Vu d’Espagne.
Le chef de la diplomatie européenne est en visite au Maroc les 5 et 6 janvier afin de renforcer un peu plus la relation entre Bruxelles et Rabat, décortique la presse espagnole.
Le haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères, Josep Borrell, échange une poignée de main avec le ministre des Affaires étrangères marocain, Nasser Bourita, le 5 janvier 2023, à Rabat. AFP Partager
“Dans l’UE, nous considérons le Maroc comme un partenaire fiable. C’est notre allié le plus dynamique et le plus proche.” Habitué des déclarations imprévisibles, le haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères, Josep Borrell, a lissé son propos pour entamer son année diplomatique 2023, au Maroc, les 5 et 6 janvier.
À Rabat, le socialiste espagnol “resserre les rangs” avec le royaume marocain, commente le quotidien conservateur espagnol El Mundo. Le Maroc est “le principal allié économique de l’UE en Afrique”, rappelle le journal de centre gauche El País, qui précise également que Rabat est un partenaire indispensable pour l’UE en matière de “lutte contre l’immigration irrégulière” et face au “terrorisme djihadiste”.
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Selon El Mundo, une “ombre” plane pourtant au-dessus de la visite de Borrell au Maroc : celle du “Qatargate”, le scandale de corruption qui secoue le Parlement européen depuis la mi-décembre. La présumée implication du Maroc dans cette affaire – à en croire plusieurs journaux qui suivent de près l’enquête – pourrait secouer “la bromance” entre Européens et Marocains, prévient le journal madrilène.
Jeudi 5 janvier, “la question a été ignorée” lorsque Borrell et le ministre des Affaires étrangères marocain, Nasser Bourita, se sont présentés devant la presse, observe El Mundo, au même titre que “la répression des militants ou des journalistes dans le pays nord-africain”.
Approche “prudente”
Le chef de la diplomatie européenne était toutefois très attendu concernant l’épineuse question du Sahara occidental. Il a défendu “une solution politique équitable” – ce que propose l’ONU à ce sujet – pour ce territoire situé à l’ouest du Maroc et convoité à la fois par le mouvement séparatiste sahraoui, le Front Polisario, partisan d’un référendum d’autodétermination, et le royaume marocain, qui le contrôle depuis 1975.
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L’été dernier, l’Espagnol Borrell avait suscité l’ire de Rabat en se prononçant “en faveur d’une consultation populaire sur le Sahara”, se remémore El País. Par conséquent, une première visite officielle du représentant de la diplomatie européenne, prévue en septembre, avait été annulée par le royaume.
Néanmoins, en adoptant une approche plus “prudente” depuis cet épisode, Borrell est passé “du statut d’adversaire à celui d’‘ami’ du Maroc”, assure El Mundo. En parallèle, plusieurs pays occidentaux, dont l’Espagne du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez, ont pris parti pour le plan d’autonomie proposé par le Maroc à propos de ces terres très disputées dans le Sahara.
Courrier international
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