L’ordre du nouveau ministre de la sécurité nationale de l’occupant israélien, Itamar Ben Gvir, d’interdire le drapeau palestinien dans les lieux publics fait suite à une série d’autres mesures punitives contre les Palestiniens, depuis son entrée en fonctions fin décembre 2022.
Le drapeau rouge, vert et blanc ne peut plus flotter dans l’espace public israélien. C’est le dernier ordre du nouveau ministre de la sécurité nationale israélien concernant le drapeau palestinien, a rapporté Le Monde. Dans le cadre de la dernière mesure de répression prise par le nouveau gouvernement dur du pays, Itamar Ben Gvir a annoncé sur Twitter, dimanche 8 janvier, qu’il ordonnait « à la police israélienne de faire respecter l’interdiction de faire flotter tout drapeau de l’OLP [l’Organisation de libération de la Palestine], qui montre une identification avec une organisation terroriste dans la sphère publique, et de mettre fin à toute incitation contre l’Etat d’Israël ».
Le drapeau palestinien est très symbolique dans le conflit israélo-palestinien. Israël considérait autrefois le drapeau palestinien comme celui d’un groupe armé apparenté au Hamas palestinien ou au Hezbollah chiite libanais, mais après la signature des accords d’Oslo, en 1993, le drapeau a été reconnu comme celui de l’Autorité palestinienne (AP), créée pour administrer la bande de Gaza et certaines parties de la Cisjordanie occupée. L’entité sioniste s’oppose à toute activité officielle de l’AP à Jérusalem-Est, et la police a, par le passé, dispersé des événements qu’elle pensait liés à l’AP.
En mai 2022, la police anti-émeute israélienne a frappé les porteurs de cercueil lors des funérailles de la journaliste d’Al-Jazeera Shireen Abu Akleh, les faisant presque lâcher le cercueil. La police a arraché des drapeaux palestiniens des mains des personnes et a tiré des grenades assourdissantes pour disperser la foule.
L’ordre d’Itamar Ben Gvir d’interdire le drapeau palestinien dans les lieux publics fait suite à une série d’autres mesures punitives contre les Palestiniens, depuis son entrée en fonctions, le 29 décembre 2022. Le nouveau gouvernement a annoncé vendredi agir en représailles à une demande palestinienne – qu’il qualifie de « mesure anti-israélienne extrême ». Israël entend faire « payer le prix » à l’AP de sa récente démarche pour faire examiner à l’Organisation des Nations unies (ONU) la question de l’occupation israélienne des territoires palestiniens.
« Ces mesures constituent une nouvelle guerre contre le peuple palestinien (…) et contre la survie de l’Autorité nationale » palestinienne, s’est indigné lundi le premier ministre palestinien, Mohammad Shtayyeh, avant la réunion hebdomadaire du gouvernement. « Elles ont pour seul but de pousser l’Autorité au bord d’un gouffre financier et institutionnel », a-t-il estimé, assurant que cette politique se conclurait par un « échec ».
Itamar Ben Gvir, connu pour sa rhétorique anti-arabe, a suscité la semaine dernière une large condamnation internationale lorsqu’il a visité l’esplanade des Mosquées, lieu saint le plus sensible de Jérusalem.
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