Pour l’historienne Camille Lefebvre, qui a étudié la
période de l’occupation coloniale au Niger à la fin du
XIXe siècle, ce moment est primordial pour
comprendre le ressentiment des Nigériens à l’égard
de la France, même si ce dernier est instrumentalisé
par les militaires qui ont renversé le président
Mohamed Bazoum.
« Certains s’interrogent sur le pourquoi du ressentiment des populations du Niger à l’égard de la France. Une partie
de ses raisons se trouve dans la violence de l’occupation coloniale dans cette région. Comprendre cette histoire est
aujourd’hui nécessaire. »
.Au début dela guerre en Ukraine, un immense travail intellectuel a été réalisé collectivement dans l’opinion publique
française et les médias pour comprendre les enjeux du conflit. Jamais un tel travail n’a été effectué pour le Sahel,
pourtant certains de nos compatriotes y meurent au
combat.
Cela est en partie dû à une forme d’illusion de connaissance liée à la colonisation et aux relations
postcoloniales qui font que nos diplomates, les milieux politiques et militaires pensent connaître ces pays, sans
percevoir que cette connaissance est biaisée par des restes de préjugés coloniaux et racistes et surtout que
cette connaissance est obsolète. Une grande partie des
erreurs qui ont été commises ces dernières années par les militaires français et la France en général est liée à ce
désintérêt et à cette illusion de connaissance. Alors que les Nigériens connaissent très bien la France.
Jusque dans les années 2000, les programmes scolaires
nigériens étaient calqués sur les programmes français. Quand je suis arrivé au Niger dans les années 2000, les
gens me disaient : « Mais nous, on connaît tout de votre pays, on en connaît la géographie, on en connaît toute
l’histoire. On parle votre langue.Vous, vous arrivez, vous ne connaissez rien.Vous ne savez même pas qui on est, vous
ne connaissez aucune de nos langues. Pourtant, vous nous avez colonisés pendant 60 ans et vous ne connaissez rien. »
C’est toujours vrai paradoxalement. Sauf qu’aujourd’hui les Nigériens connaissent peut-être moins la France et
surtout n’en voient plus que les défauts : une attitude extrêmement arrogante de désintérêt, de prédation.
Ces derniers jours, on a beaucoup entendu dire que l’uranium nigérien n’avait plus autant d’importance pour
la France, mais il en a beaucoup pour les Nigériens, dont c’est l’une des sources de revenus cruciales.Ainsi, lorsque
Orano (ex-Areva) a fermé temporairement la mine à Imouraren, expliquant attendre une remontée des prix
de l’uranium pour l’exploiter, dans son propre intérêt, cela a eu des effets dramatiques sur l’économie de cette
région qui s’est retrouvée précarisée. Sans parler des
conséquences catastrophiques en matière de santé publique sur le long terme que représente l’exploitation
de l’uranium dans le nord du Niger.Les Français n’ont jamais investi intellectuellement dans ce pays, pendant la colonisation son occupation était déjà
considérée comme un « mal nécessaire », selon la formule coloniale retenue par l’historien Idrissa Kimba
dans le titre de sa thèse. Mais, plus largement, les autorités françaises ont, avec condescendance, longtemps
considéré ces pays comme des acquis, comme une forme de pré carré que l’on ne pourrait donc jamais perdre. Le
type de relation que la France a construit avec le Niger, après la colonisation,reste une forme de relation
fondamentalement inégalitaire dans tous ses aspects qu’ils soient politique, culturel ou militaire.
Comment réagit le peuple nigérien ?
Une grande partie des Nigériens sont d’abord en colère contre leur propre gouvernement. Beaucoup considèrent
que depuis plus de dix ans, ceux qui sont au pouvoir se sont comportés en prédateurs, accumulant par le biais de
la corruption et du clientélisme des richesses énormes et laissant la population dans une pauvreté immense. C’est
le fond du problème de ce qui se passe aujourd’hui. Depuis plusieurs années, une colère sourde monte
notamment dans la jeunesse,très largement majoritaire dans le pays, une jeunesse peu éduquée, qui ne vote pas,
contre des dirigeants qu’elle décrit comme des voleurs qui auraient vendu le pays et ses richesses à des pays
étrangers, en particulier à la France. L’un des moteurs de cette colère a notamment été le
redéploiement des troupes françaises ayant quitté le Mali au Niger. Ces dernières années un discours de plus en
plus construit circule sur le vol des richesses du Niger par la France. Il y a certes une partie fantasmatique, l’idée
qu’en fait le pays serait extrêmement riche et que, s’il est pauvre, c’est parce que le gouvernement et les Français
nous volent.
Mais il y a aussi derrière une vraie émergence d’une volonté de rompre la relation inégale avec la France et de
se construire loin de l’ancien colonisateur. Il est important de percevoir qu’une partie de ces discours
échappent aux analystes qui regardent la situation de loin, parce qu’ils ont lieu majoritairement sur WhatsApp
dans des groupes fermés auxquels on n’a pas accès et qu’ils se déploient largement dans une langue africaine
(haoussa, zarma, etc.).
Beaucoup en France semblent ne pas mesurer cequ’ont été la colonisation et sa violence. »
Il y a aussi certainement un enjeu démographique et d’enseignement qui se joue depuis une dizaine d’années,
avec des moyens pour l’école de plus en plus dérisoires après les plans d’ajustement structurel et un nombre
croissant d’enfants en âge d’être éduqués. Les pays du Sahel ont voulu produire une massification scolaire, sans
qu’il y ait assez de gens pour éduquer tous ces enfants et sans débouchés pour ceux et celles qui sont éduqués. Des
cohortes de jeunes diplômés sont au chômage sans aucun avenir à court ou moyen terme. Il y a un conflit
générationnel. Et ça, c’est à mon avis ce qui fait le plus peur à ceux qui sont au pouvoir aujourd’hui : se faire
déborder par leur jeunesse.
Dans ce contexte, se choisir un ennemi commun, en l’occurrence ici la France, est très utile pour les militaires,
qui ont tout intérêt à attiser la haine anti-française, ce qui permet ainsi de faire oublier qu’ils étaient eux-
mêmes au cœur des systèmes de gouvernement précédent lié au PNDS [Parti nigérien pour la démocratie
et le socialisme, la formation du président déchu Mohamed Bazoum – ndlr] et sont issus de ce système clientéliste.
Combien de temps vont-ils pouvoir le cacher en appelant
à détester la France ?
« Une partie des militaires et surtout des officiers sont nostalgiques de l’épopée coloniale de leurs
prédécesseurs dans ces régions. »
Enfin, beaucoup en France semblent ne pas mesurer ce qu’ont été la colonisation et sa violence. C’est toujours
présent dans la mémoire et dans la vie des gens au sein des pays anciennement colonisés. Ce n’est pas seulement
parce qu’ils l’ont appris à l’école, c’est bien plus fort que cela. C’est aussi dans les mémoires familiales, dans les
récits de grands-parents ayant vécu le travail forcé ou l’arbitraire de la répression coloniale. C’est inscrit dans
les corps et dans les esprits, par exemple dans les souvenirs des formes de violence et de prédation sexuelle
coloniales.
Mais aussi dans les lieux : dans les villages, on vous montrera là où ont eu lieu des exécutions sommaires ou
des massacres,tout cela est présent même chez ceux qui ne sont pas passés par l’école. La colonisation est une
occupation des territoires mais aussi une négation raciste de l’identité des gens et de leurs valeurs, et cela a
produit des effets qui sont toujours présents. Les gens au Niger et plus largement au Sahel ont énormément
souffert de la colonisation, et la France n’a jamais demandé pardon ou reconnu ce qu’elle avait fait et ne
semble pas prête à l’assumer.
On entend également d’anciens militaires, commerécemment le général Christophe Gomart, ex-
directeur du renseignement militaire français de 2013 à 2017, affirmer que « la France joue son destin
géostratégique » au Niger...
Oui, c’est vraiment très fort chez une partie desmilitaires. L’idée que si l’armée française part,tout va
s’effondrer, que notamment les islamistes vont gagner.
Un discours qui ne mesure à aucun moment que la présence militaire étrangère peut aussi être l’un des
éléments qui renforce les islamistes. Cette présence étrangère produit des effets de décrédibilisation des
politiciens, des armées et des militaires nigériens qui apparaissent comme vendus aux intérêts étrangers et
aux non-musulmans.
Dans cette perspective, lorsque l’on ne croit plus dans le fonctionnement de l’État tel qu’il existe, puisqu’il ne
vous offre pas de travail, pas d’avenir, que les politiciens accaparent les ressources et vendent le pays à l’étranger,
on se tourne vers des gens qui vous promettent qu’avec un État islamique, la vie sera plus juste. ....
Une partie des forces politiques françaises continueaussi à véhiculer une image bienfaitrice de lacolonisation...
Sur certains aspects, nous n’avons pas changé. Chez les Nigériens, la colonisation est encore dans les têtes, dans
les corps et dans les esprits. Il faut mesurer que c’est la même chose en France. Les discours et certains éléments
des mentalités coloniales sont encore en nous, parfois sans que nous nous en rendions compte. On le voit
notamment dans la manière dont sont traités nos concitoyens racisés, qui sont encore considérés avec un
regard colonial. C’est pour cela que la police s’autorise à les frapper, à les humilier ou à procéder à des contrôles
au faciès. D’un point de vue plus large, à l’échelle des États, une partie des élites politiques et militaires
continuent de penser que les pays du Sahel ne sont pascapables de se débrouiller seuls, que si jamais la France
partait, ce serait la débandade. Mais pense-t-on jamaisainsi vis-à-vis de pays qui n’ont pas été colonisés ?
période de l’occupation coloniale au Niger à la fin du
XIXe siècle, ce moment est primordial pour
comprendre le ressentiment des Nigériens à l’égard
de la France, même si ce dernier est instrumentalisé
par les militaires qui ont renversé le président
Mohamed Bazoum.
« Certains s’interrogent sur le pourquoi du ressentiment des populations du Niger à l’égard de la France. Une partie
de ses raisons se trouve dans la violence de l’occupation coloniale dans cette région. Comprendre cette histoire est
aujourd’hui nécessaire. »
.Au début dela guerre en Ukraine, un immense travail intellectuel a été réalisé collectivement dans l’opinion publique
française et les médias pour comprendre les enjeux du conflit. Jamais un tel travail n’a été effectué pour le Sahel,
pourtant certains de nos compatriotes y meurent au
combat.
Cela est en partie dû à une forme d’illusion de connaissance liée à la colonisation et aux relations
postcoloniales qui font que nos diplomates, les milieux politiques et militaires pensent connaître ces pays, sans
percevoir que cette connaissance est biaisée par des restes de préjugés coloniaux et racistes et surtout que
cette connaissance est obsolète. Une grande partie des
erreurs qui ont été commises ces dernières années par les militaires français et la France en général est liée à ce
désintérêt et à cette illusion de connaissance. Alors que les Nigériens connaissent très bien la France.
Jusque dans les années 2000, les programmes scolaires
nigériens étaient calqués sur les programmes français. Quand je suis arrivé au Niger dans les années 2000, les
gens me disaient : « Mais nous, on connaît tout de votre pays, on en connaît la géographie, on en connaît toute
l’histoire. On parle votre langue.Vous, vous arrivez, vous ne connaissez rien.Vous ne savez même pas qui on est, vous
ne connaissez aucune de nos langues. Pourtant, vous nous avez colonisés pendant 60 ans et vous ne connaissez rien. »
C’est toujours vrai paradoxalement. Sauf qu’aujourd’hui les Nigériens connaissent peut-être moins la France et
surtout n’en voient plus que les défauts : une attitude extrêmement arrogante de désintérêt, de prédation.
Ces derniers jours, on a beaucoup entendu dire que l’uranium nigérien n’avait plus autant d’importance pour
la France, mais il en a beaucoup pour les Nigériens, dont c’est l’une des sources de revenus cruciales.Ainsi, lorsque
Orano (ex-Areva) a fermé temporairement la mine à Imouraren, expliquant attendre une remontée des prix
de l’uranium pour l’exploiter, dans son propre intérêt, cela a eu des effets dramatiques sur l’économie de cette
région qui s’est retrouvée précarisée. Sans parler des
conséquences catastrophiques en matière de santé publique sur le long terme que représente l’exploitation
de l’uranium dans le nord du Niger.Les Français n’ont jamais investi intellectuellement dans ce pays, pendant la colonisation son occupation était déjà
considérée comme un « mal nécessaire », selon la formule coloniale retenue par l’historien Idrissa Kimba
dans le titre de sa thèse. Mais, plus largement, les autorités françaises ont, avec condescendance, longtemps
considéré ces pays comme des acquis, comme une forme de pré carré que l’on ne pourrait donc jamais perdre. Le
type de relation que la France a construit avec le Niger, après la colonisation,reste une forme de relation
fondamentalement inégalitaire dans tous ses aspects qu’ils soient politique, culturel ou militaire.
Comment réagit le peuple nigérien ?
Une grande partie des Nigériens sont d’abord en colère contre leur propre gouvernement. Beaucoup considèrent
que depuis plus de dix ans, ceux qui sont au pouvoir se sont comportés en prédateurs, accumulant par le biais de
la corruption et du clientélisme des richesses énormes et laissant la population dans une pauvreté immense. C’est
le fond du problème de ce qui se passe aujourd’hui. Depuis plusieurs années, une colère sourde monte
notamment dans la jeunesse,très largement majoritaire dans le pays, une jeunesse peu éduquée, qui ne vote pas,
contre des dirigeants qu’elle décrit comme des voleurs qui auraient vendu le pays et ses richesses à des pays
étrangers, en particulier à la France. L’un des moteurs de cette colère a notamment été le
redéploiement des troupes françaises ayant quitté le Mali au Niger. Ces dernières années un discours de plus en
plus construit circule sur le vol des richesses du Niger par la France. Il y a certes une partie fantasmatique, l’idée
qu’en fait le pays serait extrêmement riche et que, s’il est pauvre, c’est parce que le gouvernement et les Français
nous volent.
Mais il y a aussi derrière une vraie émergence d’une volonté de rompre la relation inégale avec la France et de
se construire loin de l’ancien colonisateur. Il est important de percevoir qu’une partie de ces discours
échappent aux analystes qui regardent la situation de loin, parce qu’ils ont lieu majoritairement sur WhatsApp
dans des groupes fermés auxquels on n’a pas accès et qu’ils se déploient largement dans une langue africaine
(haoussa, zarma, etc.).
Beaucoup en France semblent ne pas mesurer cequ’ont été la colonisation et sa violence. »
Il y a aussi certainement un enjeu démographique et d’enseignement qui se joue depuis une dizaine d’années,
avec des moyens pour l’école de plus en plus dérisoires après les plans d’ajustement structurel et un nombre
croissant d’enfants en âge d’être éduqués. Les pays du Sahel ont voulu produire une massification scolaire, sans
qu’il y ait assez de gens pour éduquer tous ces enfants et sans débouchés pour ceux et celles qui sont éduqués. Des
cohortes de jeunes diplômés sont au chômage sans aucun avenir à court ou moyen terme. Il y a un conflit
générationnel. Et ça, c’est à mon avis ce qui fait le plus peur à ceux qui sont au pouvoir aujourd’hui : se faire
déborder par leur jeunesse.
Dans ce contexte, se choisir un ennemi commun, en l’occurrence ici la France, est très utile pour les militaires,
qui ont tout intérêt à attiser la haine anti-française, ce qui permet ainsi de faire oublier qu’ils étaient eux-
mêmes au cœur des systèmes de gouvernement précédent lié au PNDS [Parti nigérien pour la démocratie
et le socialisme, la formation du président déchu Mohamed Bazoum – ndlr] et sont issus de ce système clientéliste.
Combien de temps vont-ils pouvoir le cacher en appelant
à détester la France ?
« Une partie des militaires et surtout des officiers sont nostalgiques de l’épopée coloniale de leurs
prédécesseurs dans ces régions. »
Enfin, beaucoup en France semblent ne pas mesurer ce qu’ont été la colonisation et sa violence. C’est toujours
présent dans la mémoire et dans la vie des gens au sein des pays anciennement colonisés. Ce n’est pas seulement
parce qu’ils l’ont appris à l’école, c’est bien plus fort que cela. C’est aussi dans les mémoires familiales, dans les
récits de grands-parents ayant vécu le travail forcé ou l’arbitraire de la répression coloniale. C’est inscrit dans
les corps et dans les esprits, par exemple dans les souvenirs des formes de violence et de prédation sexuelle
coloniales.
Mais aussi dans les lieux : dans les villages, on vous montrera là où ont eu lieu des exécutions sommaires ou
des massacres,tout cela est présent même chez ceux qui ne sont pas passés par l’école. La colonisation est une
occupation des territoires mais aussi une négation raciste de l’identité des gens et de leurs valeurs, et cela a
produit des effets qui sont toujours présents. Les gens au Niger et plus largement au Sahel ont énormément
souffert de la colonisation, et la France n’a jamais demandé pardon ou reconnu ce qu’elle avait fait et ne
semble pas prête à l’assumer.
On entend également d’anciens militaires, commerécemment le général Christophe Gomart, ex-
directeur du renseignement militaire français de 2013 à 2017, affirmer que « la France joue son destin
géostratégique » au Niger...
Oui, c’est vraiment très fort chez une partie desmilitaires. L’idée que si l’armée française part,tout va
s’effondrer, que notamment les islamistes vont gagner.
Un discours qui ne mesure à aucun moment que la présence militaire étrangère peut aussi être l’un des
éléments qui renforce les islamistes. Cette présence étrangère produit des effets de décrédibilisation des
politiciens, des armées et des militaires nigériens qui apparaissent comme vendus aux intérêts étrangers et
aux non-musulmans.
Dans cette perspective, lorsque l’on ne croit plus dans le fonctionnement de l’État tel qu’il existe, puisqu’il ne
vous offre pas de travail, pas d’avenir, que les politiciens accaparent les ressources et vendent le pays à l’étranger,
on se tourne vers des gens qui vous promettent qu’avec un État islamique, la vie sera plus juste. ....
Une partie des forces politiques françaises continueaussi à véhiculer une image bienfaitrice de lacolonisation...
Sur certains aspects, nous n’avons pas changé. Chez les Nigériens, la colonisation est encore dans les têtes, dans
les corps et dans les esprits. Il faut mesurer que c’est la même chose en France. Les discours et certains éléments
des mentalités coloniales sont encore en nous, parfois sans que nous nous en rendions compte. On le voit
notamment dans la manière dont sont traités nos concitoyens racisés, qui sont encore considérés avec un
regard colonial. C’est pour cela que la police s’autorise à les frapper, à les humilier ou à procéder à des contrôles
au faciès. D’un point de vue plus large, à l’échelle des États, une partie des élites politiques et militaires
continuent de penser que les pays du Sahel ne sont pascapables de se débrouiller seuls, que si jamais la France
partait, ce serait la débandade. Mais pense-t-on jamaisainsi vis-à-vis de pays qui n’ont pas été colonisés ?
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