Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Société Désordre à l'Ordre national des pharmaciens

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Société Désordre à l'Ordre national des pharmaciens

    Khadija KHETTOU
    mercredi 9 février 2022 - 10:48

    Désordre à l'Ordre national des pharmaciens


    L’Ordre national des pharmaciens est aujourd’hui en plein désordre. Le secteur est fractionné selon les professionnels. Régi par un Dahir qui date de 1976, le secteur se retrouve coincé dans un cadre qui ne répond plus aux changements et transformations qu’a connus la profession. Un nouveau projet de loi, 98.18 relatif à l’Ordre national des pharmaciens, a été élaboré et adopté par le Conseil du gouvernement. Cela dit, son adoption par les deux Chambres tarde à venir pour à cause de conflits entourant ce PL. Le point.

    La Chambre des représentants n’a pas réussi à faire adopter le projet de loi 98.18 relatif à l’Ordre national des pharmaciens lors de sa session d’automne, qui s’est achevée mercredi dernier.

    La commission des secteurs sociaux a reporté à une date ultérieure la date de dépôts des amendements audit projet de loi, qui était normalement arrêtée au 28 janvier. Un report intervenu en réponse à une demande présentée par la majorité à la Chambre des représentants, et une autre soumise par le groupe de l’USFP.

    Selon certains professionnels, cette opposition au PL trouve origine dans l’objection des pharmaciens à la création d’un organe consultatif non élu au sein de l’Ordre, alors que d’autres estiment que le différend ne porte pas seulement sur ce point, mais qu’il existe un conflit entre les pharmaciens et les industriels du médicament sur la procédure d’élection du président de l’Ordre.

    Pharmaciens, industriels, biologistes, chacun tire les ficelles de son côté

    Le secteur de la pharmacie au Maroc, comme partout au monde, regroupe beaucoup d’intérêts. Les industriels, les grossistes, les biologistes, chacun a des intérêts qu’il défend. Au niveau de l’officine, la profession est fractionnée, nous explique un membre du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens qui a préféré garder l’anonymat.

    « Il y a des lobbies au sein de l’officine qui travaillent pour le compte de certains industriels et d’autres lobbies. Puis il y a des gens du milieu qui sont propres et qui essaient de faire leur maximum pour améliorer la profession« , nous explique notre source.

    Cela a commencé, lorsque le Conseil national a pu se réunir et convaincre le ministère de la Santé, à l’époque de Houcine Ouardi, et le secrétariat général du gouvernement (SGG) de la nécessité d’une nouvelle loi et de nouveaux textes régissant le secteur, et remplacer ainsi le Dahir de 1976, dépassé.

    En se basant sur des textes de référence de pays comme la France, la Suisse, La Canada (Québec), la Tunisie et un petit peu la Belgique, les parties prenantes on pu atteindre 60% de ce projet. Mais vu le changement fréquent de ministres, et avec l’arrivée d’Anass Doukkali à la tête de ce département, une autre commission a été créée pour être suspendue par la suite en raison de plusieurs divergences.

    Toutes les tentatives qui ont suivi cette suspension de la commission ont atterri au SGG qui a fini par sortir le projet de loi 98.18, adopté au Conseil du gouvernement et par Khalid Ait Taleb.

    « Le projet de loi est bien. Mais certains lobbies à l’intérieur de la profession veulent le vider de sa substance pour dominer la profession et servir leurs intérêts. Ces lobbies posent 3 amendements. La création d’un conseil central pour les biologistes, les pharmaciens et les industriels, et qui comprend les conseils régionaux. Et à travers ces conseils centraux, le Conseil national et son président sont élus », nous explique notre source.

    Le premier point de conflit est donc la création du conseil central sur laquelle plusieurs professionnels du secteur en sont pas d’accord, et restent attachés à la décentralisation totale des pouvoirs à travers les conseils régionaux dans les 12 régions du Royaume. « Les pharmacies diffèrent d’une région à une autre », est-il souligné, citant comme exemple « la ville de Casablanca qui compte 2.000 officines alors que Dakhla n’en a que 40« .

    Le deuxième point de conflit concerne le poste de président de l’Ordre des pharmaciens que tous les professionnels convoitent. » Le président du Conseil national est systématiquement assis sur un fauteuil éjectable à cause des tentatives de putsch. Si on veut atteindre le top de la démocratie, il faut que la base toute entière vote le président de l’ordre pour lui donner cette transparence et cette légitimité. Au bout de 4 ans, s’il n’accomplit pas bien sa mission, on le vire », estime ce pharmacien de profession.

    Puis le 3e point de discorde concerne la création d’un organe consultatif indépendant composé de personnes en dehors de la profession. Notre interlocuteur est l’un des professionnels qui refusent cette option, en proposant en revanche de créer cet organe, mais de nommer des membres de l’intérieur de la profession qui ont une vision et un potentiel pour jouer ce rôle qui est encadré par la loi.

    Dernier point souligné par notre interlocuteur, reste l’application des mesures disciplinaires. Selon notre source, cette mission doit rester du ressort du SGG et non des pharmaciens qui selon lui, » n’ont pas encore atteint la maturité nécessaire pour gérer ce point. Si on leur donne la tâche de décider des peines disciplinaires à l’encontre de leurs confrères, il risque d’y avoir des règlements de compte. Et comme la profession est déjà dispersée, celui qui aura ce pouvoir voudra l’exercer sur l’autre« , conclut-il.


    Le traité de Fès, nommé traité conclu entre la France et le Maroc le 30 mars 1912, pour l'organisation du protectorat français dans l'Empire chérifien,
Chargement...
X