UNE ONG REND PUBLIC UN RAPPORT ACCABLANT SUR LES 29 CLANDESTINS MORTS EN MER
« L'armée marocaine a tué avec préméditation »
«La marine nous suivait, et pour arrêter la patéras, elle a utilisé un instrument tranchant, un couteau attaché à un bâton, qui a perforé le canot pneumatique, ce qui a provoqué la noyade de 29 personnes »,V.C, ivoirien, 39 ans, survivant du drame du 28 avril 2008 au large d'Al Hoceima.Tel est un des dizaines de témoignages, tous plus accablants les uns que les autres, rendus publics ce vendredi par une ONG africaine qui a enquêté sur le crime commis par l'armée marocaine dans la nuit du 28 au 29 avril passé. Voici les faits, tels que reconstitués par cette ONG, Amis et Familles des victimes de l'immigration clandestine (AFVIC), tels que contenus dans le rapport dont nous nous sommes procuré une copie. Les faits suivants ont été reconstitués d'après les témoignages recueillis par les membres de la commission d'enquête de l'AFVIC, auprès des rescapés rencontrés à Oujda les vendredi 9 et samedi 10 mai 2008.
Ainsi, en date du 28 avril 2008, aux environs de 23 heures, deux patéras (des zodiacs de type militaire) sont parties des côtes d'Al Hoceima (Nord Est du Maroc), avec 60 personnes dans chaque embarcation, à destination d'Alméria. En pleine mer, le 29 avril vers 2 heures du matin, la première patéras a été interceptée par la marine royale marocaine. Elle s'est arrêtée et a été remorquée vers les côtes marocaines. Peu après, la seconde patéras a à son tour été interceptée. Contrairement à la première, elle a refusé d'obtempérer aux sommations de la marine royale. Parmi les passagers se trouvait le « connexion man », personne qui a en sa possession l'argent des passagers. La personne, croit-on savoir, serait d'origine marocaine, et pourrait même avoir des liens avec l'armée marocaine, ce qui expliquerait cet assassinat prémédité et scrupuleusement planifié. Pour la petite information, les témoins ont confirmé avoir payé chacun la somme de 1 250 euros, ce qui représente quand même une somme faramineuse. Selon les témoignages, le « connexion man » a menacé verbalement le conducteur de la patéras de le jeter à la mer s'il obéissait aux injonctions des soldats marocains. « La patéras ne s'est pas arrêtée, on a couru quelques minutes, la marine royale nous suivait à la même vitesse ». Ce témoignage, au demeurant recoupé, confirme, si besoin en était, que les soldats ne cherchaient pas à arrêter le zodiac, mais simplement à le faire sombrer corps et biens. Les témoins, d'une seule voix, ajoutent en effet que « les soldats se sont munis d'un bâton auquel ils avaient fixé un objet tranchant (un couteau commando sans doute, comme en disposent les gardes côtes et les fusiliers marins), et ont volontairement perforé le bateau pneumatique ». C'est, par exemple, ce que déclare Eric, un ivoirien de 37ans. « Vous pouvez continuer votre route vers l'Espagne » Toujours selon des témoignages concordant, en l'espace de quelques minutes, un côté du zodiac s'est dégonflé, provoquant le chavirement de l'autre côté de l'embarcation. Un agent aurait alors lancé aux migrants : « Vous pouvez continuer votre route pour l'Espagne maintenant… ». Ce crime prémédité a donc été accompagné d'une ironie qui en dit long sur l'état d'esprit qui règne au sein des troupes de sa majesté, lesquelles avaient déjà été dénoncées dans un livre récemment paru en France, écrit par un ancien officier supérieur de sa majesté Mohamed VI. « Une autre équipe de la marine est venue nous secourir mais c'était déjà trop tard, beaucoup de morts… On nous a jeté une corde, c'est avec cela qu'on nous a sauvés ». Cette arrestation par la force a entraîné un mouvement de panique. Certains ont tenté de se rattacher au zodiac et ont péri noyés. Un deuxième navire de la marine royale a rejoint le lieu du drame et a tenté de porter secours aux victimes et assistance aux rescapés. Un témoin rapporte l'arrivée d'un navire de la guardia civile, information qui n'a pas pu être confirmée auprès de tous les témoins. Mais il semble bien que ce soit cette arrivée salutaire qui se trouve à l'origine du sauvetage de ces quelques rescapés. « Nous nous sommes comptés à notre arrivée à Al Hoceima, nous étions 31 survivants », rapporte encore un témoin, ce qui fait que le bilan des noyés est de 29 malheureuses personnes. Parmi les victimes se trouvaient 4 enfants, mais aussi 4 femmes, dont une était enceinte. Rabat, il faut le dire, est accablée par l'ensemble de ces rapports et témoignages. Il lui sera extrêmement difficile d'étouffer ce scandale, alors qu'un précédent, aussi grave que le premier, survenu dans les enclaves de Ceuta et Melilla, tarde encore à livrer ses conclusions. Les soldats marocains, à cette époque, avaient volontairement tiré sur des « clandestins » qui tentaient de traverser le mur de séparation avec les zones sous contrôle espagnol. Il va sans dire que « L'AFVIC exige une enquête publique sur cette tragédie afin que toute personne reconnue responsable de ces noyades soit traduite en justice ». cela permettra de savoir, également, si ce crime odieux a été commis sur la base d'ordres venus d'en haut ou s'il est simplement le fait d'officiers zélés.
W. B. le courrier d' algerie
« L'armée marocaine a tué avec préméditation »
«La marine nous suivait, et pour arrêter la patéras, elle a utilisé un instrument tranchant, un couteau attaché à un bâton, qui a perforé le canot pneumatique, ce qui a provoqué la noyade de 29 personnes »,V.C, ivoirien, 39 ans, survivant du drame du 28 avril 2008 au large d'Al Hoceima.Tel est un des dizaines de témoignages, tous plus accablants les uns que les autres, rendus publics ce vendredi par une ONG africaine qui a enquêté sur le crime commis par l'armée marocaine dans la nuit du 28 au 29 avril passé. Voici les faits, tels que reconstitués par cette ONG, Amis et Familles des victimes de l'immigration clandestine (AFVIC), tels que contenus dans le rapport dont nous nous sommes procuré une copie. Les faits suivants ont été reconstitués d'après les témoignages recueillis par les membres de la commission d'enquête de l'AFVIC, auprès des rescapés rencontrés à Oujda les vendredi 9 et samedi 10 mai 2008.
Ainsi, en date du 28 avril 2008, aux environs de 23 heures, deux patéras (des zodiacs de type militaire) sont parties des côtes d'Al Hoceima (Nord Est du Maroc), avec 60 personnes dans chaque embarcation, à destination d'Alméria. En pleine mer, le 29 avril vers 2 heures du matin, la première patéras a été interceptée par la marine royale marocaine. Elle s'est arrêtée et a été remorquée vers les côtes marocaines. Peu après, la seconde patéras a à son tour été interceptée. Contrairement à la première, elle a refusé d'obtempérer aux sommations de la marine royale. Parmi les passagers se trouvait le « connexion man », personne qui a en sa possession l'argent des passagers. La personne, croit-on savoir, serait d'origine marocaine, et pourrait même avoir des liens avec l'armée marocaine, ce qui expliquerait cet assassinat prémédité et scrupuleusement planifié. Pour la petite information, les témoins ont confirmé avoir payé chacun la somme de 1 250 euros, ce qui représente quand même une somme faramineuse. Selon les témoignages, le « connexion man » a menacé verbalement le conducteur de la patéras de le jeter à la mer s'il obéissait aux injonctions des soldats marocains. « La patéras ne s'est pas arrêtée, on a couru quelques minutes, la marine royale nous suivait à la même vitesse ». Ce témoignage, au demeurant recoupé, confirme, si besoin en était, que les soldats ne cherchaient pas à arrêter le zodiac, mais simplement à le faire sombrer corps et biens. Les témoins, d'une seule voix, ajoutent en effet que « les soldats se sont munis d'un bâton auquel ils avaient fixé un objet tranchant (un couteau commando sans doute, comme en disposent les gardes côtes et les fusiliers marins), et ont volontairement perforé le bateau pneumatique ». C'est, par exemple, ce que déclare Eric, un ivoirien de 37ans. « Vous pouvez continuer votre route vers l'Espagne » Toujours selon des témoignages concordant, en l'espace de quelques minutes, un côté du zodiac s'est dégonflé, provoquant le chavirement de l'autre côté de l'embarcation. Un agent aurait alors lancé aux migrants : « Vous pouvez continuer votre route pour l'Espagne maintenant… ». Ce crime prémédité a donc été accompagné d'une ironie qui en dit long sur l'état d'esprit qui règne au sein des troupes de sa majesté, lesquelles avaient déjà été dénoncées dans un livre récemment paru en France, écrit par un ancien officier supérieur de sa majesté Mohamed VI. « Une autre équipe de la marine est venue nous secourir mais c'était déjà trop tard, beaucoup de morts… On nous a jeté une corde, c'est avec cela qu'on nous a sauvés ». Cette arrestation par la force a entraîné un mouvement de panique. Certains ont tenté de se rattacher au zodiac et ont péri noyés. Un deuxième navire de la marine royale a rejoint le lieu du drame et a tenté de porter secours aux victimes et assistance aux rescapés. Un témoin rapporte l'arrivée d'un navire de la guardia civile, information qui n'a pas pu être confirmée auprès de tous les témoins. Mais il semble bien que ce soit cette arrivée salutaire qui se trouve à l'origine du sauvetage de ces quelques rescapés. « Nous nous sommes comptés à notre arrivée à Al Hoceima, nous étions 31 survivants », rapporte encore un témoin, ce qui fait que le bilan des noyés est de 29 malheureuses personnes. Parmi les victimes se trouvaient 4 enfants, mais aussi 4 femmes, dont une était enceinte. Rabat, il faut le dire, est accablée par l'ensemble de ces rapports et témoignages. Il lui sera extrêmement difficile d'étouffer ce scandale, alors qu'un précédent, aussi grave que le premier, survenu dans les enclaves de Ceuta et Melilla, tarde encore à livrer ses conclusions. Les soldats marocains, à cette époque, avaient volontairement tiré sur des « clandestins » qui tentaient de traverser le mur de séparation avec les zones sous contrôle espagnol. Il va sans dire que « L'AFVIC exige une enquête publique sur cette tragédie afin que toute personne reconnue responsable de ces noyades soit traduite en justice ». cela permettra de savoir, également, si ce crime odieux a été commis sur la base d'ordres venus d'en haut ou s'il est simplement le fait d'officiers zélés.
W. B. le courrier d' algerie
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