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«Après la Françafrique, sommes-nous condamnés à l'effacement de la France en Afrique ?»

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  • «Après la Françafrique, sommes-nous condamnés à l'effacement de la France en Afrique ?»

    FIGAROVOX/TRIBUNE - Les sénateurs LR Roger Karoutchi, Bruno Retailleau et Christian Cambon adressent une lettre ouverte au président de la République, signée par 94 parlementaires issus de plusieurs bords politiques. Ils appellent à remettre à plat la politique de la France en Afrique.

    Depuis plusieurs années, nous interpellons nos gouvernements successifs sur la place et le rôle de la France en Afrique. Se contenter, comme certains ministres l'ont fait, de nous qualifier de nostalgiques de la Françafrique est une aberration qui a servi à dissimuler échecs et reculades.

    Aujourd'hui le Niger, hier le Mali, la Centrafrique, le Burkina Faso ont rejeté la France, les forces françaises, les entreprises françaises. À nos dépens, après l'échec de l'opération Barkhane, voilà les milices Wagner, peu sourcilleuses des droits humains ou de démocratie, mais parfaitement disponibles pour tous les dictateurs ou les dirigeants se maintenant au pouvoir en coalisant leurs populations contre l'ancienne «puissance coloniale». Ce mouvement en Afrique subsaharienne se propage avec des manifestations et des actes anti-français jusque dans les pays réputés proches de nous, comme la Côte d'Ivoire ou le Sénégal.

    En Afrique du Nord, que de déconvenues là aussi. Le président Abdelmadjid Tebboune, parvenu au pouvoir dans des conditions difficiles du fait du Hirak, fait souffler le chaud et le froid, parlant parfois de rapprochement et d'une visite officielle (régulièrement déprogrammée) et parfois du «Grand Satan» français responsable de tous les maux du peuple algérien. Ce mouvement de balancier pousse de nombreux responsables français à remettre en cause les accords de 1968 qui n'ont d'ailleurs plus de sens.

    Au Maroc, les atermoiements français sur le Sahara (alors que l'Espagne et l'Allemagne ont reconnu la souveraineté marocaine) et la politique d'équilibriste du Quai d'Orsay avec l'Algérie, poussent le Palais royal à chercher ailleurs qu'à Paris des partenaires militaires ou économiques.
    Aujourd'hui, la Françafrique d'hier est remplacée par la Russafrique militaire, par la Chinafrique économique ou l'Américafrique diplomatique. Et que dire, malheureusement, de la régression de la Francophonie par rapport à la langue anglaise?
    Roger Karoutchi, Bruno Retailleau, Christian Cambon


    En Tunisie, l'erratique président Kaïs Saïed se tourne quant à lui alternativement vers les États-Unis, l'Union européenne, le monde arabe, et de moins en moins vers la France qui n'a plus un rôle privilégié.

    Monsieur le président de la République, nous ne sommes pas des nostalgiques de Savorgnan de Brazza, nous ne rêvons pas de l'Afrique occidentale française ou de l'Afrique équatoriale française, nous savons que l'ère Foccart est totalement révolue. Mais nous ne comprenons pas l'évolution de la politique française en Afrique tant sur le plan militaire, que sur la notion de codéveloppement ou sur la coopération culturelle et linguistique. Aujourd'hui, la Françafrique d'hier est remplacée par la Russafrique militaire, par la Chinafrique économique ou l'Américafrique diplomatique. Et que dire, malheureusement, de la régression de la Francophonie par rapport à la langue anglaise?

    Monsieur le président de la République, la commission des Affaires étrangères et de la Défense du Sénat, et le Sénat tout entier lors d'un débat sur la politique française en Afrique, vous ont alerté au printemps.

    N'est-il pas temps de remettre à plat notre vision de l'Afrique et de son lien avec la France. Vous en avez eu, à plusieurs reprises l'intention...

    Il en est probablement temps, alors que l'Afrique continent ami, ne semble plus comprendre la France, et conteste de plus en plus son rôle et sa présence.

    À lire aussiNiger: «Les manifestations anti-françaises sont le fruit du populisme, pas d’une idéologie politique solide»

    Pour notre part, nous ne nous résignons pas à notre disparition progressive de l'ensemble du continent.


    Nous vous prions d'agréer, Monsieur le président de la République, l'expression de nos sentiments les plus respectueux.

    Roger Karoutchi, premier vice-président du Sénat chargé des relations Internationales.

    Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains au Sénat.

    Christian Cambon, président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense du Sénat.



    Le Figaro.fr




  • #2
    Il ne faut pas dramatiser non plus. Cela devait arriver un jour.

    La majorité des états européens, si ce n'est tous, ont des relations normales avec l'Afrique sans avoir besoin d'y avoir une présence militaire ou autre.

    La France n'a qu'à prendre exemple sur l'Allemagne qui est la 1ère puissance économique européenne et la 4e au monde sans avoir besoin pour cela d'avoir une présence de quelque sorte que ce soit en Afrique ou ailleurs.

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    • #3
      Le traumatisme de la France est l'exemple Anglais qui a perdu sa superbe première place mondiale en perdant ses colonies.

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      • #4
        Je pense que la saignée de la France en Afrique n'a pas fini.



        ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément

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        • #5
          Un colonisateur ne peut pas rester éternellement le "tuteur" de ses ex colonies , il faut être raisonnable, les ailes c'est fait pour voler et voler de ses propres ailes à présent .
          Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre.
          (Paul Eluard)

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          • #6
            La France est présente pour défendre ses intérêts, elle a toujours fais ça depuis la décolonisation, avec des moyens de barbouzes, Bob Denard et cie.., et plus directs maintenant avec présence militaire qui régentent les pays africains du Sahel, poussant toujours leur "préférence" dans les soi-disant élections démocratiques. S'il y a rébellion, putsh militaire non désiré ou soulèvement populaire, elle fera tout pour rétablir l'ordre "démocratique".

            Quel cynisme auquel on assiste maintenant!!! La CEDEAO avec les 2 pays les plus fidèles à la France, Cote d'Ivoire et Sénégal, font le jeu de la France qui ne veut surtout pas perdre ses privilèges quant à l'uranium du Niger...

            Sinon, pourquoi la France s'agite et se préoccupe tellement du sahel ?.. ne me dites pas que c'est par humanisme du pays de la liberté, égalité, fraternité et des droits de l'homme..

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            • #7
              «Après la Françafrique, sommes-nous condamnés à l'effacement de la France en Afrique ?»
              La France ne peut s’en prendre qu’à la France, Elle avait un grand avantage sur toutes les autres nations en Afrique, elle avait un demi-siècle pour gérer correctement l’après colonialisme, elle pouvait construire des partenariats exceptionnels avec l’Afrique, mais sa cupidité et son arrogance l’ont poussé à croire qu’elle pouvait continuer à pilier l’Afrique éternellement, elle paye le prix de ses erreurs stratégique, aujourd’hui c’est trop tard, elle sera chassée de l’Afrique un pays après l’autre, c’est dans l’ordre des choses

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              • #8
                Je doute de l'authenticité de ce vent de liberté...
                Pour moi, y a du Pouttine derrière ca et cela n'annonce rien de bon pour les Africains.

                ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément

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                • #9
                  Il y a 40 ans, Boumedienne évoquait la France-Afrique

                  "Les vérités qu'on aime le moins à apprendre sont celles que l'on a le plus d'intérêt à savoir" (Proverbe Chinois)

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