Par Les Echos
Publié le 26 avr. 2022 à 20:59Mis à jour le 26 avr. 2022 à 22:06
La tension monte encore d'un cran. Le producteur russe de gaz, le groupe Gazprom, va arrêter ses livraisons à la Pologne dès ce mercredi via le gazoduc Yamal, a annoncé le groupe gazier polonais PGNiG. L'entreprise a dénoncé cette décision, jugée comme une violation du contrat la liant à Gazprom mais a précisé que le pays était préparé à obtenir le gaz manquant d'autres sources. Plus tard dans la soirée, le gouvernement bulgare a aussi annoncé que les livraisons de Gazprom seraient aussi arrêtées ce mercredi. La Russie augmente donc nettement la pression sur les pays de l'ex-Pacte de Varsovie, dominés par l'URSS entre 1945 et 1989.
La Pologne importait encore, l'an dernier, 57 % de son gaz et 60 % de son pétrole de Russie. Se passer du gaz russe du jour au lendemain ne sera donc pas une mince affaire. Mais l'alimentation énergétique de la Pologne est assurée, a déclaré le ministère du climat à Varsovie, ajoutant qu'il n'était pas nécessaire de puiser dans les réserves de gaz et qu'il «n'y aura pas de pénurie de gaz dans les foyers polonais». Depuis 2016, la Pologne importe du gaz liquéfié par le biais d'un terminal situé sur la côte baltique. Et, d'ici quelques mois, la Pologne doit également être approvisionnée par la Norvège via le projet Baltic Pipe, sur le point d'être achevé. Cet acheminent sur quelque 900 kilomètres devrait permettre de couvrir environ 50% de la consommation polonaise.
Refus de payer en roubles
Toutefois, cette décision montre que la Russie durcit sa position vis-à-vis des pays de l'OTAN. Sur fond de tensions avec les Occidentaux à propos du conflit en Ukraine, le président russe Vladimir Poutine a demandé aux pays jugés 'inamicaux' de payer les livraisons de gaz en roubles via un nouveau système. Gazprom a fait savoir dans la journée qu'il fallait que la Pologne commence dans l'immédiat à respecter le nouveau mode de paiement. Mais, alors que le contrat avec la Russie doit initialement arriver à terme à la fin de l'année, la Pologne a répété qu'elle ne se plierait pas aux demandes russes concernant les modalités de paiement et que ce contrat ne serait pas prolongé.
Plus tôt dans la journée, Varsovie avait publié une liste de 50 oligarques et compagnies russes, dont Gazprom, visées par des sanctions permettant de geler leurs avoirs en vertu d'une loi adoptée ce mois-ci. Il s'agit d'une mesure distincte des sanctions prises en coordination avec les autres pays de l'Union européenne.
En pointe dans l'aide à l'Ukraine
La Pologne qui accueille déjà des réfugiés ukrainiens , fuyant les combats, en grand nombre, est aussi en pointe dans l'aide apportée à l'Ukraine dans sa résistance à l'invasion russe et de ce fait, est déjà dans le viseur de la Russie. Varsovie a fourni à son allié des armes d'une valeur de 1,6 milliard de dollars pour l'aider face à l'invasion russe, a déclaré ce week-end le Premier ministre polonais. Depuis de début de l'invasion russe en Ukraine le 24 février dernier, le gouvernement polonais a, selon ses dires, apporté des missiles antichars, des missiles anti-aériens, des mortiers, des munitions et des drones. Quarante chars, ainsi qu'une soixantaine de transporteurs blindés feraient également partie du matériel fourni par la Pologne à Kiev, selon les médias polonais, le gouvernement ne le confirme pas officiellement. Sans compter que, la Pologne partageant une frontière avec l'Ukraine, les livraisons d'armes venant des Etats-Unis, d'Allemagne et d'autres pays de l'OTAN, dont la Pologne est membre, passent en partie par cette frontière.
Les échos.fr
Publié le 26 avr. 2022 à 20:59Mis à jour le 26 avr. 2022 à 22:06
La tension monte encore d'un cran. Le producteur russe de gaz, le groupe Gazprom, va arrêter ses livraisons à la Pologne dès ce mercredi via le gazoduc Yamal, a annoncé le groupe gazier polonais PGNiG. L'entreprise a dénoncé cette décision, jugée comme une violation du contrat la liant à Gazprom mais a précisé que le pays était préparé à obtenir le gaz manquant d'autres sources. Plus tard dans la soirée, le gouvernement bulgare a aussi annoncé que les livraisons de Gazprom seraient aussi arrêtées ce mercredi. La Russie augmente donc nettement la pression sur les pays de l'ex-Pacte de Varsovie, dominés par l'URSS entre 1945 et 1989.
La Pologne importait encore, l'an dernier, 57 % de son gaz et 60 % de son pétrole de Russie. Se passer du gaz russe du jour au lendemain ne sera donc pas une mince affaire. Mais l'alimentation énergétique de la Pologne est assurée, a déclaré le ministère du climat à Varsovie, ajoutant qu'il n'était pas nécessaire de puiser dans les réserves de gaz et qu'il «n'y aura pas de pénurie de gaz dans les foyers polonais». Depuis 2016, la Pologne importe du gaz liquéfié par le biais d'un terminal situé sur la côte baltique. Et, d'ici quelques mois, la Pologne doit également être approvisionnée par la Norvège via le projet Baltic Pipe, sur le point d'être achevé. Cet acheminent sur quelque 900 kilomètres devrait permettre de couvrir environ 50% de la consommation polonaise.
Refus de payer en roubles
Toutefois, cette décision montre que la Russie durcit sa position vis-à-vis des pays de l'OTAN. Sur fond de tensions avec les Occidentaux à propos du conflit en Ukraine, le président russe Vladimir Poutine a demandé aux pays jugés 'inamicaux' de payer les livraisons de gaz en roubles via un nouveau système. Gazprom a fait savoir dans la journée qu'il fallait que la Pologne commence dans l'immédiat à respecter le nouveau mode de paiement. Mais, alors que le contrat avec la Russie doit initialement arriver à terme à la fin de l'année, la Pologne a répété qu'elle ne se plierait pas aux demandes russes concernant les modalités de paiement et que ce contrat ne serait pas prolongé.
Plus tôt dans la journée, Varsovie avait publié une liste de 50 oligarques et compagnies russes, dont Gazprom, visées par des sanctions permettant de geler leurs avoirs en vertu d'une loi adoptée ce mois-ci. Il s'agit d'une mesure distincte des sanctions prises en coordination avec les autres pays de l'Union européenne.
En pointe dans l'aide à l'Ukraine
La Pologne qui accueille déjà des réfugiés ukrainiens , fuyant les combats, en grand nombre, est aussi en pointe dans l'aide apportée à l'Ukraine dans sa résistance à l'invasion russe et de ce fait, est déjà dans le viseur de la Russie. Varsovie a fourni à son allié des armes d'une valeur de 1,6 milliard de dollars pour l'aider face à l'invasion russe, a déclaré ce week-end le Premier ministre polonais. Depuis de début de l'invasion russe en Ukraine le 24 février dernier, le gouvernement polonais a, selon ses dires, apporté des missiles antichars, des missiles anti-aériens, des mortiers, des munitions et des drones. Quarante chars, ainsi qu'une soixantaine de transporteurs blindés feraient également partie du matériel fourni par la Pologne à Kiev, selon les médias polonais, le gouvernement ne le confirme pas officiellement. Sans compter que, la Pologne partageant une frontière avec l'Ukraine, les livraisons d'armes venant des Etats-Unis, d'Allemagne et d'autres pays de l'OTAN, dont la Pologne est membre, passent en partie par cette frontière.
Les échos.fr
Commentaire