Un nouveau rapport du Programme alimentaire mondial tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme concernant la captation de l’aide internationale par le Polisario. Le gouvernement d’Alger se satisfait sans le dire de ce scandale.
Jérôme Besnard
19 avril 2023
Le Programme alimentaire mondial (PAM) est l’organisme d’aide alimentaire de l’ONU et de son agence spécialisée dans l’alimentation et la nourriture, la FAO qui siège à Rome. Le PAM vient de publier l’évaluation de son programme stratégique destiné à l’Algérie pour la période 2019-2022. Une aide principalement destinée aux camps de Tindouf, situés au sud-ouest du pays et abritant les populations originaires du Sahara marocain retenues depuis la fin des années 1970, souvent contre leur gré, par l’organisation du Polisario, elle-même financée par l’Algérie pour nuire au Maroc.
Force est de constater que le PAM documente de façon irréfutable le détournement de l’aide alimentaire destinée à une population en situation de sous-nutrition, notamment parmi les femmes et les enfants. Les Nations-Unies s’inquiètent également de l’absence de recensement des populations concernées, porte-ouverte à leur surestimation et aux détournements consécutifs. La Convention internationale du 28 juillet 1951 relative aux statuts des réfugiés préconise en effet l’identification et le recensement des personnes concernées, ce qui est rendu d’autant plus possible lorsqu'elles sont fixées de longue date dans des camps situés dans un pays aussi riche que l’Algérie, important producteur d’hydrocarbures.
Vol de l’aide européenne
De fait, les agences onusiennes spécialisées dans l’aide aux réfugiées ne peuvent agir librement dans les camps algériens de Tindouf qui sont gérés, au mépris là encore du droit international, par la milice du Polisario, groupe séparatiste armé, au point de former une enclave de non-droit grâce à la complicité des autorités algériennes. La direction du Polisario bénéfice ainsi directement du détournement des denrées alimentaires, financées notamment par l’Union européenne, qui sont opportunément revendues à d’autres populations de la région.
Ce constat du PAM n’est pas une surprise. En effet, dès janvier 2015, l’Office anti-fraude de l’Union européenne (OLAF) pointait un détournement méthodique, remontant à quatre décennies, de l’aide internationale envoyée aux populations sahraouies retenues dans des camps situés en territoire algérien, et ce dès l’arrivée de l’aide alimentaire dans le port d’Oran, confortant ainsi les soupçons de complicités existantes au sein des autorités algériennes.
On rappellera à bon escient la résolution du Parlement européen d’avril 2015 relative à l’instrumentalisation de la question humanitaire dans les camps de Tindouf par l’Algérie, notamment quant au détournement de l’aide financée par les contribuables européens et à l’absence de recensement des populations concernées. On pourrait aussi mentionner, dans le même sens, le rapport 2021 du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres mentionnant le détournement d’une partie des aides aux réfugiés sahraouis. Dernière en date, la résolution 2654 du conseil de sécurité de l’ONU, adoptée le 27 octobre dernier réclame une fois de plus le recensement des occupants du camp de Tindouf.
Responsabilité de l’Algérie
Comme on le voit, la situation est assez claire pour les organisations internationales. D’une part l’Algérie ferme les yeux sur le détournement d’une partie au moins de l’aide alimentaire internationale aux populations retenues par le Polisario dans les camps de Tindouf. D’autre part elle ne procède pas au recensement tout à fait possible, de ces populations. La raison en est simple : l’existence du Polisario est une carte essentielle dans le jeu politique régional de l’Algérie et lui permet de poursuivre sa politique de nuisance à l’égard de son voisin marocain dont la légitimité historique et politique à administrer ses provinces sahariennes n’est plus à démontrer.
Omerta
Jérôme Besnard
19 avril 2023
Le Programme alimentaire mondial (PAM) est l’organisme d’aide alimentaire de l’ONU et de son agence spécialisée dans l’alimentation et la nourriture, la FAO qui siège à Rome. Le PAM vient de publier l’évaluation de son programme stratégique destiné à l’Algérie pour la période 2019-2022. Une aide principalement destinée aux camps de Tindouf, situés au sud-ouest du pays et abritant les populations originaires du Sahara marocain retenues depuis la fin des années 1970, souvent contre leur gré, par l’organisation du Polisario, elle-même financée par l’Algérie pour nuire au Maroc.
Force est de constater que le PAM documente de façon irréfutable le détournement de l’aide alimentaire destinée à une population en situation de sous-nutrition, notamment parmi les femmes et les enfants. Les Nations-Unies s’inquiètent également de l’absence de recensement des populations concernées, porte-ouverte à leur surestimation et aux détournements consécutifs. La Convention internationale du 28 juillet 1951 relative aux statuts des réfugiés préconise en effet l’identification et le recensement des personnes concernées, ce qui est rendu d’autant plus possible lorsqu'elles sont fixées de longue date dans des camps situés dans un pays aussi riche que l’Algérie, important producteur d’hydrocarbures.
Vol de l’aide européenne
De fait, les agences onusiennes spécialisées dans l’aide aux réfugiées ne peuvent agir librement dans les camps algériens de Tindouf qui sont gérés, au mépris là encore du droit international, par la milice du Polisario, groupe séparatiste armé, au point de former une enclave de non-droit grâce à la complicité des autorités algériennes. La direction du Polisario bénéfice ainsi directement du détournement des denrées alimentaires, financées notamment par l’Union européenne, qui sont opportunément revendues à d’autres populations de la région.
Ce constat du PAM n’est pas une surprise. En effet, dès janvier 2015, l’Office anti-fraude de l’Union européenne (OLAF) pointait un détournement méthodique, remontant à quatre décennies, de l’aide internationale envoyée aux populations sahraouies retenues dans des camps situés en territoire algérien, et ce dès l’arrivée de l’aide alimentaire dans le port d’Oran, confortant ainsi les soupçons de complicités existantes au sein des autorités algériennes.
On rappellera à bon escient la résolution du Parlement européen d’avril 2015 relative à l’instrumentalisation de la question humanitaire dans les camps de Tindouf par l’Algérie, notamment quant au détournement de l’aide financée par les contribuables européens et à l’absence de recensement des populations concernées. On pourrait aussi mentionner, dans le même sens, le rapport 2021 du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres mentionnant le détournement d’une partie des aides aux réfugiés sahraouis. Dernière en date, la résolution 2654 du conseil de sécurité de l’ONU, adoptée le 27 octobre dernier réclame une fois de plus le recensement des occupants du camp de Tindouf.
Responsabilité de l’Algérie
Comme on le voit, la situation est assez claire pour les organisations internationales. D’une part l’Algérie ferme les yeux sur le détournement d’une partie au moins de l’aide alimentaire internationale aux populations retenues par le Polisario dans les camps de Tindouf. D’autre part elle ne procède pas au recensement tout à fait possible, de ces populations. La raison en est simple : l’existence du Polisario est une carte essentielle dans le jeu politique régional de l’Algérie et lui permet de poursuivre sa politique de nuisance à l’égard de son voisin marocain dont la légitimité historique et politique à administrer ses provinces sahariennes n’est plus à démontrer.
Omerta
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