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La milice Wagner recrute ses soldats dans les prisons de Russie.
De retour du front, quelque 5000 anciens prisonniers ont obtenu la grâce présidentielle.
"The Observer" raconte ce dimanche comment certains d'entre eux terrorisent les habitants de leurs villes natales.
C'est l'histoire d'un meurtre qui aurait dû être évité. Celui de Tsugri, un homme de 38 ans connu de tous dans sa petite ville de Géorgie. Atteint d'un trouble du développement, il a été poignardé à mort dans la soirée du dimanche 16 avril. Le suspect principal, identifié grâce à une vidéo sanglante publiée sur Telegram, est un ancien combattant de Wagner. Comme les dizaines de milliers de soldats de cette milice pro-russe, Georgiy Siukayev était en prison au moment où il a été recruté. Désormais gracié, il sème la terreur dans sa ville natale.
5000 anciens criminels graciés
Et il n'est pas un cas à part. Comme le révèle ce dimanche The Observer, le meurtre de Tsugri n'est pas le premier qui aurait été commis par un ancien membre de ce groupe armé. Fin mars, Yulia Buiskich, une retraitée de 85 ans, a été assassinée en pleine nuit à son domicile par Ivan Rossomakhin, lui aussi ancien soldat de cette milice ultra-violente. Au moment de son recrutement, il purgeait une peine de dix ans de prison pour meurtre en 2020.
Car pour mener à bien ses opérations en Ukraine, la milice dirigée par Evgueni Prigojine a massivement recruté dans les prisons, faisant fi du passé judiciaire de ses hommes d'armes. Dans ses rangs se trouvent des meurtriers et des violeurs. Un serial-killer, condamné à la réclusion à perpétuité pour avoir tué 80 femmes en Russie, s'était même porté candidat. Si beaucoup d'entre eux sont morts au combat, les survivants ont pu bénéficier d'une grâce présidentielle. D'après le patron de la milice, plus de 5000 anciens criminels ont ainsi déjà été libérés. Un retour dans la nature qui alimente évidemment les craintes des habitants de leurs villes d'origines.
D'autant que ces anciens criminels jouissent d'une vraie impunité. Le patron de la milice et proche de Vladimir Poutine s'est porté personnellement garant de la protection de ses soldats. Et a promis qu'il les aiderait en cas d'ennuis avec les forces de l'ordre. "La police doit vous traiter avec respect. S'ils sont déraisonnables... je les appellerai moi-même et je réglerai la situation avec les gouverneurs. Nous trouverons une solution", a-t-il ainsi déclaré à un groupe d'anciens prisonniers.
Preuve de ce sentiment de toute puissance, le témoignage d'Alexey Savichev, un meurtrier rentré en mars dernier dans sa ville natale de Voronej. Dans les pages du magazine hebdomadaire, il relate comment il a dépensé la totalité de la somme gagnée en combattant en Ukraine - l'équivalent de 11.000 euros - en "alcool et prostituées". Et malgré ses nombreuses arrestations en état d'ébriété, il affirme avoir été "traité un peu comme un héros" par les forces de l'ordre croisées sur la route. "J'avais l'impression que je pouvais m'en tirer avec n'importe quoi."
Les meurtres de Tsugri et de Yulia ne sont donc peut-être que les premiers d'une épouvantable liste. Pour les familles des victimes, une chose est claire : "L'État, Poutine et Prigojine, sont responsables de cette mort et devront en répondre", pour reprendre l'expression utilisée par un proche de Yulia Buiskich. "Ce sont eux qui ont relâché un bâtard malade dans la société".
Source : TFI Info - 23/04/2023
De retour du front, quelque 5000 anciens prisonniers ont obtenu la grâce présidentielle.
"The Observer" raconte ce dimanche comment certains d'entre eux terrorisent les habitants de leurs villes natales.
C'est l'histoire d'un meurtre qui aurait dû être évité. Celui de Tsugri, un homme de 38 ans connu de tous dans sa petite ville de Géorgie. Atteint d'un trouble du développement, il a été poignardé à mort dans la soirée du dimanche 16 avril. Le suspect principal, identifié grâce à une vidéo sanglante publiée sur Telegram, est un ancien combattant de Wagner. Comme les dizaines de milliers de soldats de cette milice pro-russe, Georgiy Siukayev était en prison au moment où il a été recruté. Désormais gracié, il sème la terreur dans sa ville natale.
5000 anciens criminels graciés
Et il n'est pas un cas à part. Comme le révèle ce dimanche The Observer, le meurtre de Tsugri n'est pas le premier qui aurait été commis par un ancien membre de ce groupe armé. Fin mars, Yulia Buiskich, une retraitée de 85 ans, a été assassinée en pleine nuit à son domicile par Ivan Rossomakhin, lui aussi ancien soldat de cette milice ultra-violente. Au moment de son recrutement, il purgeait une peine de dix ans de prison pour meurtre en 2020.
Car pour mener à bien ses opérations en Ukraine, la milice dirigée par Evgueni Prigojine a massivement recruté dans les prisons, faisant fi du passé judiciaire de ses hommes d'armes. Dans ses rangs se trouvent des meurtriers et des violeurs. Un serial-killer, condamné à la réclusion à perpétuité pour avoir tué 80 femmes en Russie, s'était même porté candidat. Si beaucoup d'entre eux sont morts au combat, les survivants ont pu bénéficier d'une grâce présidentielle. D'après le patron de la milice, plus de 5000 anciens criminels ont ainsi déjà été libérés. Un retour dans la nature qui alimente évidemment les craintes des habitants de leurs villes d'origines.
D'autant que ces anciens criminels jouissent d'une vraie impunité. Le patron de la milice et proche de Vladimir Poutine s'est porté personnellement garant de la protection de ses soldats. Et a promis qu'il les aiderait en cas d'ennuis avec les forces de l'ordre. "La police doit vous traiter avec respect. S'ils sont déraisonnables... je les appellerai moi-même et je réglerai la situation avec les gouverneurs. Nous trouverons une solution", a-t-il ainsi déclaré à un groupe d'anciens prisonniers.
Preuve de ce sentiment de toute puissance, le témoignage d'Alexey Savichev, un meurtrier rentré en mars dernier dans sa ville natale de Voronej. Dans les pages du magazine hebdomadaire, il relate comment il a dépensé la totalité de la somme gagnée en combattant en Ukraine - l'équivalent de 11.000 euros - en "alcool et prostituées". Et malgré ses nombreuses arrestations en état d'ébriété, il affirme avoir été "traité un peu comme un héros" par les forces de l'ordre croisées sur la route. "J'avais l'impression que je pouvais m'en tirer avec n'importe quoi."
Les meurtres de Tsugri et de Yulia ne sont donc peut-être que les premiers d'une épouvantable liste. Pour les familles des victimes, une chose est claire : "L'État, Poutine et Prigojine, sont responsables de cette mort et devront en répondre", pour reprendre l'expression utilisée par un proche de Yulia Buiskich. "Ce sont eux qui ont relâché un bâtard malade dans la société".
Source : TFI Info - 23/04/2023
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