Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Un blessé par balle dans le convoi français pris pour cible

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Un blessé par balle dans le convoi français pris pour cible


    Alors que se succèdent les opérations d’évacuation de ressortissants occidentaux, le convoi français aurait été pris pour cible, faisant un blessé par balle. Les combats sanglants entre l’armée régulière et les paramilitaires du FSR entament leur deuxième semaine.

    Depuis une semaine, les combats acharnés qui déchirent les rues de Khartoum se font dans l’opacité la plus totale. Des progressions de l’armée soudanaise ou des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), nous n’avons que des idées floues. On sait simplement, grâce aux quelques témoignages qui nous arrivent, que les tirs nourris résonnent jour et nuit, que les explosions viennent toujours interrompre les maigres espoirs de trêves. Et c’est dans ce chaos que les chancelleries occidentales doivent s’organiser pour évacuer leurs ressortissants pris entre deux feux comme tous les Soudanais de la capitale.

    En témoigne la complexe opération d’évacuation française, annoncée ce dimanche 23 avril. Après un communiqué inquiétant des FSR, un officiel occidental en contact avec les forces spéciales françaises confirme au New York Times que le convoi français, qui inclut d’autres ressortissants européens, a effectivement été pris pour cible, et qu’une personne a été blessée par balle, et recevrait actuellement des soins médicaux. Selon les paramilitaires, qui assurent avoir escorté le convoi, celui-ci aurait été visé par «des avions», «en passant par Bahri vers Omdurman», à l’ouest de la capitale, Khartoum. L’officiel cité anonymement par le quotidien américain précise que le convoi a été contraint de se retirer dans un hangar d’un aérodrome militaire.

    Une source diplomatique avait pourtant précisé que les forces armées soudanaises tout comme les paramilitaires des FSR, contre qui elles se battent, avaient «apporté des garanties de sécurité» permettant cette opération. Quelque 250 ressortissants français vivent au Soudan, de même source. Mais depuis hier et le début des évacuations de ressortissants occidentaux, les deux factions qui s’opposent s’accusent mutuellement d’entraver les opérations.

    Pour rajouter à l’opacité, le pays a par ailleurs subi une panne d’internet «quasi totale» ce dimanche selon NetBlocks, une organisation basée à Londres qui surveille l’accès au web dans le monde entier. Les violences, qui ont éclaté le 15 avril à Khartoum et dans la région du Darfour (ouest), ont fait des centaines de morts et des milliers de blessés, selon l’Organisation mondiale de la Santé. Elles ont provoqué la fuite de milliers de personnes et opposent le chef de l’armée, le général Abdel-Fattah al-Burhane et son ancien numéro 2, le général Mohamed Hamdane Daglo, dit Hemetti, à la tête des paramilitaires du FSR. Les tensions étaient palpables depuis plusieurs mois, et ont éclaté alors que se posait la question d’intégrer les FSR à l’armée, à quelques jours seulement d’une transition prévue du pouvoir aux civils.
    Personnel diplomatique américain évacué

    Les Etats-Unis ont quant à eux confirmé l’évacuation de leur personnel diplomatique au moyen d’une opération héliportée à leur ambassade de Khartoum. Le président américain Joe Biden avait annoncé plus tôt que l’armée avait «mené une opération pour extraire le personnel du gouvernement américain de Khartoum», selon un communiqué publié tard samedi soir heure de Washington. L’opération a fait intervenir trois hélicoptères CH-47 Chinook et a permis l’évacuation d’un «peu moins d’une centaine» de personnes dont plusieurs diplomates étrangers, a précisé un haut responsable du département d’Etat, John Bass. Il a en outre rejeté toute «coordination» avec les paramilitaires des Forces de soutien rapide, qui se battent contre l’armée régulière soudanaise et qui avaient affirmé auparavant avoir «coordonné» l’opération avec les Etats-Unis. Cette opération n’a pas concerné les autres ressortissants américains se trouvant au Soudan, qui seraient plusieurs centaines, pour lesquels une évacuation n’est pas prévue «pour le moment», selon John Bass.

    Avec beaucoup moins de détails, le Premier ministre britannique Rishi Sunak annonce sur Twitter l’évacuation du Soudan du personnel diplomatique du Royaume-Uni et de leurs familles. «Les forces armées britanniques ont procédé à une évacuation complexe et rapide des diplomates britanniques et de leurs familles du Soudan, dans un contexte d’escalade de la violence et de menaces à l’encontre du personnel de l’ambassade.» Samedi, c’est l’Arabie Saoudite qui avait évacué 91 citoyens saoudiens et environ 66 ressortissants de 12 autres pays vers le port de Jeddah. UK armed forces have completed a complex and rapid evacuation of British diplomats and their families from Sudan, amid a significant escalation in violence and threats to embassy staff.
    I pay tribute to the commitment of our diplomats and bravery of the military personnel who…


    La Turquie et l’Italie ont également annoncé leur volonté d’évacuer dimanche leurs ressortissants du Soudan. «Le point de rassemblement sera d’ici midi à la résidence de l’ambassadeur», a indiqué l’unité de crise du ministère des Affaires étrangères italien. Le ministère turc a quant à lui précisé que «des ressortissants des pays tiers ayant réclamé une aide ont aussi été inclus» dans leurs plans d’évacuation.

    L’évacuation des ressortissants turcs de deux quartiers de Khartoum et de Wad Madani, à 200 kilomètres au sud, était initialement prévue dimanche matin à partir de 6 heures, heure locale. Mais l’évacuation du quartier de Kafouri, dans le nord de Khartoum, a été reportée «jusqu’à nouvel ordre» à cause d’une explosion survenue dimanche matin près d’une mosquée désignée comme le lieu de rassemblement, a annoncé sur Twitter l’ambassade de Turquie à Khartoum. Quelque 600 ressortissants turcs vivent au Soudan.

    Selon des témoignages recueillis par l’AFP, de fortes explosions ont secoué la capitale samedi et des échanges de tirs ont été entendus dans différents quartiers de Khartoum, dont les habitants sont privés en grande partie d’électricité et d’eau courante. Le pape François a appelé au «dialogue» face la «grave» situation au Soudan lors de sa traditionnelle prière dominicale en public place Saint-Pierre.

    Libération
Chargement...
X