Le 2 mai, des journalistes de nombreux pays ont interviewé un groupe de personnes évacuées de l'aciérie Azovstal. L'une d'entre elles, Natalia Usmanova, s'est montrée très loquace et émotive. C'est pourquoi elle est apparue dans de nombreux reportages. Elle s'est entretenue avec Reuters, qui a publié un court article accompagné d'une vidéo sur son site Internet.
Voici l'article de Reuters en question en intégralité :
BEZIMENNE, Ukraine, 1er mai (Reuters) - Recroquevillée...
Dans le labyrinthe de bunkers datant de l'ère soviétique, profondément enfouie sous l'immense aciérie Azovstal, Natalia Usmanova a eu l'impression que son cœur allait s'arrêter tant elle était terrifiée par les bombes russes qui s'abattaient sur Marioupol, la saupoudrant de poussière de béton.
Usmanova, 37 ans, a parlé à Reuters dimanche après avoir été évacuée de l'usine, un complexe tentaculaire fondé sous Josef Staline et conçu avec un réseau souterrain de bunkers et de tunnels pour résister à une attaque.
« Je craignais que le bunker ne résiste pas, j'avais une peur terrible », a déclaré Usmanova, décrivant le temps passé à s'abriter sous terre. « Lorsque le bunker a commencé à trembler, j'étais hystérique, mon mari peut en témoigner : j'avais tellement peur que le bunker s'effondre. »
« Nous n'avons pas vu le soleil pendant si longtemps », a-t-elle déclaré, s'exprimant dans le village de Bezimenne, dans une zone de Donetsk sous le contrôle des séparatistes soutenus par la Russie, à environ 30 km (20 miles) à l'est de Marioupol. Elle a remémoré le manque d'oxygène dans les abris et la peur qui s'est emparée des personnes qui s'y étaient entassées. Mme Usmanova faisait partie des dizaines de civils évacués de l'usine de Marioupol, une ville portuaire du sud du pays assiégée par les forces russes depuis des semaines et laissée à l'abandon
Usmanova dit avoir plaisanté avec son mari pendant le trajet en bus, dans un convoi agréé par les Nations unies et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), en disant qu'ils n'auraient plus à se rendre aux toilettes avec une torche.
« Vous ne pouvez tout simplement pas imaginer ce que nous avons vécu : la terreur », a déclaré Usmanova. « J'ai vécu là-bas, j'y ai travaillé toute ma vie, mais ce que nous avons vu là-bas était tout simplement terrible. »
FIN DE L'ARTICLE DE REUTERS
Quelle est l'impression que donne ce reportage ?...
Natalia est terrifiée, effrayée par les frappes russes, elle doit détester la Russie pour ce qu'elle a fait à l'Ukraine. Dieu merci, elle est en sécurité et peut se rendre en Ukraine : c'est l'impression que l'on a en regardant cette vidéo et en lisant le reportage sur le site de Reuters.
Mais en fait, Reuters a fortement censuré ce qu'elle a réellement dit.
Regardons le reste du récit de Natalia, qui a été diffusé dans son intégralité à la télévision russe.
Journaliste :Maintenant, où préfèreriez-vous aller, en Ukraine ou en Russie ?
Natalia Usmanova : En Russie, pas en Ukraine.
En fait je ne sais même pas si je peux le dire. Franchement, on a peur. On ne sait pas ce qu'on peut dire ou pas.
Journaliste : Vous pouvez dire tout ce que vous voulez.
N. Usmanova : Franchement je ne veux pas aller en Ukraine.
Je ne veux pas aller en Ukraine. Notre famille a décidé à l'unanimité qu'on ne veut pas aller en Ukraine. Mais si on décide de revenir, alors ce sera seulement à Marioupol, c'est-à-dire en République populaire de Donetsk, pas en Ukraine..
En tant que citoyenne de l'Ukraine, je dois dire que ce pays en tant qu'Etat est mort à mes yeux. L'Etat et les politiciens et touts ceux qui nous ont infligé tout cela. Ils n'ont pas résolu ce conflit de manière pacifique dès le début.
Et j'ai une question : pourquoi les gens ont-ils été retenus de force dans la ville ? Dès que les tirs ont commencé, le maire a été le premier à quitter la ville. Il a évacué la ville alors que les citoyens étaient coincés. L'armée ukrainienne a tout simplement interdit aux civils de partir, même les enfants, les personnes âgées et les malades. Je veux demander pourquoi, dans quel but ils ont fait ça ? »
FIN DE LA 2e PARTIE DU TEMOIGNAGE
Voici l'article de Reuters en question en intégralité :
BEZIMENNE, Ukraine, 1er mai (Reuters) - Recroquevillée...
Dans le labyrinthe de bunkers datant de l'ère soviétique, profondément enfouie sous l'immense aciérie Azovstal, Natalia Usmanova a eu l'impression que son cœur allait s'arrêter tant elle était terrifiée par les bombes russes qui s'abattaient sur Marioupol, la saupoudrant de poussière de béton.
Usmanova, 37 ans, a parlé à Reuters dimanche après avoir été évacuée de l'usine, un complexe tentaculaire fondé sous Josef Staline et conçu avec un réseau souterrain de bunkers et de tunnels pour résister à une attaque.
« Je craignais que le bunker ne résiste pas, j'avais une peur terrible », a déclaré Usmanova, décrivant le temps passé à s'abriter sous terre. « Lorsque le bunker a commencé à trembler, j'étais hystérique, mon mari peut en témoigner : j'avais tellement peur que le bunker s'effondre. »
« Nous n'avons pas vu le soleil pendant si longtemps », a-t-elle déclaré, s'exprimant dans le village de Bezimenne, dans une zone de Donetsk sous le contrôle des séparatistes soutenus par la Russie, à environ 30 km (20 miles) à l'est de Marioupol. Elle a remémoré le manque d'oxygène dans les abris et la peur qui s'est emparée des personnes qui s'y étaient entassées. Mme Usmanova faisait partie des dizaines de civils évacués de l'usine de Marioupol, une ville portuaire du sud du pays assiégée par les forces russes depuis des semaines et laissée à l'abandon
Usmanova dit avoir plaisanté avec son mari pendant le trajet en bus, dans un convoi agréé par les Nations unies et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), en disant qu'ils n'auraient plus à se rendre aux toilettes avec une torche.
« Vous ne pouvez tout simplement pas imaginer ce que nous avons vécu : la terreur », a déclaré Usmanova. « J'ai vécu là-bas, j'y ai travaillé toute ma vie, mais ce que nous avons vu là-bas était tout simplement terrible. »
FIN DE L'ARTICLE DE REUTERS
Quelle est l'impression que donne ce reportage ?...
Natalia est terrifiée, effrayée par les frappes russes, elle doit détester la Russie pour ce qu'elle a fait à l'Ukraine. Dieu merci, elle est en sécurité et peut se rendre en Ukraine : c'est l'impression que l'on a en regardant cette vidéo et en lisant le reportage sur le site de Reuters.
Mais en fait, Reuters a fortement censuré ce qu'elle a réellement dit.
Regardons le reste du récit de Natalia, qui a été diffusé dans son intégralité à la télévision russe.
Journaliste :Maintenant, où préfèreriez-vous aller, en Ukraine ou en Russie ?
Natalia Usmanova : En Russie, pas en Ukraine.
En fait je ne sais même pas si je peux le dire. Franchement, on a peur. On ne sait pas ce qu'on peut dire ou pas.
Journaliste : Vous pouvez dire tout ce que vous voulez.
N. Usmanova : Franchement je ne veux pas aller en Ukraine.
Je ne veux pas aller en Ukraine. Notre famille a décidé à l'unanimité qu'on ne veut pas aller en Ukraine. Mais si on décide de revenir, alors ce sera seulement à Marioupol, c'est-à-dire en République populaire de Donetsk, pas en Ukraine..
En tant que citoyenne de l'Ukraine, je dois dire que ce pays en tant qu'Etat est mort à mes yeux. L'Etat et les politiciens et touts ceux qui nous ont infligé tout cela. Ils n'ont pas résolu ce conflit de manière pacifique dès le début.
Et j'ai une question : pourquoi les gens ont-ils été retenus de force dans la ville ? Dès que les tirs ont commencé, le maire a été le premier à quitter la ville. Il a évacué la ville alors que les citoyens étaient coincés. L'armée ukrainienne a tout simplement interdit aux civils de partir, même les enfants, les personnes âgées et les malades. Je veux demander pourquoi, dans quel but ils ont fait ça ? »
FIN DE LA 2e PARTIE DU TEMOIGNAGE
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