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France-Algérie: « Pour les jeunes, le discours sur “l’ennemi traditionnel” paraît usé »

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  • France-Algérie: « Pour les jeunes, le discours sur “l’ennemi traditionnel” paraît usé »

    En étant de l'ancienne génération, je campe sur mes positions: la France et le Maroc sont et seront toujours les pires ennemis de l'Algérie.

    Votre opinion?



    - À l’occasion du 60e anniversaire des accords d’Évian, la revue mensuelle « Historia » publie un sondage inédit sur la perception qu’ont les citoyens des deux pays des grands sujets qui continuent de peser sur les relations entre Paris et Alger. Entretien avec l’un des auteurs, l’historien Tramor Quemeneur.

    C’est un dossier qui témoigne du poids de l’histoire dans les relations internationale. La période de la colonisation et la guerre d’indépendance (1954-1962) continuent d’empoisonner les relations entre Paris et Alger.

    Alors que, pendant sa campagne présidentielle de 2017, Emmanuel Macron avait qualifié la colonisation française de l’Algérie de « crime contre l’humanité », des malentendus et des déclarations maladroites de part et d’autre ont compliqué la tâche du président français, qui s’est promis d’ouvrir une nouvelle page entre les deux États.

    Mais qu’en est-il des citoyens et des sociétés civiles ? Sont-elles aussi marquées par l’antagonisme historique entre leurs dirigeants ? C’est la question que s’est posée la revue mensuelle Historia dans son numéro du 24 février qui porte le titre « Guerre d’Algérie – Le choc des mémoires ». Le numéro présente également un sondage inédit réalisé en France et en Algérie par l’institut Harris Interactive.

    Écart générationnel

    Si certains consensus émergent entre les citoyens des deux pays, d’autres thématiques font ressortir des différences persistantes, en particulier sur la perception de la colonisation et de la guerre.

    Un constat à relativiser, les 18-24 ans des deux pays ayant des visions moins radicalement opposées que celles de leurs aînés. Ainsi, alors que 51 % des Français ont une bonne image de l’Algérie, ce chiffre grimpe à 67 % chez les moins de 35 ans. Même dynamique côté algérien, dont 55 % de la population affirme avoir une bonne image de la France, avec une proportion de 70 % chez les 18-24 ans.

    Sur la colonisation qualifiée de « crime contre l’humanité », 94 % des Algériens partagent sans surprise l’avis d’Emmanuel Macron, contre 48 % seulement de la population hexagonale avec, là encore, une légère différence générationnelle, 58 % des jeunes Français jugeant aussi sévèrement cette période que leur président.

    Opinions peu conciliables

    C’est sans doute sur la perception de l’occupation française que les citoyens des deux pays défendent les opinions les moins conciliables. Ainsi, 51 % des Français interrogés considèrent que la colonisation de l’Algérie par la France a été « une bonne chose » pour l’Algérie – un chiffre en léger recul depuis 1991. Les Algériens interrogés jugent à 96 % que la colonisation française a été une mauvaise chose pour l’Algérie.

    Même disparité sur la question de la responsabilité des crimes commis. Alors que 86 % des Français interrogés estiment que la guerre d’Algérie a été marquée par des crimes perpétrés à la fois par des Algériens et des Français, ce chiffre ne s’élève qu’à 37 % chez les Algériens, qui jugent au contraire à 57 % que les crimes ont été uniquement commis par des Français.

    Autre sujet de divergence, 89 % des Algériens sondés jugent que la population musulmane algérienne est celle qui a le plus souffert de la guerre d’indépendance, alors que les Français ont répondu de façon beaucoup plus segmentée. Si 24 % des sondés côté français partagent ce constat, ils considèrent néanmoins que ce sont les Harkis et les pieds-noirs qui en ont le plus souffert, respectivement à 39 % et 40 %.


    Jeune Afrique (extraits)


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