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Aboubakr Jamaï, la nouvelle cible du maroc

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  • Aboubakr Jamaï, la nouvelle cible du maroc

    C'est un véritable "journalicide" auquel s'adonne le maroc à travers ses chiens de garde


    Aboubakr Jamaï, le nouveau jouet de l'État profond français

    lundi 22 mai 2023 - 16:10

    Le nom de l’ex-directeur de publication du Journal Hebdomadaire et de son pendant arabophone Assahifa Al Ousbouiya, avait pour ainsi dire sombré dans l’oubli, perdu dans les couloirs de l’American College of the Mediterranean dont il dirige le programme des Relations internationales à Aix-en-Provence. Après des années à y regarder les lacets de ses chaussures, voilà qu’il en est extirpé notamment par France24, Radio France International et France Culture, à la faveur de l’état marmoréen des relations entre la France et le Maroc.

    Le voilà aujourd’hui inscrit dans les petits papiers de médias publics français, essentiellement ceux de France Médias Monde, donc, ceux-là même que le Président Emmanuel Macron avait souhaité voir exploités par les chefs de missions diplomatiques françaises pour défendre les intérêts de leur pays.

    Si ce n’était les distorsions de la réalité dont est truffé le discours d’Aboubakr Jamaï, notamment sur la question du Sahara, la rédaction d’Hespress ne lui aurait pas consacré la moindre ligne. Avec ce dossier en 2 volets, il nous a semblé nécessaire de rétablir les faits sur ses petits arrangements avec la vérité.

    Aboubakr Jamai doit être un homme heureux. Son inventaire médiatique français pour le premier trimestre 2023 conclut à plus d’une intervention par mois : France 24 le 13 janvier, RFI le 24 janvier et le 13 février et France Culture le 16 mars. Il sautille d’un plateau à l’autre, pour faire exactement ce qu’on attend de lui : Talocher le régime de Rabat.

    De ce point de vue, l’ancien journaliste fait aussi bien que l’ex-capitaine Mustapha Adib, l’ancien kickboxeur Zakaria Moumni ou encore le sulfureux couple de youtubers Adnane et Dounia Filali, qui ont pour point commun d’être ou d’avoir été les porte-voix du “Deep State” français dans la petite guerre larvée qu’il mène depuis 9 ans contre le Maroc. Captif et asservi, chacun de ces porte-voix a son “marionnettiste” ou son officier traitant, capable de lui ouvrir les portes des médias publics français pour livrer le message qui lui a été dicté.
    Un polichinelle facile à activer


    Celui d’Aboubakr Jamaï, auréolé du titre d’”expert du Maghreb” pour ces occasions, est construit autour de deux axes : le bashing de l’action diplomatique marocaine et le débinage devenu quasi mécanique de l’organisation et de l’exercice des pouvoirs, à commencer par ceux du Roi qu’il aimerait bien voir mordre la poussière.

    Si le parcours d’Aboubakr Jamaï n’était pas jalonné de séquences dans lesquelles il est drapé de postures victimaires qui ont vu croitre de la rancœur et du ressentiment personnels, sans doute que nous le considérerions comme un simple adversaire agité qui fait dans la gasconnade, parfois affabulateur, souvent menteur et doté d’une hubris qui ne connaît pas de limite. Un Cassandre imbu de sa personne et dont les prédictions de malheur pour le pays qui l’a vu naître prêtent à sourire, tant il est en déphasage avec les réalités marocaines. Il ne dispose pas de sources d’information fiables et ses analyses sont aussi creuses que celles que livre Zakaria Moumni depuis le Canada où il est aujourd’hui installé.

    Hasbeen attitude

    Reconverti dans l’enseignement donc, il vit loin du Maroc depuis 13 ans et ne devait, jusque-là, sa petite survivance médiatique qu’à quelques connivences anciennes ici et là, au sein d’Orient XXI ou encore Le Monde Diplomatique, par exemple. Il y a bien cette enfilade d’interviews fleuves dans des sites à l’audience confidentielle comme la chaîne Youtube de Said Salmi, Hawamich Media ou encore Rifision TV qui lui donne la parole pour parler des heures de tout et de rien et de ses souvenirs d’antan, évidemment.

    Et puis il y a un nombre étourdissant de webinars qui ont pour fil conducteur un discours revanchard au vocable suranné sur “le régime” marocain, sa “police politique”, sa “répression” ses “lieux secrets de torture”, sa corruption, sa “dictature” ou encore son riche “Roi des pauvres”.

    Lorsqu’on en a suivi un, on peut être sûr de n’avoir rien manqué en ne regardant pas les autres. Même le profil des invités qui l’accompagnent est prévisible : L’économiste Fouad Abdelmoumni par-ci, l’universitaire Maati Mounjib par-là, ou encore les anciens journalistes Ahmed Reda Benchemsi et Ali Lmrabet. De temps à autre, se joint à eux, un adepte du mouvement extrémiste pro-iranien, Al Adl Wal Ihssane, avec lequel tous se verraient bien faire alliance pour dégommer la monarchie et gérer le pays à sa place.

    C’est là une véritable cour du roi Pétaud où chacun veut être le maître du bonnet rouge. Une sacrée bande de copains qui ont pour points communs des parcours chaotiques, des démêlés personnels avec le Maroc qui leur font dresser des barricades et un égotisme rare. Aussi, ils ne peuvent surfer que sur 3 registres : le culte du moi, la surenchère lexicale et les thèses complotistes.

    Surconfiance et effet Dunning-Kruger


    Chacune des prises de parole à distance d’Aboubakr Jamaï a pour background visuel un univers décoratif construit autour de l’immuable bibliothèque qui nous indique combien cette toile de fond savante à domicile lui est nécessaire pour évoquer l’expertise, les connaissances et l’autorité universitaire lorsque ses propos fastidieux et sa gestuelle débridée disent tout le contraire sur sa légitimité.

    De toute évidence, il surestime ses compétences en subissant l’effet Dunning-Kruger qui voudrait que les moins qualifiés dans un domaine fassent preuve d’une confiance excessive. Chacun des 4 exercices auxquels il s’est prêté sur France 24, RFI et France Culture en sont des illustrations qui l’accablent, tant elles réunissent d’éléments qui façonnent un profil dépourvu des attributs d’un spécialiste dont nous serions béatement suspendus aux lèvres.

    Ils permettent aussi de brosser le portrait du pantin consentant d’une campagne d’intox menée par l’État profond français qui s’était senti menacé par la tournée en Afrique de février 2014 du Roi Mohammed VI. Le souverain y avait appelé à ce que les richesses du continent “bénéficient, en premier lieu, aux peuples africains.” Il avait constaté, devant 500 hommes d’affaires ivoiriens et marocains réunis à Abidjan, qu’ “il n’y a plus de terrain acquis, pas plus qu’il n’y a de chasse gardée[…] l’Afrique doit se prendre en charge, ce n’est plus un continent colonisé.”

    Il n’en fallait pas plus pour décider de remettre à sa place ce roi qui refuse de détourner le regard devant le pillage organisé d’un continent où l’on meurt encore de faim en 2023.

    Un “Makhzen” à la française


    Ce “Deep State”, éloigné des thèses complotistes telles que les utilisait Donald Trump ou encore l’extrême droite française, rayonne de toute sa puissance depuis qu’Emmanuel Macron est entré à l’Elysée. Plus que tout autre président de la 5ème république, son mode de gouvernance nourrit l’idée d’un réseau parallèle de décisions, une forme de pouvoir officieux et occulte par définition, dans lequel la puissante bureaucratie des services de renseignement, certains hommes politiques, des diplomates, des magistrats et des décideurs économiques influencent la conduite des affaires de l’Etat, sans être assujettis aux rythmes de la démocratie.

    Depuis près d’une décennie, cet espèce de “Makhzen” parisien qui agit pour que l’hégémonie française sur le continent se perpétue, a redoublé d’efforts et ne lésine sur aucun moyen pour altérer l’image du Maroc et délégitimer son combat le plus crucial pour le respect de son intégrité territoriale. Prêt à tout pour tenter de faire trembler le Royaume sur ses bases, Aboubakr Jamaï n’a aucun scrupule à jouer le jeu, allant jusqu’à faire siens certains éléments de langage des généraux algériens.
    Désinformation sur la question nationale


    Le 13 janvier dernier, le directeur du programme des Relations internationales de l’American College of the Mediterranean était invité par le canal francophone de France 24 à commenter la tenue du congrès du Polisario.

    Marion Gaudin, l’animatrice de l’émission “La question qui fâche” réduit à néant, dès son introduction, toute idée d’un débat crédible et intéressant. D’abord, elle présente Aboubakr Jamaï comme un journaliste “contraint de prendre l’exil”, ce qui ne reflète pas la réalité, comme nous le verrons plus loin. Ensuite, elle nous indique pour quelle partie penchent les préférences du média public français (sous tutelle, notamment, du Quay d’Orsay) en présentant les dirigeants du Polisario comme des militants pour la liberté qui “ se battent avec le soutien de l’Algérie pour que le peuple du Sahara occidental puisse bénéficier d’un référendum d’autodétermination.

    Ce scrutin était prévu dans l’accord de cessez-le-feu conclu en 1991 sous l’égide de l’ONU mais il n’a jamais pu être organisé car le Maroc qui a pris le contrôle de 80% du territoire, s’y est finalement opposé”.

    Aboubakr Jamaï ne connaît pas le dossier du Sahara


    A la question de savoir “pourquoi le Maroc ne veut pas d’un référendum d’autodétermination pour le peuple sahraoui”, “s’il a peur d’un échec tout simplement”, Aboubakr Jamaï se noie dans des généralités : “Le Maroc n’a pas toujours refusé le référendum. Le Maroc a commencé par l’accepter, le refuser et l’accepter de nouveau et le refuser de façon définitive avec la proposition marocaine qui est celle de l’autonomie, opposée à l’autodétermination qui est le référendum.”

    A l’image de la ligne éditoriale de France 24, l’encéphalogramme est plat. Pas une phrase sur le fait que c’est le Maroc qui a d’abord proposé le référendum et qu’en l’absence d’un accord sur le corpus électoral qui devait participer à cette consultation référendaire, les négociations ont été paralysées. Rien sur le refus du Polisario et de l’Algérie de réaliser un recensement, en totale violation des recommandations des Nations unies. Pas un mot sur les conclusions de l’Envoyé spécial du SG des Nations unies, Peter Van Walsum, lequel affirme devant le Conseil de Sécurité réuni à huis clos le 21 avril 2008, que l’indépendance du Sahara n’était pas « un objectif atteignable », qu’un « Sahara occidental indépendant n’était pas une proposition réaliste ».

    Enfin, pas une virgule sur les 65 cas similaires à celui du Sahara qui ont été soumis aux Nations unies depuis que l’organisation existe. Sur ces 65 cas, seuls 4 ont été résolus à travers un référendum et sur les 4 cas, aucun ne devait être précédé par un processus d’identification du corps électoral. Aboubakr Jamaï n’est familier avec aucun de ces éléments de connaissance ou d’expérience du dossier, aucun.

    Petits arrangements avec la vérité


    Il se dit partisan du concept de l’autonomie mais aveuglé par son ressentiment, il déraille en s’empressant d’ajouter qu’il n’est “pas sûr que le Maroc présente aujourd’hui, avec ses institutions, les garanties nécessaires pour que ce plan d’autonomie ait vraiment de la crédibilité.” Avec cette phrase, Aboubakr Jamaï tombe dans le troisième sous-sol.

    Méconnaissance du dossier, indigence morale ou malhonnêteté? Sans doute un peu des 3 car l’universitaire ne peut ignorer que, depuis 2007, 20 résolutions du Conseil de Sécurité consacrent la primauté de la proposition d’autonomie du Maroc qu’il qualifie de “crédible et sérieuse”. Dans le langage du droit international, ceci clos le débat sur l’option du référendum, lequel, faut-il le rappeler, n’est qu’un mécanisme et que la finalité est la recherche d’une solution politique mutuellement acceptable.
    Les mêmes refrains ressassés


    Pour l’ancien journaliste, si le Polisario aurait pu, un temps, accepter l’option d’autonomie et qu’il la rejette aujourd’hui, c’est en raison de “ la gouvernance de l’état marocain qui au début des années 2000 donnait de véritables espoirs d’ouverture et de démocratisation et que le Polisario […] s’est aperçu que finalement l’Etat marocain ne se démocratisait pas et était revenu à ses anciennes habitudes.”

    Aboubakr Jamaï, c’est Raymond Devos dans son sketch brillant, “parler pour ne rien dire”. Il aurait pu aisément endosser cette phrase de l’humoriste : “moi quand je n’ai rien à dire, je veux qu’on le sache!” Il cherche, sans discontinuer, à nous faire entrer dans son cycle de rumination. Il parle trop, remâche, rabâche, répète jusqu’à finir par créer un cercle vicieux dont il est devenu prisonnier. Plus il ressasse et plus il se sent obligé de continuer à le faire.

    Il prend le risque que le peu d’intérêt qu’on pouvait encore lui prêter dans les cercles sérieux disparaisse totalement, tant il donne le sentiment d’être guidé par un complexe d’infériorité devant des Bernard ou des Marion à qui il veut plaire, en noircissant le portrait d’un Mohamed ou d’une Fatima.
    Matraquage idéologique


    Au micro de Florent Guignard sur RFI le 24 janvier, Aboubakr Jamaï fait mieux en matière de désinformation. A nouveau, nous sommes enlisés dans une abondance de paroles pauvres et piégés dans un emballage vide. Le sujet tourne autour des tensions entre le Maroc et l’Union européenne et l’ancien journaliste, lui, tourne en rond : atteintes à la liberté de la presse, journalistes en prison, répression, régime autoritaire, blablabla…

    A une question sur le Sahara “qui empêche toute normalisation des relations dans la région et qui est récurrente dans les conflits entre Rabat et Bruxelles“, selon le présentateur de l’émission, Aboubakr Jamaï répond que “l’Etat marocain considère que l’UE et plus précisément la France […] ne se sont pas mis au niveau d’autres alliés et en fait les Etats-Unis.” Jusque là, tout va bien, si ce n’est que ne disposant d’aucune source sérieuse au Maroc, l’universitaire se contente de jargonner ce qu’écrivent les médias.

    Ce qui suit concerne l’un des éléments de la propagande algérienne les plus lamentables que s’approprie Aboubakr Jamaï à propos de la reconnaissance des Etats-Unis de la souveraineté du Maroc sur son Sahara. Pour lui “c’est une reconnaissance qui est absolument vide de sens parce que c’est véritablement une espèce de poussée de fièvre de la diplomatie de Trump qui n’a pas été prise en considération par la suite parce que, quand vous analysez les positions et les déclarations des responsables américains depuis le départ de Trump, ils font comme si cette reconnaissance n’existait pas.”
    La reconnaissance de la souveraineté du Maroc, un rocher dans la chaussure


    Pour rester professionnels, nous nous contenterons de dire qu’Aboubakr Jamaï n’a pas dû lire les bonnes fiches autrement, il y aurait trouvé les informations suivantes :

    -2 juillet 2021, le porte-parole du département d’Etat Ned Price : la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara “restera la position de l’administration Biden.” Pas de “changement”.

    -28 juillet 2021, le Secrétaire d’Etat adjoint pour le Proche-Orient, Joey Hood, réitère le même message à ceux qui l’auraient mal compris : la reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine sur le Sahara demeure “inchangée”, précisant aux journalistes que “les changements que vous auriez pu percevoir se situent dans l’énergie déployée afin que le processus onusien produise des résultats.”

    -9 mars 2022, Wendy Sherman, Secrétaire d’Etat adjointe américaine : le plan d’autonomie proposé par le Maroc est “sérieux, crédible et réaliste” et constitue un moyen de “satisfaire les aspirations des peuples de la région” .

    -29 mars 2022, chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken : le Maroc est une “force importante pour la stabilité, la paix, le progrès et la modération”. Le plan d’autonomie marocain est “ sérieux, crédible et réaliste.”

    -21 mars 2023, Antony Blinken : “ les Etats-Unis continuent de considérer le plan d’autonomie du Maroc comme une position sérieuse, crédible et réaliste qui a le potentiel de répondre aux aspirations du peuple du Sahara Occidental”.

    Tout naturellement, il a exprimé son plein soutien à l’envoyé spécial de l’ONU pour parvenir à “une solution politique durable et digne,” tout comme, de son côté, le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita, a fait savoir qu’une solution “ne peut être conçue que dans le cadre des Nations unies et sur la base du plan marocain d’autonomie”.
    Raccourcis et absence de lucidité


    Lorsque sur la même antenne la journaliste Houda Ibrahim lui tend le micro le 13 février, c’est toujours pour parler de” dérive autoritaire “, de “surenchère géostratégique » du Maroc et de l’Algérie, sur fond de relations dépréciées avec la France laquelle, « dans l’esprit des élites marocaines » opérerait un « rééquilibrage » si ce n’est « une prise de position en faveur de l’Algérie ».

    Il n’y a qu’un pas pour conclure des propos de celui qui est présenté comme un expert du Maghreb, que s’il y a de l’eau dans le gaz entre Paris et Rabat, c’est que les marocains sont simplement… jaloux. Aboubakr Jamaï se donne ici beaucoup de mal pour nous vendre l’extravagante version que le “Deep State” français s’échine à placer pour expliquer l’érosion de la relation entre Rabat et Paris.

    Si ce qui se passe entre Rabat et Alger est ce qu’on appelle une relation stratégique hostile de long terme, essentiellement nourrie d’ailleurs, par les récits de la junte militaire algérienne, le Maroc n’a jamais considéré l’Algérie comme un rival tout simplement parce que l’action du Maroc est totalement orientée sur son propre projet de développement économique et social.

    En clair : Une démarche vertueuse lorsque celle de son voisin de l’Est repose sur la nuisance. Aussi, le tumulte des relations entre la France et son ancienne colonie n’intéresse le Maroc que dans la mesure où les deux pays ne grenouillent pas derrière son dos, notamment pour saborder le règlement de la question du Sahara.

    Là-dessus, le manque de discernement et de justesse de l’ex-journaliste explique à lui seul pourquoi il reste cantonné à de petits événements et de petits médias, à l’image de ceux de France Média Monde qui ne lui tendent pas le micro pour ses talents mais parce qu’”ON” leur a demandé. S’il disposait de sources crédibles, il serait capable de retracer la genèse de la dégradation des relations entre le Maroc et la France. A l’ancien journaliste de couler un peu plus en ajoutant : “nous assistons aujourd’hui, à ce que moi je considère comme étant une dérive de la diplomatie marocaine».

    Porte-parole de la France


    Convaincu de la force de cette punchline sur la politique étrangère du Maroc, Aboubakr Jamaï surfe à nouveau dessus lors d’un débat sur France Culture le 16 mars avec pour titre : “la France ménage-t-elle le Maroc?”.

    Animée par Emmanuel Laurentin, l’émission reçoit également Christian Cambon, sénateur Les Républicains (LR) du Val de Marne, président du groupe d’amitié France-Maroc et Nadia Hachimi Alaoui, professeure en sciences politiques à l’Université Internationale de Rabat (UIR).

    L’affaire Pégasus, la crise des visas, l’Algérie, et la résolution du parlement européen sont autant de sujets qui sont abordés avec en toile de fond, la question du Sahara.

    Comme s’il était atteint de paraphasie verbale, voilà que le professeur Jamaï répète pratiquement mot pour mot ,avec une fixation invariable, son laïus sur la reconnaissance des Etats-Unis d’Amérique de l’intégrité territoriale du Maroc.

    Endossant le rôle de porte-parole de la France, il affirme “que c’est injuste de la part du régime marocain d’en vouloir à la France sur l’affaire du Sahara” et ajoute, en montant d’un cran sur la politique étrangère du Maroc : “la diplomatie marocaine est entrée dans une phase d’hystérisation parce que le problème avec la France n’est pas unique. Avant il y a eu l’Allemagne, il y a eu l’Espagne.”
    Complexe d’infériorité


    En clair : Pour Aboubakr Jamaï, les pays du Nord sont toujours dans le vrai et ceux du Sud forcément dans le faux. Le complexe d’infériorité qu’il exprime ainsi est bien plus tenace qu’il n’y paraît et les nouveaux paradigmes qui caractérisent dorénavant la diplomatie marocaine, ruinent son narratif souillé qui confond offensivité et fébrilité.

    Lorsque Christian Cambon se rapproche de la vérité en disant que “le Maroc souhaite s’affranchir, en tant que puissance régionale, d’une relation qu’elle peut considérer comme asymétrique avec Paris” et que Nadia Hachimi Alaoui lance un vrai débat en considérant que “ l’ADN du Maroc a toujours été de jouer des circonstances et de la conjoncture. Il y a une géopolitique qui change avec notamment les Usa et Israël et le Maroc joue ici sa carte,” Aboubakr Jamaï nous fait à nouveau tomber au ras des pâquerettes pour arranger ses petites affaires et insiste pour dépeindre une diplomatie frénétique faite d’”ire” et de “colère”.

    Dettes, mensonges et vanité


    Aboubakr Jamaï semble avoir un rapport compliqué avec la vérité. Il la triture dans l’objectif de se bâtir la réputation d’un baron de l’opposition qu’il n’est assurément pas, comme nous le verrons dans la seconde partie de ce dossier. Il se dit exilé alors qu’il n’a pas été chassé ou fait l’objet d’un bannissement du territoire national mais qu’il est parti pour se soustraire au paiement des dettes cumulées par Media Trust, l’entreprise éditrice des deux titres de presse dont il était le patron.

    Il parle du Journal Hebdomadaire comme d’un titre “indépendant ” alors que durant de longues années, il répondait aux ordres du prince Moulay Hicham qui en façonnait la ligne éditoriale. Il est de ceux qui doivent avoir des ennemis lorsqu’ils ne peuvent pas en faire des amis. Aboubakr Jamaï avait demandé à plusieurs reprises à rencontrer Mohammed VI, au début de son régne. En l’absence de réponse, il se rapproche du cousin du Roi qui prétend avoir les aptitudes pour régner à sa place.
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