Ighil, épicentre de la secousse, facilite l’acheminement des aides

      ALM13 SEPTEMBRE 20232 MINS LECTURE383 VUES

      Les efforts inlassables déployés par les différentes autorités depuis le séisme d’Al Haouz ont porté leurs fruits, à la faveur de la réouverture de la route menant à Ighil, zone la plus touchée par cette catastrophe naturelle, facilitant ainsi l’acheminement des aides vers les populations sinistrées.

      Il s’agit d’un axe névralgique pour faire parvenir aux populations touchées les différentes formes d’aide, acheminées dans un premier temps par voie aérienne, à l’aide des hélicoptères des Forces Armées Royales (FAR) notamment, vu l’inaccessibilité de la zone par voie terrestre.

      Dès les premières heures suivant ce séisme, d’importants moyens humains et logistiques ont été mobilisés dans la province d’Al Haouz afin de rouvrir à la circulation l’ensemble des tronçons routiers fermés à cause des éboulements et chutes de pierres dans cette zone montagneuse difficile d’accès et qui ont entravé fortement l’arrivée des aides et des équipes de secours aux zones affectées par ce séisme, notamment la région d’Ighil.

      Le directeur provincial de l’Equipement, du Transport et de la Logistique, Hicham Frindi, a dans ce sens fait savoir que la commune d’Ighil et les villages avoisinants sont désormais accessibles et désenclavés.

      Et de poursuivre, dans une déclaration à la MAP, que la circulation intense sur cet axe routier constitue « un obstacle majeur » devant les équipes d’intervention, appelant les usagers de la route à faire preuve de vigilance et de prudence et à emprunter cette voie uniquement dans les cas d’urgence afin de permettre aux équipes d’intervention de s’acquitter de leur mission dans les meilleures conditions possibles.

      Il a indiqué que le ministère a mobilisé à cette fin près de 60 engins au niveau de la province d’Al Haouz, ainsi des ressources humaines importantes, à savoir des cadres, des techniciens et des conducteurs d’engins, outre l’élaboration d’un programme en coordination avec les autorités provinciales à l’effet d’intervenir au niveau des pistes rurales relevant des communes et la mobilisation des engins nécessaires.

      Il a précisé que les interventions des équipes du ministère de l’Equipement et de l’Eau ont permis la réouverture de la route nationale N 7 reliant Tahanaout à Taroudant et de la Route Provinciale 2036 au niveau des tronçons Azekour-Anemerou (8 Km) et RP 2007-Ighil (8 Km).

      Le responsable a ajouté qu’il a été procédé également à la réouverture de la RP 2017 entre Marrakech et Oukaimden sur 15 Km, de la RP 2030 entre Aghbalou et Oukaimden sur 30 Km, de la RP 2015 entre Asni et Imlil sur 15 Km, de la RP 2009 entre Amezmiz et Adassil sur 37 Km et de la RP 2024 entre Moulay Brahim et Asni sur 4 Km.

      M. Frindi a affirmé que les équipes d’intervention poursuivent les opérations de déblayage des roches au niveau des routes, soulignant la poursuite aussi des efforts visant la réouverture de toutes les routes dans le but d’assurer la sécurité des usagers.

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      • #4
        Sur la dispersion, c'est exactement ce que je disais. C'est un vaste sujet qui requiert autre chose que les yakafokon habituels et autres analyses de surface qui mettent tout sur le dos de X,Y, par simple réflexe.

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