Les drones iraniens de type Shahed (« martyr », en persan) sont devenus une composante majeure des bombardements aveugles qu’a ordonnés le Kremlin sur le territoire ukrainien.
La guerre des drones fait rage dans le ciel de l’Ukraine. Kiev a longtemps pu compter sur l’indéniable supériorité que lui conféraient sur ce plan les drones Bayraktar TB2, de fabrication turque, avec une possibilité à terme de production locale. Ces drones ont contribué au coup d’arrêt infligé à l’offensive russe du 24 février dernier, au point d’être célébrés par une chanson exaltant la résistance ukrainienne. Le président Zelensky a d’ailleurs accueilli avec chaleur, le 9 septembre, Selçuk Bayraktar, l’industriel turc qui a donné son nom à de tels drones et qui se trouve être le gendre du chef de l’Etat turc : « Chacun en Ukraine sait ce qu’est Bayraktar et connaît votre compagnie. Merci à vous et au président Erdogan, merci pour votre soutien et celui des citoyens turcs dans cette guerre contre l’agression russe. » Moscou tente de compenser une telle faiblesse en acquérant, depuis cet été, des drones iraniens de type Shahed (« martyr », en persan), massivement utilisés lors des bombardements des 10 et 11 octobre sur des cibles civiles en Ukraine.
Des drones « »
A la différence des Bayraktar turcs, les drones Shahed sont relativement peu sophistiqués. Mais ils ont une portée de 2 500 kilomètres et peuvent voler à plus de 185 kilomètres à l’heure pour le modèle Shahed-136, dont des centaines d’exemplaires auraient déjà été livrés à l’armée russe.
Ils sont produits par l’Iran Aircraft Manufacturing Industries, une société désignée par son acronyme persan de HESA et placée sur les listes de sanctions occidentales du fait de sa collaboration au programme nucléaire. Ce type de drones a déjà mené des attaques spectaculaires, en septembre 2019, contre des installations pétrolières en Arabie saoudite, puis en janvier dernier, contre le territoire des Emirats arabes unis, attaques revendiquées par les rebelles pro-iraniens du Yémen, mais largement attribuées à l’Iran lui-même. Ces drones sont dits « kamikazes » du fait de leur « sacrifice » au cours du raid. La République islamique a d’ailleurs choisi de les appeler « martyr », un terme tellement chargé que la Russie les a rebaptisés… « géranium-2 ». C’est ainsi que les Shahed-136 deviennent en russe des Geran-2 !
Dès le 13 septembre, l’armée ukrainienne affirme avoir abattu un Shahed-136 non loin de Koupiansk, une localité stratégique du nord du Donbass, reconquise quelques jours plus tard. Le 25 septembre, c’est contre un bâtiment administratif d’Odessa que ces drones sont utilisés, avant, une bonne semaine plus tard, qu’une frappe retentisse dans l’oblast de Kiev.
Le Monde
La guerre des drones fait rage dans le ciel de l’Ukraine. Kiev a longtemps pu compter sur l’indéniable supériorité que lui conféraient sur ce plan les drones Bayraktar TB2, de fabrication turque, avec une possibilité à terme de production locale. Ces drones ont contribué au coup d’arrêt infligé à l’offensive russe du 24 février dernier, au point d’être célébrés par une chanson exaltant la résistance ukrainienne. Le président Zelensky a d’ailleurs accueilli avec chaleur, le 9 septembre, Selçuk Bayraktar, l’industriel turc qui a donné son nom à de tels drones et qui se trouve être le gendre du chef de l’Etat turc : « Chacun en Ukraine sait ce qu’est Bayraktar et connaît votre compagnie. Merci à vous et au président Erdogan, merci pour votre soutien et celui des citoyens turcs dans cette guerre contre l’agression russe. » Moscou tente de compenser une telle faiblesse en acquérant, depuis cet été, des drones iraniens de type Shahed (« martyr », en persan), massivement utilisés lors des bombardements des 10 et 11 octobre sur des cibles civiles en Ukraine.
Des drones « »
A la différence des Bayraktar turcs, les drones Shahed sont relativement peu sophistiqués. Mais ils ont une portée de 2 500 kilomètres et peuvent voler à plus de 185 kilomètres à l’heure pour le modèle Shahed-136, dont des centaines d’exemplaires auraient déjà été livrés à l’armée russe.
Ils sont produits par l’Iran Aircraft Manufacturing Industries, une société désignée par son acronyme persan de HESA et placée sur les listes de sanctions occidentales du fait de sa collaboration au programme nucléaire. Ce type de drones a déjà mené des attaques spectaculaires, en septembre 2019, contre des installations pétrolières en Arabie saoudite, puis en janvier dernier, contre le territoire des Emirats arabes unis, attaques revendiquées par les rebelles pro-iraniens du Yémen, mais largement attribuées à l’Iran lui-même. Ces drones sont dits « kamikazes » du fait de leur « sacrifice » au cours du raid. La République islamique a d’ailleurs choisi de les appeler « martyr », un terme tellement chargé que la Russie les a rebaptisés… « géranium-2 ». C’est ainsi que les Shahed-136 deviennent en russe des Geran-2 !
Dès le 13 septembre, l’armée ukrainienne affirme avoir abattu un Shahed-136 non loin de Koupiansk, une localité stratégique du nord du Donbass, reconquise quelques jours plus tard. Le 25 septembre, c’est contre un bâtiment administratif d’Odessa que ces drones sont utilisés, avant, une bonne semaine plus tard, qu’une frappe retentisse dans l’oblast de Kiev.
Le Monde
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