Les Marocains partagés entre volonté d’en découdre et tentation d’accepter fatalement leur « sort »
Face à la monstrueuse pieuvre qu’est l’appareil du Makhzen qui enserre, depuis des siècles, le Royaume dans ses tentacules, épie, emprisonne, torture, neutralise, corrompt et écrase qui il veut et quand il veut, dans l’anonymat des « trous » personnels des centres de détention secrets, la clandestinité des mouroirs collectifs ou, sur la voie publique, au grand jour et devant tout le monde, les Marocains (-nes) donnent, par moments, l’impression de ne plus savoir ce qu’ils doivent ou peuvent réellement faire pour retrouver leur condition d’humains.
Il est vrai qu’après les cuisants échecs enregistrés et les déboires encaissés au cours des dernières décennies par leurs forces vives, les massacres et les tueries qui s’en sont suivis, de nombreux Marocains (-nes) ne cachent plus leur hésitation (toute humaine) entre la volonté réelle et sincère de continuer par tous les moyens d’essayer d’en découdre avec la monarchie et l’irrésistible tentation de ravaler leur fierté et d’accepter fatalement leur Maktoub (sort). Ce dilemme cornélien est vécu tragiquement, on s’en doute, par des millions de Marocains (-nes) condamnés à endurer au quotidien, à côté des affres physiques, morales et psychologiques d’une servitude innommable, des injustices sociales, économiques et politiques criantes et intolérables.
Et pourtant, si les Marocains (-nes) peinent (toujours) à trouver les moyens de se délivrer de la servitude moyenâgeuse qui les terrasse et les déshumanise à titre individuel et collectif, s’ils n’ont pas (encore) réussi à éliminer la monarchie ou à en abattre les symboles, il faut reconnaître, nous devons, par honnêteté, y insister, que ce n’est pas faute d’avoir essayé et encore moins par manque de courage, de détermination ou d’irrésistible envie d’y arriver. Les incessantes luttes sociales livrées, tout au long des dernières décennies, par les citoyens (-nes) marocains dans les différentes villes, villages et douars du Royaume, montrent, s’il en est besoin, que le peuple marocain a tout, ou presque tout, tenté pour se débarrasser de la monarchie et de ses symboles honnis et détestés.
Pour reconquérir leur liberté et retrouver leur dignité de citoyens, le peuple marocain et ses forces vives n’ont reculé devant aucun pari ou défi aussi insensé soit-il, n’ont négligé aucune possibilité ou moyen susceptible de leur permettre d’abattre la monarchie et de s’extraire de l’emprise de son Makhzen : les coups d’État, les soulèvements populaires tantôt spontanés, tantôt organisés, les émeutes, les grèves, les sit-in, etc... Mais rien n’y fait. Après chaque épreuve, le roi s’est senti plus fort et l’appareil du Makhzen plus puissant et plus redoutable qu’il ne l’était.
Baba Sayed
Face à la monstrueuse pieuvre qu’est l’appareil du Makhzen qui enserre, depuis des siècles, le Royaume dans ses tentacules, épie, emprisonne, torture, neutralise, corrompt et écrase qui il veut et quand il veut, dans l’anonymat des « trous » personnels des centres de détention secrets, la clandestinité des mouroirs collectifs ou, sur la voie publique, au grand jour et devant tout le monde, les Marocains (-nes) donnent, par moments, l’impression de ne plus savoir ce qu’ils doivent ou peuvent réellement faire pour retrouver leur condition d’humains.
Il est vrai qu’après les cuisants échecs enregistrés et les déboires encaissés au cours des dernières décennies par leurs forces vives, les massacres et les tueries qui s’en sont suivis, de nombreux Marocains (-nes) ne cachent plus leur hésitation (toute humaine) entre la volonté réelle et sincère de continuer par tous les moyens d’essayer d’en découdre avec la monarchie et l’irrésistible tentation de ravaler leur fierté et d’accepter fatalement leur Maktoub (sort). Ce dilemme cornélien est vécu tragiquement, on s’en doute, par des millions de Marocains (-nes) condamnés à endurer au quotidien, à côté des affres physiques, morales et psychologiques d’une servitude innommable, des injustices sociales, économiques et politiques criantes et intolérables.
Et pourtant, si les Marocains (-nes) peinent (toujours) à trouver les moyens de se délivrer de la servitude moyenâgeuse qui les terrasse et les déshumanise à titre individuel et collectif, s’ils n’ont pas (encore) réussi à éliminer la monarchie ou à en abattre les symboles, il faut reconnaître, nous devons, par honnêteté, y insister, que ce n’est pas faute d’avoir essayé et encore moins par manque de courage, de détermination ou d’irrésistible envie d’y arriver. Les incessantes luttes sociales livrées, tout au long des dernières décennies, par les citoyens (-nes) marocains dans les différentes villes, villages et douars du Royaume, montrent, s’il en est besoin, que le peuple marocain a tout, ou presque tout, tenté pour se débarrasser de la monarchie et de ses symboles honnis et détestés.
Pour reconquérir leur liberté et retrouver leur dignité de citoyens, le peuple marocain et ses forces vives n’ont reculé devant aucun pari ou défi aussi insensé soit-il, n’ont négligé aucune possibilité ou moyen susceptible de leur permettre d’abattre la monarchie et de s’extraire de l’emprise de son Makhzen : les coups d’État, les soulèvements populaires tantôt spontanés, tantôt organisés, les émeutes, les grèves, les sit-in, etc... Mais rien n’y fait. Après chaque épreuve, le roi s’est senti plus fort et l’appareil du Makhzen plus puissant et plus redoutable qu’il ne l’était.
Baba Sayed
Commentaire