lemonde.fr
10.06.2022
Déjà condamné à quatre reprises, le royaume est poursuivi par quatre militants sahraouis.
Le 4 décembre 2010, Hassan Dah, un militant sahraoui des droits humains, sirote un café au Las Dunas d’El-Ayoun, la grande ville du Sahara occidental annexé par le Maroc en 1975, quand une dizaine d’hommes encagoulés font irruption dans l’établissement et l’embarquent. Dans la voiture qui l’emmène vers la préfecture de police, yeux bandés et menotté, il est violemment battu avec un objet contendant, jusqu’à en perdre connaissance. Il est ensuite torturé pendant quatre jours au siège de la gendarmerie où il a été transféré. Puis dans un avion militaire qui l’emmène à Rabat, la capitale marocaine. Et, enfin, dans l’enceinte de la prison de Salé.
Les gendarmes le brûlent avec des cigarettes, le suspendent par les genoux et les poignets dans la position dite « du poulet rôti », lui introduisent un torchon inhibé d’urine et de matière fécale dans la bouche des heures durant, lui plongent la tête dans un baril d’eau sale…
Présenté trois mois plus tard, défiguré, devant un juge d’instruction, Hassan Dah dénonce les tortures et informe le magistrat qu’il n’avait signé le procès-verbal qu’on lui avait soumis que sous la contrainte, sans même avoir pris connaissance de son contenu. Le 16 février 2013, il est condamné à trente ans de prison par un tribunal militaire pour « violences volontaires ayant entraîné la mort de fonctionnaires publics ».
« A chaque fois, le même scénario »
Le 9 juin 2022, Hassan Dah a déposé une plainte devant le Comité contre la torture de l’Organisation des Nations unies (CAT) – dont Rabat est membre – avec Abdelmoula El-Hafidi, Mohamed Bani et Mohamed Lamine Hadi. Les quatre Sahraouis sont soutenus par l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT France), l’International Service for Human Rights (ISHR), les avocats Joseph Breham et Laurence Greig et la Ligue pour la protection des prisonniers politiques sahraouis dans les prisons marocaines (LPPS) .
La suite de cet article est réservée aux abonnés. lemonde.fr
10.06.2022
Déjà condamné à quatre reprises, le royaume est poursuivi par quatre militants sahraouis.
Le 4 décembre 2010, Hassan Dah, un militant sahraoui des droits humains, sirote un café au Las Dunas d’El-Ayoun, la grande ville du Sahara occidental annexé par le Maroc en 1975, quand une dizaine d’hommes encagoulés font irruption dans l’établissement et l’embarquent. Dans la voiture qui l’emmène vers la préfecture de police, yeux bandés et menotté, il est violemment battu avec un objet contendant, jusqu’à en perdre connaissance. Il est ensuite torturé pendant quatre jours au siège de la gendarmerie où il a été transféré. Puis dans un avion militaire qui l’emmène à Rabat, la capitale marocaine. Et, enfin, dans l’enceinte de la prison de Salé.
Les gendarmes le brûlent avec des cigarettes, le suspendent par les genoux et les poignets dans la position dite « du poulet rôti », lui introduisent un torchon inhibé d’urine et de matière fécale dans la bouche des heures durant, lui plongent la tête dans un baril d’eau sale…
Présenté trois mois plus tard, défiguré, devant un juge d’instruction, Hassan Dah dénonce les tortures et informe le magistrat qu’il n’avait signé le procès-verbal qu’on lui avait soumis que sous la contrainte, sans même avoir pris connaissance de son contenu. Le 16 février 2013, il est condamné à trente ans de prison par un tribunal militaire pour « violences volontaires ayant entraîné la mort de fonctionnaires publics ».
« A chaque fois, le même scénario »
Le 9 juin 2022, Hassan Dah a déposé une plainte devant le Comité contre la torture de l’Organisation des Nations unies (CAT) – dont Rabat est membre – avec Abdelmoula El-Hafidi, Mohamed Bani et Mohamed Lamine Hadi. Les quatre Sahraouis sont soutenus par l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT France), l’International Service for Human Rights (ISHR), les avocats Joseph Breham et Laurence Greig et la Ligue pour la protection des prisonniers politiques sahraouis dans les prisons marocaines (LPPS) .
La suite de cet article est réservée aux abonnés. lemonde.fr
Commentaire