Après l’attaque de l’Ukraine par le président russe, Vladimir Poutine, les Occidentaux réfléchissent à une série de sanctions économiques contre la Russie.
Depuis la reconnaissance des territoires pro-russes, antérieure à l’attaque de ce jeudi 24 février, cette représaille prend la forme de sanctions financières contre des personnalités et institutions russes de premier plan, et d’une suspension de l’autorisation du gazoduc Nord Stream 2. Américains et Européens avaient pour l’instant laissé de côté un autre instrument de sanction aux conséquences potentiellement majeures : couper l’accès des Russes au réseau interbancaire Swift. Mais le sujet revient dans le débat.
Une telle mesure, qui ralentirait fortement les transactions entre les banques russes et le reste du monde, aurait un effet dévastateur pour l’économie du pays. Evoquée à demi-mots par le président américain ces derniers jours, cette idée fait toujours partie de la palette des sanctions que les Occidentaux se disent prêts à prendre en cas d’escalade du conflit. « Nous sommes préparés à adopter des sanctions qui auraient un coût élevé pour l’économie russe, notamment son système financier, et des contrôles d’exportations sur des produits qui sont essentiels pour les ambitions du Kremlin et de Vladimir Poutine, a ainsi déclaré au Monde le sous-secrétaire d’Etat américain chargé de la croissance économique, de l’énergie et de l’environnement, José Fernandez, le 18 février. Aucune option n’est écartée. »
C’est techniquement possible et c’est une option que l’administration américaine a visiblement considérée en réponse à une éventuelle agression militaire russe sur le territoire ukrainien. Mais, pour que ça soit possible, les Etats-Unis devront parvenir à un accord avec les autres administrateurs de Swift.
« La particularité de la gouvernance de Swift est que les petits pays sont représentés aussi bien que les grands. Ainsi, un pays ne peut pas avoir plus de deux administrateurs sur les 25, même s’il représente une part importante des flux de messagerie », explique Hervé Postic, consultant et directeur général du groupe Utsit, spécialisé des outils de gestion de trésorerie. Une éventuelle déconnexion des banques russes serait donc conditionnée à l’approbation d’au minimum 13 des 25 administrateurs de la société.
L’ancien représentant des Etats-Unis en Ukraine en 2017, Kurt Volker, a qualifié le recours à cette sanction d’option « nucléaire ». Dans un entretien au Monde de décembre 2021, il précise que « l’impact économique serait sérieux et immédiat. C’est comme pour l’arme nucléaire : on ne veut vraiment pas aller si loin et y recourir, mais si on n’a plus le choix, si la Russie attaque ses voisins, tue des gens, occupe des territoires, et qu’on veut l’empêcher, cet outil peut servir en dernier recours ».
En effet, l’exclusion de la Russie du réseau Swift serait « dévastatrice, particulièrement à court terme », selon une note du think tank Carnegie Moscow Center, et perturberait fortement l’économie du pays en ralentissant les échanges commerciaux entre les entreprises russes et leurs partenaires occidentaux. Les établissements bancaires souhaitant réaliser des transactions seraient obligés de recourir à des modes manuels de traitement des transactions, de trouver leurs propres canaux de communications (messageries électroniques ou logiciels cryptés), ce qui ralentirait les délais des échanges. Le centre Carnegie de Moscou rappelle que lors de la précédente menace similaire en 2014, les prévisions envisageaient une chute du PIB russe de cinq points.
Source : Le monde
Depuis la reconnaissance des territoires pro-russes, antérieure à l’attaque de ce jeudi 24 février, cette représaille prend la forme de sanctions financières contre des personnalités et institutions russes de premier plan, et d’une suspension de l’autorisation du gazoduc Nord Stream 2. Américains et Européens avaient pour l’instant laissé de côté un autre instrument de sanction aux conséquences potentiellement majeures : couper l’accès des Russes au réseau interbancaire Swift. Mais le sujet revient dans le débat.
Une telle mesure, qui ralentirait fortement les transactions entre les banques russes et le reste du monde, aurait un effet dévastateur pour l’économie du pays. Evoquée à demi-mots par le président américain ces derniers jours, cette idée fait toujours partie de la palette des sanctions que les Occidentaux se disent prêts à prendre en cas d’escalade du conflit. « Nous sommes préparés à adopter des sanctions qui auraient un coût élevé pour l’économie russe, notamment son système financier, et des contrôles d’exportations sur des produits qui sont essentiels pour les ambitions du Kremlin et de Vladimir Poutine, a ainsi déclaré au Monde le sous-secrétaire d’Etat américain chargé de la croissance économique, de l’énergie et de l’environnement, José Fernandez, le 18 février. Aucune option n’est écartée. »
- Est-ce possible de déconnecter la Russie du réseau Swift ?
C’est techniquement possible et c’est une option que l’administration américaine a visiblement considérée en réponse à une éventuelle agression militaire russe sur le territoire ukrainien. Mais, pour que ça soit possible, les Etats-Unis devront parvenir à un accord avec les autres administrateurs de Swift.
« La particularité de la gouvernance de Swift est que les petits pays sont représentés aussi bien que les grands. Ainsi, un pays ne peut pas avoir plus de deux administrateurs sur les 25, même s’il représente une part importante des flux de messagerie », explique Hervé Postic, consultant et directeur général du groupe Utsit, spécialisé des outils de gestion de trésorerie. Une éventuelle déconnexion des banques russes serait donc conditionnée à l’approbation d’au minimum 13 des 25 administrateurs de la société.
- Un impact sur l’économie russe, mais aussi européenne
L’ancien représentant des Etats-Unis en Ukraine en 2017, Kurt Volker, a qualifié le recours à cette sanction d’option « nucléaire ». Dans un entretien au Monde de décembre 2021, il précise que « l’impact économique serait sérieux et immédiat. C’est comme pour l’arme nucléaire : on ne veut vraiment pas aller si loin et y recourir, mais si on n’a plus le choix, si la Russie attaque ses voisins, tue des gens, occupe des territoires, et qu’on veut l’empêcher, cet outil peut servir en dernier recours ».
En effet, l’exclusion de la Russie du réseau Swift serait « dévastatrice, particulièrement à court terme », selon une note du think tank Carnegie Moscow Center, et perturberait fortement l’économie du pays en ralentissant les échanges commerciaux entre les entreprises russes et leurs partenaires occidentaux. Les établissements bancaires souhaitant réaliser des transactions seraient obligés de recourir à des modes manuels de traitement des transactions, de trouver leurs propres canaux de communications (messageries électroniques ou logiciels cryptés), ce qui ralentirait les délais des échanges. Le centre Carnegie de Moscou rappelle que lors de la précédente menace similaire en 2014, les prévisions envisageaient une chute du PIB russe de cinq points.
Source : Le monde
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