(Agence Ecofin) - En juin, Emmanuel Macron avait menacé de retirer ses forces du Mali si l’Etat négociait avec les terroristes. Mais depuis, les relations franco-maliennes se sont envenimées et Bamako veut étudier toutes les options possibles pour « trouver un compromis, entre Maliens, pour que la guerre cesse ».
L’Etat malien va entamer des négociations avec certains groupes djihadistes. L’information a été confirmée, cette semaine, par le ministère malien des Affaires religieuses.
Pour mettre en œuvre cette nouvelle stratégie, les autorités ont mandaté le Haut conseil islamique malien (HCI), l’organe regroupant les associations et leaders religieux du pays. « Le ministre s'est entretenu, la semaine dernière, avec le Haut conseil islamique pour l'informer du désir du gouvernement de négocier avec tous les groupes radicaux maliens (y compris) [les chefs, Ndlr] Iyad Ag Ghali et Amadou Koufa », a indiqué Khalil Camara, porte-parole du ministère des Affaires religieuses.
L’objectif derrière cette démarche est de mettre fin aux violences qui secouent le pays depuis 2013, initialement alimentées par Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) et ses affiliés. Depuis quelques années, l’arrivée de nouveaux acteurs, notamment l’Etat Islamique au Grand Sahara (EIGS) a contribué à augmenter le nombre d’attaques contre les civils et les militaires dans le Sahel.
Il faut souligner que cette nouvelle initiative était déjà au centre des discussions au Mali depuis que la réponse militaire à cette crise sécuritaire s’est avérée inefficace. « C’est une demande populaire, il ne s’agit pas de tergiverser. L’écrasante majorité de la population malienne l’a exprimée avant même la transition », a à ce propos souligné le ministre malien des Affaires religieuses et du Culte, Mamadou Koné. Cependant, même si sur le terrain cette solution pourrait apporter des résultats rapides, plusieurs observateurs estiment qu’elle pourrait envenimer les relations entre Bamako et ses partenaires occidentaux, notamment la France.
En juin dernier, le président français, Emmanuel Macron, n’avait pas hésité à réaffirmer la position de son gouvernement concernant des négociations avec les terroristes. « Nous demandons aux nouvelles autorités maliennes qu’elles […] tiennent leurs engagements et des clarifications très claires. C’est-à-dire la place de tous les mouvements et partis politiques […] la clarté dans les discussions avec les groupes terroristes et djihadistes qui sont présents dans la région et donc pas de dialogue et de compromission », avait-il déclaré lors d’une conférence de presse. Et d’ajouter : « on ne peut pas mener des opérations conjointes avec un pouvoir qui discute avec des groupes qui, à côté, tirent sur nos enfants ».
Alors que les relations franco-maliennes sont déjà minées par des joutes verbales concernant notamment un rapprochement entre Bamako et Moscou, cette initiative s’inscrit donc dans un changement de paradigme. De l’avis de certains observateurs, elle confirme une fois de plus les intentions du nouveau pouvoir malien de ne plus se reposer uniquement sur son allié historique pour remporter sa guerre contre le terrorisme.
Pour rappel, le HCI avait déjà négocié en mars avec les combattants djihadistes, un accord de cessez-le-feu dans le cercle de Niono situé dans le centre du pays. Cependant, cette trêve n’avait pas tenu longtemps, et des combats avaient repris, dès le mois de juillet.
Moutiou Adjibi Nourou
L’Etat malien va entamer des négociations avec certains groupes djihadistes. L’information a été confirmée, cette semaine, par le ministère malien des Affaires religieuses.
Pour mettre en œuvre cette nouvelle stratégie, les autorités ont mandaté le Haut conseil islamique malien (HCI), l’organe regroupant les associations et leaders religieux du pays. « Le ministre s'est entretenu, la semaine dernière, avec le Haut conseil islamique pour l'informer du désir du gouvernement de négocier avec tous les groupes radicaux maliens (y compris) [les chefs, Ndlr] Iyad Ag Ghali et Amadou Koufa », a indiqué Khalil Camara, porte-parole du ministère des Affaires religieuses.
L’objectif derrière cette démarche est de mettre fin aux violences qui secouent le pays depuis 2013, initialement alimentées par Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) et ses affiliés. Depuis quelques années, l’arrivée de nouveaux acteurs, notamment l’Etat Islamique au Grand Sahara (EIGS) a contribué à augmenter le nombre d’attaques contre les civils et les militaires dans le Sahel.
Il faut souligner que cette nouvelle initiative était déjà au centre des discussions au Mali depuis que la réponse militaire à cette crise sécuritaire s’est avérée inefficace. « C’est une demande populaire, il ne s’agit pas de tergiverser. L’écrasante majorité de la population malienne l’a exprimée avant même la transition », a à ce propos souligné le ministre malien des Affaires religieuses et du Culte, Mamadou Koné. Cependant, même si sur le terrain cette solution pourrait apporter des résultats rapides, plusieurs observateurs estiment qu’elle pourrait envenimer les relations entre Bamako et ses partenaires occidentaux, notamment la France.
En juin dernier, le président français, Emmanuel Macron, n’avait pas hésité à réaffirmer la position de son gouvernement concernant des négociations avec les terroristes. « Nous demandons aux nouvelles autorités maliennes qu’elles […] tiennent leurs engagements et des clarifications très claires. C’est-à-dire la place de tous les mouvements et partis politiques […] la clarté dans les discussions avec les groupes terroristes et djihadistes qui sont présents dans la région et donc pas de dialogue et de compromission », avait-il déclaré lors d’une conférence de presse. Et d’ajouter : « on ne peut pas mener des opérations conjointes avec un pouvoir qui discute avec des groupes qui, à côté, tirent sur nos enfants ».
Alors que les relations franco-maliennes sont déjà minées par des joutes verbales concernant notamment un rapprochement entre Bamako et Moscou, cette initiative s’inscrit donc dans un changement de paradigme. De l’avis de certains observateurs, elle confirme une fois de plus les intentions du nouveau pouvoir malien de ne plus se reposer uniquement sur son allié historique pour remporter sa guerre contre le terrorisme.
Pour rappel, le HCI avait déjà négocié en mars avec les combattants djihadistes, un accord de cessez-le-feu dans le cercle de Niono situé dans le centre du pays. Cependant, cette trêve n’avait pas tenu longtemps, et des combats avaient repris, dès le mois de juillet.
Moutiou Adjibi Nourou
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