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Marocains-Sahraouis: pourquoi cette haine?

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  • Marocains-Sahraouis: pourquoi cette haine?

    Comment expliquez-vous cette rancoeur viscérale entre les Marocains et les Sahraouis?

    - «Devoir baiser la main du roi Mohammed VI ?»

    Dans les camps sahraouis, l'impatience est palpable. Chacun est persuadé que jamais le Maroc ne cédera aux exigences de la mission onusienne Minurso. Avis partagé par Anouar Boukhars, spécialiste en relations internationales et membre du think tank européen Fride : «Pour Rabat, la perte de ce territoire qu'il considère comme sien serait une tragédie nationale. C'est l'un des rares consensus nationaux. Il ne faut pas s'attendre à un référendum ; la seule solution serait l'octroi d'une plus large autonomie.»

    «Une autonomie ? Devoir baiser la main du roi Mohammed VI ? Après le sacrifice de tous nos martyrs ? Mais ce serait me couper un bras !» s'enflamme Daha Bulahi, 52 ans, qui a déjà perdu l'œil gauche et cinq doigts en 1994, alors qu'il participait à une opération de déminage à la frontière. On estime qu'entre 7 millions et 10 millions de mines antipersonnel ont été posées pendant la guerre par l'armée marocaine et les combattants sahraouis. D'après son association, on dénombrerait 2 000 victimes civiles, 22 depuis 2014, outre les chèvres et les chameaux. Sous une khaima voisine, Fadili Sidate, 29 ans, turban blanc et regard véhément, a la détermination chevillée au corps. A chaque fin de mois, lui et quelques centaines de jeunes Sahraouis se rendent devant le long mur de sable et de pierre qui fait office de frontière, et y manifestent symboliquement leur colère. «Pour moi, c'est comme le mur qui sépare Israéliens et Palestiniens. Il faut l'abattre. Jamais je ne foulerai ma terre tant que notre drapeau n'y sera pas planté !»

    Ces dernières années, grâce à Internet, photos et vidéos circulent entre Sahraouis des deux côtés de la frontière. «Tout ce que nous recevons de là-bas montre que nos compatriotes sont poursuivis et persécutés par les forces de l'ordre marocaines», dit Omar Ahmed, responsable culturel. Un rapport publié à la mi-mai par Amnesty International parle de «173 cas de torture depuis 2010» et d'une «totale impunité quant aux violations des droits de l'homme» au Sahara-Occidental marocain.

    Libération.fr
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