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L’Afrique du Sud sera-t-elle obligée de remettre Poutine à la CPI ?

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  • L’Afrique du Sud sera-t-elle obligée de remettre Poutine à la CPI ?

    Position difficile pour l'Afrique du Sud! A mon avis, face aux services rendus par la Russie au combat contre l'apartheid, l'Afrique du Sud- malheureusement- doit choyer le dictature russe et de surcroît que son pays soutient la juste cause sahraouie au même titre que l'Afrique du Sud.

    A votre avis?

    - C’était en 2015. Alors qu’il était accusé par la Cour pénale internationale (CPI) de génocide au Darfour, le président soudanais Omar el-Bechir prenait un malin plaisir à jouer au chat et à la souris avec le tribunal international. Le chef de l’État faisait en effet régulièrement des apparitions publiques dans des pays non signataires du Statut de Rome. À une exception près : Omar el-Bechir s’était rendu en Afrique du Sud pour un sommet de l’Union africaine. Mais Pretoria avait refusé d’arrêter l’ennemi public numéro 1.

    À l’été 2016, la CPI avait tancé l’Afrique du Sud : Pretoria, en tant que pays signataire du Statut de Rome, avait pour obligation de remettre el-Bechir à la CPI. Le président soudanais avait, certes, écourté son séjour pour prendre la fuite. Mais il avait été alerté qu’un tribunal allait potentiellement obliger les autorités sud-africaines à l’arrêter. Omar el-Bechir avait alors été aidé à quitter l’Afrique du Sud, depuis une base militaire située à proximité de Pretoria. Un acte de complicité, selon la CPI. Selon l’Afrique du Sud, les lois locales garantissaient à Omar el-Bechir une immunité totale.
    (...).
    L’Afrique du Sud signataire du Statut de Rome

    À l’époque, le président Jacob Zuma avait annoncé vouloir se retirer du Statut de Rome, et donc de la CPI. En 2017, le gouvernement sud-africain avait finalement annoncé sa décision de révoquer la notice adressée à l’ONU concernant son intention de se retirer du Statut de Rome. « Cette annulation officielle de la notice de retrait de la CPI représente une nouvelle chance pour le gouvernement sud-africain de repenser sa décision de contrecarrer la poursuite de la justice », avait déclaré, alors, Amnesty International.

    Cinq ans plus tard, on saura si cela a changé quelque chose. Car, alors que le président russe Vladimir Poutine est ciblé par un mandat d’arrêt international délivré par le CPI — une première pour le président d’un pays membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies —, l’Afrique du Sud doit accueillir le chef de l’État cette année. Le sommet des BRICS doit en effet se tenir à Pretoria à la fin du mois d’août prochain. Et la Russie fait partie de ce groupement.

    L’ANC préoccupée

    En attendant le mois d’août, l’Afrique du Sud a décidé d’anticiper. La ministre des Affaires étrangères Naledi Pandor refuse de dire ce qu’il adviendra de Poutine au moment de fouler le sol sud-africain. Elle préfère botte en touche et, même s’il s’agit selon elle d’« un sujet de préoccupation », elle compte sur la justice de son pays pour savoir quoi faire. En interne, cependant, la pression est forte : face à l’ANC, l’Alliance démocratique appelle le président Cyril Ramaphosa à ne pas inviter Vladimir Poutine.

    Reste que, pour les autres partis, il n’est pas question de toucher à Poutine. Car entre Moscou et Pretoria, c’est une longue histoire, et pas question de revenir sur le soutien russe qui date de l’apartheid. Le Kremlin, à l’époque, avait soutenu le Congrès national africain (ANC). Ce dernier n’envisage pas de remettre Poutine à la CPI, mais reste discret sur le sujet. En cas de risque de scandale diplomatique avec La Haye, nul doute que Ramaphosa fera en sorte de recommander à Vladimir Poutine de ne pas assister au sommet des BRICS.

    Le Journal de l'Afrique


  • #2
    Un pays qui soutient la juste cause sahraouie pourrait-il être accusé de crimes de guerre? Et donc pourquoi pas aussi le Maroc et son sosie israélien? C'est là où réside l'interrogation.

    - L'Afrique du Sud n'entend pas renier la Russie. C'est ce que le gouvernement a fermement répété depuis que la Cour pénale internationale (CPI) a émis un mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine, le 17 mars 2023. « Certains ne souhaitent pas que nous ayons des relations avec un vieil ami historique », a déclaré la ministre des Affaires étrangères Naledi Pandor, jeudi 30 mars, alors qu'elle accueillait le ministre russe des Ressources nationales et de l'Environnement, Aleksandr Kozlov. « Nous avons pourtant été clairs : la Russie est une amie […], nous ne pouvons pas soudainement devenir ennemis à la demande d'autres [pays]. »

    Ce mandat d'arrêt international, une première concernant un dirigeant d'une puissance nucléaire et membre permanent du Conseil de sécurité, tombe très mal pour l'Afrique du Sud. Partie du statut de Rome de la CPI, elle serait tenue d'arrêter Vladimir Poutine s'il posait un pied sur le territoire, ce qui est justement prévu en août 2023, à l'occasion du sommet des Brics qui réunira en Afrique du Sud les dirigeants de la Chine, de la Russie, du Brésil et de l'Inde.
    (...).
    La légitimité de la CPI de nouveau en question

    Le mandat d'arrêt relance en Afrique du Sud les débats autour d'une sortie possible de la Cour pénale internationale, mais c'est improbable. Non seulement cela ne serait pas valable d'ici au sommet des Brics, mais surtout le gouvernement vient juste de réaffirmer son lien avec l'institution. Alors qu'un projet de loi pour sortir de la CPI traînait dans les tiroirs depuis l'affaire el-Béchir, l'ANC a définitivement décidé de l'enterrer lors de sa conférence nationale, en décembre 2022. Le projet de loi a été retiré le 10 mars, sept jours seulement avant que le mandat d'arrêt contre Poutine ne soit émis.

    Néanmoins, cela n'empêche pas les critiques envers la CPI, régulièrement accusée d'être sélective, en omettant de mettre en cause les pays occidentaux. « Il y a eu beaucoup de conflits à travers le monde et les pays les plus puissants sont souvent impliqués. Mais ils ne sont pas inculpés, critiqués, et ils ne sont pas membres de la CPI et n'ont pas signé le statut de Rome », dénonce dans une interview au Sunday Times sud-africain Naledi Pandor, la ministre des Affaires étrangères. « Ils sont soudainement très impliqués lorsque c'est Poutine que l'on pointe du doigt, mais, si quelqu'un était mis en cause dans leur pays, ils ne l'accepteraient pas. »

    123 pays sont partie au statut de Rome de la CPI dans le monde. L'Afrique du Sud a été le premier pays africain à le signer en 1998 (ratifié en 2000). Ni les États-Unis, ni la Russie, ni l'Inde, ni la Chine ne l'ont ratifié.

    Le Point.fr

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