Le plaidoyer de Nicolas Sarkozy pour une Ukraine « neutre » et un référendum censé « entériner » l’annexion de la Crimée suscite les critiques en rafales de politiques et d’experts. L’ancien président est accusé d’être à la solde de Vladimir Poutine.
Nicolas Sarkozy, qui plaide dans Figaro, dans lequel il plaide pour que l’Ukraine « reste un pays neutre » et pour un « référendum incontestable » pour « entériner » l’annexion de la Crimée, s’attire les foudres des politiques et experts qui jugent « honteux » les propos de l’ancien président.
Alors qu’il prépare la sortie d’un nouveau tome de ses mémoires, Le Temps des combats, prévue le 22 août, Nicolas Sarkozy a livré un entretien au Figaro, dans lequel il plaide pour que l’Ukraine « reste un pays neutre » et pour un « référendum incontestable » pour « entériner » l’annexion de la Crimée, jugeant « tout retour en arrière est illusoire ».
« Choquant » pour Julien Bayou
« Un ancien président ne devrait pas dire ça ». En prenant « le contre-pied de la position française sur l’annexion de la Crimée » et en « balay [ant] les crimes de guerre dont sont accusés les Russes et [Vladimir] Poutine », il commet « une faute terrible », a réagi jeudi le député écologiste Julien Bayou, sur LCI.
Nicolas Sarkozy « doit être considéré comme un influenceur russe », accuse le député. « C’est le discours du Kremlin », dit-il, en dénonçant une interview « lunaire et choquante ».
Le député EELV rappelle notamment les liens entre Nicolas Sarkozy et une société d’assurance russe, qui fait objet d’une enquête du Parquet national financier (PNF) pour possibles « trafic d’influence » et « blanchiment de crime ou délit ».
Évoquant également les liens entre Moscou et Marine Le Pen – qui a bénéficié d’un prêt d’une banque tchéco-russe – Julien Bayou dénonce une « emprise des élites par la Russie, qui est un poison pour notre démocratie », rapporte l’AFP.
"Rire ou pleurer »
Dans la majorité également, l’eurodéputée (Renew) Nathalie Loiseau a déploré sur X (ex-Twitter) « la dépendance d’une partie de la classe politique européenne aux vues de Vladimir Poutine », tandis que son collègue belge Guy Verhofstadt se demande s’il faut « rire ou pleurer » des déclarations de Nicolas Sarkozy, emblématiques des « erreurs tragiques » vis-à-vis d’une Russie devenue « un État terroriste », liste l’AFP.
« Trouver une voie de sortie à la guerre en Ukraine, oui. Discuter avec Poutine, non », a de son côté commenté la députée (Renaissance) Natalia Pouzyreff, présidente du groupe d’amitié France-Russie de l’Assemblée nationale.
« Ces anciens dirigeants européens de premier plan rétribués par la Russie… L’un des symptômes de notre faiblesse et de notre naïveté. Comment ces individus peuvent-ils encore bénéficier d’un quelconque crédit dans le débat public ? » interpelle encore le député européen David Cormand, sur X.
Des « propos honteux », pour son ancien conseiller
Les déclarations de l’ex-chef d’État ont aussi fait réagir son ancien collaborateur Jerôme Poirot, qui fut son conseiller à Bercy puis adjoint de son coordonnateur du renseignement à l’Élysée et qui a fustigé des « propos honteux », aussi sur LCI.
Nicolas Sarkozy « n’a aucun recul sur ce qui s’est passé » ni « sur ce qu’il a fait » durant son mandat, a-t-il commenté, soulignant que son intervention en 2008 contre les adhésions à l’Otan de l’Ukraine et de la Géorgie n’avait pas empêché la Russie d’envahir ce pays du Caucase quelques mois plus tard.
Quand l’ancien président explique qu’il a eu raison parce qu’il « connaissai[t] les lignes rouges de Poutine, mais on tombe de sa chaise », poursuit Jerôme Poirot. Quant à « l’argent perçu venant d’intérêts russes » – 3 millions d’euros pour son contrat avec l’assureur, mais aussi 300 000 € pour une conférence fin 2018 – « c’est indigne d’un ancien président de la République », a jugé l’ancien conseiller.
Kiev s’indigne
De son côté, l’Ukraine rejette toute velléité de référendum et blâme la « logique criminelle » de Nicolas Sarkozy, qui « justifie la guerre d’agression » du Kremlin, ce qui équivaut à une « complicité directe », a réagi Mykhailo Podolyak, conseiller du président Volodymyr Zelensky, rapporte l’AFP."
ouestfrance.fr
Nicolas Sarkozy, qui plaide dans Figaro, dans lequel il plaide pour que l’Ukraine « reste un pays neutre » et pour un « référendum incontestable » pour « entériner » l’annexion de la Crimée, s’attire les foudres des politiques et experts qui jugent « honteux » les propos de l’ancien président.
Alors qu’il prépare la sortie d’un nouveau tome de ses mémoires, Le Temps des combats, prévue le 22 août, Nicolas Sarkozy a livré un entretien au Figaro, dans lequel il plaide pour que l’Ukraine « reste un pays neutre » et pour un « référendum incontestable » pour « entériner » l’annexion de la Crimée, jugeant « tout retour en arrière est illusoire ».
« Choquant » pour Julien Bayou
« Un ancien président ne devrait pas dire ça ». En prenant « le contre-pied de la position française sur l’annexion de la Crimée » et en « balay [ant] les crimes de guerre dont sont accusés les Russes et [Vladimir] Poutine », il commet « une faute terrible », a réagi jeudi le député écologiste Julien Bayou, sur LCI.
Nicolas Sarkozy « doit être considéré comme un influenceur russe », accuse le député. « C’est le discours du Kremlin », dit-il, en dénonçant une interview « lunaire et choquante ».
Le député EELV rappelle notamment les liens entre Nicolas Sarkozy et une société d’assurance russe, qui fait objet d’une enquête du Parquet national financier (PNF) pour possibles « trafic d’influence » et « blanchiment de crime ou délit ».
Évoquant également les liens entre Moscou et Marine Le Pen – qui a bénéficié d’un prêt d’une banque tchéco-russe – Julien Bayou dénonce une « emprise des élites par la Russie, qui est un poison pour notre démocratie », rapporte l’AFP.
"Rire ou pleurer »
Dans la majorité également, l’eurodéputée (Renew) Nathalie Loiseau a déploré sur X (ex-Twitter) « la dépendance d’une partie de la classe politique européenne aux vues de Vladimir Poutine », tandis que son collègue belge Guy Verhofstadt se demande s’il faut « rire ou pleurer » des déclarations de Nicolas Sarkozy, emblématiques des « erreurs tragiques » vis-à-vis d’une Russie devenue « un État terroriste », liste l’AFP.
« Trouver une voie de sortie à la guerre en Ukraine, oui. Discuter avec Poutine, non », a de son côté commenté la députée (Renaissance) Natalia Pouzyreff, présidente du groupe d’amitié France-Russie de l’Assemblée nationale.
« Ces anciens dirigeants européens de premier plan rétribués par la Russie… L’un des symptômes de notre faiblesse et de notre naïveté. Comment ces individus peuvent-ils encore bénéficier d’un quelconque crédit dans le débat public ? » interpelle encore le député européen David Cormand, sur X.
Des « propos honteux », pour son ancien conseiller
Les déclarations de l’ex-chef d’État ont aussi fait réagir son ancien collaborateur Jerôme Poirot, qui fut son conseiller à Bercy puis adjoint de son coordonnateur du renseignement à l’Élysée et qui a fustigé des « propos honteux », aussi sur LCI.
Nicolas Sarkozy « n’a aucun recul sur ce qui s’est passé » ni « sur ce qu’il a fait » durant son mandat, a-t-il commenté, soulignant que son intervention en 2008 contre les adhésions à l’Otan de l’Ukraine et de la Géorgie n’avait pas empêché la Russie d’envahir ce pays du Caucase quelques mois plus tard.
Quand l’ancien président explique qu’il a eu raison parce qu’il « connaissai[t] les lignes rouges de Poutine, mais on tombe de sa chaise », poursuit Jerôme Poirot. Quant à « l’argent perçu venant d’intérêts russes » – 3 millions d’euros pour son contrat avec l’assureur, mais aussi 300 000 € pour une conférence fin 2018 – « c’est indigne d’un ancien président de la République », a jugé l’ancien conseiller.
Kiev s’indigne
De son côté, l’Ukraine rejette toute velléité de référendum et blâme la « logique criminelle » de Nicolas Sarkozy, qui « justifie la guerre d’agression » du Kremlin, ce qui équivaut à une « complicité directe », a réagi Mykhailo Podolyak, conseiller du président Volodymyr Zelensky, rapporte l’AFP."
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