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«Omar m’a Tuer» : une nouvelle requête en révision déposée jeudi après des découvertes ADN

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  • «Omar m’a Tuer» : une nouvelle requête en révision déposée jeudi après des découvertes ADN

    Dommage que M. Raddad ait accepté d'être gracier car la grâce est un obstacle rédhibitoire à quelconque révision de l'affaire devenue sans objet dès lors que le plaignant (M. Raddad) ne subit plus une atteinte à sa liberté.

    Quant à la version du Monde, elle est toute différente de celle de ci-dessous.

    - Nouveau rebondissement dans l’affaire du jardinier marocain Omar Raddad. Une nouvelle requête en révision devrait être déposée jeudi par l’avocate de l’ex-jardinier sur la base des analyses des traces d’ADN non identifiées retrouvées en 2015 sur la scène du crime

    La défense du jardinier marocain, condamné pour le meurtre de Ghislaine Marchal en 1991 à Mougins, va déposer ce jeudi une nouvelle requête en ce sens, sur la base de nouvelles analyses des traces d'ADN découvertes en 2015, a-t-elle annoncé lundi dans un communiqué.

    En novembre 2015, quatre empreintes génétiques correspondant à quatre hommes non-identifiés, deux empreintes parfaitement exploitables et deux autres partiellement, avaient été trouvées sur deux portes et un chevron qui se trouvaient sur la scène du crime. Sur ces deux portes avait été écrit "Omar m'a tuer" et "Omar m'a t", avec le sang de la victime.

    Ghislaine Marchal, la riche veuve d'un équipementier automobile, avait 65 ans quand elle a été retrouvée baignant dans son sang dans la cave de sa propriété le 23 juin 1991.

    Des traces d’ADN ne revenant pas à Omar retrouvés (!)

    La demande de révision s'appuie sur les analyses ultérieures d'un expert, rendues en 2019 et dévoilées lundi par Le Monde. Ce rapport conclut à la présence d'une trentaine de traces d'un ADN complet masculin n'appartenant pas au jardinier et trouvées dans l'une des inscriptions faites avec le sang de la victime qui désignaient Omar Raddad comme le meurtrier.

    Ce rapport avait entraîné la poursuite des investigations au parquet de Nice. Le rapport est rédigé en 2019 par Laurent Breniaux, un spécialiste en analyses génétiques, à partir des expertises commandées par la justice au docteur Pascal en 2015, il indique qu’une empreinte génétique masculine inconnue est présente à une trentaine de reprises dans le tracé des lettres d’« Omar m’a t ». « La localisation de cette empreinte génétique, son omniprésence uniquement au niveau des zones d’écriture, et plus précisément au niveau des lettres ensanglantées, interrogent sur l’activité qui a pu conduire à sa présence, est-il précisé.

    Les hypothèses de pollution et contamination du scellé par un intervenant extérieur deviennent peu probables alors que les hypothèses de transfert primaire direct ou indirect au moment des faits le deviennent de plus en plus. » Cet ADN apparaît notamment à la fin des lettres, comme si la personne qui avait écrit n’avait plus de sang sur les doigts et avait déposé ses cellules épithéliales.

    Dans son rapport de 2019, l'expert Laurent Breniaux, cité par Le Monde et dont les conclusions ont été confirmées à l'AFP par l'avocate d'Omar Raddad Me Sylvie Noachovitch, se prononce sur l'origine de cette trentaine de traces d'ADN et penche en faveur des "hypothèses de transfert primaire direct ou indirect au moment des faits". Autrement dit, l'ADN aurait été déposé potentiellement par l'auteur du message.

    Ces nouvelles traces d'ADN avaient été comparées avec une liste de proches de Mme Marchal, comparaisons qui se sont révélées négatives.
    Condamné en 1994 à 18 ans de réclusion, sans possibilité de faire appel à l'époque, Omar Raddad avait au total passé plus de sept ans ans en prison.

    L'avocate de l'ex-jardinier déposera sa requête jeudi au palais de justice de Paris en présence de l'académicien Jean Marie Rouart, auteur d'un livre sur cette affaire criminelle, l'une des plus célèbres en France, et de l'ancien député Georges Fenech, un des artisans de la réforme qui a assoupli en 2014 les conditions de révision d'une condamnation définitive, selon le communiqué.

    "Grâce aux éléments nouveaux découverts depuis la dernière décision de rejet de la Cour de révision" en 2002, "la vérité sur l'innocence d'Omar Raddad sera reconnue, c'est notre intime conviction", poursuit le communiqué.

    L'Opinion.ma

  • #2
    Version du journal Le Monde:

    -L’affaire Omar Raddad, une enquête sans fin qui divise encore


    Trente ans après le meurtre de Ghislaine Marchal, une expertise ADN dont « Le Monde » a eu connaissance pourrait entraîner une révision du procès du jardinier marocain, qui a toujours clamé son innocence.
    Le doigt de Karim Raddad suit le tracé des lettres ensanglantées. « Ça ne peut pas être de l’ADN de contamination ça, c’est du contact, non ? », demande-t-il, installé à la terrasse d’un hôtel toulonnais. Cet homme de 33 ans au visage émacié connaît bien le vocabulaire de la police scientifique ; ces mots-là font partie de sa vie, il a grandi avec, en fils aîné d’Omar Raddad, le jardinier marocain accusé du meurtre de sa patronne, Ghislaine Marchal, le 23 juin 1991,dans le sous-sol de sa villa de Mougins (Alpes-Maritimes).

    Trente ans ont passé. Ce dimanche de juin, le jeune homme, toujours persuadé de l’innocence de son père, consulte un rapport établi par un expert privé sur les deux inscriptions les plus célèbres de l’histoire criminelle française : « Omar m’a tuer », écrite distinctement sur la porte de la cave à vin, et « Omar m’a t », dessinée de façon plus floue sur celle de la chaufferie, à proximité du corps de Mme Marchal. L’ADN dit de « contamination » correspondrait à une « pollution » de ces deux pièces maîtresses du dossier par un huissier, un enquêteur ou un expert qui les aurait manipulées. En revanche, l’ADN de contact pourrait avoir été déposé par l’auteur du message.

    Dimension sociétale et politique

    Trois décennies après les faits, l’affaire divise encore alors que de nouvelles analyses génétiques surgissent. Du côté de la défense et autour de Karim, un groupe d’irréductibles s’active pour obtenir la révision du procès et la réhabilitation de l’ex-jardinier. A l’inverse, les proches de la victime demeurent convaincus de sa culpabilité et déplorent la dimension sociétale et politique prise dès 1991 par l’affaire. Selon la nièce de Ghislaine Marchal, l’avocate parisienne Sabine du Granrut, elle n’aurait jamais eu autant d’ampleur « si le meurtrier avait été français avec un nom français ».

    Comment grandir et se construire à l’ombre d’une telle histoire ? A Toulon, Karim Raddad, qui accorde la première interview de sa vie, se souvient de tout : de l’arrestation de son père quand il avait 4 ans ; de la prison de Grasse ; de la gentillesse de la maîtresse d’école… Et aussi de ce jour de 1998, où il disputa une partie de baby-foot avec son père, fraîchement libéré car gracié (mais pas innocenté) par Jacques Chirac. « Le fils d’Omar Raddad », comme il est souvent qualifié, a presque appris à lire sur les documents judiciaires : « Mon père est illettré, c’est moi qui lui lis et traduis tout depuis toujours. »

    Le Monde. fr (extraits).


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