Les Marines déménagent d’Espagne vers l’Italie dans l’attente peut-être de baser leurs unités militaires (Force de Réaction Rapide du Corps des Marines US pour les missions en Afrique) au Maroc, voire en Tunisie. Les Etats-Unis, comme prévu ont procédé au retrait de leurs troupes militaires de la base Moron de la Frontera ( Séville ) vers la Sicile à Sigonelia.
La décision de transférer l’intégralité de ce corps des Marines basé en Espagne depuis 2013 avait été prise l’automne dernier (début novembre) et cela s’inscrivait dans le cadre de la restructuration de l’USMC (United States Marine Corps) de la base de Monro qui se caractérisait par sa flotte de “convertiplanes“ (Boeing MV-22B) a indiqué le commandement de l’USMC pour l’Europe et l’Afrique ou MARFOREURAF (Marine Corps Forces Europe &Africa).
Des sources espagnoles et américaines s’accordent à dire que le changement répond à des raisons de réorganisation interne du Pentagone et n’a pas d’arrière-plan politique. Pourtant force est de constater que c’est la première réduction significative des troupes américaines en Espagne depuis 1992. 850 marines et huit avions ont donc quitté l’Espagne et la base de Moron à Séville emportant avec eux six MV-22B Osprey à décollage vertical et deux C-130J Super Hercules pour les transports de troupes et ravitaillement en vol, vers la Sicile.
La raison de cette décision « est basée sur des priorités stratégiques » et la nécessité de « maximiser » les ressources. Le transfert n’affecte pas les autres unités américaines à Morón, qui composent l’escadron de l’armée de l’air 496 et qui approvisionne les chasseurs-bombardiers français dans leurs attaques contre les extrémistes islamistes au Tchad, en Mauritanie, au Niger, au Mali et au Burkina Faso. La décision de retirer les marines et les avions a été décidée et communiquée à l’Exécutif espagnol durant la présidence de Donald Trump, et a été mise en œuvre pendant celle de Biden.
Avec cette opération, Sigonelia devient la principale installation aéronautique de l’US Navy en Méditerranée avant de s’étendre en Afrique du nord en Tunisie et au Maroc, tous deux proches. Le ministère espagnol de la Défense avait été informé en novembre dernier de la décision des Etats-Unis de transférer les Forces de la Réaction Rapide du Corps des Marines US pour les missions en Afrique à un autre corps d’armée dirigée par l’armée américaine basée en Italie.
La raison en était simple, la responsabilité de gérer les crises en Afrique passe désormais du Marine Corps à l’US Army et cette dernière, qui a déjà son commandement et sa base à Vicence, préfère pour l’heure assumer sa mission de réaction depuis l’Italie. Les Marines retourneront aux Etats-Unis à la fin de leur mission, mais les avions Osprey et les C-130J resteront en Italie.
Cela étant, d’aucuns voient à travers ce déploiement un branle-bas de combat des Marines avant un emménagement soit vers la Tunisie ou le Maroc, au statut d’allié majeur des Etats-Unis en dehors de l’OTAN, afin de se rapprocher des zones de conflits en Afrique, notamment en Libye et au Sahel.
Pour ce qui est du Maroc, il aurait de fortes chances d’accueillir l’armée américaine à Ksar Sghir d’autant plus que l’enclave en Méditerranée se trouve être mieux placée stratégiquement parlant (sur le Détroit d’où un meilleur contrôle).
D’ailleurs, il en était déjà question en Juillet 2020 quand il fallait renouveler l’accord de l’utilisation de Rota (Cadix). Mais Rabat n’a pas que Ksar Sghir à offrir. Trois bases dans le Nord du pays Guercif, Taourirt, Jebel Laroui, en plus de Ksar Sghir, ont été édifiées alors que trois projets de construction de nouvelles bases militaires sont proposés au Américains, dont celui d’Agadir déjà opérationnel.
hespress
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