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Le Maroc et les problèmes des bidonvilles

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  • Le Maroc et les problèmes des bidonvilles


    Malgré les promesses, la désespérance d'habitants d'un bidonville marocain


    le 05.12.2012 à 13h46, mis à jour le 05.12.2012 à 13h46


    A Salé, ancienne cité corsaire, si la mer n'est jamais loin, c'est un océan de bâches et de taules qui s'offre soudain au regard, sous le ciel bleu automnal: dans le bidonville de Sahb el-Caïd, malgré les promesses de relogement, des habitants disent leur désespérance.
    (C) AFPSALE (Maroc) (AFP) - A Salé, ancienne cité corsaire, si la mer n'est jamais loin, c'est un océan de bâches et de taules qui s'offre soudain au regard, sous le ciel bleu automnal: dans le bidonville de Sahb el-Caïd, malgré les promesses de relogement, des habitants disent leur désespérance.

    Fin novembre s'est tenue à Rabat --la capitale marocaine et grande voisine de Salé--, une conférence internationale sur les bidonvilles. Au terme des travaux, les participants se sont engagés à oeuvrer pour réduire de moitié leur proportion entre 2015 et 2030.

    Cet événement a aussi été l'occasion pour les responsables de l'ONU-Habitat de louer la politique du Maroc, à la faveur principalement d'un programme "villes sans bidonvilles" lancé en 2004 dont doivent bénéficier près de deux millions de personnes au total. Celui-ci a déjà "atteint un taux de réalisation de 70%", selon un rapport officiel.

    Au dernier jour de la conférence, une délégation s'est aussi rendue à Salé, pionnière en la matière d'après un responsable local cité par l'agence MAP.

    Posté au pied de Sahb el-Caïd, bidonville de 10 hectares et quelque 10.000 habitants, Aziz Addahbi affiche toutefois son scepticisme. "Cette conférence, ça n'est que des paroles", clame-t-il.

    Né il y a 33 ans à Sahb el-Caïd, il dit ne plus croire aux promesses. Depuis les années 80, "nous avons accepté tout ce qui était proposé. Mais devant l'absence d'actes, on ne peut plus faire confiance, on ne peut plus croire", affirme le jeune homme, qui fait office de représentant des habitants.

    Selon lui, un millier de familles a quitté ces dernières années le bidonville. Mais pour 1.300 autres devant être relogées sur place, "le projet aurait dû aboutir en 2007. On est en 2012, rien n'a été fait", s'agace-t-il.

    L'an dernier, les habitants ont longuement manifesté, sans succès, argue-t-il encore. En mars, les forces de l'ordre sont intervenues pour mettre fin à "l'occupation de la voie publique". Des policiers ont été blessés, huit personnes arrêtées.

    Couvertures

    En cette fin d'automne, après plusieurs jours d'intempéries, Sahb el-Caïd est baigné de soleil. Le linge pend aux abords d'habitations recouvertes de bâches en plastique, afin de limiter les infiltrations.

    Quelques points de ravitaillement permettent l'accès à l'eau potable, le piratage celui à l'électricité. Des tas de gravats marquent l'emplacement d'habitats détruits, "dans le cadre du programme de relogement", glisse Aziz.

    Hassan, la quarantaine, ouvre grand la porte de la maisonnette qu'il partage avec sa mère et ses frères et soeurs. A l'intérieur, quelques matelas au sol et beaucoup de couvertures. Dans la chambre, un sac bouche vaguement la fenêtre.

    Vendeur de poisson, il souligne être le seul à subvenir aux besoins de sa famille et dit devoir s'acquitter de trois dirhams (27 centimes d'euros) par semaine au propriétaire du terrain.

    A quelques pas, Aïcha Bakkar, mère de quatre enfants, et Bouchra, sa fille d'un an dans le dos, échangent entre voisines.

    "Quelle est la pire saison entre l'hiver et l'été? Les deux...", rétorque Bouchra. Dans le petit groupe qui s'est constitué autour de la conversation, tous acquiescent.

    "On est toujours trempés en hiver. En été c'est le soleil qui tape sur les taules et nous fait fondre", renchérit Aziz Addahbi.

    Au Maroc, la question des bidonvilles s'était retrouvée au coeur des débats après les attentats de Casablanca en 2003: les auteurs étaient originaires de celui de Sidi Moumen, en périphérie de la capitale économique.

    En 2012, malgré les réels progrès, près d'un citadin sur six reste privé d'un logement "décent", selon le ministre de tutelle Mohamed Nabil Benabdallah.

    A l'échelle de l'Afrique, le nombre d'habitants des bidonvilles a dépassé le milliard en 2011 et pourrait doubler d'ici 2030. Une conférence Habitat-III est prévue en 2016, 20 ans après Habitat-II.

  • #2

    Maroc: à Marrakech, précarité et terreau salafiste dans un quartier déshérité

    Maroc: à Marrakech, précarité et terreau salafiste dans un quartier déshérité© AFP/FADEL SENNAAFP

    Publié le 22/12/2018 à 11h48

    Avec ses marchands ambulants, son urbanisation anarchique et ses jeunes désoeuvrés, Al-Azzouzia tranche avec les beaux quartiers de Marrakech, joyau du tourisme marocain: c'est dans cette banlieue déshéritée qu'a été interpellé dès lundi Abderrahim Khayali, un des meurtriers présumés de deux touristes scandinaves.

    "Je n'arrive pas à le croire !", déclare à l'AFP Fatima Khayali, 46 ans, une tante de ce plombier de 33 ans suspecté du meurtre de Louisa Vesterager Jespersen, une étudiante danoise de 24 ans, et de Maren Ueland, une Norvégienne de 28 ans, sur un site isolé du Haut-Atlas (sud).

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    "C'est une catastrophe pour tout le Maroc", se lamente-t-elle sous un niqab noir qui ne laisse apparaître qu'un regard triste, devant sa modeste demeure d'Al-Azzouzia.

    Cette banlieue du nord-ouest de Marrakech est à la fois si proche, géographiquement, et si loin, socialement et économiquement, du coeur de la ville ocre, destination phare du royaume. Le contraste avec les hôtels de luxe et les belles avenues bordées de palmiers y est saisissant.

    Converti au salafisme


    Premier mis en cause dans ce double meurtre pour lequel le caractère "terroriste" est désormais attesté par les autorités, Abderrahim Khayali est apparu jeudi dans une vidéo aux côtés des trois autres principaux suspects arrêtés trois jours après lui. Ils y prêtent allégeance à Abou Bakr al-Baghdadi, le chef du groupe Etat islamique (EI).

    Selon Rabat, cette séquence a été filmée une semaine avant les faits, survenus à quelques dizaines de kilomètres de là, dans un secteur du Haut-Atlas prisé des amateurs de marche. L'une des jeunes femmes a été décapitée, de source proche du dossier.

    Les quatre suspects sont "tous des jeunes âgés entre 25 et 33 ans, socialement marginalisés et ayant des connaissances limitées en matière de savoir religieux", a indiqué à l'AFP le chercheur Mohammed Masbah, spécialiste des mouvements islamistes.

    Selon ses proches, Abderrahim Khayali s'est converti il y a trois ans au salafisme, branche ultraconservatrice de l'islam sunnite, qui prolifère dans certains quartiers populaires du royaume à contre-courant de l'"islam du juste milieu" prôné par les autorités.

    "Il travaillait comme plombier dans un hôtel. En devenant salafiste, il a démissionné au motif qu'il est illicite de travailler dans un établissement qui sert de l'alcool", raconte Fatima Khayali.

    Son "amie d'enfance" Atika déclare, elle, qu'il "refusait de serrer la main des femmes et s'opposait à la mixité lors des célébrations familiales".

    A une cinquantaine de mètres de là vivait encore chez ses parents un autre suspect, Younes Ouaziyad, un menuisier de 27 ans de condition modeste.

    "C'était un garçon sans histoire (...). Rien ne pouvait laisser croire qu'il pourrait faire ça", jure Abdelaati, un vendeur de légumes du quartier.

    "Il ne manifestait aucun signe de radicalisation", assure un autre voisin. Selon ses proches, il était toutefois devenu adepte du salafisme il y a "un peu plus d'un an", se laissant pousser la barbe et portant immanquablement un qamis, long vêtement blanc prisé des salafistes.

    "Il nous encourageait à faire notre prière. Mais, avant de devenir salafiste, il fumait et buvait de l'alcool", lance Nourredine, un autre de ses proches.

    Le père du suspect se dit lui "effondré" et ne souhaite pas parler aux médias.

    "Bombe à retardement"


    Les habitants interrogés ne font pas état d'une présence notoire de prédicateurs salafistes dans le quartier.

    Mais, selon Hassan Khayali, acteur associatif et cousin du premier suspect arrêté, le quartier est "une bombe à retardement à cause de la drogue, de la pauvreté, du chômage et de la prostitution. Toutes les causes des dérives sont réunies", avance-t-il.

    Cette précarité, on la retrouve aussi dans la commune rurale de Harbil, à une vingtaine de km de Marrakech, dans laquelle vivaient les deux autres principaux suspects, Rachid Afatti, 33 ans, et Abdessamad Ejjoud, 25 ans, tous deux marchands ambulants.

    Le village semble dépeuplé et les rares riverains s'abstiennent de parler à la presse: "les gens sont tétanisés et ressentent la honte de voir leur village associé à ce crime", lance une femme. Rencontrée devant une maison rudimentaire en pierre et en terre, elle refuse catégoriquement de donner son nom.

    Outre ces quatre suspects, neuf autres personnes ont été arrêtées jeudi et vendredi pour leurs liens présumés avec ce double homicide qui ébranle le Maroc, épargné jusqu'ici par les attentats de l'EI mais déjà meurtri par le passé par des attaques à Casablanca (33 morts en 2003) et à Marrakech (17 morts en 2011).

    Ceux de Casablanca avaient profondément marqué l'opinion marocaine, qui avait découvert le profil des 12 kamikazes, originaires de Sidi Moumen, un des principaux bidonvilles de la capitale économique.

    Cette nouvelle affaire, "même si elle a l'air isolée, peut aiguiser l'appétit d'autres cellules terroristes, notamment dans les endroits marginalisés", prévient Mohammed Masbah.

    22/12/2018 1140 - Marrakech (Maroc) (AFP) - © 2018 AFP

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    • #3

      Malgré les promesses, la désespérance d'habitants d'un bidonville marocain

      En 2012, malgré les réels progrès, près d'un citadin sur six reste privé d'un logement "décent", selon le ministre de tutelle Mohamed Nabil Benabdallah.Publié le 05/12/2012 à 10h40
      A Salé, ancienne cité corsaire, si la mer n'est jamais loin, c'est un océan de bâches et de taules qui s'offre soudain au regard, sous le ciel bleu automnal: dans le bidonville de Sahb el-Caïd, malgré les promesses de relogement, des habitants disent leur désespérance.

      Fin novembre s'est tenue à Rabat --la capitale marocaine et grande voisine de Salé--, une conférence internationale sur les bidonvilles. Au terme des travaux, les participants se sont engagés à oeuvrer pour réduire de moitié leur proportion entre 2015 et 2030.
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      Cet événement a aussi été l'occasion pour les responsables de l'ONU-Habitat de louer la politique du Maroc, à la faveur principalement d'un programme "villes sans bidonvilles" lancé en 2004 dont doivent bénéficier près de deux millions de personnes au total. Celui-ci a déjà "atteint un taux de réalisation de 70%", selon un rapport officiel.

      Au dernier jour de la conférence, une délégation s'est aussi rendue à Salé, pionnière en la matière d'après un responsable local cité par l'agence MAP.

      Posté au pied de Sahb el-Caïd, bidonville de 10 hectares et quelque 10.000 habitants, Aziz Addahbi affiche toutefois son scepticisme. "Cette conférence, ça n'est que des paroles", clame-t-il.

      Né il y a 33 ans à Sahb el-Caïd, il dit ne plus croire aux promesses. Depuis les années 80, "nous avons accepté tout ce qui était proposé. Mais devant l'absence d'actes, on ne peut plus faire confiance, on ne peut plus croire", affirme le jeune homme, qui fait office de représentant des habitants.

      Selon lui, un millier de familles a quitté ces dernières années le bidonville. Mais pour 1.300 autres devant être relogées sur place, "le projet aurait dû aboutir en 2007. On est en 2012, rien n'a été fait", s'agace-t-il.

      L'an dernier, les habitants ont longuement manifesté, sans succès, argue-t-il encore. En mars, les forces de l'ordre sont intervenues pour mettre fin à "l'occupation de la voie publique". Des policiers ont été blessés, huit personnes arrêtées.

      Couvertures

      En cette fin d'automne, après plusieurs jours d'intempéries, Sahb el-Caïd est baigné de soleil. Le linge pend aux abords d'habitations recouvertes de bâches en plastique, afin de limiter les infiltrations.

      Quelques points de ravitaillement permettent l'accès à l'eau potable, le piratage celui à l'électricité. Des tas de gravats marquent l'emplacement d'habitats détruits, "dans le cadre du programme de relogement", glisse Aziz.

      Hassan, la quarantaine, ouvre grand la porte de la maisonnette qu'il partage avec sa mère et ses frères et soeurs. A l'intérieur, quelques matelas au sol et beaucoup de couvertures. Dans la chambre, un sac bouche vaguement la fenêtre.

      Vendeur de poisson, il souligne être le seul à subvenir aux besoins de sa famille et dit devoir s'acquitter de trois dirhams (27 centimes d'euros) par semaine au propriétaire du terrain.

      A quelques pas, Aïcha Bakkar, mère de quatre enfants, et Bouchra, sa fille d'un an dans le dos, échangent entre voisines.

      "Quelle est la pire saison entre l'hiver et l'été? Les deux...", rétorque Bouchra. Dans le petit groupe qui s'est constitué autour de la conversation, tous acquiescent.

      "On est toujours trempés en hiver. En été c'est le soleil qui tape sur les taules et nous fait fondre", renchérit Aziz Addahbi.

      Au Maroc, la question des bidonvilles s'était retrouvée au coeur des débats après les attentats de Casablanca en 2003: les auteurs étaient originaires de celui de Sidi Moumen, en périphérie de la capitale économique.

      En 2012, malgré les réels progrès, près d'un citadin sur six reste privé d'un logement "décent", selon le ministre de tutelle Mohamed Nabil Benabdallah.

      A l'échelle de l'Afrique, le nombre d'habitants des bidonvilles a dépassé le milliard en 2011 et pourrait doubler d'ici 2030. Une conférence Habitat-III est prévue en 2016, 20 ans après Habitat-II.

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      • #4
        « Habitants sans ville » au Maroc

        Expulsés au nom de la modernité · En pleine campagne d’expulsion des bidonvilles, de privatisation des terres collectives, de prédation foncière dans les vieux centres urbains, le deuxième Forum mondial des droits de l’homme s’est tenu à Marrakech fin novembre sur le thème de « la ville et les droits de l’homme ». Les principaux intéressés, les mal-logés, n’étaient pas conviés. Une sociologue marocaine leur donne la parole après une année de recherches à leurs côtés.
        11 DÉCEMBRE 2014 Bidonville à Casablanca.
        Magharebia sur Flickr, novembre 2012.L’organisation du second Forum mondial des droits de l’homme à Marrakech, du 27 au 30 novembre, après celui de Brasilia l’an dernier a reçu un accueil contrasté. 5 000 participants étaient invités. Des personnalités prestigieuses ont accepté d’y intervenir, dont les magistrats français et espagnol Robert Badinter et Baltazar Garzón, ou encore Malala Yousafzai, prix Nobel de la paix 2014. Les critiques et les boycotts de la part des principaux acteurs des droits humains n’ont pas manqué. Toutes ont souligné l’écart entre le discours du régime et ses pratiques.

        Nous sommes en février 2014. Un rassemblement de femmes entoure chaque jour la bretelle de l’autoroute de Rabat. Sur leur banderole, la photo du roi et une revendication : « Les habitants du Douar Ouled Dlim, serviteurs de la monarchie, au titre foncier numéro R22747, demandent l’arbitrage royal contre le prédateur immobilier Société d’aménagement Ryad qui a mis à la rue les ayants droit du douar et les obligent aujourd’hui à vivre dans des campements de fortune. »

        Ces femmes — et leurs maris qui restent à l’arrière, espérant que la répression sera moins féroce envers elles — racontent le calvaire de leurs expulsions. Le 6 février 2014, les forces de l’ordre interviennent au petit matin. Équipés de pelleteuses, de matraques et de fourgonnettes, ils embarquent tous ceux qui ne les laissent pas détruire les biens de la tribu : maisons, arbres fruitiers, écuries, pépinières, échoppes de légumes. Pour les habitants du douar Ouled Dlim, situé à Guich Loudaya à Rabat, c’est une agression et une violence analogue à celles que connaissent quotidiennement les Palestiniens du fait de la colonisation israélienne. Comme souvent, les laissés-pour-compte du « processus démocratique » annoncé publiquement par le Maroc en 2011 jettent leurs cartes d’identité en répétant qu’ils sont des Marocains sans patrie, qu’il vaudrait mieux les jeter à la mer, car ils n’ont plus où aller.

        UN ÎLOT CONVOITÉ AU CŒUR DE RABAT


        Plus de 36 logements sont détruits, laissant les habitants du douar Ouled Dlim sans toit. Depuis ce jour, ils vivent dans des campements de fortune, faits de bâches en plastique maintenues par quelques morceaux de bois et de fer ramassés ici ou là. Les forces de l’ordre ont cerné leurs terres, désormais propriété de la Société d’aménagement Ryad, de tôles. Enfermés dans une prison à ciel ouvert, ils sont surveillés par les chiens d’une société de sécurité embauchée pour empêcher toute reconstruction. Parallèlement, en mars, les forces de l’ordre sont intervenues au douar Drabka, également situé à Guich Loudaya, pour détruire des pépinières et des échoppes où se vendaient les légumes et les fruits issus de leurs jardins.

        Les terres collectives agricoles de la tribu guich1 qui vit là depuis plusieurs générations sont situées en plein quartier résidentiel. Elles ont été « octroyées » à cette ancienne tribu guerrière par le sultan Moulay Abderrahmane en 1838 en rétribution de leurs services. Depuis son installation, la tribu, à l’origine nomade, a opté pour l’agriculture vivrière. Mais du fait de l’expansion de Rabat, ces terres constituent à présent un énorme enjeu foncier convoité par les promoteurs immobiliers et les aménageurs urbains. L’accaparement se fait par l’intermédiaire du ministère de l’intérieur qui, sous couvert d’un besoin de foncier pour l’urbanisation, les revend à des prix dérisoires aux promoteurs. D’après les habitants, ces opérations sont menées en violation d’un dahir (décret royal) du 19 janvier 1946, édicté par Mohamed V dans le souci de protéger les intérêts d’une tribu alors puissante. Le roi aurait retiré au ministère de l’intérieur la tutelle de ces terres et accordé leur propriété pleine et entière à la collectivité de la tribu Guich. Bien qu’introuvable, ce dahir est cité dans plusieurs jugements de la cour d’appel.

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        Devenus des occupants illégaux, les habitants du douar Ouled Dlim sont menacés quotidiennement d’expulsion. Déconcertés, ils menacent de s’immoler, affirment être prêts à mourir pour défendre leurs terres : « Notre terre, c’est notre identité », disent-ils.

        AU NOM DU « DÉVELOPPEMENT DURABLE »


        Paradoxalement, la municipalité de Rabat se targue d’agrandir sa « ceinture verte » au nom du développement durable. C’est donc en démantelant le dernier bastion d’agriculture paysanne de la ville que la municipalité fait du « développement durable », sous la forme d’espaces verts sans aucun ancrage social, réservés aux classes privilégiées qui bénéficieront d’une promenade pour leurs chiens et d’un parcours de jogging en milieu naturel.

        L’histoire bientôt effacée de la tribu Guich symbolise dans toute sa puissance la force destructrice d’une urbanisation qui façonne des villes sans aucun souci de gestion collective de l’espace. Ainsi, avec la bénédiction du ministère de l’intérieur et sous couvert de lutte contre les bidonvilles, la privatisation des terres collectives laisse-t-elle chaque jour plus de Marocains sans terre et sans logements.

        Chaque jour des « bidonvillois » voient leurs baraquements détruits. Chaque matin, des milliers de familles se réveillent dans la peur d’être expulsées. La lutte contre l’informel, les bidonvilles, le logement insalubre..., toutes ces politiques publiques ainsi dénommées ont des conséquences concrètes et immédiates pour ceux qui en deviennent les victimes. Loin des protocoles d’accords qui font l’éloge du participatif, les formes d’habitat qui ne rentrent pas dans le marché immobilier « classique » sont détruits par la force, les hommes emprisonnés, les femmes et les enfants tabassés.

        EXPULSÉS SANS RECOURS NI SOLUTIONS DE RELOGEMENT


        À Casablanca, tout le monde se souvient de l’image poignante d’un habitant du bidonville des Carrières centrales, prêt à s’immoler lors de la destruction forcée, en juin 2014, de son quartier — l’un des plus anciens de Casablanca, l’un des plus insalubres. Et en même temps des plus symboliques, puisque de nombreux héros de la lutte d’indépendance y ont vécu. « Est-ce ainsi que le Maroc traite ses résistants ? », interrogeait une femme devant les décombres de sa maison. Sur des vidéos, on peut voir une expulsée du douar Krimat à Casablanca, détruit en décembre 2013. Elle vit aujourd’hui à la rue, dans un campement de fortune avec ses cinq enfants sous une bannière : « Qui n’a pas de logement n’a pas de patrie, mon numéro de carte d’identité est BH… ».

        Les invités du Forum mondial des droits de l’homme savaient-ils que lorsqu’on parle de « villes sans bidonvilles » au Maroc, cela rime avec destructions forcées, répression et emprisonnement, enfants traumatisés et déscolarisés ? Face à la spéculation foncière, les droits les plus élémentaires sont bafoués, et bien évidemment en premier lieu le droit au logement lui-même.
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        Après une année passée à écouter les « expulsés », il me paraît évident que cette urbanisation forcenée n’est conciliable ni avec les droits humains, ni avec la démocratie. La terre, devenue un enjeu foncier, appartient au marché immobilier qui ne poursuit qu’un seul objectif : le profit. L’urbanisation répond ainsi au besoin de « rattraper la modernité », en réalité à des standards internationaux. Et le coût de cette modernisation est la destruction de la pluralité des formes d’occupation et de gestion de l’espace. Ainsi, lorsque l’on évoque les bidonvilles au Maroc, on les nie comme forme urbaine, ils sont rejetés au rang de réminiscence d’une ruralité intolérable en ville. Ils sont « sales », font tache ; leurs habitants sont souvent décrits comme des « microbes ». L’habitat informel, dans bon nombre de discours, est dénoncé comme « le cancer des villes marocaines ». Conséquences de ce discours éradicateur, on ne parle plus de « restructuration », mais de « recasement » des populations. C’est ainsi que l’on justifie la destruction forcée, que l’on justifie la répression, et c’est ainsi des Marocains se découvrent « sans patrie ».

        UNE « POLITIQUE DE COLONS »


        Les « sans-ville » symbolisent l’échec de la démocratie, réduite à une multiplicité de partis politiques et d’associations sans réel pouvoir. Un pluralisme effectif doit reconnaître l’égale légitimité et dignité de formes d’existences plurielles. Or, au Maroc, non seulement on est loin d’un droit à la ville pour tous, mais on est en train de détruire le visage des villes au nom de l’urbain. La norme — élaborée en haut lieu — homogénéise par la violence les modes de vie. Par là même, elle rend invisibles et stigmatise des modes d’existence propres à certains espaces. Ce mécanisme d’exclusion a laissé sur le banc de touche des milliers de Marocains qui, pour reprendre les termes d’un habitant du douar Ouled Dlim, se sentent « violés », « colonisés », bref, sans droit d’exister. Ce mode de fabrication de l’urbain n’est pas sans rappeler en effet les politiques coloniales qui ont, pour asseoir leurs légitimité, accaparé des terres grâce à un arsenal juridique taillé sur mesure. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si, bien souvent, dans les paroles recueillies, les habitants disent que l’État pratique contre eux une politique de colons. En façonnant une nouvelle forme d’urbanité, le système colonial prolongé aujourd’hui par les politiques nationales a créé ses indésirables : les Marocains non « modernes », ceux dont l’existence ne correspond pas aux schémas occidentaux.

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        • #5
          Pauvreté : Rabat versus le Pnud

          04 septembre 2010 à 12h21 | Par Leïla Slimani
          Un rapport de l’organisme onusien déclenche les foudres des autorités marocaines.

          Le Maroc est-il plus pauvre que le Guatemala ou l’Égypte ? Oui, si l’on en croit l’indice multidimensionnel de pauvreté (IMP) de l’université d’Oxford, auquel le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) envisage de se référer à l’avenir. Contrairement à l’indice de développement humain (IDH), l’IMP intègre plus de dix critères pour mesurer la pauvreté d’un pays. Et, surprise, l’application de cet indice fait bondir le taux de pauvreté du Maroc à 28 % (soit 8,9 millions de personnes), contre 6,4 % pour l’Égypte. Pourtant, l’étude du Haut-Commissariat au plan sur le niveau de vie des ménages faisait état, en 2007, d’un taux de pauvreté de 9 %.

          Pour les autorités marocaines, ces conclusions n’ont aucune valeur parce que le centre d’Oxford s’appuie sur des données datant de 2004. Or, à l’époque, l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH), la politique « villes sans bidonvilles » ou le programme national d’électrification n’avaient pas encore été lancés. Dans un communiqué publié le 20 août, Rabat dénonce « le manque de rigueur et de professionnalisme de cette étude » et regrette que le Pnud « ignore les sauts qualitatifs et quantitatifs indéniables réalisés au Maroc depuis 2004 ».

          Face aux critiques des pays en développement, le Pnud tente depuis quelques années d’enrichir la définition de la pauvreté. L’IMP a l’avantage de mesurer avec plus de précision les degrés de pauvreté d’une population et de déterminer ses besoins les plus urgents. Un instrument très utile pour les politiques d’aide au développement… à condition que les données soient actualisées.

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          • #6
            Contrairement aux ayachas, on ne va pas se réjouïr de la pauvreté des autres. C'est un problème endémique qui touche tout les pays du tiers-monde et de surcroit les sociétés maghrébines.

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            • #7

              Reportages | Maroc






              « Nous n’avons plus rien du tout » : la détresse des Marocains chassés des bidonvilles



              Fin septembre, quatre bidonvilles ont été rasés à Casablanca en l’espace de quelques jours dans le cadre du programme « Villes sans bidonvilles ». Une opération qui a suscité l’indignation d’une grande partie de ses habitants

              Un habitant du douar El Ouaste dans sa cabane de fortune (MEE/Margaux Mazellier)
              Par Margaux Mazellier

              Published date: Vendredi 19 octobre 2018 - 14:48 | Last update: 2 years 7 months ago
              6



              CASABLANCA, Maroc – Sara enjambe laborieusement les débris qui jonchent le sol. « C’est ici que j’habitais avec ma mère », lance tristement la jeune fille en montrant du doigt les décombres de son ancienne maison.
              Une minuscule jambe de poupée, un cahier d’école, un bout de tissu déchiré et des souvenirs. Voilà ce qu’il reste du douar El Ouasti, l’un des quatre bidonvilles qui ont été détruits fin septembre à Casablanca, lors de l’opération de relogement. Une opération qui devenait urgente puisqu’ici, passera la future ligne de train à grande vitesse.
              Si la plupart des familles ont accepté l’offre de relogement proposée par la préfecture, une cinquantaine d’habitants vivent aujourd’hui dans la rue autour de l’ancien terrain en ruines, faute de moyens. Ils vivent dans des tentes et des cabanes de fortune.




              La tente dans laquelle vivent désormais Sara, sa mère et sa famille (MEE/Margaux Mazellier)

              La veille de notre venue, les forces de l’ordre venaient de les déloger pour la troisième fois depuis la destruction du douar. Aujourd’hui, il ne reste plus que deux tentes et quelques matelas sales posés sur le sol. Maintenant, Sara et sa famille vivent dans une petite tente postée face à leur ancienne baraque.



              Dans le cadre du programme de relogement, deux options ont été présentées aux habitants du bidonville : un logement social de 48 mètres carrés par ménage à 100 000 dirhams (environ 9 000 euros) à Chellalate, ou un terrain pour deux ménages de 84 m2 à 20 000 dirhams (1 800 euros) par famille à Sidi Hajjaj, tous les deux situés à une vingtaine de kilomètres environ du centre de Casablanca.
              « Nous n’avions les moyens pour aucun des deux », explique la jeune étudiante à Middle East Eye. « Et même si c’était le cas, nous ne voudrions pas y aller. Nous voulons être relogés à Aïn Sebaâ, où nous travaillons et où nos enfants vont à l’école ».
              « On ne veut plus vivre dans ce pays. Il ne nous offre rien et le peu que nous avons, il nous l’arrache »
              - Un jeune délogé dans le cadre de l’opération « Villes sans bidonvilles »
              Un peu plus loin, il y a une autre tente. C’est celle de Khadija et de ses quatre enfants. Le jour de la destruction du bidonville, son mari ne s’est pas rendu au travail et a été renvoyé.
              « Nous n’avions déjà pas grand-chose mais là nous n’avons plus rien du tout ! Impossible de trouver un loyer… », lâche la femme au bord des larmes. À côté d’elle, son amie nous explique que c’est la personne chez qui elle faisait le ménage qui les loge, elle et ses enfants.
              Comme beaucoup d’habitants, les deux femmes ont posé les quelques affaires qu’elles ont pu sauver chez le gardien du coin. Quand on leur demande comment ils font pour se laver, Sara répond en montrant ses ongles crasseux.
              À LIRE ► Maroc : le faux bon élève du développement
              Derrière elle, un groupe de jeunes garçons discutent et font passer le temps, installés sur des piles de couvertures. L’un d’eux, Mohammed, âgé d’à peine 20 ans, se lève et nous lance, en colère : « Vous croyez que c’est qui, qui risque sa vie en traversant la Méditerranée sur des barques pour rejoindre l’Europe ? Ce sont les jeunes comme nous ! ».
              Les autres hommes de la bande acquiescent. « On ne veut plus vivre dans ce pays. Il ne nous offre rien et le peu que nous avons, il nous l’arrache », renchérit un autre, visiblement plus jeune.
              Un débat est lancé au sein du petit groupe qui nous entoure. Pour Sara, le plus important maintenant est de « rester soudés » « On doit se soutenir les uns, les autres et continuer à dénoncer ce qu’il se passe. On ne doit surtout pas se désolidariser maintenant. »

              Partir pour aller où ?

              Rester soudés. C’est justement ce qu’ont fait, quelques kilomètres plus loin, les habitants des trois autres bidonvilles détruits dans la foulée, le 29 septembre.
              Il s’agit des douars Hsibou, Rigui et Jdid. Là-bas, la majorité des habitants ont décidé de ne pas accepter l’offre de relogement et de rester sur place.
              Ici, tout est organisé. Les familles dorment dans de minuscules baraques recouvertes de grandes bâches bleues. C’est à cet endroit qu’hommes, femmes, enfants et vieillards manifestent presque chaque jour depuis la destruction.




              Les enfants du douar Assibo devant leurs « nouvelles baraques » (MEE/Margaux Mazellier)

              Selon Ayoub, la trentaine environ, sur les 1 500 baraques, seulement 5 % ont accepté d’acheter un appartement et 10 %, un terrain.
              « Il y en a qui ont loué un petit studio dans le coin, mais c’était trop dur de tenir financièrement, alors ils sont revenus », explique à MEE l’homme, mécanicien de profession et père de deux enfants. « Certains ont loué des appartements parce que leurs parents étaient vieux ou leurs enfants malades, mais ils reviennent chaque jour ici pour manifester avec nous ».
              Ici, comme à El Ouaste, les hommes sont nombreux à refuser de partir, car ils vivent de la pêche. « Chelallate et Sidi Hajjaj sont très loin de la côte. Nous demander de nous éloigner de la mer, c’est nous tuer », explique Achraf à MEE. Ce jeune pêcheur de 27 ans finance seul toute sa famille. Chaque jour, il se rend sur la plage pour acheter du poisson frais aux marins qui rentrent de leur pêche nocturne. Ensuite, il revend sa marchandise au souk. « Je me fais environ 120 dirhams [11 euros] par jour et quand j’ai le temps, je pêche des poissons pour le dîner », ajoute-t-il.
              « Nous demander de nous éloigner de la mer, c’est nous tuer »
              - Achraf, pêcheur de 27 ans
              Une grande partie des femmes travaillent, elles, dans les différentes usines des zones industrielles d’Aïn Sebaâ et Hay Mohammadi. Il s’agit principalement d’usine de confection.
              C’est le cas de la fille de Naïma. Assise par terre, devant une petite tente remplie de femmes, l’imposante dame, 60 ans, donne le biberon a un nouveau-né. « Je tenais une petite boulangerie et un hammam dans le bidonville. Tout a été détruit. Ma fille gagne environ 2 000 dirhams [180 euros] par mois en travaillant à l’usine. On ne peut pas se permettre de perdre aussi cette source de revenus », confie-t-elle à MEE.
              Les vidéos de la destruction du bidonville El Ouaste, vieux de plus de 30 ans, on fait beaucoup de bruit sur les réseaux sociaux marocains. On y voit les habitants très en colère affirmer qu’ils n’avaient pas été avertis de l’opération. Une polémique à laquelle a répondu la préfecture d’Aïn Sebaâ, quelques jours plus tard, dans un communiqué déclarant avoir procédé à cette opération après des négociations qui auraient débuté au mois de janvier.

              Le programme « Villes sans bidonvilles » a été lancé en 2004. Il consiste à évacuer les quartiers insalubres et reloger les habitants dans des quartiers conformes. L’opération devait se terminer en 2012, mais selon les statistiques du ministère de l’Habitat et de la politique de la ville, seulement 58 villes ont été détruites sur les 85 villes ciblées dans tout le royaume à ce jour. Dans ce cas, les habitants qui ont refusé l’offre de la préfecture se plaignent de l’absence de structures vitales sur les sites de relogement prévus (écoles, commerces, mosquées…).
              À Casablanca, c’est la société Idmaj-Sakan qui est en charge de trouver le terrain et l'équiper. Selon Karim Glaibi, membre du conseil de la ville de Casablanca, interrogé par Médias24, Idmaj-Sakan n’aurait en effet pas respecté le cahier de charges des structures devant équiper le site de relogement. Contactée à plusieurs reprises, la société n’a pas donné suite à nos appels.
              Quelques jours après notre visite, la plupart des habitants du douar El Ouaste qui avaient, au départ, refusé l
              offre de la préfecture ont finalement cédé et sont partis. Les conditions de vie n
              étaient plus supportables. Seuls quelques irréductibles comme Sara et Mohammed continuent d
              errer dans les débris de leur ancienne vie.











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              • #8
                Pauvre Maroc qui a pourtant un roi archi milliardaire. Mais Ayoub et sa clique vont nous répondre que ce n'est pas grave tout ça
                Dernière modification par hbibnaali, 13 juin 2021, 20h21.

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                • #9
                  1200 milliards de dollars...

                  لَا حَوْلَ وَلَا قُوَّةَ إِلَّا بِٱللَّٰهِ

                  Dernière modification par ayoub7, 13 juin 2021, 20h49.
                  "Tout ce qui te dérange chez les autres, c'est seulement une projection de ce que tu n'as pas résolu en toi-même" - Bouddha

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                  • #10
                    Les bidonvilles existent dans pratiquement tous les pays.

                    Le probleme c'est quand un pays petrolier n'a rien d'autre a montrer a part les bidonvilles... Enfin, a part les factures des hopitaux en Espagne...

                    Dernière modification par ayoub7, 13 juin 2021, 20h49.
                    "Tout ce qui te dérange chez les autres, c'est seulement une projection de ce que tu n'as pas résolu en toi-même" - Bouddha

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                    • #11
                      Envoyé par ayoub7 Voir le message
                      Les bidonvilles existent dans pratiquement tous les pays.

                      Le probleme c'est quand un pays petrolier n'a rien d'autre a montrer a part les bidonvilles...
                      Un peu de courage et dénonce ton gouvernement soit un peu solidaire avec tes compatriotes qui vivent dans la misère total !

                      مَنْ رَأى مِنْكُمْ مُنْكَرًا فَلْيُغَيِّرْهُ بِيَدِهِ ، فَإِنْ لَمْ يَسْتَطِع فَبِلِسَانِهِ ،

                      فَإِنْ لَمْ يَسْتَطِع فَبِقَلْبِهِ ، وَذَلِكَ أَضْعَفُ الإيمَان



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                      • #12
                        Selon ma femme d'origine marocaine, le bidonville de Sidi Moumen est le pire d'Afrique. Vrai ou faux?

                        In fine, relevons que le mon bidonville fut inventé au Maroc.

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                        • #13
                          Voyez, quand je vous dis que ne pouvez parler que des bidonvilles, je n'ai pas tout a fait tort. comme disait le Bouteflika : Allah Ghaleb.

                          Hadchi je ne vous ai meme pas montré une ville impériale, juste Tanger...
                          Dernière modification par ayoub7, 13 juin 2021, 21h10.
                          "Tout ce qui te dérange chez les autres, c'est seulement une projection de ce que tu n'as pas résolu en toi-même" - Bouddha

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                          • #14
                            Envoyé par rago Voir le message
                            Selon ma femme d'origine marocaine, le bidonville de Sidi Moumen est le pire d'Afrique. Vrai ou faux?

                            In fine, relevons que le mon bidonville fut inventé au Maroc.
                            Pas vraiment ta femme a du quitter le Maroc depuis des années.
                            Depuis les attentats de Casablanca dont les terroristes étaient tous originaires de Sidi Moumen une grosse opération de restructuration du quartier a été opéré.

                            Pour le reste des bidons villes c'est délicats.

                            Casa connait un afflux impossible à gérer le domaien du batiment est florissant ... on m'a clairement dit que la crise des prix de l'immobilier de Casablanca n'était pas prête à survenir étant donné l'exode régulier dans cette zone ... le prix du metre carré est exhorbitant ... au centre ville tu es entre 1 800 et 2 500 € le mètre carré et on ne peut pas parler uniquement d'élite vu qu'énormément de personne habitent la bas ...
                            En extérieur 15-20 km (Victoria - Nouacer) c'est du 900-1000 € le mètre carré

                            L'entre deux n'existe pas

                            Les appartement économiques : 25 000 euro l'appartement avec des crédit attribués (100 euro / mois pendant 20 ans ) sont fulls et du coup cela devient de plus en plus éloigné

                            D'ou beaucoup de personnes qui cherchent à habiter à Mohamedia par exemple beaucoup moins chère mais plus 'rurale" on va dire (même si c'est une très belle ville avec de très belles plages)


                            La population on va être honnêtes "dassra" par moment :

                            En gros tu habites dans un bidon ville on vient on te propose un 60 m² tu leur répond non il me faut 3 appartement 1 pour moi un pour mon fils que je vais bientot marié un pour mon autre fils qui a bientot 18 ans

                            Une nana a Ain Diab avait une vache , lorsqu'ils ont voulu la relogé elle leur a dit non je veux une ferme pour ma vache.

                            Le bidon ville que je connais a coté de l'ancien aéroport d'anfa , ils ont été tous relogé ils ont commencé a manifesté car l'endroit était trop "loin"

                            Un ami promoteur a acheté un terrain squatté par un bidonville il a proposé à CHAQUE lot 25 000 euro pour se reloger dans des logements économiques sans crédit ni rien , certains ont refusés et voulaient plus car ils voulaient plus d'espace

                            Bref autant il y a énormément de travail a faire à ce niveau autant les Marocains ne sont pas aussi facile à gérer :d on peut même leur ramener des généraux i7irou fihom

                            Le principe de ville sans bidonville est réussi dans pas mal de ville Marocaine , mais sur casablanca c'est l'enfer ...

                            Attention je ne jète pas la pierre aux pauvres gens le marché de l'immobilier à Casablanca est infernal et devrait être réguler.
                            Mais j'essaie de vous dépeindre un portrait réel de la situation et des difficultés du logement à Casablanca

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                            • #15
                              Ayoub,
                              les Algériens ont dénoncé leurs dirigeants corrompus à travers le Hirak.
                              Toi walou pourtant ton roi milliardaire continue de piller ton peuple ... tu es un lâche

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