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Par
Arnaud
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6 janvier 2022
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Cette fois c’est la Bérézina pour l’avionneur russe ! En quatre jours seulement, depuis le tout début de cette année 2022, deux clients africains majeurs de Sukhoi ont décidé de rejeter le chasseur de supériorité aérienne Su-35. L’Algérie et l’Égypte ne commanderont donc pas ce biréacteur dérivé du Su-27, préférant chacune d’autres alternatives. Une annonce qui intervient quelques jours seulement après celle très similaire de l’Indonésie.
Pourquoi donc ces deux pays habituellement si prompts à rechercher l’armement de facture russe ont t-ils décidé de tourner le dos à celui que beaucoup présentent comme le meilleur chasseur de supériorité aérienne actuellement proposé par Moscou ? En fait si la décision d’Alger et du Caire revient finalement au même les raisons de ce choix sont assez différentes. Un point commun cependant subsiste : l’avion serait trop cher au regard de ses capacités réelles.
L’Algérie d’abord négociait depuis près de quatre ans la vente d’une trentaine de chasseurs de ce type. Des avions qui auraient du initialement permettre de renforcer la position défensive face au voisin marocain qui s’équipe de plus en plus d’avions high tech de facture américaine. Rabat fait désormais clairement les yeux doux au Lockheed-Martin F-35A Lightning II, ce qui n’est pas pour déplaire à Washington. Mais voilà le Sukhoi Su-35 Flanker-E est bien trop onéreux pour les finances toujours fragiles d’une Algérie dont l’économie repose entre trop sur les richesses de son sous-sol.
En compensation de la cessation de ses recherches vis-à-vis du Su-35 l’Algérie a décidé de renforcer la modernisation de sa flotte de chasseurs multi-rôles Su-30SM Flanker-C du même avionneur. Cela sera t-il suffisant ? L’avenir nous le dira.
Le cas de l’Égypte est sensiblement différent. D’abord parce qu’elle a déjà reçu un premier lot d’avions. Certaines sources parlent de six machines et d’autres de quatre. Cette dernière estimation semble la plus réaliste aujourd’hui. Et à l’usage, en fait lors de manœuvres aériennes, le Sukhoi Su-35 Flanker-E a prouvé qu’il était un magnifique chasseur très manœuvrable mais sûrement pas un avion capable de damer le pion aux meilleures machines du moment. Pour les Égyptiens désormais il est clair que l’avion russe est très inférieur au Dassault Aviation Rafale français. La décision de ne pas commander plus de Flanker-E semble totalement liée à la commande passée l’an dernier pour trente Rafale supplémentaires.
Un problème de poids existe cependant pour Le Caire : que faire des Sukhoi Su-35 déjà livrés ? La piste de la rétrocession à la Russie est aujourd’hui la plus probable d’autant que Moscou aurait déjà une nouvelle piste sérieuse pour revendre ces avions déjà construits : la république islamique d’Iran.
Si en Algérie c’est bien le prix unitaire de l’avion (en relation avec ses véritables possibilités) qui semble bloquer les militaires autant que les économistes, en Égypte il en est différemment. C’est donc le facteur de causalité qu’en Indonésie. Pour ces deux pays le Sukhoi Su-35 Flanker-E est largement inférieur en terme de capacités au Dassault Aviation Rafale. La solution iranienne semble donc la meilleure pour ce chasseur : le vendre à des pays à l’abri d’un contrat avec le constructeur français. C’est tout de même un drôle de pis-aller pour un constructeur majeur comme Sukhoi
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