La Russie organise du 14 au 17 juin le Forum économique international de Saint-Pétersbourg. Créé en 1997 pour faciliter les investissements étrangers, le sommet a largement perdu son attrait depuis l’invasion de l’Ukraine.
Lors de la précédente édition, Vladimir Poutine avait accusé les occidentaux d'être à l'origine de la crise économique mondiale.
L Express
Par Lionel Romani
Publié le 14/06/2023 à 19:03
Il semble loin le temps où les dirigeants occidentaux et les investisseurs étrangers se pressaient à Saint-Pétersbourg pour y rencontrer les élites russes. Seize mois après le début de la guerre en Ukraine, le 26e Forum économique international s’est ouvert ce 14 juin dans une tout autre atmosphère. Vladimir Poutine voulait en faire une alternative au Forum de Davos, qui rassemble chaque année patrons de multinationales, intellectuels et responsables politiques. Mais le maître du Kremlin, qui compte sur ce rendez-vous pour nouer des liens avec les pays qui s’y déplacent, est de plus en plus isolé sur la scène internationale.
Peu de pays représentés
Les journalistes de pays "hostiles" au Kremlin ont tout simplement été interdits d’accréditation. La liste des invités, elle, fait plutôt grise mine, alors que le président russe s’appuie toujours plus sur les pays du Sud sur le plan économique. Cependant, Xi Jinping n’a pas fait pas le déplacement cette année, à l’instar du dirigeant kazakh Kassym-Jomart Tokaïev et de Milorad Dodik, président de la République serbe de Bosnie et proche de Vladimir Poutine. Le Brésil de Lula a également décliné l’invitation.
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a, pour sa part, répondu à l’appel "dans le cadre du renforcement de la coopération entre les deux pays amis", d’après le communiqué de la présidence. Seul pays de l’Union européenne à ne pas soutenir activement l’Ukraine dans la guerre qui l’oppose à la Russie, la Hongrie sera également présente par l’intermédiaire de son ministre des Affaires étrangères, Peter Szijjarto, tandis qu’une délégation des Emirats arabes unis sera mise à l’honneur. Lors de l’édition 2018, c’était la France et Emmanuel Macron qui avait été mis en avant.
L’an passé, cette grande réunion s’était surtout transformée pour Vladimir Poutine en tribune sur la guerre en Ukraine. Le président russe avait multiplié les attaques contre l’Occident, dénonçant notamment les mesures prises contre l’économie du pays.
Au menu de l’événement cette fois, des conférences au titre marquant, comme "la dédollarisation, le futur de la monnaie". Les représentants de plusieurs pays sous sanctions occidentales, comme le Nicaragua et le Venezuela, se pencheront sur la manière de faire face aux gels de leurs avoirs.
Tribune sur la guerre en Ukraine
Les régions de Donetsk, de Kherson, de Louhansk et de Zaporijia, annexées par la Russie fin septembre 2022, sont par ailleurs mises à l’honneur à travers des stands vantant leurs productions d’aluminium ou de cornets de glace. Sur place, aussi, les représentants des industries automobiles du pays, comme Lada, mais aussi des entreprises de la tech.
Depuis l’invasion de l’Ukraine, la Russie subit de lourdes sanctions internationales de la part de l’Union européenne et des Etats-Unis. 300 milliards d’euros de la Banque centrale russe sont notamment gelés sur des comptes en Occident. En avril 2023, le rouble, devise nationale, avait atteint son plus bas niveau face au dollar depuis le début de l’invasion.