Algérie : « Le pouvoir bafoue au grand jour les traités internationaux qu’il a ratifiés »
TRIBUNE
Pierre Audin
Samir Yahiaoui
Le mathématicien Pierre Audin et l’architecte Samir Yahiaoui déplorent, dans une tribune au « Monde », que l’ONU n’ait pas pris acte de « l’état déplorable des droits humains » dans le pays.
Publié hier à 18h00, mis à jour à 08h53
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Lors d’une manifestation du Hirak à Alger, le 26 mars 2021. RYAD KRAMDI / AFP
Tribune. Quelque 10 000 arrestations – dont plus de 6 300 ces quatre derniers mois –, 300 détenus d’opinion, 700 procès, une dizaine de plaintes pour viols et tortures pendant les gardes à vue… C’est le bilan, forcément provisoire, établi à ce jour par la Ligue algérienne pour la défense des droits humains (LADDH) et le Comité national pour la libération des détenus (CNLD). Ses critiques du régime auront même coûté son poste à un magistrat, radié par ses pairs fin mai. La répression est désormais la seule réponse du régime en place depuis 1962 au mouvement citoyen pacifique du Hirak, débuté le 22 février 2019 pour réclamer ni plus ni moins qu’un Etat de droit.
Article réservé à nos abonnés Lire aussi En Algérie, Sadedine Merzoug, un juge qui ne voulait pas se taire
Ce bilan répressif ne suffit pas au pouvoir algérien. Il l’assortit d’un discours conspirationniste, considérant les millions de marcheurs tantôt comme des idiots utiles, tantôt comme les supplétifs d’un vaste plan de subversion du pays conduit par une triple alliance maroco-israélo-française ! Dans cet objectif, deux documentaires, produits par le service de communication et d’orientation de l’armée et diffusés par la télévision d’Etat, développent ad nauseam cette élucubration, à grand renfort d’images de raids israéliens sur Gaza et d’« analyses » d’experts maison.
Le pouvoir en place en Algérie a d’ailleurs élargi le concept de « terrorisme » pour y englober le simple fait d’appeler à un changement de régime. En vertu de cette extension, tout citoyen appelant à la fin du régime risque désormais de voir son nom inscrit sur une liste nationale de terroristes et d’être traité comme tel.
Fin de non-recevoir
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Le mathématicien Pierre Audin et l’architecte Samir Yahiaoui déplorent, dans une tribune au « Monde », que l’ONU n’ait pas pris acte de « l’état déplorable des droits humains » dans le pays.
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Ce bilan répressif ne suffit pas au pouvoir algérien. Il l’assortit d’un discours conspirationniste, considérant les millions de marcheurs tantôt comme des idiots utiles, tantôt comme les supplétifs d’un vaste plan de subversion du pays conduit par une triple alliance maroco-israélo-française ! Dans cet objectif, deux documentaires, produits par le service de communication et d’orientation de l’armée et diffusés par la télévision d’Etat, développent ad nauseam cette élucubration, à grand renfort d’images de raids israéliens sur Gaza et d’« analyses » d’experts maison.
Le pouvoir en place en Algérie a d’ailleurs élargi le concept de « terrorisme » pour y englober le simple fait d’appeler à un changement de régime. En vertu de cette extension, tout citoyen appelant à la fin du régime risque désormais de voir son nom inscrit sur une liste nationale de terroristes et d’être traité comme tel.
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